P R É L IMIN A I R E |
SUR LES MATHEMATIQUES.
IL n’y a point de fcience fi belle &
fi étendue que celle des Mathématiques.
Elle embraffe prefque
tputes les connoifîances humaines,
& elle eft fondée fur les axiomes les
plus évidens, & les démonftrations
les plusrigoureufes. On peut même
dire que c’eft la fcience par excellence
: premièrement, parce quelle eft
la bafe de toutes les autres fciençes ;
en fécond lieu, parce que tout y eft
clair, précis , & de la plus grande
exaétitude. En effet, les fciençes ne
font que des connoiffances d’un
certain nombre de vérités ; mais
toutes les vérités ne font que des
rapports, êt ces rapports font l’objet
immédiat des Mathématiques ,
qui les détermine avec autant de
clarté que de jufteffe : point de
paroles ambiguës, point de probabilités
, toujours des raifonnemens
folides & exempts d’erreur.
D ’abord l’Arithmétique feule ,
qui èft la première partie de cette
fcience , eft prefque une fcience
univerfelle. Tous les rapports connus
peuvent s’exprimer par des
nombres : or l’Arithmétique eft la
fcience des nombres. Elle apprend
à faire toutes les comparaifons né-
ceffaires pour connoître les rapports,
& devient par là une fcience
générale , ou le principe de toutes