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1 5 o V O Y A G E
¿ a n t lequel ils n e f auroi ent mange r , ibivant leur reg
i e , quoique c e foi t , qu'après le c o u c h e r du foleil.
L e s Dervis fe piquent de beaucoup de politelTe
j leur barbe cft propre, bien peigne'e,
l e u r s poèfîes ne roulent jamais far les femmes}
f i c e n'eft fur celles qu'ils efperent voir un jour
e n paradis. Ils ne fout plus aiTez fois pour fe
d é c o u p e r & taillader le corps , comme ils faif
o i e n t autrefois j à peine aujourd'hui effleurent-ils
l e u r peau , ils ne laiiTent pas cependant de fe
b r û l e r quelquefois du côcé du coeur, avec de
p e t i t e s bougies , pour donner des marques de
t e n d r e i T e aux objets de leur amour. Ils s'attirent
l l ' a d m i n i t i o u du peuple en maniant le feu fans
i e brûler, & le tenant dans la bouche pendaut
q u e l q u e temps, comme font nos charlatans, l]-
f o n t mille tours de fonpleife & jouent à to'
v e i l l e des gobelets. Ils pretendeut charmer 1«
v i p è r e s par une vertu fpécifique atcachc'e à W
r o b e . De tous les Turcs ce font les feuls ni
v o y a g e n t dans les pays Orientaux; ilsvontdans
l e Mogol & au delà, & profitans des groflà
a u m ô n e s qu'on leur fai t , ils ne laiifent pasd'îl.
1er manger chez tous les Religieux qui %
f u r leur route. La mufique fait une partie de
l e u r application : leur chant nous parut trille
m a i s harmonieux ; ^ quoiqu'il foie deftendu p«
l ' A l c o r a n d e louer Dieu avec des initrmnens, ijj
f e font pourtant mis fur le pied de le faire malg
r é les Edi t i d u Sul t a n & la p e r f é c u t i o u des devois,
L e s principaux exercices des Derv?s, font de
d a t i f e r le Ma rdi & !e Vendredi ; cette
c o m é d i e e f t p r e c e d é c r e d i c a t i
f a i t par le Supérieur
S u b d é l e g u é . On aiTûi
& qu'on en peut fa
q u e l q u e religion que
f o n t bannies de tous
a des h omme s , ont
à ces prédications,
F e n d a n t a temps-n
par une
d u couv
e que leui
r e un e.
T o n foit.
les endroits publics où ii y
la permi0ion de fe trouver
& elles ji'y manquent pas.
l e s Rciigiuux fout renferm
e z dans une baluftrade , aflls fur leurs íaíon:
les bras croifez & le tête baiiTée. Après le 1«-
m o n , les chantres placez d.ins une galerie q»
t i e n t lieu d'orcheüre, accordant Jours voix av«
les ñutes & les tamixnirs de bafoue, chaïueutun
h y m n e fort long. Le Supérieur en étole & ««
v e i î e à manches pendantes , frappe des mains
la féconde ftrophe ; à ce lignai les Moines f
l è v e n t , & après l'avoir fulué d'une profondes
v e r e n c e , ils c omme n c e n t à tourner l'un aprèsl'ii'
t r e j en pirouettant avec tant de vitçilc, f^
fCl
D U L E V A
' " ¡ r è c s daiifcurs fotmcnt un grand cercle tout-
' t o réicuïflïnt , mais ils cef fcnt t o u t d'un coup
I S flgna que fai t le Supérieur, & ilsfe
C t d»® leur premiere pofture , auffi frais
Vils u'aïoient pas remué. Ot! revient a la
c au m ime lignai par quatre ou cinq reprif,,
dont les dernieres font bien plus loilgues a
que les Moines foru en háleme ; & par
r i o u - u e habitude ils finiiTent cet exercice
' en°Être étourdis. Quelque veneration
; V . i t les T u r c s pour ces Religieux ,1s ne
„ „ permettent pas d'avoir beaucoup de couieffi,
parce qu'ils n'eftiment pas les p e r f o —
«m ne font point f c
loit « t e rmi n e r les D
T . Lcnrc X I y .
; espliqi
61
f r e n t u n e parla
Repobliqui
ranliderati
lis releguer d
racore uue n
phore deThrac
m f a n s . Sultan M o u r a t vou
vis c omme gens inutiles
( i pour qui le peuple
)n ueanmoins il fe conten
n s leur couvent de Cogna, II:
a i f o u à Fera; mie autre fur le
N o u s entendîiiies la pred
L leur c o u v e n t de Prüf e en Bithynie & nous
It! vîmes danfer avec plailir au travers des bar-
,taire de la Mofquée.
