fe s e x h o r ta tio n s , 8c par Tes préfens. Son
amou r pou r le progrès des connoiffances
humaines étoit fi a rd en t , que craignant
q u ’après fa mort on les n ég lig e â t , il fit
un teftament pour p e rp é tu e r , s’il étoit
p o f lib le , le nombre des Savans qui imi-
toient fon e x em p le , afin de faire fructif
ie r non - feulement fes d é cou ve rtes ÔC
ce lle s des fiècles p a ffé s , mais encore
ce lle s qu’on pou rroit faire dans les fiècles
à v en ir.
T o u te s ces difpofitions annonçoient une
fin prochaine. L a fanté de notre P h ilo -
fop h e étoit t rè s -d é lic a te , fa v u e fur-tout
é to it extrêmement f o ib le , & il n’e x if -
to it qu e par un bon régime ; mais fes
foins 8c fes ménagemens furent inutiles
dans un chagrin v io len t qu’il éprou v a .
L a C om te ffe de Ranelaugh fa foeu r mourut.
C ’é to it fa com p a gn e , fa fo c ié t é , 8c
l ’o bjet de l’amitié la plus tendre. Sa Phi-
lo fo p h ie ne put tempérer la douleur qu’il
en reffentit. Il s’abandonna tou t entier à
fon a f flid io n , 8c fa fenfibilité dérangea
f i fo r t fa fanté , qu’ il tomba dans des con-
v u lf io n s , lefqu elles le mirent au tom b
eau le huitième jo u r de la mort de fa
foe u r . Il exp ira le 30 D éc em b re 1 6 9 1 ,
â g é de 6 4 a n s , 8c fut enterré le 7 Jan~
v i e r i é ç i à "W em in fte r , auprès de cette
ch è re loe u r .
O n publia après fa mort quantité d’é pitaphes
6c d’ éloges. L e cé lèbre D o t te u r
Burnet, E v ê q u e de S a lisbu r i, prononça
fon O ra ifon funèbre , dans laquelle il s ’attacha
a v e c complaifance à faire l’élo g e des
qua lités de fon coe u r , de fa charité 6c
d e fa p ié té fingulière. Il r e g a rd o it , dit
l’O r a te u r , le pur Chrifhanifme comme un
Jyftéme f i brillant 6c fi b e a u , qu’il étoit
.affligé des difputes qu’on a v o it e x c itées
fur des matières peu im p or tan tes ,
tandis que les v érités les plus univerfel-
lement reçues étoient aufïi négligées par
tou s les p a r t is , q u ’elles étoient généralement
reconnues. Son zè le étoit v i f 6c
efficace fur les intérêts de la R e lig ion ;
mais il é to it fur-tout ennemi des p e rfé-
cutions 6c des v io len ce s .
Il é to it f ra n c , p o li dans la co n v e r fa -
t io n , 6c il s’étoit fi bien accoutumé à
dire c e qu’il p en fo it , qu’il ne p o u vo it
fe gêner p ou r quelque raifon qu e c e fût.
. Sa modeltie étoit fi g ran d e, qu’ il ne pre-
noit jamais de ton ; il fe con ten to it de
p rop o fe r a v e c défiance ce qu’ il a v o it à
d i r e , étant prêt à écouter c e que les autre
s a vo ien t à répond re. Qu and il étoit
d’un a v is différent de ce lu i qu’on foute-
n o i t , il s’e xprimoit a v e c tant d’humilité
6c de polite ffe , q u ’il fatisfaifoit tou t le
monde : auffi n’a-t-il jamais offenfé p e r -
fonne pendant toute fa v ie .
C e grand homme a éc rit fu r la L itté rature
6c fur la T h é o lo g ie , q uo ique fa
principale étude ait été ce lle de la P h y -
Îîque. Ses productions fur ce tte fcience
font en grand n om b r e , 6c contiennent
une do&rine générale de la conflitu tion
des ê t r e s , des productions de la terre
ôc de fon méchanifme. C e font des fy f -
têmes fort h a fa rd é s , comme on l ’a vil
ci-devant.
T o u s fes O u v ra g e s forment plufieurs
vo lumes . O n en a un bon abrégé en trois
vo lumes i/z-40. écrits en A n g lo is , ôc imprimés
à Londres en 1738 lous ce titre :
The Philofophical Works of the honourablt
R o b e r t B o y le , ahriged , methodiqed, and
difpofed under the général Heads of Phy-
fies , Stades, Pneumades , Natural Hif-
tory , Chymiftry, and Medicine. The Whole
illujlrated with^ notes , containing theirn-
provements made in the veveral parts ÔCC.
By Peter Shaw. M. D . c ’e f t - à - d i r e ,
Abrégé des OEuvres Philofophiques de R o bert
B o y le , contenant fa doctrine fur la
Phyfique, la Statique , la Pneumatique,
ÏHïftoire Naturelle & la Médecine, enrichi
de notes , ÔCC. par Pierre Shaw , Docteur
en Médecine. C ’ efi; la liibftance de trente-
.quatre T ra ité s dont j ’ai ex p o fé les principes
dans cette H ifio ire de B o y l e.