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que les araignées mettent bas au printemps
ou en été j mais celles qui ne font leursl
oeufs qu'au mois de Septembre , n’ont
des petits qu'au commencement du printemps,
& même un peu plus tard.
Les oeufs des araignées font fphériques:
la peau en eft molle , membraneufe , 8c
luilante. L'humeur qui eft dans ées oeufs
oft de même couleur quand ils proviennent
d’araignées de la même efpece , 8c
de différente couleur quand ils viennent
d'araignées d’efpece différente.
On ne trouve point des vers dans
ces oeufs , comme l’a écrit Arijlote : les
•petites araignées fortenc de leurs oeufs
entièrement formées 8c pourvues de tous
leurs membres. 11 n’y igS fuivant notre Auteur, que
deux efpeces générales d’araignées : celles-
qui ont deux yeux , 8c les araignées qui
en ont huit.. L’efpece de celles qui ont
deux yeux fe fubdivife en quatre efpeces-
fubalternes, qui ne different que par leur
couleur & leur crête. L autre efpece d’araignées
fe divife en deux, donc les unes
font celles qui prennent des mouches par
le moyen des toiles quelles font }. & les.
autres font celles qui prennent des mouches
à découvert & fans leur tendre des
piégés avec des filets. On diftingue trois
forces de ces araignées }, les araignées
loups j les araignées cancres, pareequ’eiles
ont la forme d’un cancre j 8c les araignées
phalanges;
L ister attibite beaucoup de propriétés
aux araignées pour la cure de plufieurs
maux auxquels le corps humain'eft fou-
vent en proie. Prifes intérieurement, ellés
guériffent lès-fievres j. 8c appliquée extérieurement,
leur toile eft vulnéraire, confondante
, aftringente 3 8c c.
Le fécond Traité de Thiftoire dès Animaux
d’Angleterre a pour objet les coquillages
rerreftres 8c fluviatiles-ou d’eau
douce. L’Auteur divife lescoquiliagesen
turbines, en bivalves, 8c en uni valves.
On appelle turbinées les coquilles dont
la figure tourne au moins une fois dans
toute fon étendue, 8t s’élève en fpiraîâtf-
Cefte dèffnitiôp n’eft point affez exaéte-
pour former des turbinées une claffe de
coquillages j. car tout coquillage eft,tu&r
biné en dedans ou en dehors*
Les bivalves font mieux caraétérifés1, 8c on ne fauroic s’y méprendre. Ce font
des coquillages qui ont deux pièces , ou
écailles, comme les huîtres , les moules >
les cames, les coeurs-, &c. (i): A l’égard
des un iv alv e sce genre de coquillages
eft le plus nombreux. Les plus confidcra-
blés de ces coquillages font lesbuccins',,
les vis, les cornets., les cylindres, les
lépas^ &c. Lister n’en compte pas tant
dans fon ouvrage , car il ne décrit que
quarante-un coquillages de mer trouvés
fur les côtes d’Angleterre j & fon intention
a été de donner plutôt des Mémoires-
pour l-’hiftoire naturelle d’Angleterre
qu’un Traité de Conchyliologie. Cepen>-
dant il a femé dans ce livre plufieurs ob-
Tervations qui doivent intéreffer tous le#
Naturaliftes*.
Avant luionconnoiffoit peu Ieseoquit*
lages d’eau douce. Ceux qui en avoienc
parlé s’étoient. contentés d en diftinguer
de trois fortes, des moules , des tellines, 8c des limaçons. Tout le monde eonnoît
■ les moules 8c les-limaçons. A l’égard des-
tellines , ce font des coquillages bivalves
du genre desmoules. Or nôtre Philo
fophe a étendu les genres de ces coquillages.
Il y a ajouté les.vis , les fabots*
les conques fphériques, les patelles Sc
les peignes. Il croit que les limaçons d’eaiti
douce font vivipares , 8c il nous apprencfe
aufti que les* patelles ou lépas s’accoü-
Plent à la fin du mois de Septembre. Le^
lépas eft un: genre de coquillage uni valve,.,
qui rampe fur les rochers-. Les conques,
fphériques, forte de. coquillages uni valves
font des oeufs, ou jettent une fe—
mence qui s’attache aux herbes. Enfin:
le peigne eft ce coquillage bivalve dont
les pèlerins fe parent.
Au refte , on reeoimoît les coquillages ;
fluviatiles par leurs couleurs 8c leurs rair
il) Voyez ci-devant l’hiftoiw d'Aldrovanfa
L I S
0ares qui font plus légères que celles des
Coquillages de-mer.
