ce chien fur line planche par les quatre
pieds & par le col. Ouvrez-lui le ventre,
& écartez les inteftms.
Vous appercevrez le méfentère par-
femé d’un grand nombre de vaiffeaux ou
de canaux blancs d’une groffeur affez fen-
lible , defquels il fort une liqueur blanche
quand on les perce. En fuivant ce
vailfeau, on y trouve le réfervoir dans
lequel ils déchargent cette liqueur. Ce
réfervoir eft placé au bas du diaphragme
fur l’épine du dos au côté droit dans la
poitrine, & eft gros comme une noix.
Une moitié de ce réfervoir eft placée
dans la poitrine, & l’autre eft dans l’abdomen
ou ventre inférieur, & le diaphragme
eft placé par deffus en forme
de fourche. Il eft le commencement d’un
canal qui eft quelquefois gros comme
le tuyau d’une plume médiocre, & qui
fe termine vers la veine foufdavière
gauche.
2. Le chien étant toujours dans le
même état, levez un peu de la peau
de la cuiffe gauche, pour découvrir la
veine & l’artère crurares. Détachez
un peu l’une & l ’autre , afin de pouvoir
paffer un fil par deffous pour les
lier.
Alors vous verrez que l’artère fe gonfle
entre l’artère & le coeur; que la veine
s’affaiffe & fe vuide entre la ligature &
le coeur ; que cette veine s’enfle entre
la ligature & l’extrémité de la jambe, ôc
que l’artère ne s’y enfle point.
Percez l’artère entre la ligature & le
coeur, le fang ne fort point. Percez-la
entre la ligature & l’extrémité du corps,
le fang fort abondamment.
Ces expériences prouvent que le fang
eft pouffé du coeur dans les artères vers
les extrémités du corps, & qu’il retourne
des extrémités au coeur par les
veines, en circulant ainfi perpétuellement
jufqu’à la mort.
3. Coupez en travers une anguille ou
line couleuvre en deux parties. Chaque
partie remuera encore féparément pendant
quelque temps.
Ouvrez la poitrine d’un crapaud pour
en ôter le coeur ; le coeur féparé du corps
fera encore fes mouVemens de côntrac-
tion & de dilatation pendant près d’une
heure. Mettez l’animal dans l’eau ex-
pofée au foleii durant les chaleurs de
l’été ; il vivra encore pour le moins aufïi
long-temps que fon coeur, quoique l ’un
& l’autre foient féparés.
Expériences fur les Odeurs.
Broyez du fel ammoniac, & diffolvez-
le en eau commune. Filtrez cette diffo-
lution à travers du papier gris. Mettez
de cette diffolution dans un verre, &c
environ autant de diffolution de fel de
tartre dans un autre verre.
Si on flaire chacun de ces verres ,
on ne fent point l’odeur du fel ammoniac
, & fort peu de celle du fel de tartre.
Si on mêle ces deux diffolutions, il s’en
élève aufli-tôt une odeur fort pénétrante
qui frappe vivement l’odorat. Et fi au-
deffus du verre qui contient ce mélange
on foutient quelque chofe mouillé d’un
fort acide, tel que l’eau - forte, il en
fort auffi - tôt une fumée blanche &
pefante.
Cela prouve que l’odeur eft une im-
preflion faite dans le nez par de petites
parties de matière que l’air y apporte
des corps odoriférans.
Expériences fur les Couleurs & fur
la Lumière.
1. Mêlez du vitriol diffous fur de l’in-
fufion de galles. En agitant le tout, il
paroîtra auffi-tôt une couleur noire &
fort opaque qui ne paroiffoit point dans
ces liqueurs féparées. Mettez fur ce mélange
une liqueur acide, confine l’eau-
forte; cette couleur noire difparoîtra.
Jettez fur ce dernier mélange du fel de
tartre diffous ; après une fermentation ,
la couleur noire reparoîtra.
2. Mouillez le bout d’un rouleau de
papier blanc dans un peu d’eau-forte,
ou autre liqueur acide, & frottez - le
fur du papier bleu. Ce papier bleu deviendra
rouge , & pâlira enfuite.
