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nous noïis promenions en liberté à la faveur des
amis qae nous nous y étions faits en venant d'Erz
e r o n . L'Agn qui avoit une fi^nle au fondemenc,
quoiqu'il n'eût rellenti aucun foulagemeii'c de nos
remedes, vint pourtant nous en remercier & nous
p r o t e i l a qu'il ne permettroit pas que nous partillions
lans bonne efcorte. Un autre Seigneur que
nous avions fort foulagé des hcmorroïdes dont i!
c t o i t cruellement tourment é , voulut lui-même
n o u s accompagner avec trois ou quatre pcrfonnes
d e fa maifon jutques à ce qu'il nous crilr hors de
<5ani;cr j tant il elt vrai qu'il y a d'honnéres gens
pi"r tour , & qu'une boete de remedes bien choiiîs,
bien préparez , & donnez à propos , cil un exc
e l l e n t paflèport. lî n'y a point de lieu fur la terr
e où l'on ne Le faiîè de bons amis avec le fecours
d e la Medecine ; le plus grand Jurifconfulte de
F r a n c e paileroit pour un perfonnage fort inutile
en Alie, en Aftrique, & en Armenie ; les plus
p r o f o n d s <5c les plus zelez Theologiens n'y feroicnt
pas de grands progrès lî le Seigneur ne touchoit
efficacement le coeur des iniideHes: mais comm
e on fuit la mor t par tout pays, on y recherche
& on y révéré les Médecins. Le plus grand éloge
q u ' o n puiiTe faire des gens de nôtre profeiTion,
c ' e f t de convenir qu'ils font néceiFaircs, car le
Seigneur n'a établi la Medecine que pour le foiilagement
du genre humain. Je vous prie, Moiifeigneur,
de me parionner cette petite digrellîon en
faveur de mon métier.
Voici la defcription de quelques belles Plantes
^ui naifîl-nt autour de Cars.
Campmula OrietitaUs , foUûrum crcnis a-/MpUoribus
^ crifpis ^ fiore paltilu fuhc^tr-.tUo. Coioll.
I n i l . RefH.'rb.3.
L-.î racine de cette Plante qui efl enfoncée dans
les tentes des rochers a près d'an pied de long ,
e l l e l'il grolfe c omme le poace au col let , partagée
en plDlieurs têtes affez ch. irnucs, divifées en groff
e s fibres aiîez chevelues , blanches en dedans,
mais tirant fur le jaunât r e vers le coeur. L'ccorce
en eiî brune & rouflâcrc.' Les tiges hautes d'un
pied & demi ou deux , fortent en bottes fept ou
huit enfemble, épaifles d'environ deus ou trois
l i g n e s , fermes, pleines de moelle blanche, lifles,
v e r t - p â l e , garnies en bas de feuilles aiTez fermes,
longues de quatre pouces en comptant leur queue.
E l l e s font aiTez femblables à celles de VOrtie, liff
é s , vcrt-gai , crenelécs profondcmem à groifes
crenelures pointues & inégales, recoupées , frifccs,
& m ême ;.artagées vers le bas en quelques pièces
menues & inégales,. Ces feuilles diminuent le
l o n g de la tige ,. & perdent rout-à-fait leur queue
vers le haut, où elles reiTemblent aux feuilles de
Verge dorée ^ mais elles confervent toujours leur
f r i f J r e . De {curs aiiTelles naiiient , dès le bas,
des fleurs attachées à des pedicuies fore courts.
cvafées en baiTin de plus d'uti pouce de diametr
fur un dem! pouce de hauteur, & découpées
cmq parties. Du fond de ce baffin for ten l au»
d etamines chargées de fommet s jaunes. Le oioi
eil auflî long que les fleurs , & terminé paï !
e l p e c e d ancre, à trois crampons. Le calice cft m
a u t r e efpece de baffin d'environ cinq Vmifî
h a u t , vert-pâle, fendu en cinq pointes. Oiinn
cette Plant e a ét é broutée, comme cela arri^fo,!
vent autour de Cars, elle pouife des branches d^
le bas. Nous en avons vû des pieds dont lesfi^u^
étoient fort blanches, & d'autres fur iefouelsinJ
étoient bleuâtre-. Les feuilles font d'un goutd'hc
be allez fort. La racine elt fore douceâtre le
fleurs fans odeur. Toute la Plante rend un h
allez doux , mais qui a l'odeur de VOpiii»,.
Ferula 0 rie »talis , Cachryos folio W ù,'.
C o r o l l . Inft. RciHerb.22. ^
Sa racine efl groife comme le bras , longue (j
deux pieds & demi , branchuc , peu chevelue
b l a n c h e , couverte d'une écorce jaimâtre &q
r e n d du lait de la m ême couleur. La tige s'élev
jufques à trois pieds » épaiife de demi pouce
liiTe , ferme , rougeâtre , pleine de moelle bljo
che , garnie de feuilles femblables à celles dufr
longues d'un pied & demi ou deux, doo
la cote fe divife & fe fubdivife en brins aufiimt
nus que ceux des feuilles 'de la Cachrys , Fmk
folio, famine funj^ofo lavi de Morifon , à laqucll
cette Plante reiTemble li fore qu'on fe rrompmi
fi on n'en voyoit pas les femences. Ijes fcuilif
qui accompagnent les tiges- fout beaucoup plo
courtes & plus éloignées:ies.unes des autres, £!
les commenc ent par une étamine longue de iioi
pouces-, large de deux,'lilîè,. rouifâtre, term;
née par une feuille d'etiviron deux pouces de long
découpée auifi menu que les autres. Au-delàd
la moitié de la tige , naiifent plufienrs branciif;
des aiiTelIcs des feuilles; ces branches n'ontgiieti
plus d'un eiTipan de long, &foutiennent des oui
belles chargées de fleurs jaunes compofécs à
puis cinq jufques à fept ou huit feuilles, ionijite
de demi ligne. Pour les graines, elles font toul
à fiit femblables à celles de îa Ferule Ordirmi
longues d'environ demi pouce fur deux lignes Í
den:i de large , minces vers les bords , rouflà
t r e s , légèrement rayées fur le dos , ameres &hüi
leufes.
Lychnis OrienUilis, Buplevri folio. Co roil. IiiH
Rci Herb. 24.
L a tige de cette Piante efl haute de trois piedt
épailfe de deux lignes , dure , ferme , droite
noueufe , liife , couverte d'une pouffiere btnii
che comjTie celle qui cil fur la tige des Oeillm
accompagnée en bas de feuilles longues de qu.'if
p->uces fur quatre lignes de large , vert de-;ncr
pointues , fcinblublcs à celles 'du Bupletrum
i'il"
'Tcfn .71. . .