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des maifons adoflees aux murs de la vi l le, fur tout
du côté du port ; les tours de ces deux côtez font
efpacées aiil-z égalerneut; mais elles eut été fouvent
maltraitées par les tempêtes & relevées en
dilîérens temps par les Empereurs- Grecs Théophile
, Michel , iSalile, Conllantin Porphyrogenete
, Manuel Coinnéne , Jean Paleologue : comme
on en peut juger par les infcriptions qui font
f a r les fept tours & fur quelques morceaux des mur
a i l l e s .
! Í2 E N
X Ô" A ï T o
De Jem Palm
K P A T O P O S EmJ/crem-ciiJeJus-ChlJl.
n A A A I o
A 0 r o Ï.
L e s fuivantes f e trouvent t
u Serrail.
int des iëpt tours
n A S I rQMAIOIS METAS AESnOTHS
E T E I P E P aMANOS NEON nANMETlSTON
T O N A E n ïPrON EK EAGPiiK.
Romanv.! rUhftn Empereur de tous les Grecs, et
rdei-é eièi les fmdemens cette nouvelle cf grande
n ï P r O S EASIAEIOÏ K.AI KONSTANTIK
O T niXTnn e n x n AÏTOKPATOPi i N Eï-
S E E E I S EA2IAEI S PiiMEiiN.
T,>,r de Bcf,k y de Co»ftr..
'ems ex Jef:es-ChriJi_, fieux Ro,.
ble à voir' que d
tes les maifons de
dont les couverts,
jardins forment p
des Bezetteins
ft
•ti«, fidelles EmpedesRor^
aim.
r t Y p r o S OEOOIAOT EN
K F I E x n AÏTOKPATOfos..
Tour de TheapMle Empereur en Jefus-CtriJi..
i i r p r o s ©EïioiAOT k a i .mi-
X A H A niSTHN EN xli
A Ï T o K P A T O p n N .
7 i » r de ThesplUe de Michel, fidelles Empereurs
en Jefrs-CbriJÎ.
A N E R A I N I S Ô H Enr BAEtAEIOT KAI
K O N E T A N T I N O T TîiN nOPÍnrOTENNHT
f i N i-IAOKPIETÎÎN ÏEBA2TQN âEZIiOr
u N E H ET E K. 4. K. A.
A G E
Tour re„,:r,elle'efi:,s Bafile ^ CoMarnh
rogenete S '- j..... . ~ 0/ijtanJtr n
•sdcJefus-ChriJi, A„g\unjit „
A M K A I N I X S H Eni MANOÏHA ror,
A O X P I EAÏIAEIOS rsïMEicr n o r E»
K A I A Ï TOKP A T C ÎOS POMAIÜN TOrKm
N H N O r EN ETEI «txOBME.
Tour rcnouvdle'e fotls Manuel ferviti
CJiriJl , Empereur Romain fils de l'Èm
Í Comm » l'iinne't
O N THS SAAAÏSHS SPArsMOEM,
KPÎ2 KP0NÍ2 KATACNr noAA.fi KAIj,
A f f i FHrNT.MENON EEEEIN KATENAfK
2 E n r p rON EK SASPON FASIAEiOï irn
PE E IEEBHS ANAÎ.
^ Cette T,ur que les fecoujfes de U mer „voient »f,
« ics fer fes flots v.olens fa' réitérez pendam L.