Des Ma r c h a n d s Armeniens de nôt r e caravane ,
q u i parloient Italien , -. . r - . - ,
t i e de la predication. Le principal fujet )
f u r Jefus-Chrill; le Predlcateur déclama contre
les Juifs , mais de fang-froid ; car ils ne s'emp
o r t e n t j ama i s , & il trouva fort mauvais que les
C h r é t i e n s crtifient que les Juits avoicnt fait mour
i r un fi grand Prophete ; il affûra au contraire
q u ' i l palfa dans le C i e l , & que les Jui f s avoient
c r u c i f i é uue autre pcr lonne à fa place.
J e ne fçaurois finir cette lettre par un pli's bel
e n d r o i t qu'en parlant de l'ettime que les Turcs
f o n t de Jefus-Chrill. 11 n ' e f t pas vrai qu'ils voiTiiffcnt
des blafphémes contre lui, comme qnelc
u e s vovaeeurs l'ont afliîré. Si les T u r c s ont le
L l h e u r de ne pas croire la Divinité de Jefus-
C h v i f t , ils l e rêvèrent au moins comme un grand
ami de Dieu , & fur tout comme un g rand mterc
e i f e u r auprès du Seigneur. Ils convi ennent qu'il
a été envoyédcDieu pour apporter une Loi plein
e de grace ; & s'ils nous trai
c e n'efi pas parce que noi
C h r i l l , c'ell parce que no-
M a h o m e t foit venu après :
a u t r e Loi moins oppofée à h
J ' a i l'honneur d'être av
f p e a , &c.
. . . . . j u t d'infidelle ,
c r o y o n s en Jefusn
e croyons pasqus
i pour annoncer une
a nature corrompue",
u n profond rel
e t t r e X V .
D E S C R I P t I O N B U C A N A L DE- L A M E R N O I R E .
M O N S E I G N E U R ,
le vous prie de trouver bon qu'avant que de
m'eiigager fur la mer Noire , j'aye l'honneur de
vous rendre compte d e ce que nous avons obferli
far le canal par où elle fe décharge dans la
de Ma rmi r " , qui fait une partie delai»f->-
J W f c , felon le langage des Tnjcs^
Le Canal de la mer Noire, ou leBofphore de
Thrace , commence proprement à la pointe du
Serrailde Goullautinople , & finit vers la colomle
de Pompé e . "Herodot e , Polybe , Strabon &
Menippe cité par Etienne de By-iance , lui don-
,t 120. Iladcs de longueur , lefquelles reviennent
à 15. milles : mais ils fiscnt lecoi-nmenceinentde
ce canal entre bByiancc & Chalcedoine,
h le font terminer an Templ e de Jupiter, ou
p r e i e u t e m e n t le nouveau Château d'Alie.
Quoique cette différence Ibi t arbitraire , on fe
ditcrmlue pourtant plus aifément, après l'inj
u n î . . ; ,
b Sor le
1 Po l y b . & Strab. svV»«;«
f p e a i b n de s lit
p o f é e s . Il s'en fat
L i t en ligne droit,
c ô t é de la mer Nt
r e g a r d e le Nord-ell
l o m n e de Pompée
t r o i s milles jufques
l u i d'Alic cil bâti f u
t o i t le Temple de
vents . d'où vient q
r e Joro, du mot corrompi
T e m r l ' . Le Château d'Eui
o p p o f c , auprès duquel
T e m p l e de f Seraphi s don
C h â t e a u x le canal fait un
les Golphes de Saratii &
c o u d e il tire au Sud-eft
Sulta« SolymanKiofi
A ;
p o u r íes me fur e s que j'ai p r o
it beaucoup que ce canal ne
; j fon cmbouchûrc , qui du
) i r c a l a f o rme d'un entonnoir,
, & doit fe prendr e à la co-
, d-'où l'on compte près de
a u x nouveaux Châteaux. • C e -
r u n c C a p où l'on croit qu'éd
Jupi ter â'ijiributeur des bons
î n d r o i t s'appelle encoleron
, qui fignifie u n
Dpe ell fur un e Cap
,11 voyoit autrefois le
p a r l e Polybe. De .ces
g r a n d coude, où font
d e rtarahié ; & de ce
v e r s le Ser rai r appelle
l a diQance d e c inq milles
¿ e s
d Jupiter Ur
c a"
f"X«(>«írí«e»
S Oogiö
4 , Dio
Pölyb. Hift.iib.í,;
/ ¿ - / ' ' ^ • ' i M ' A i g « ,
I
i f