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«ami de qtiatre embryons dans fa partie inférieure,
feiqaels^dcvicnnent autant de graines ovales, noirâ-
^-cs longues d'une ligue. La calice eft un tuyau
.•nç de demi pouce, vert-pâle, mêlé de purpurin,
ffiécoupe' irrégulièrement en cinq pointes, évazé en
m a n i è r e de cloche.
p r Cette efpe'ce de Sauge a une odeur qui participe
r à c la Sauge ordinaire, & de la Lavande. Les jets
de cette plante piquez par des infeiSles, s'élèvent
i n tumeurs dures, charnues, de huit on neuf lignes
"¿0 diametre, prefque fphériqucs, gris cendré, coj^
iieiiies, d'un goût agréable, garnies allèz, fouvent
de quelques feuilles en manière de fraife: leur chair
«il dure & tranfparente quelquefois comme de la
Jlée. Ces tumeurs fe forment par le fuc nourri-
:r, extravafé à l'occaiîon des vaiiTeaux déchirez
ir la piqueure. On trouve auffi de pareilles turns
fur la a Sauge ordinaire de Candie : on les
•te au marché, où on les vend fous le nom de
'oninies de Sauge.
Le 15-. Juillet, après avoir cottoyé ces montaiics,
nous nous rendîmes à un autre b village de
'même non, à trois milles delaCanee, & contiluaiit
nôtre route vers les hauteurs couvertes de
icigc, nous y trouvâmes plus de plantes rares que
lous n'avions fait dans le refte de l'Ifle, quelques
i|;|ciiics & quelques foins que nous euiïïons pris.
'ti'Kous ftunes obligez de revenir le 18. à la Canée
)ur nous décharger de tous nos tréfors , & pour
lire fecher nos plantes dans de nouveaux papiers :
)rès quoi nous ne pûmes nous empêcher de relurner
dans un pays fi avantageux pour Les décou-
;rtcs ; mais lorfque nous fumes arrivez vers les
bmmcts,où nous efperions de voir des chofes enorc
plus finguliéres, le brouillar & la neige nous
•bligércnt d'abandonner nôtre deiTein. iNous en
OTCîmes le xi . Juillet pour aller voir le cap des
Brabnfes.
' Le 23. nous paiTâmes tout le long de là marine,
à la vue de Tlile de Sant-Odero ou de faint Théo-
|ore , connue autrefois fous le nom de c Leuce.
|)a coucha ce jour-l à à Plâcatona : le 24. Juillet
paiTa pxir Chi famo petite ville fur le bord de la
j^cr, à 30. milles de la Canée , & l'on s'arrêta à
p i méchant à village à deux milles au delà deChipmo
& à huit milles du cap des Grabufes. Chipmo
eft l'ancienne ville de e Cifamurn^ dont Stra-
»011, Pline & Ptolemée ont fait mention. On y
Itablit dans la fuite le f douzième Evêché de riOe.
" Le 25-. Juillet, nous parcourûmes la montagne
Ia Salvia Ctetica, pomifcia Ciuf, Hift. 343«
b Tiribolia, »«.Meforghiaiii.
ç PtU. H,ft. nau l,b. caf. 12.
ti N^ocorlo-MeiToia.
c va». Htjl. „at. lib. 4. (4p. II.
KÎîtîmsc. Strab. TUrum Geif. ¿ii. lo.
i Wow//. lrrf>. Lcojx.
R Coiics & Myli:, Pis,t. Hiâ. nat. lib. 4. cap.
h A'ïpuTHpiov SI,-al,. T^erum Ccsr. iil>. 10^
1 AxfttTupio» KfiS fAÎru:tiv. Snab. ibid.
li ¿«TWKiJiV, Situli. ibid, .
A N T. Lettre IL 31
des Grabufes , & nous defcendîmes par un pays
horrible, à la pointe du cap , & à la vûë du fort
des Grabufes, bâti fur un méchant écueil, accompagné
de deux autres petites liîes défertes. On ne
fçauroit prendre ce fort que par famine , & pour
empêcher qu'on ne le ravitaillât, il faudroit tenir •
la mer toute l'année, ce que le vent du nord ne
permettroit pas pendant l'hyver. Les Turcs ont
eu cette place à bon marché, le Commandant Vénitien
la leur vendit il y a quelques années, pour
u n barril de fequins : on ne le connoît à Confi:antinople
que fous le nom du Capitaine Grabufe : ce
fort étoit une des places que la Republique poiTédoit
autour de l'Iflc;il ne lui refte plus que la Sude
& Spina longa. Il y a beaucoup d'apparence que
• 5 Ifles des Grabufes, f • - - • ~
les Ifles des Grabi , font les Ifles de g Corice &
de My/ i , puifqu'elles font oppofées à la Mo r é e , .
appellee le Péloponnefe ou l'Ifle de Pelops , Ia~
quelle n'a changé de nom que par la grande quan- •
tité de Meuriers que l'on y a a plantez.
O n ne fçauroit douter que le cap des Grabufes n e
ibit le caphC2;«i jmdeStrabon. Suivant cet auteur,
rifle de Crète efl divifée au couchant en deux caps,
l ' u n méridional appcllé i f ront de Belier,l'autre feptentrionnal
n ommé Ci/naros.Ainû cenoin ne peut convenir
qu'au cap des Grabufes ou aucapSp3da;mais outre
qxie le cap Spada n'eit.pas à l'extrémité de l'Ifle^
ni oppofé au cap du front de Belier ; il eft certain
que le cap Spada eft le cap k Di6tynnée de Strab
o n , fitué fur le mont Tityre, c'eft-à-dire, furies
montagnes de laCanée-où étoit le Templ e de D i a -
na Diftynne.
T r i f t a n & Segviîii ont fait graver une belle i M é -
daille de Trajan ; au revers eft une femme affile
fur un montagne : peut-être qu'on a voulu repréfenter
Diane fur le mont Tityre on fur le mont
m Di£tynnée,que je prens povir le cap Spada.Tout
le monde fait que Diane fut honnorée en Crète
fous le nom de Ditìynne ou de n Britomartis , à
l'occaiîon d'une Nymphe de ce nom qu'elle aimoit
tendrement, & que l'on nomma Diitynne, parce
qu'elle s'avifa la première de faire tendre des toiles
pour prendre les bêtes fauves : il vaut mieux s'en
tenir à ce qu'en dit ° Diodore de Sicile, qu'à tou- -
tes les fables qu'on a publiées fur Diâynne.
L e 20. Juillet, nous allâmes aux ruines de p Paleocaftro,
ou Château vieux, felon le grec vulgaire.
Les gens du pays ignorent fon ancien nom : il
eft pourtant à croire que c'étoit la ville q d'Aptere,
puifque Strabon avance que Chifamo en étoit l'ar- •
A I K^ T N N A.
ID Mous Diaym-ixus. Plm. llk 4, eap. 12.
n EftiTi/xdfTii if Kp«T« » K'pTtiU'c- Htfyché
Bfi/TÒ vii Bç;tù apuci Crete niés du Ici S. (AifTit virgo ; imJe 'ZfA
riri^nivif rlillrit virtrn ViJr Sa/m. C. II.
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