D I S C O U R S
P R É L I M I N A I R E
S U R
L ‘ H I S T O I R E
P u i s q u e l’habitant du m onde
en eft auffi lé' fouverain, il eft
ju fte , com me le dit fort bien le
célébré A uteur du Spectacle de la
Nature, qu’il reconnoifle le dehors
& le dedans de fa dem eure, qu’il
aille faire le tour de fon dom aine,
éc qu’il prenne connoillance de
ce qui eft fournis à fon pouvoir Sc
à fon gouvernem ent (i). C’eft là
la tâche que s’impofe fur-tout cette
clafle d’hommes eftimables appelles
Naturaliftes. P our la rem p
lir, il faut qu’ils efluient beaucoup
de fatigues, qu’ils s’expofent
à tous les accidents qu’on peut
éprouver fur l’un Sc l’autre élém
e n t, qu’ils affrontent les plus
N A T U R E L L E .
grands dangers, qu’ils parcourent
les plaines , graviffent les m onts
les plus efcarpés, Sc defcendent
dans les précipices les plus effrayants.
C ’eft ainfi qu’ils font la revue
de toutes les plantes , qu’ils fui-
vent le m ouvem ent des eaux qui
circulent fur la furface de notre
globe, qu’ils parviennent à découvrir
l’origine de leur cours, la
ftructure merveilleufe des réfer-
voirs qui lés co n tien n en t, la def-
tination des m ontagnes qui les
raffem blent, l’artifice des canaux
qui les diftribuent. Les anim aux
qui vivent dans ces eaux, ceux
que produifent les m ontagnes Sc
/ i ) Le SpeBacle de la Nature, tome II, 8.
?pmc F U I . %