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ne leur faifoient pas trop d'honneur, mais il excufi
ces peuples lur la pauvreté de leur Ifle. • • -.
Nos Francs appellent cette Illc Micouli : on y
recueille Alei d'orge pour leshabitans, beaucoup
de figues, peu d'olives; les eaux y font allez rares
en i t e ; un grand puits en fournit à tourle«boure
qm eft le feul de l'ilk & qui ne renferme guerel
pliis de trois milles ames ; mais pour uu homme
q u o n y voit, on y trouve quatre fcimnes , couciices
O Y A G Ea
le plus fouvent dans les rues parmi les cochons;
il eft vrai que les hommes frequenteut la
mer. On y nomme tons les ans deux Confuís pour
y prendre foin des aOEiires.. En r7oo. les-Myconiotes
payèrent fooo. éciis de capitation & de taille
reelle : l'Ifle dépendoit alors de Me-jomorto Capitán
Pacha : dans la derniere euerrc, elle obéilloit
au Bey de Stanchio Mahemet Bey, dit b Caffidi
qm coijmande quelques galiottcs pour purger l'Arl
chipel de petits corfaires
_ L e ftjaur de Mycone eft alfci agréable pour les
étrangers; on y fait bonnecliere quand on aun bon
cuiiiiuer, car les Grecs if y entendent rien : lesper-
^ i x font en abondance & à bon marché eu cette
Ille , de meme que les cailles , les becaifes les
tourterelles, les lapins & les becfigues; on y ¿ a n -
g(rd«xcellens railins & de fort bonnes figues: ordinairement
les falades s'y font avec une efpéce de c
J^aitteton tout à fait ragoûtante quand-on afrottéle
plat avec de l'ail, d UAd r aUi & la t R „ J m y
lont allex recherchées ; la première eft une efpéce
de icorzoncre, dont on. donne la figure Si la dé-
Icription dans une des précédentes Lettres; & la
Jiitdiie eft la Chicorée épineufe , dont les jeunes
poofles fe blanchifll-nt naturellement dans le fable
Iç . l o r ^ de la.oeer,. Ou fait un bon ragodt en Careme
avec l e s b o u i l l i e s : le f fromage mou
q u o n prépare m cette Me eft délicieux; il n'y a
que les cailles confites.au vinaigre qui choquent les
mangers ; car ces oifeaax font réduits en efpéce de
bouillies; les gens du pays les preferent fans doute
aux cailles Iraiches, parcçqu'il ne faut point de bois
pour les aprçter : ou. ne brûle à Mycone que des
broffaillcs tirées des Mes de Delos.
Mycone a été" poflèdce quelques années par les
Uues de Naxie : le g P. Sanger dit que Jean Crifpp
vingtième Duc de l'Archipcl la donna en manage
avec l'Ifle de Zla, à la fille Thádée époufede
François de Sommçrive; ce Seigneur n'en iouïtpas
long-temps, & les Venitiens étant maîtres de Tine
s.accommoderent par bienfiîance de Mycone d'où
Tient qne le Provcditeiir de Tine fe dit encore aulOurd'hiii
Provediteur de Mycone : Barberouilç Capitán
Pacha. la foûinit à Soliman II. avec prefquc
Mukï/SU i -VU. .Plo>, Çcogr. ai.. 3. cap^ ;
b «« Teigne.,^. c SonrKui \tevis, aiiguftifolius. C. B. roa,/!o
c Cichoniim ípinofuia G. fi.
f ioyino.
Il ne faut pas oublier Ici que Mycone & T;„.t
rent conqttifcs fous l'Empereur Henri, p:„ S
&1ÏI quelques années après la prife de ConftaS'
pie par les François & par Venitiens. S
Ctiíi ion trcre eut pour partage Sltyro & ¿o»î
C eft de cet André Cizi ,Monl igne i r.que t iSÎ
le S.. Janachi G a i , qui vous eft c o n n û t f S
r ^ ' r ' , f pata,tesi;
Confuí de iMyconc & de T ine; li, familles'e Ì
jours foutcnuS avec homieur depuis pue les 1
conquirent l'Empire d'Orient. Nôtre Confi,] S
de relmon a fait ériger à Mycone une clt,pc|i
ò.aint Louis, & Il entretient chez lui en PrLi
non-e rite pour y dire la Melfe. L'Eglifc L,[
dti bourg dépend de l'Evique de Tine, qui, S
deferv.r par un Vicaire à 2j-. écus romains ¿
po,ntemcns : l'Aumônier de Mr. Giîi en a de2
confiderablcs ; mais on n'a rien à dire contrel'E,/
que de Tine, puifque la h Congrégation n'a, do,,
ne pas davantige aux Vicaires des autres liles • il,
a meme des Evêques qui ne leur donnent quei
ecus, & qui trouvent plus de Vicaires qu'ilSKui
lent, pareeque les Prêtres de l'Archipel font „vi
d,°ez''ëin'' ' """
Pour des Eglifes Greques, il y en a bienjo.ta
Mycone; chacune a fon Papas, & prefque tonsh
hab,tans font dn nte Grec : il n'y a de Turc q,,',,
Cad, ambulant; ces fortes de Cadis achetteiitm
comrniffiou du grand Cadi de Scio, & parco,,,«
tour 1 Arch,pel, taifant afficher dans les boiirsmou
lis pallent, que tous ceux qui ont des proco
apportent leurs papiers, ou-amenenficstémoin!«,'
ceüa,res , qu'on les dépêchera promptemcut 4i
bon marche : les Grecs naturellement chic.ii,mi
lont alfa fors pour venir à ce Tribunal,an liait
s-accommoder l'amiable devantlesAdmlnillntcK
& les Papas.
H y a plnlîeurs-chapelles & quelques momta
a Mycone; , eli unmonaftcrcdctioi
ou quatre religienfes , (itué prcfque au milicn il
1 l u e autour de kPaleocaftro ancienne fortcrelTeriince
fur une colline agre-able :- l'Eglife de la 1 W
nité eft dans l'enee,nte de Paleocaftrx, : celle è
Sainte Marine, n'ell pas- loin de là; on y ccitbs
tous les ans le l y . Juillet une gra,uie ffre où "
daiife & on I o n boit à la gréque, c'eft à dire
le jour & toute la nuit. A côté de. Palcocih
dans une be-lle plaine í la veuc du port SaintcAmt
eft le grand monaftere de m r™/ iW, occupé p-t
dix. ou douze Caloyers , & quelques vieilles &
g H'yî. ¿il Di/ii rh l'^nhijt. h De /.i-opflinW.! Jìilc.
i naí-ais^as-fiavi), l'andrnre Eglife du cl.àtems. k 4.,O» i.,.. p,.l. 0„ir. Si. „,.
AV.»,,. ,„¡1,,,
1 1, Silnic T,i„i,í.
m T í ^ y ^ M n - L_e Dame, s« ia.caihedtalet -
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