
Y o y A G E
r e v c i e n c c Qmndie repas eft fai t on diftribnë d
a pi r tdi iGrand Seigneur des velks de Mar teZi
belme aux premiers Officiers d e la Porte. Voilà c.
qui fe paiTeà l'entrée du Serrail. Dansl'interieu
c c e Palais, le Sultan reçoit des complimensdc
C h e f s des Eunuque s & de fes p remier s Gentilhommes.
Les Sultanes m ime fortent de leurs appartcm
e n s & palfent en caroffe chez le Gr and Seigneur:
m a i s ces caroflès font fermez avec le m ime foin
q u e fi l'on conduifoit des prifonniers. On affeure
q u e pendant les trois j o u r s , qu'il eft permis à ces
D a m e s deveni r chezIeSultan, ce P r ince n'eft fer-
VI q u e par des Eunuque s noirs ; les Pages , les Eunuques
blancs, les G ent i lhommc s , enfin tons ceux
qui n'ont pas le vifage noir en font exclus pour
t o u t ce temps-là. Les D.rmes fe viStcntaulii entre
e l lM après avoir offert l e u r s voeux à l'Empereur.
L e s IVIaîiometanscélebrent encore quelques ant
r e s fêtes pendant le rel i e d e l'année. J'aiei l'honn
e u r , Monfeigneur, de vous parler du peiitB.iirani
dans ma troifiéine L e t t r e : cette fêt e f e f o l emn i f e le
7 0 . jour après le g rand, c 'ef t à dire le 10. jour de la
L u n e d e les pelerins qui vont à laMéque
p r e n n e n t fi bien leurs mefures, qu'ils y arrivent
l a v e i l l e d e c e même jour . Les Turcscélebrentauffi
avec réjoniflance la nui tde la naiffance de Mahomet
, qui eft la nuit dn 11 au 12 du 5« mois. On
fait les Illuminations ordinaires dans lesMofquées
iSt aux minaret s de Conf tant iuople . L' E m p e r e u r va
a la iVIofquée neuve otî il fai t eol a t ion après la prie-
' / î \l'?nydiftribue par fes ordres des confitures
S d e s b o i i T o n s . IVIahomct, fuivant la c royance des
M u f u l m a n s , monta au ciel fur l 'Alborac la nuit
d u îS. au 17. du 4«, mois, c'eft un j o u r de grande
t e t e c h e l eux. Deux mois avant le Ramazan, on
célébré lanuit du 4 au j du mois, pour fe fouy
e n i r que le Carême approche. O n nejeûuepoint
a l'occalion deces fêtes; au contraire, après avoir
p r i é l a nuit dans les ¡VTofquées, on va faire bonne
chere chez foi ou chez fes ami s pendant lajournée.
L e s T u r c s n at tendentpas lesjours de fêtes pour
f a i r e des oeuvres de charité', l'aumône chez eux
eft u n commandement indifpenfable, ils la regardent
même comme le moyen le plus aifeurépour
augmenter leur bien & pourattirer la bcnediâioii
d u Ciel fur leur s heritages. C™* ya/ / f , « l'Âlcorm,
(¡¡l'on les Doye ;
^ KO» pas àa\
favorable aujor
fes du Ciel comm<
•rts d'uMp,
¡¡ut fncnt^ qui diJlriÙHeiitles bïem
dît Mahomet,
que D.eu le„r
•«lie
danse,
rnent
devom
i de,.
d e fa
D i e u
, doive
:omme-.
ce. Ur,s " fie!n"m"^r embmr"fmizp oibMkntnammppeizi-
? axnM donné. Bien que mus
glorifier, pardonne le, pechkàceux
•itez,(âr,ndnvec4,
en Jon
retoutceqH\
i x M u f u i m a i
^ de plaire
•nité : Gc.
^ torn. Il eft ordonné.ai
l ' a u m ô n e dans l'unique vûi
& non par un principe de v; _ _ .
