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font perfuadcï que ceux qaî le liront un certain
nombre de fois, gagneront le Paradis. Enfin ils
l'appellent le Livre par excellence, c-¡x Alcoran ne
fîgnifie autre chofe que VÉcriture.
Il feroit alTei iniuile de rapporter ici comment
ce livre a été compoië , & comment il a été reformé
après la mort de Maiiomer ; il fuffit de remarquer
qu'il y a quatre feâes parmi les Mahometans.
La plus Îùperrtitieufe elt celle des Arabes
qui s'en tiennent aux traditions d'Abubeker.
Celle des PerÎkns , que l'on doit aux foins de
Hali, ert la plus épurée j mais les Turcs qui font
attachez à celle d'Omer, les traitent d'heretiques
& prononcent des anathcmes contre eux. La plus
iîmple de toutes cli celle des Tarcares qui s'en
rapportent à Odeman ou Ofman grand coispilateur
des mémoires de Mahomet.
L e feul Article de Foi qu'
n ' y a q r
voyc d<
: la Loi
efl qu
homet eft l'En
mandemens é
cinq , X. F;
Jeûner le ca
tiquer les oei
re li
LVent les Mahome
T feul Dieo, & que Ma
; Dieu. A l'égard des corn
les Turcs les riduifeut ;
1 la Meque ,
re eiuq ft
Donner
:hari'tc, 4
Il ett poffible
I le jour , 2.
lumôiie & pra-
Aller en pele-
5. Nefouf.
frir aucune ordure fur fon corps. On y ajoû'
quatre autres points , mais ils ne font pas abfolument
ncceifaircs pour le falut , 1. Obfervcr
religieufement le Vendredi , 2. Se faire circoncire
, 5. Ne boire point de vin , 4. Ne manger
point de chair de pourceau , ni d'animaux
fuiFoquel.
Les Mahometans ont plus de refpeû pour le
Vendredi que pour les autres jours de lafemaine,
parce qu'ils croyent que ce fut uu Vendredi que
Mahomet, perfecuté par les Idolâtres , fut obligé
de fe fauver de la Me'que à Medine dans l'Arabie.
C'eft par ce jour-là que commence l'Ere
Mahomerane qu'ils appellent E^îre ; & ce célébré
Vendredi fut le 22. Juillet de l'an 622. après
la mort de Jefus-Chritt. Les xMahometans font
obligea d'aller tous les Vendredis faire la priere
de midi il la Mofquée ; on en difpenfe les femmes
de crainte de donner des diiîraflions aux
hommes. Les Marchands tiennent leurs boutiques
fermées ce jour-là jufqites à midi, & même
ceux qui font un peu aifcz ne -les ouvrent que le
"lendemain.
L a Circoncifion & l'ablilnence du pourceau,
& des viandes fulfoquécs, n'ont peut-cErc été inférées
dans la Loi que par complaifancc pour les
Juifs qui étoient alors autant ménagez par les
Mahometans , qu'ils en ont été méprifez par la
fuite. Le bien public porta le Legiûateur'à dcffendre
l'ufage du vin à lis difciples. yli/lesczïions
, di -il, du Tjin^ de fauer aiix jeux de hazard\
aux çe /uni del îmaitiem du démaf) pur
rí¡,andr
^ la h.
fjur
ehip
d l'/ivo^i
que le vin eli: 1
tation en eli li
chc fort pardoi
y U divifwn parmi,
de la priere, ^ pourks,rapé,ù
1, mm de Du
Cependant ils avo«,
chofe excellente , &queljtt,
rhatouilleufc, qu'elle rend ce»
lable. Ils fe moquent de m
le beuvons avec de 1
fe mêle d'en boire, il fa
non pas l'irriter. A l'éi,
ceau , les Turcs l'ont en horreur; mais IcsPf,.
ians en regardent l'abilincnce, plutôt commet
confeil , que comme un précepte ; ils en u,,.
gem , ou s'eu abttienneut de mime que dn vin
fmvant l'ufage, qu'en fait le Prince , fur legot
duquel tout l'Empire fe conforme aveugiiinent.
Quand on enlre fur les terres du Roi de Pet£
il eli agréable pour les voyageurs d'y pomoil
boire du vin fans en faire miilere , & d', kj
dans lu campagne des troupeaux de pourceaur
les Perfanes qui habitent les frontières connoiffent
, & d,fentquel„rf,„.„,
ird de la ch:
lì bien les Chrétiens, qu'elles courent Uïi
à toutes jambes avec des bouteilles de vin&fc
jambons, dijs qu'elles appcrçoiventune catavaite.
