
V O Y
o ù la tiiTure de l'dcorcc de ces nrbrcs eft déchirce
par la dilatation de l'eau qui ie gcle dans les porcs
de leurs fibres. Cette heureulc température & la
bonté des pleurages, coiitcibuent beaucoup à l'exc
e l l e n c e des beftiaux qu'on y nourrit. On y voit
de beaux troupeaux de chevres, dont le lait iert à
faire de très-bons fromages, a Clément d'Alexandrie
& lijulius Pollux dans le dénombrement qu'ils
ont fait des meilleures chofcs que l'on peut m;uiger
en Grèce, n'ont pas oublie les chevreaux de
M i l o .
L e vin cil une des meilleures marohandifes de
cette IHe; voici comment on le fait par tout l'Arrhipol
: chaque particulier a diuis ili vigne un c relervoir
de la grandeur qu'il juge à propos, quarré,
bien maçonné, rcvccu de ciment ; mais tout découvert.
O n foule les railîns dans ce rtfervoir après
les y avoir laiiÎé féchcr pend:mt deux ou trois
j o u r s , & à melure que le moût coule par un trou
de comniunication, dans uii baiTui qui cft au bas
d u refervoir,on remplit de ce moût des outres que
Tou porte à la ville : on les vuide dans des futail-
Jes ou dans de grandes cruches de terrt
r é e s j u f q u e s à l'ouvc
1 nouveau boût tout ; foi
y jette trois ou qun
la grandcLir des piéquatrième
partie à\
vant la comniodicé
fuffifamment cuvé
plâtre gaché. Le p
c ô t é de Poloni : f
des bouîes de vach<
O n n'employé n.
pour blanchir le
f c a u , puis on
o u crave, qui n
l é e de l'Argenti,
roit de pîus ñne
r.oit la peine de
:au do
des li
boi
dans îefquelles ce
ife fmt marc ; on
çnées de plâtre, fuivant
buvenr on y ajQÛte une
ice ou d'eau lalée, fui-
:tix. Après que le vi n a
chc les vaiiièaux avec du
cd pas rare dans l'Ille du
b c - s , on l'y cuit avec
L terrf
temos la meillc
L e s <
r e , fur t!
feòbées d'i
J ni bois
linge :
le îavonne a
e différé en ri
ire. Pcut-¿tt
& de plus bl:
creuH^r. ^Di
de Mill
fe trouv
lefciv
le la
; dans cette Ifle
ilè tremper dans
ne terre blanche
la terre Cimoqu'on
y . I tro
:hc, fî on fc do
ifcoride & Pline l'a
parce que dans le
dans cette lile.
fui
rade
X de M îlo ne font pas fort bonnes 2 boi
ut dans ics bas fonds; où elles font intîe
odeur de Ibiifre & d'oeufs couvis, 11
es que îa fontaine de Cartro qui foit exccttc
fource elt chaude dans fon baffin :
devient rrès-froide deux heures après
, & l'on n'en fçauroit trouver de
idant la dernière guerre, le Générharger
des
iUage fitué
celiente
mais elli
q u ' e l l e cft puife
plus legere. Pi
ral Morofini cnvoyoit des galioi
barrils pour fa table. Caííro cft un
lontagne,
L e s Prorenc:
il rel ïembl e à
;ux ](
.uchc en entrant'"da
nomment Sixfours, parillage
de même nom qui
b F:p;î.'c h M¿\í7. Or.ov,r.9. M. 6. et.
c nxVî,, un prelToif.
rffinuT tj) pave, C" l'en y prijfc Its raijini
íinm flatsi'.