^ perdez pas le profit de ms aumônes en -voula)
•chi tmies fait pur
' de fie rendre ie Sei„'
efi ilVgardde'sZ
ttrieiu' en eft t
murailles que le n
„ìckeoùeftl'Alcc
¿ e l i M é q u e ; &
Mofinéesrefait e;
que étoS'c qui a fei
kiMéqiie.La moindrcMofquée
lès d'une mediocre beauté en ont deux : s'il n' y en
a point , leMuezi n fe place devant la porte, il
met les pouces dans les oreilles , & fe tournant
vers les quatre parties du monde, il annonce les
heures de la prière. Ce chantre fert de cloche , de
quadrant d'hor loge; car dans toute la T u r q u i e il
n'y a que des montres de poche. Le fervice de ces
Ejlifes ett uni forme ; tous les Officiers dépendent
du Cure, qui en qualité de premier miniftre préelie
terre remplie de cailloux cou
L e s Cafuittes Mahometans ne conviennent »
f u r quel pied chacun doit regler fes aumônes C
uns croyent qu'il fufflt d e donner nn pourcaitd
t o u s fes biens; les autres prétendent qu'il fam"
r e t r a n c h e r la quatrième partie en faveur des «
vres; les plus féveres obligent à la dixiémepsttie'
O u t r e les a umô n e s particulières, il n'y a points
n a t i o n qui fiffe plus de dépcnfe en fondations®
les Turcs. Ceux mêmes qui nejouVIl'entqac d'iii,
me'diocro fortune, laiilent aptèsleurmortdeqioi
e n t r e t e n i r nn homme qui , dans les grand« clii.
leurs de l 'Et é , donne de l'eau à boire à ceuî jii
paflent devant leurfepul ture. Je nedoutepason'oii
n ' y trouvât des muids de vni , fi Mahomet neltii
e n eût deffeudn l'ufage. La manière de faire l'a,,
m ò n e eft bien expliquée dans le précept e foim,
yiffi/lez vosperes ^ meres, ms proches parex,h
'pheiins , msvoifias, ceux qui voyagent awcmi^
ifontfiius vôtre puijfance; mm
tirer de la vaniti, car Dit, h
.ifivere,nent{iSt^\„
nfufion ces fortes d\
'faire part aux autr
s^d,
«Ires, àiim
et, perfMk»
! pneres mtt
il nef,„lk,
ri hie jour.
' maniiilespeler.
nt, ceux q.
ne le faites pas pour e:
en horreur. Je puni
&• je couvrirai de ,
non eontensde ne pot;
dont je ne les ai rendu, qu
au contraire qu'>H ne faut 1
ont la foi fafent des au«
que le jour du Jugeront vi
temps d'achetterle Paradis après cete;
O u ne trouve en Turqui e ni go.
ans , parce que l 'on y prévient les befoins des milh
e u r e u x . Les riches vont dans les prifons délivra
ceux qui y f o n t arrêtez pour dettes. Onaffilleivec
f o i n les pauvres honteux. Combien voit-on dcfr
milles ruinées par les incendies qui fe tétabliflenl
par les charitez ? Elles n'ont qu'à fe prefeiiterill
p o r t e des Mofqt rées . On va dans les maifonsconl
o l e r l e s a f f l i g e z . Les malades, fulfent-ils pellifcrti,
t r o u v e n t d u fecours dans la bour f e de leurs railins,
& dans les fonds des parroiffes. Les Turcs nebornent
pas là leurs charitez', comme le reimrlüt
L e n n c l a w . Ils employeur leur argent à faire rép.ir
e r l e s grands chemins, à y faire condui r e desfolltaines
pour le foulagement des paflàns; ils font
bâtir des Hôpi t aux, des Hôtelleries, des Bains,ds
P o n t s , des Mofquées.
Q u o i q u e les plus belles Mofquées foient à Conftantinople,
à Andrinople, à B « r / i ou Prufe.on
t r o u v e la même diftribution de bât imensdan! celles
des principales villes, & une cour où il y:i des
eaux pour faire les ablut ions. Le corps de la iVMquée
cil ordinai rement un dôme affez propre, lïntericui
D U L E V A N T .
;t fimple, & l'on ne voit fur les
10m de Dieu écrit en Arabe. La
5ran eft toujour s tournée du côté
la dédicacé des plus célébrés
y attachant une piece de quel-
• de portiere à la Mo f q u é e de
& fait faire les prieres. Quelque beau que foit
le pavé d'une Egl ife, il eft toujour s couvert d'un
lapis ou d'une natte. Pour ce qui eft des revenus
des Mofquées, il eft certain qu'il n'y en a point
de pauvres; la pliipart font Itrès-riches, & l'on
prétend que l 'Egl i f e pofifede un tiers des terres de
l'Empire. Orcan II. Empereur Othoman changea
les Eglifes G r e c q u e s en Mofquées : fes Succeifeurs
ontfait de même, mais ils en ont augment é les
revenus, bien-loin deles diminuer. Cet Empereur
fût le premier auiTi qui fit bâtir des Hôpitaux pour
Ic! pauvres, & pour les pelerins ; il établit & renia
de! Colleges pour y faire étudier la jeunefli.
ilelipen de Mofqué e s conliderables • •
leurs Hêpitaux & leurs Colleges. Le;
, q u
(iitlqiie Religion qu'il foient , font
cf! Hôpitaux ; mais on ne reçoit dar
.iesquedes Mahometans , à qui f
a écrire ,
yent
j a u v r e s , de
ffiftez dans
les Colleipprend
à
n t e r p r e t e r 1'Alcoran. Quelqi
à l'Arithmetique , à l'Aftrolo-
;quoique les Colleges foient prin-
"nez pour y former les gens de
î«,alaPoèli ,
:ipalement delti
Loi.