3. La teinture de tourne-fol eft violette
;
lette ; mais fi vous y mettez un peu d’eau-
forte, cette couleur violette deviendra
rouge. Et fi l’on met fur ce mélange du
fel de tartre diffous , la couleur violette
fe rétablit.
4. Mettez un peu d’eau commune fur
du fyrop violât, afin de le rendre plus
fluide & plus tranfparent. Mettez de ce
fyrop dans deux verres.
Si vous verfez une liqueur acide dans
un de ces verres , le fyrop devient
rouge. Si vous verfez une liqueur alka-
line dans l’autre verre, le fyrop devient
verd.
Mêlez ces deux fyrops, dont les couleurs
ont été ainfi changées. Si dans ce
mélange il y a plus d’acide que d’alkali,
le tout deviendra rouge. Et s’il y a plus
d’alkali que d’acide, le tout deviendra
verd. Enfin s’il y a autant d’alkali que
d’acide, la couleur de ce mélange fera
bieue.
5. Mettez un peu de fel de tartre diffous,
bien filtré & tranfparent fur de la
diffolution de fublimé-corrofif aüfîi fort
claire, il en réfultera une liqueur rouge
fort opaque & moins fluide.
Sur ce mélange mettez de l’efprit
d’urine ou du fel ammoniac, & agitez
le verre. La couleur rouge deviendra
blanche.
Dans ce dernier mélange, verfez de
l’eau-forte, & agitez un peu le Verre,
Après une fermentation, la liqueur devient
claire.
6. Expofez une rofe rouge, ou toute
autre fleur rouge à la fumée du foufre
que vous ferez brûler ; ces fleurs deviendront
blanches, fte. quelques heures
après elles redeviendront rouges.
7. Broyez du vitriol bleu , & faites-
le diffoudre dans une quantité d’eau fuf-
fifante pour qu’elle paroiffe peu colorée
& traniparente. Mettez un peu de cette
eau dans un verre, & jettez dans ce
verre un peu d’efprit volatil de fel ammoniac.
Agitez le tout doucement. Bientôt
vous appercevrez une couleur bleue
fort chargée, & même opaque. Verfez
de l’eau-forte dans cette eau. Cette belle
couleur bleue difparoîtra, oC 1 eau reprendra
la couleur qu’elle avoit avant
qu’on y eût jetté de l’efprit volatil : mais
fi on y remet encore de l’efprit volatil
dé fel ammoniac, ou de la diffolution
de fel de tartre, cette belle couleur
bleue renaîtra.
On conclut de ces expériences, que
les différentes couleurs confidérées dans
le corps ne font qu’un arrangement ou
une figure particulière de petites parties
des matières qui compofent leur fur-
face. Et la différence de ces mêmes couleurs
confidérées d ms l’oeil qui les aj)-
perçoit, ne confifte que dans la différence
des imprefiions que fait fur cet
organe la lumière réfléchie.
8. Prenez des pierres de Bologne en
Italie. Ce font de petites pierres blanchâtres
en dehors de la groffeur d un
oeuf. Limez ces pierres à l’entour ; mouil-
lez-les dans de l’eau-de-vie, ou du blanc
d’oeuf, ou même de l’eau commune.
Saupoudrez-les de leur limaille jufqu’à ce
qu’elles en foient couvertes de l’épaif-
feur d’environ un quart de ligne. Mettez
ces pierres ainfi encroûtées fur des
charbons ardens, & couvrez-les avec
d’autres charbons de la hauteur de deux
doigts.
Laiffez-les dans ces charbons jufqu’à
ce que les charbons foient confumés.
Enfin mettez-les dans une petite boîte
de bois avec du coton ou de la laine tout
autour.
Si on expofe ces pierres à la lumière
du jour, & qu’on les porte promptement
dans un lieu obfcur, elles paroî-
tront en feu, & femblables à des charbons
ardens, fans qu’elles ayent une
chaleur fenfible.
0. Mettez dans une petite bouteille
une ou deux dragmes d’huile de gérofle
ou de térébenthine , & le poids d’un ou
deux grains du phofphore de la première
expérience de la pyrotechnie.
Bouchez cette bouteille exa&ement avec
un bouchon de verre préparé pour cela,
comme le bouchon d’un flacon a odeur.
Approchez du feu le fond de cette bou