p ou ce s de diamètre , terminée par douze
plans v e r t i c a u x , fur lefquels font rep ré sentés
les dou ze Signes du Zodiaqu e. L a
Surface Supérieure eft une platine de cu iv
r e p o l i , 8c fur fa circonférence e x té rieure
font placés à v is Six piliers de
cu iv re qui portent un grand anneau plat
d’argent représentant l’é c lip tiq u e , a v e c
le s différens ce rcles qui y font placés.
L e s trois ce rc les intérieurs font divifés
en dou ze parties pou r les dou ze lignes
du Zodiaqu e , d on t chacun eft divifé en
trente degrés ; 8c parmi ces deg rés on
a g ra v é dans les endroits convenables
les noeuds (ti), les aphélies ( c ) , & les
plus grandes latitudes nord 8c fud des
planètes. Entre les d eux ce rcles fu iv a n s ,.
fon t marqués les points cardinaux. Sur
les trois cerd.es. qui v iennent a p rè s , font
g ra v é s le s mois 8c les jou rs des mois
lèlon l’ancien Ca lendrie r. E t fur les trois
derniers c e r c le s , on a g ra v é ces mêmes
mois 8c jou r s félon le Ca len drie r G ré g
o r ien .
Sur la furface du cu iv re d e la mach
in e , i l y a des cercles d’argent g ra dués
, q ui portent les planètes ( rep ré -
fentées par des balles d’argent ) fur des
t ig e s q ui les é lèv en t à la hauteur du plan
de l’éc liptique.
C e la e ft ajufté de façon que quand o n
tou rne le manche du P lan é ta ire , toutes
les planètes fe meu vent dans leurs distances
proportionnelles à une petite balle
do ré e qui eft au m ilieu p ou r représenter
le Soleil , 8c elles font leurs révolu tion s
fé lon leurs temps p ériodiques. Mais com me
ces c e r c le s , qui Sont con c en tr iq u e s ,
ne donnent qu e les diftances m o y en n e s ,
les véritab les orbites Sont gra v ée s en
dehors de ch aque ce rcle a v e c leurs temps
périodiqu es.
Qu and on a v u ainfi les mouvemens
des p lan è tes , on ô te les planètes Jupiter
8c S a tu rn e , 8c on y fubftitue un autre
Jupiter 8c u n autre Saturne trois fois,
plus petits qu e les p rem ie r s , pou r y
p la c e r tou t autour les Satellites d e ce s
planètes. O n joint aiifïl la lune à la ferre.
Et en faifant tourner 8c ces Satellites 8c
la lu n e , on v o it comment elles accompagnent
leur p lanète principa le dans leur
ré vo lu tion autour du Soleil.
C ’é to it dans Ses cou rs de P h y liq u e
expérimentale que D e s a g u l i e r s
faifoit v o ir toutes ce s dé cou ve r tes . Il
n’y a v o it que Ses auditeurs qui en profitassent.
L e Pu blic vou lu t aufîi en jou ir ;
8c ces âmes bien n é e s , q ui prennent tant
d ’intérêt à fon in f tru& io n , engagèrent
n otre Philofop he à les faire imprimer.
Détermin é par leurs Sollicitations , il mit
fes leçons en o r d r e , 8c les publia Sous
le titre de Cours de Phyjîque expérimentale.
C ’eft c e qui forme la divifion de c e
cou rs .
C e s leçons Sont accompagnées de notes
q ui contiennent des éctairciffemens 8c
des démonftrations que l ’Auteur n’a v o it
pas pu donner dans le courant de la
leçon . O n l i t , on étudie la le ç o n , dans
laquelle eft dé ve lop p é e la matière qui
en fait le Sujet ; 8c les parties accefSoires,
les doutes qu’on poü rro it a v o ir , les demandes
q u ’on auroit pu fa i r e , fe tro u v
en t à la fin de chaque leçon . C e la a
un air aifé 8c d e co n v e r fa t io n , ton fo r t
p ropre pour inftruire. J’o fe cependant
propofer une difficulté fur cette méthode
d’ in ftru â io n .
Je reconnois d’abord l ’avan tage des
n o te s , lorfqu ’il s’ agit de démonftrations
géomé triqu es , pa rce que j ’entre parfaitement
dans le deffein q u e l’A u teu r a
de rendre la le&u re de Son O u v ra g e ac-
ceffible au x perfonnes peu v e r fé e s dans
les Mathématiques ; mais je ne Sai point
fi les éc la irc iffem en s , le s preu v es purement
p h y fiq u e s , n’ auroient pas été m ieu x
placées dans le corps de la le ço n à la
Suite de la m atière qui en eft l’objet. C e s
n o t e s , plus longues que le t e x t e , fon t
citées dans le courant de la leçon ; 8c
comme elles ap puyent ou éclairciffent
ce qu’on l i t , on eft fort tenté de consulter
la c ita tio n , 8c il e ft même fou -
( b ) On appelle ngudi les points de l’interfeélion d’une planète avec l’écliptique.
( t )Ap .t> ie eit le point de l'orbite d’une planète le plus éloigné du foleil.
DESAGULIERS. 83
v en t néceffa ire de le faire . O r il me
Semble q u ’il réfulte d e - l à un in co n vé nient
, c’ eft que l’efprit remp li de la n ote
reprend difficilement le fil de la leçon.