A G E
1 n'eil pas bien loin de Toulon. Le féjour que mhs I
times pendant quelques jours dans cette lile, nom I
donna lieu de faire les remarques fuivantes. I
« Les bains publics font au pied d'une petih' I
c o l l i n e à la droite cndefcendimtde la ville au potr f
L e s Grecs appellent ces bains Loutra , & uou p« |
Sialoiitra^ comme prononcent les Francs, qui ej I
cette occafion comme en beaucoup d'autres,
rompent Texpreffion dont fe fervent les Grecs pour |
dire, allons aux Uiins. On entre d'abord dans un» I
caverne dont l'entrée elt en arc furbailfé : il f.^ [
f e courber pour y paiTer, mais après avoir avancé |
environ j-o. pas , on trouve deux chemins dont |
l ' un eft li étroit, qu'il faut s'y traîner à quatre pates
: cependant on le préféré à l'autre , piu-ceque |
c e dernier, quoique plus fpacieux, eft fort rabo-1
teux. Tous les deux conduifent à une laie c
fée par la nature : à côté de cette laie eft un rellr-1
voir d'eau tiède & falée , dans lequel on s'alïed |
pour fc -baigner. Il t^it 11 chaud dans ce lieu, qu« I
l ' o n y fuè' à groiTes gout t e s , & plus commodémgnî |
que dans les bains ixrtificieîs, où la poitrine fouftk I
ordinairement : ceux qui ne vont l à que pour Hier I
s'alïeyent au fond de la Cile dans un lieu un peu I
élevé. Cette étuve naturelle feroit bonne pour des I
perfonnes incommodées de paralylie , de rhuma-1
tilrne ou d'autres fluxions, indépendantes des nr,iladies
fecrettes, qui ne cedent pas aux fiieurs excitées
par des remèdes cxserieurs : cependant l'étuve
dont nous p:wlons n'eft fréquenté que par de vieui
débauchez qui ne peuvent guérir que par le mercure
, & c'eft ce qui décredite fort ces lieux. L'e,iu |
des bains n'altere en aucune maniéré la tcintur
T o u r n e f o l ; ce n'eft que de l'eau marine échautféc. |
laquelle blanchit & coagule l'huile de tartre, conv I
me fait l'eau marine toute froide. Celle de ce-s I
bains s'écoule naturellement dans des marais û-1
l a n s , à Quelques pas de ià.
A u deifons de ces bains , fur le bord de la mer,
tout près de f Protoiba/^a, fortent au travers du
iable pluiîeurs bouillons d'eau li chaude qu'on ii-i |
fçauroit tremper les doigts fins fe brûler ; conimé
j c n'avois ni thermometre , ni autres inftruinciis
pour en mefurer le degré de chaleur , je m'avilài
de plonger une douzaine d'oeufs dans cette eau |
pour voir li elle les durciroit dans l'efpacc de cini^
o u iTx minut e s , comme le fait l'eau commune, qui
boût fur le feu; mais nous remarquâmes avec une |
extrême furprife qu'après une demi-heure à peine I
le moyeu de ces oeufs paroiiToit altéré : on en ouvrit
d'autres une heure après , ils ne parurent que
fort peu différens des premiers; enfin après dcuï |
heures de temps , il ne s'en trouva aucini qui fût
véritablement cuit, comme le font nos oeufs iuol- |
lets. On remarqua feulement que quelques autres
qui
^ iprufii eft optimum in infula Md«-
r» Us ./«r^M
r. H.H. r. Uh. .
: ad bain.
D U L E V A
I ine l'on avoit enterrez dans le fible, fe trouvèrent
S ffifunnient cuits & propres à manger : cela tait
• ou'il V a 'wcant de différence entre la chaleur
de l 'wu & celle du lable, qu'entre le bain marie &
le feu de lable. Ce phénomene pourtant me parut
: car ie me fouvenois encore d'avoir vû
* S o r t des bains en Rouffillon, des foldats qui
mon'^eoient des poules cuites dans ce grand & beau
dervoir que les Romains avoient tait bâtir & voûter
ma^n-fiquement, pour y confervcr une fource
d'eau bouillante , laquelle jallit fur le grand chc-
I mill Toutes les fources d'eau bouillante que j'ai
I obfcrvécs en diiferens pays, m'ont paru également
I chaudes, parceque je n'avois d'autre thermometre
ma main , & certainement je n'en ai trouvé
„..ûue de celles que l'on appelle bouillantes où
I T'ave pû tremper les doigts fans me brûler. Toutes
I CCS fources fument également : cependant on trou-
I vc ciitL-'elles cette difterence par raoport aux oeufs,
I que d;ms les unes ils ne s'y cuifent'pas dans l'efpa-
I ce de deux heures, & dans quelques autres ils fe
I cailent eu quatre ou cinq minutes , comme nous
I robfervâmes quelque temps après dans celles de
I Pioulà capitale de Bithynie au pied du m ont Olym-
1 pe en i\fie. La boue , ou la refidence de toutes
J les eaux bouillantes m'a toujours paru de couleur
[dérouille; ce qui me fait conjeâurer que la ma-
I tiére ferrugineufe y a beaucoup de part.
I Ce n'eft pas ici le lieu de parler de la vertu des
I eaux chaudes : je remarquerai feulement qu'un
I Geiicilliomme de Cephalonie, qui avoit une galle
1 univerfelle, fort enracinée, & qui n'avoit pas ce-
I de aux remedes ordinaires , fut guéri après s'être
1 baigné pendant jours dans les eaux de Milo.