TTaJif i"'- l'i««
Il y a fept portes depttis la pointe du Semiliif
ques au.'C fept tours, cinq du côté de terre, &ooet
f u r le port mais par quelque porte que l'on cnire,
Il taut prefque toujours monter; & Conflamiiim
avoit deiTeiii de rendre Conftantinople fembliblti
R o m e , ne pouvoir pas trouver de terrain plus élev
é en collines : cette ville efl bien fatigante poii,
les gens de pied, & les perfonnes de diflinftoiin'i
tçauroient aller qu'à cheval. Avant que d'entiî
dans cette vi l le, il faut encore une fois en admiro
les dehors, c'ell la chofe du monde la plus ogita
découvrir d'un coup d'oeil toua
plus grande ville de l'Europe;
les terraffes, les balcons, S les
ulieurs amphitheatres relera ¡m:
, des Caravan-Seraï, de Serrails, f
. des Mofquées ou Eglifes pour m'expl
quer en François, auxquelles nous n'avons rien en
France que l'on puilfe comparer. Ces Mofqufe
qoi font des bâtimens effroyables par leurs malTci,
ne laiiFent rien voir que de beau, car ou ne peut
pas découvrir de (i loin les de'fauts & la biïarri
de l'architeatire des Tur c s : au contraireleurspicip
aux dômes, qni fOnt accompagnez d'autres petits
dômes, les uns & les autres couverts d: pio™
o u dorez ; leurs clochers, s'il m'efi permis d'i
de ce terme , pour exprimer des tours menni
mais très-élevécs, où le CroilTanr efl arboré : t
cela forme un fpe£lacle qui enchante ceux qu
trouvent l'entrée du canal de la Mer Noire : «
canal même frappe avec admiration , car Fami:'
f i o f c , Chaiccdoine, Scutari, & Ies campagnes qii
font aux environs, amufent agrrâblcmeut la vui
q u ' o n détourne fur la droi t e quand, o n lie.peut
foiitenir l'éclat de Conflaiitiiiople. ^^
D U L E V A
rivouii cependant , que les objets que nous
„ ons vûs de nôtre vailfeau, nous parurent tout a
fait differens , quand nous les comparâmes avec
Zm qui fe prefemérent -à nous lorfqne nous eûmes
ï p i e d à terre. Je ne fçai ii ce furent les oignons
; l'on vend aux coins des rues, qui reveillerent
MUS l'idée de ces fameux Temples des Egyptiens
dont les dehors éblouïflbient, rraisjenepus
rfcmpêcher de comparer Conftantinople avec ces
taerbes édifices, .dans lefqucls on ne ttouvoit que
des crocodiles, destats, des poi reaux, des oignons,
one ecs idolâtres regardoient comme leurs divuii-
Bi. Les maifons de Galata où nous débarquames
font ball'es, bâties la plûpart de bois & de boue ,
ili le feu en confomme des miliers en un jour :
KS foldats dans le deffein de piller, ou les Turcs
en fumant dans leurs lits, y mettent quelquefois le
fcn : ou fe confoleroit Ii l'on n'y perdoit que la
maifon, car on v bâtit à fort bon marche, & les
côtes de la M e r Noire font capables de fournir du
bois pour rebâtir tous les ans Conftantinople s il
éioit neceflàire : mais la plupart des familles font
entièrement ruinées dans ces incendies, par la perte
delenrs marchandifes. C'eft peu de chofe quand
on ne parle que de 2. ou 3. mille maifons brulees :
on a fouvent le chagrin de voir abbatre & piller la
lienne, quoique le feu n'en foit qu'à zoo. pas, fur
tout quand le nord-eft que les Tur c s appellent a le -m) noir cft en furie : on n'a pas trouvé d autre remède
pour l'empêcher de dévorer toute la ville,
que de faire de grands abbatis, autrement 1 incendie
deviendroit générale. Les marchands étrangers fe
font avifez fort fagement depuis quelques années,
de faire bâtir à Galata des magafins tres-folides
de pierre de taille, ifolez, & qui ne reçon-ent le
jour que par des fenêtres abfolumcnt neceffaires ,
dont les volets auffi bien que les portes font garnies
tôle.