L’accueil que le public fit à cet effai
Cur la Conchyliologie engagea l’Auteur à-
prendre les chofes plus en grand. 11 cher-
-cha à approfondir cette partie de l’Hif-
toire Naturelle, & fit pour cela une infinité
de recherches. Ses matériaux, je
veux dire fes deffèins 8c fes obfervations,
devinrent fi considérables, qu’il fut bientôt
en état de publier un Traité affez complet
de Conchyliologie. Il le fit imprimer
fçus ce titre : Hijloria feu Synopjîs metho-
Aica Conchyli or uni A quorum omnium figura,
ad vivum delineata exhibentur , fol. cum
1 o6ytabulis aneis^&n in appendice , in fol.
'.. Cet Ouvrage eft divifé en quatre Livres
, 8c chaque Livre eft divifé en fec*
îipns. Lister traite , dans le premier Livre
, des coquillages de terre ; & dans le
fécond , des coquillages d’eau douce. Le
troifieme Livre eft divifé en deux parties*
La première a pour objet les bivalves,
dont les coquilles font d’inégale grand
eu r -& il eft queftion dans la fécondé
partie des bivalves dont les coquilles font
égales. Enfin dans le quatrième l’Auteur
parle des coquillages en général, qu’il range
dans la claffe des buccins ou trompes,
en y joignant feulement une épichete pour
diftinguer les coquillages qui ne font
pas des véritables buccins, tels que les
murex , les pourpres, les ourfins, 8cc.
C ’eft un problème qui n’a pas été encore
réfolu , favoir fi les coquillages de
terre font en plus grand nombre que les
coquillages de mer. Gefner prétend qu’il
y en a plus dans l’eau que fur la terre ;
mais notre Philo fophe veut que leur nombre
foit a peu près le même de part 8c
d ’autre. Quoi qu’il en foit, il y a deux fortes
de coquillages terreftres , des coquiL
lages vivants , 8c des coquillages morts
oufoffiles.
, On divife les coquillages vivants en
ceux qui font couverts d’écailies, 8c en
ceux qui font nuds. On diftingue cinq
genres de coquillages couverts d’écailles :
les limaçons , les buccins, les conques
fphériques, les vis 8c les lépas.
Le limaçon de terre eft un infeéte
T E R. n
oblong, fans pieds ni os, renfermé dans
une coquille d’une feule piece. C ’eft le
colimaçon des jardins, ou i’efcargot com-
Tnun. Ses cornes , au nombre de quatre,
font d’un fentiment exquis, 8c le moindre
obftacle les lui fait retirer avec une
extrême promptitude. Il rend de tous les
endroits de Ton corps une grande quantité
d’humeur extrêmement graffe 8c vif-
queufe : cette liqueur empêche que ni
l’air ni l’eau ne le pénètrent. Aux approches
de l’hiver, il fait avec elle une petite
couverte blanchâtre, 8c s’enfonce
enfuite dans la terre , ou fe retire dans
quelque trou. Ce couvert le garantit des
injures de l’air 8c de la rigueur du froid.
ILdemeure ainfi fix ou fept mois fan$
mouvement 8c fans prendre de nourriture»
Ce n’eft qu’au printemps qu’il rouvre fa
porte 8c qu’il va chercher de quoi réparer
Tes forces.
La coquille du buccin reffemble â une
trompe. 11 a une bave avec laquelle il fe
renferme. 11 a ainfi que le limaçon quatre
cornes, deux grandes 8c deux petites ; 8c il marche comme lui par le moyen
d’une membrane baveufe.
Aiiifi que les buccins , les vis ont le
corps contourné comme leur coquille : ils
en forcent & marchent de la même maniéré.
La tête des conques fphériques 8c leur
marche font les mêmes que celles des limaçons
8c des buccins. Leur coquille eft
extrêmement mince 8c tranfparente, 8c
ils font d’ailleurs fi petits que notre Auteur
les appelle cockleoU.
Enfin le lépas eft un coquillage qu’on
trouve difficilement en vie. C e qui le ca-
raétérife , c’eft de n’avôir qu’une coquille
convexe qui s’attache fortement aux rochers,
ou à quelque corps dur.
La fécondé claffe des coquillages terreftres
n’eft compofée que des feules limaces
j dont on diftingue plufieurs ef*
peces.Ces animaux ne different des limaçons
qu’en ce qu’ils font plus alongés , 8c
qu’ils font tout nuds, fans coquille : ils
vivent d’herbes 8c de rofée, 8c habitent
lès caves 8c les lieux humides. . Lister prend les coquillages fofiiles
E ij