I On les iàifoit porter à la ville, par l'ordonnance
I duDoileur Stai Candiot, homme d'efprit & bon
I Medecin. Ce malade fut plus heureux que celui
1 dont parle a Hippocratc, car de l'aveu de ce grand
I homme , celui-ci après avoir été guéri d'une deigeaifon
infupportable & d'une galle horrible,
I parl'ufagedes eaux de Mi lo, devint hydropique,
I & mourut. Voilà un titre bien authentique pour
I donner du crédit aux bains de cette ifle;
Le ly, Août nous allâmes voir la fontaine qui
j porge : elle eft à fix mille de la ville du côté du
I nord, entre faint Conftantin & Caftro. Cette four-
I ce fort précifément fur le bord de la mer , dans un
I lieu efcarpé, mai? elle coule de niveau avec l'eau
I ûiée, & s'y mêle le plus fouvent : il y en a un
I autre bouillon un peu plus haut , où la mer ne
monte pas lorfqu'cllc eft.calme. Ces fources font
I Prefque tiédes & d'une douceur fade : elles coagulent
pourtant l'huile de tartre, quoiqu'elles ne taf-
I lent rien fur les autres eftays. Dans le mois de
Mai, lorfque la mer eft bafle, les Grecs vont boire
de cette eau pour fc purger , ils en avalent des
cru J c s entières , & même après avoir vuidé les
I groffes matières, ils continuent d'en boire jufques
2 Efid. u. J.
N T. Leure IV. 6}
à ce qu'ils la rendent toute claire. Les voilà purgés
pour toute l 'année,comme les chiens qui mangent
du Chiendent dans le printemps.
Après avoir viiité les eaux minerales, nous allâmes
voir les mines d'alun , dont les principales
f o n t à dcmi-lieuë de la ville, du côté de ñ i m Vcnerande
: on n'y travaille plus aujourd'hui ,& même
les Confuís ont tait fermer l'ouverture des
principales, de peur que les Turcs ne leur fiiTent
de nouvelles avanies, fur le profit qu'ils pourroicnt
fixire du commerce de l'alun. On fit bien des
façons pour nous y conduire : ce ne fut qu'après
avoir exigé de nous quelque argent, comme cela
f e pratique en Levant pour les moindres bagatelles.
On entre d'abord dans une caverne aflèz fimp
l e , d'où l'on paûè par une efpéce de boyau dans
quelques chambres que Ton a creufées autrefois,
à mefure oue l'on en tiroit l'alun ; ce font des
voûtes hautes feulement de quatre ou cinq pieds,
f u r neuf ou dix pieds de lai-ge , incruftccs d'alun
prefque partout : cet alun vient en pierres plattes
de l'épaiireur de huit ou neuf lignes jufques à un
pouce : à mefure qu'on en détache quelques-unes,
o n en trouve de nouvelles, & Ton voit manifeftement
que l'efprit .de fel qui a penetré ces pierres,
les a ,pour ainti dire, tait exfolier fuivant leurs veines.
La folution de cet alun naturel & non préparé
eft aigrelette & ftiptique : . elle fermente &
coagule l'huile de tartre comme l'alun purifié, duquel
il ne dinére que par une plus grande quantité
de matière pien-eufe. L'alun de plume qui s'y trouv
e aufti, fait les mêmes chmigemens avec les effays
: mais ni l'un ni l'autre ne lailfeut cchaper aucune
odeur urinèufe , lorfqu'ou y verfc de'l'huile
de' tartre ; ce qui ne permet pas de foupçonner
qu'il y ait aucun melange de fel ammoniac.
Cet alun de plume ell une des plus belles chofes
qu'il y ait en Levant par rapport à l'hiftoire
naturelle. Aucun voyageur que j e fâche ne l'a décrit.
Il vient par gros paquets compofez de filets
déliez comme la foye la plus fine, argentez, luiiiins,
longs d'un pouce & demi, ou de deux, de
même goût & de même caraélére que l'alun en
pierre. Il ne faut pas confondre, cominc l'on fait
o r d i n a i r e m e n t , l ' a l u n de plume avec l'amianthe ou
pierre incombuftible. Par tout où j'ai demandé
de l'alun de plume en France, en Italie, en Hollande,
en Angleterre ; on m'a toûjours préfenté
une méchaate efpéce d'amianthe que Ton apporte
des environs de Caryfto dans l'lñe de Negrépont;
il eft ordinairement tout brizé , & de toutes les
efpéces d'amianthe , c'eft alTûrement la plus méprifable;
mais il ne fe fond ni dans l'eau ni dans
le feu, non plus que l'amiantlie de Smyrne, de
G e n e s , & des Pyrcnécs; en un mot l'amianthe eil
ime matière pierreufe & ialipide qui s'amollit dans
l'huile , & y aquiert allez-de foupleUe pour pouvoir
être filée fur du fil de cotou : on en fait des
bout