A u r e f t e , quand c e fero it là un défaut
r é e l dans l ’O u v ra g e de D e s a g u l ie r s ,
ce t O u v r a g e n’en eft pas moins tres-efti-
mable. C ’eft fans doute la p rodu&ion d’un
grand P hyfic ien 8c d’ un très-beau g énie.
IL n ’a v o it pas paru jufques-là d e L iv r e
fi plein de c h o fe s , 8c la P h y fiq u e qu’ il
contient eft àbfolument une P h yfiqu e
tou te n o u v e lle , tant elle embraffe d obje
ts. L e prem ier vo lum e renferme une
th éo r ie lumineufe de la M e ch an iq u e , 8c
une application bien entendue aux arts.
D an s le fé c o n d , il traite à fon d des machines
hyd rau liques , 8c donne la desc
r iption des plus belles de ce s machines
q ui a y en t été inventée s ju fqu ’à c e
jo u r . I
C e s d eux vo lumes , enrichis d une
quantité confidérable de planches en taille-
d ou ce , furent imprimés par fou fe rip-
tio n , 8c parurent l’ un après l’autre.
L ’Académie des Sc iences de Bord eau x
a y an t p rop o fé dans ce temps-là pour fujet
du P r ix de P h y fiq u e qu’ elle donne tous
le s an s , une D iffe rtation fur l’ E le f t r ic ite ,
D e s a g u l ie r s vou lu t con courir à c e
P r ix , 8c le remporta. Sa D iffe r tation
contient pîufieurs expériences choifies ,
a v e c un fy ftêm e Sur la caufe de 1 électricité
, par leque l il rend raifon de ces
expérien ce s . Parmi les explications qu’il
donne en même temps de différens phénomènes
, il en eft une entr’autres qui
mérite d ’être remarqué : c’eft Sur l ’air.
Suivant les expériences de M. Haies,
l’air eft ab forb é ÔC perd Son élafticité
p a r le mélange des vapeurs SulSureiiSes ;
d e forte que quatre pintes d ’air font
réduites à trois. O r notre Philofop he
prétend qu e l’éle& r ic ité du Soufre 8c
c e lle de l ’air produisent cet effet. L e s
pa rticules du S ou fre, d i t - il, étant élect
r iq u e s , Se repouffent les unes les au tre s,
8c ce lles d e l’ air fon t la même ch o fe :
mais l’ air étant d’une é le& r ic ité v itré e
8c le fou fre d’une élec tric ité ré fin eu fe ,
le s particules de l’air attirent celles du
fou fre ; 8c le comp ofé de venant non é le c triq
u e , p erd fa forc e rép u lfiv e.
O n peut rega rder ce tte D if fe r ta t io n ,
q u i fut ac cu eillie d e tous les Savans , 8c
traduite en Italien , comme le dernier
O u v r a g e d e D es a g u l i e r s . C a r il n e faut
pas mettre au nombre de fes produ& ion s
le Poème allégorique repréfentant la Phi-
lofophie de N ew to n comme le meilleur modèle
de gouvernement, qu’on lui attribue
(dL). C ’eft l’O u v ra g e d’un P o è te en-
thoufiafte pour la g loire de Newton. O r
n otre Philofop he n’ étoit ni P o è te ni
enthoufiafte. Il e ft v r a i qu’ il p o r toit fort
haut le mérite de c e grand h om m e , qu’i l
ap peloit Philofophe incomparable ; mais
c’étoit une e ftime é c la ir é e , que lqu e h aute
qu’ elle Siit. Le s dé cou ve r te s de Newton ,
8c fa grande fa g a c ité , étoient fans d ou te
bien capables d’ échauffer l’imagination
d’ un homme com m e D e s a g u l i e r s ,
qui les connoiffoit fi parfaitement. C e la
eft certain. Cepen d an t elles ne lui avo ien t
point fu g g é ré une ch o fe aufli e x tra o rd inaire
qu e c e P o èm e , tant par le fon d
que par la form e : ou fi ce la eft a r r i v é ,
c’ eft affiirément dans le temps q u ’elle
fu t déréglée ; car on m’ a affuré que dans
la dernière ann ée de fa v ie il perdit fo u -
v e n t le jugement. Il s’h a b illo it , à c e qu’o n
d i t , tantôt en A r le q u in , tantôt en autre
habit de théâtre ; 8c c ’eft dans ces ac cè s
de fo lie q u ’il mourut en 174 3 , â g é de
60 ans. Je ne garantis pas c e tra it de
la v ie de n otre P h ilo fop h e , q u ’on m’a
donné pour un fait. J’a v o u e mêm e que
je ne fai pas comment il eft m o r t , q u o iqu
e je n’ aie rien n ég lig é p o u r en ê t re
inftruit.
O u tre le Po èm e dont je v ien s d e parle
r , on attribue en core à c e P h y fic ien
lin E c rit fur les F rancs-Maçons. C e n’eft
fans doute point une p rod u& ion digne
( / ) Voici le titre de ce Poeme dans la même langue qu’il a été compofé.
ihtfeji modtl ofgouvernement in Poimtr London t in-4**
Tt)g Newtonian Philofophj ,
L ij