Pour la Circoncilîon , les Turcs la regjrdeiii
plûlôt comme une marque d'obéïlluice àlaRtiigion,
que comme une Loi eiTentielle ; il n'eil
point parlé de cette cérémonie dans l'Alcorii,
& c'ell plutôt une tradition qu'ils ont prifedc!
Juifs. Les Mahometans font petfuadez que lei
enfans qui meurent fans circonciflon ne font pu
moins fauveï, & ils leur caifent le petit doi-l
avant que de les enterrer , pour inarquer qa'ili
n'ont pas été circoncis. Les plus fcrupulcDr
Ceomme il y en a dans toutes les Religions) ctoyent
que la circoncifion de leur pere inM lyt
is ceux qui prefument defavoirniiemlo
de leur Religion , convien.
points fond :é établie, quepour
nent que la circoncifion n'a
faire fouvenir lesMufulmans
de ce qu'ils ont promis à Dii
de Foi , fçavoir qu'il n'y ad'
& que Mahomet eft l'Envoy.
' pour cela qu'on ne doit
de 12. ou 14. ans
Qi
q u ' a i
attention
yent qu'
des Juifs , que
de la propreté ,
tomber de l'util
que le prépuce
te, & fur-tout
ment l'ont beauco
hommes. Aujourd'l
font pas circoncis;
lever le doit & proi
ment la profeffion d
mépris pour eux qu'
le refted
-ipar leur profcliion
MteDieuqucDitl,
de Dieu ; 4 qm
irconcire les eiifanî
. afin qu'ils jfsiiit
:Iques-uns de leurs Doâeurs aoadopté
parmi eux la circonciliou
pour mienx obfcrver le prccepii
par lequel il efldeflciidudclailla
le fur fes chairs. Or il ell ccrtain
en retient toujours quelquegoulchez
les Arabes, qui naturelletip
plus long que les autr«
ui la plupart des renegaisw
on fe contente de lenrfiiti
aneer les paroles qui ,
Foi- Peut-être que e'tllp»
n ne les fait pas circoiii ^^
D U L E V A N T . Lettre XIV.
les Turcs difent ordinairement , qu'un mau-
- Thrérien ne fera jamais bon Turc.
On ne coupe rien aux filles Turques dans la
Aroneilion, mais en Perle on leur coupe les
plics. En Turquie le jour de la circoncifion
, iépare on répas chez les parens de celoi que
' / d o i t tailler; on l'habille le plus proprement
l'en peut, & on lepromene a cheval ou fut un
Iimeaa , au fon des indrumens, partoute la ville
tille clldemediocregrandeur ; oudansfonquariti
feiilemcnt fi elle eft fort vafte. Cet enfant tient
•j la main droite une flèche dont il tourne le fer
du côté du coeur, pour marquer qu'il fe lailferoit
pKuôt percer cette partie que de rentjncer à fi
foi. Ses camarades, fes amis & fes voi lmslefui -
veiit il pied en chantant fes louanges avec des
wtques de joj e , jufques ii la Mofquée, où l'Iiiiin,
après une petite exhortation, lui fait faire
fj proftilion de fol & lever le doigt; enfuiteilordoiinc
au Barbier prèpofé, de le placer fur le So-
(1,1 & de faire l'opération. Deux valets tiennent
tue nape étendue devant l'enfant, & le Barbier
hi avant tiré le prépuce autant qu'il peut , fans
pourtant lui faire mal , il le ferre au bout du
ilaud avec une pincette, le coupe avec un rafoir,
i l e montre aux afiiftans, en difant à haute voix,
Dia ijinaìid. Le circoncis ne laiffe pas de crier ,
cir la douleur eft affel vive; on lepenfe , & chacun
vient le féliciter de ce qu'il ell mis au rang
des iMnfulmans, c'eft à dire des fidèles.