Les Hôtelleries de fondation qu'on trouve fur
les chemins , font de grandsiédifices longs ou
?iiirrei qui ont l'apparence d'une grange. Ou ne
voit en dedans qu'une banquette attachée aux
•railles , & relevée d'environ trois pieds, fur
« pieds de largeur ; le refte de la place eft defti-
«e pour les chevaux, pour les mulet s , & pour les
ttimeaiix. La banquette fert délit, de table, &
neciiiline aux hommes. On y a pratiqué de petii
cheminées àfept ou huit pieds les unes des'au-
•J , ou chacun fait bouillir û marmite. Quand
loupe eft prêt e , on étend la nappe & l'on fe
autour , les pieds croifez comme les Tai l -
UIS, Le lit eft bien-tôt drelfé après lefouper,il
I j q i u éteudrefon tapis , ou placer fon ftralinr,
côté de la cheminée , & ranger fes har-
« « fts habits autour ; la felle du cheval tient
« loîciller; le capot fuplés .aux draps & à la
Lettre
c o u v e r t u r e : c e q 'il y
que le matin on m
la banquette , car les
niveau. Les voiturier
celui du inonti
xir.
a d e pluss cc o m m o d e , c ' e f t
à cheval fans defcendrede
•triers fe trouvent tout de
iriers tiennent l'ctrier oppofé à'
ces gens-là ne dorment gu
tié de la nu
les panfer,
i fai
l les
ils paflent plus di
manger leurs chevaux
charger.
O'n trouve à achetter à la porte de ccs Hôtel
l e r i e s , du pain, des poules, des oe u f s , des fruits
quelquefois du vin; on va fe
prochain li l'on manque de qi
a des Chrét iens, l'on y trouv
faut s'en pafiiîr. On ne payi
Ces retraites publiques ont c
manière le droit d'hofpitalitè ,
chez les anciens.
L e s Hôtelleries des villes font plus propres &
mieux bâties; elles relfemblent à des monaftéres,
car il y en a beaucoup où Pou a bâti une petite
M o f q u é e ; la font a ine eft ordinairement au milieu
d e la cour ; les cabinets pour les néceffitez font
a u t o u r ; les chambresfont rangées le long d'une
grande galerie, ou dans des dortoirs bien éclairez.
; pourvoir au village
lelqne chofe. S'il y
e du vin , fînon il
! rien pour le gîte,
î u f e r v é en quelque
fi recommandable
Dans les Hôtelleries de fondation on ne don-
r t o u t paye ment qu'une él
l ' on eft à bon marched
i f o n aife, il faut avoir
ne an Con'
les autres ; pour
e chambre pour
loin , car l'ona
a n d e , poilfon,
la cuifine.
a c h e t t e à la
p a i n , fruit,
chandelles, &ji
à des Juifs ou à
& pour peu de
le meilleur eft c
les Gn
l e M , parce que nos gens qui s'y trouv
reflTez nemanquoient pas de publier dar
tier que nous étions Medecins. Onv
demander des remedes, ou nous prier devoi r des
malades , & l'honoraire fe rèdnifoit ordinairement
, pipes, tabac , caffé,
L e marché iv
. porte de la m
• benrr.
ifques à d u bois. Il faut s'adreffer
des Chrétiens pour avoir du vin,
c h o f e ils l'apportent en cachette:
hez les Juifs, & le moindre chez
s en avions ordinairement d'excel-
; le quai
à quelques bouteilles de bon vin. Il y a de
ccs Hôtelleries où l'on fournit aux dépens du
F o n d a t e u r , la paille, l'orge, le pain, & le ris.
Celles d'Europe font mieux bâties , mieux rentées
& plus propres que celles qui font en Af ie; car
dans les grandes villes elles font couvertes de
plomb & embellies de plufieurs dome s : mais comme
les pluyes font moins fréquentes e
aime mieux pendant la bellefaifon,
des campagnes' agréables le long de:
l ' o n pêche d'excellentes Truites.. On
perdrix prefque par tout.
A f i e ,
camper dam
ailTeaux ov
t r o u v e dei
C o m m e la charité & l 'amour du prochain font
les points les phis'efliîntiels de la Rel igion Mahomctane
, les grands chemins font ordinairement
bien entretenus, & l'on y trouve affez frequemmeMu
i
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