« font après le feu , les
nople : il eft vrai que les
,ivrc , ils voyait mourir
cinq ou fix cens perfon-
' maladie , fans pre -
l ' é v i t e
N T. Lettre XI. i8i
t a n , les gouttes d'Angleterre & les antres remedes
cordiaux & fpiritueux, dont nous avions des boëtcs
pleines. Il fiint que le tartre cmctique précédé l'ufag
e de ces remedes, & qu'on le réitéré luivanr le
Befoin, fans diifeter de le donner dès le moment
que la tête eft menacée, ou qu'on ient la moindre
' " p o u i r les Leventis qui font des foldats de galères
qui courent fur les gens le coutelas à hi main,
en faifant des grimaces à faire peur à ceux qui ne
les counoillcnt pas : il y a quelques années que le
Caïmacan ou Gouverneur de la vi l le, àlafollicitatiou
des Ambalfadeurs, a permis aux étrangers de
fe défendre contre eux, & Ton a mis ces canailles
à la raifon, à coups d'épée & de piftolets. Quoique
les plus braves Mufulmans nous traittent de
mal-adroits, qui ne fçavons pas manier les armes
noblement ni de bonne grâce, ils ne laiffent pas de
fuir devant la pointe de nos épées. Ces chiens de
Chrétiens, i\ioet-l\s, ferfent le ventre tout brufquement
fans donner le temps de fe défendre : nos épe'es
portent leur coup fur le champ, au lieu qu'il faut
faire deux mouvemens pour fabrer. Des que l'on
apperçoit dans les rués de Conftantinople des gens
La pefte & les Lèvent
deux (eaux de Conftaut!
Turcs font indignes de ^
tranquillement jufques à
nés par jour de cette cruelle
dre aucunes mefures pour
tombait ,
que lorfqu'
t leurs
par j(
•autan
de Y^
étion
parta!
re, i
fur I
& ne comme
le mal en emporte environ
les bardes des peftiferei fe vi
de facilité que celles des perfoi
• jlente '
pour la
oceffions
onze cens
ident avec
....les mortes
-illefTc ou di mort violente. Nous nous
; bien précautionnez : nous avions fait en
it de Marfeille provilion de pierres a_cautek
certainement fi le moindre bubon eut paru
lôtre corps, nous n'euIFions pas manqué de le
cerner avec une lancette , de le fcarificr & de le
couvrir- de cette pierre pelée, afin de conftimer au
plutôt une partie où il femblc que fe décharge la
plus grande force du poifon ; tandis que d'ailleurs
nous ciiffions mis en ufage la thcrisque , l'or\ ie-
> C.ia.f,l,
camifole & en calçon, les
nbes nues, l'cfcarpin aux pieds, & le poignard .à
main, il faut tirer fon. épée du fourreau ; quelques
uns même ont la précaution de la porter nue
fous le jufte-au-corps j ii l'on eft en vefte, il ne
faut pas marcher fans piftolets de poche bien chargez
& bien amorcez, ou an moins il faut faire femblant
d'en tirer de la poche. Un Marchand Fraii;
cois arrêta un jour deux Leventis avec une grofle
& longue écritoire de chagrin, qu'ils prirent pour
quelque arme à feu : ils s'imaginent qu'il y a des
lames cachées dans toutes nos canes, & prennent
leurs mefures fuivant la contenance que l'on fait :
pour éviter leurs infultes, on fe fait cfcortcr par des
I-niffaires.
de Ferriol nous en donna quelrde
M ' . Marqi
ques-uns de fit
pour nous accompagner; il
nous fit loger di
; le Château Gaillard, qui eft un
quartier du Pal:
de Francé'qu'il nous avoir defti-
né r ce Palais nous parut un 1
•hanté, car la
mifere de l'Archipel , 1 d'où
ions
avoit donné une idée fort défavantageufe du relie de
la Turquie. Le Palais de Franco eft la maifon de
Conftantinople la plus logeable Si la mieux entendue
pour des perfonnes élevées en Europe : il fut
bâti par ordre d'Henri IV. dans le temps que Mï.
de-Brèves étoit Ambaflàdeur, mais on y a fait de
beaux appartemcns fous Mr . de Nointel : les honnêtes
gens y font reçus avec toute forte d'agrémens.
Hors 'de ce palais, quand on iroit jufques au fond '
d u Japon, on ne fçait ce que c'eft quedef t irebon- -
ne chere • o n efl fervi cliez Mr. l'Ambaifadeur ,
comme dans les meilleures tables de Paris : au lieu
de vaiiTelle de cuivre étamé dont-'On fe fert mer.ic
2 3. dans
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