Si les patens font riches , ils font circoncire à
leurs dépens les eiifiins des pauvres gens de leur
rallina^e. Aorès la cérémonie , on fe retiredans
le même ordre qn'on étoit venu, &l'ou marche
comme en triomphe pour fe rendre chez les parens,
qui donnent à manger pendant trois jours
i tous ceux qui fe prefentenr. On en eft quitte
pour une grande chaudiere de ris par jour, quelques
pièces de boeuf, de tnouton, & quelques
ponies ; la dépenfe n'eft pas confiderable en 11-
Sueuts, car on fitisfait tout le monde avec une
gtande cruche d'eau. Les gens plus aifez prefentait
le forbet, le cafte & le tabac , ie les parens
font quelques prefens aux pauvres garçons que
l'on a circoncis avec leur fils ; ils donnent aufli
laumûae aux pauvres de leur quartier. Après
qu'on a bien danfé bien chanté, les conviez
fiut à leur tour des prefens au nouveau Mufulmaii.
Chez lesperfonnes dedilliiiition , ondonne
des veftes, des armes, des chevaux. Quand
on circoncît un des enfans du Grand Seigneur, les
téjouïllauces font publiques, & l'on tire toute
l'attilleiie du Serrali. On fait des courfes dans
l'Atmeidan & dans les antres places ; on tend les
cfearpolettcs dans les rues, & on renouvelle tous
tedivcttifl'enicns du Bairam.
"cérémonie de la Ciicondlion,
11,
II cft bon de remarquer que l'Iman n'impofe
point de nom au nouveau circoncis ; c'eft le pere
qui donne le nom qu'il vent à fes enfans lorfqu'fis
viennent au monde. Il tient entre fes bras le
nouveau né, & l'élevant vers le Ciel pour l'ot'-
frir à Dieu , il lui met un grain de fel dans la bouche
en difant : PUfe i Dieu fue fo« faint mm ,
mon fits Solyraan, par exemple, te fait tonjours aujft
fauuureux que ce fel, ^ qu^îl t'empêche dji goûter
les chofes de la terre. Ces noms font pour l'ordinaire
Ihràhim ou Abraham: Solyraafi qai fignific
Salomon-; Ifiufh Jofeph ; 7 / W Oyant Dieu:
Mahomet Louable ; Mahmoud Defirable ; Scander
Alexandre ; Sofhy Saint: Hcly Hant ; SeUm Paifible.;
Muflafha Sanaific ; Achmet Vxni: Amurat
ou Mourat Vif; Seremetli Diligent-
Des Confeils je palfeaux Commandemens. Les
Mufulmans font fi convaincus que les prières font
les clefs du Paradis & les colonnes de la Religion-,
comme ils difent , qu'ils s'y appliquent avec une
attention tout-à-fait édifiante. Rien ne peut les
difpenfer de prier ; il eft ordonne' que lorfqu'ils
feront à l'armée, ils fe releveront les uns les autres
pour prier tandis que leurs camarades feront
fous les armes. Que ceux, dit l'Alcoran, qui vont
faire lafrUre, «e fme«t poiM yvre, , raais fotrei
qj^ils ayeyit l'efprit libre , afin qtiils Jachent ce
qu'tÎs doivent faire ; -r? qu'ils daivejit dire. On lit
dans le même livre, que ceux qui prient avec uu
efprit malade & fans penfcr à ce qu'ils font , quoi*
qu'ils paroviTent bien taire, n'ont gueres d'amour
de Dieu.
Comme les Tur c s croyent que ce qui fouille
le corps eil capable de fouiller l'ame j ils font perfuade
z aufli que ce qui .purifie l'un , ne manque
pas de purifier l'autre. Sur ce principe, qui cPc
bien contraire à cel-ui de pluiieurs Chêùens , ils
fe pre'parent à la priere par les ablutions. Hommes
de bien, dit TAlcoran , quand mus -voudrez faire
vos prières, il faut laver vôtre vifage , vos mains,
vos bras , ¿f vos pieds. Les gens mariez qui auront
couché enfemble fe baigneront. Si les malades ^^ les
voyageurs ne trouvent point d^eau-, qu ils ^e frottent
le vifage les raains avec de la ponjfiere bien
nette • car Dieu aime la netteté. Il veut que les
prières qu'on lui fait -., fuient parfaites , qu'on lerc'
"" Inous do'/me., .que Ton in*
•f Les Mahometans ont réduit ce commandement
à deux ablutions, la grande & la petite. La premiere
eft de tout le corps, mais ellen'eft ordonnée
qu'aux perfonncs mariées qui ont couché enfemble
; qu'à ceux qui ont eu quelque .polìutioa
en dormant ou qui en urinant ont laiiTc tomber
de l'eau fur leur chair. Voilà les trois, plus grandes
foailléures des bons Mufulmaus. Afin bucricri
F
t La glande ablution des Tiiîes,
It!