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114. V O Y A G E
IGPAAATOT
2EAETK0S
rTMNAXLAPXriN
_ Pour l'iofcription de Mithridatc Eiipator, mentionnée
par Mrs. Spon & Whelcr , peut-irre qn'el-
Ic a été enlevée depuis ce rmips-là : il n'eft pas fur -
prenant qu'on eût dreilé dans cette Me des flatuSs
a ces deux Princes ; à Mithridate Everi^ete par
rapport à fes bienfaits ; à fon fijs EiipatoF, à'aufe
de la puiiTance redoutable : ce Prince fit facca<fer
Delos , fous prétexte qu'elle avoir quitté le pirti
des • Athéniens fes amis, & reçu un Gouverneur
de la part des Romains, b Dans , le défordre donc
que le-s troypes y cauférent, on épargna les ftatuës
des iVlithndates, & l'on n'eut point de refnefl pour
celles des autres Princes.
Nous apperçûmes fur la gauche & dans le même
baffin un morceau d'mr autre piédeftal cilindrique
à demi enterré dans le fable; après l'avoir de-
«ouvert & lavé , nous y lûmes une partie d'une
i^^lfcription aiTez maltraitée , laquelle fait memio,
d u R o . N.eoinede Epiphane, & d'un Gymmï
que qui lui avoit tait dreiler une ftatuë;ce piédeilji
a dix-fept pouces de diametre : voici l'inferipti,
B A S I A E Ï Î S NIKOMHA..
T o r E r r o N o T easiaesj s
N I K O M E A O Ï EniOANOY
. . . . K O T r i A H S AIOSKOPIAO'/'. •
P A M N O Ï Ï I O S rrMNASlAiJO.'
= C'en ce Nicomede Epiphane Roi de BitMé
qui fit mourir fon pere Prniias, & qu i eut pont f„.
cefTetir Nicomede Philopator fon fils. J'adiai!
Eraeronune médaille d'argent de Nicomede Eîi"
phaue: la tête en eft, admirable ; mais le revers l'c!
pas de la même main.
A droite de ce baffln-vers le bas environ TO. pas
t n montant fur une petite eminence 18 fubfîftent
encore les relies de quelque beau Temple, autant
par les débris de plifie'tirs cSlonnes
de marbre d'environ deux pieds moins deux
pouces de diametre, moitié canelées &moiti'é à pans
ou peut-être canelées par les deux bouts & taSlées
a p a n s d a n s rentre-deux; les canelures & les pans
f om larges de trois pouces & demi : nous ne pûmes
lire que le rnot AlomîloT fur le refte d'un autel
cilindrique, beaucoup plus gros que les piédeftaiix
precedens orné de têtes de^oenfs, de feftons &
de grapes de raifin ; le delliis de cet autel ert un
peu creux, & propre pour y brûler de l'enceas; il
a X„,„.
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k flir. Uk î.
&ut par la diftinguer les autels des piédeftiiux qui
loutenoient des ttatuës , & qui par confcqiieiit
étoient tout plats ; ces autels font frequens dans lei
deux Delos, nous en découvrîmes un lì beauqiit
j e l'ai fait çraver.
O n lit a quelques pas de là fur un bout d'architrave
de marbre en caraftéres parfaiteuiciit
beaux- de trois pouces de haut o N ï ï f o l El,
relfes de 1 mfcription AIONrsior ElTrïol
dont parlent M„, Spon &Wheler; mais ce der-
MacidtóM'^ "OP du portique de Philippe de
Mr Spon tonte fi ce Deuys Eutychcs fut le fil!
de cefameux Tyran de Syracufe, avec qui les Caf
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C ^fpian, lie kilo Mil:riil.
D U L E V A
i entent de fi criielles guerres : il eft pour-
E certain que le furnom d'heureux convient
i fou p i e , que . Diodore de Sicile appelle
friottuiie : le fils-nu contraireftit le plus malnitcux
de tous les hommes; fur la fin de fes jours
i fut obligé d'élever des enfans pour gagner fa vie.
I'mfrriutiou parle du premier Tyran deSyracuie,
T X r e n oe que cc dertmacur des Temples
voit voulu reparer fes impietez par les prefeiis qu'il
t à Apollon. Ne poun-oit-on pas pcnfer que le
VjiYS donc il s'agit, fut un des Tyrans d'HeracIée
1 Pont qui régna fort lieurcufoment pendant 30.
15 fuivant b Meinnon ; <= Diodore de Sicile ponffonregne
jufqucs à 32. ans, & d Athenéejuf -
icsà33. 11 mente plus le nom d'heureux que
:s Daiys de Syracufe,qui furent l'horreur de leur
De cette architrave tirant-vers la mer, on marhc
dans les ruines d'une partie de la ville , tout
long de la côte. A deux pas de la même archiiive
on rencontre quelque refles 19 de lions de
.arbretous en pièces; quoique plus aifez à conyitre
que ceux qui font à côté du Temple d'A-
)l]oii.; leS^'. Oftovichi, l'un des meilleurs bourloisdcMycone,
qui chaiio tous les jours à Denous
allara qu'il y en avoit vû cinq entiers il
a quelques années.
On découvre cnfuite les ruines 20 d'un bâtî-
.ciit très-magnifique tout au bout du baffin ovale
.iiregarde le Templ e d'Apollon; une infinité de
ûlonncs de marbre montrent encore qu'elles'
voient été alignées fur un quarré auffi large que
; petit diametre de ce baffin : c'étoit peut-Être un
ottique bâti par DcnyS'Eutychcs dont nous ve-
-ons de voir l'infcription ; car l'archicrave & l'au-
:l,ou lenom de ce Prince eft gravé, font tout près
cccs ruines; quelques-unes des colonnes font cnoredebout,
la plupart font rcnverfées & caifées-;
y en a d'unies de 20. pouces de diamètre , &
'autres taillées à pans de 18. pouces feulement.;
lutemclées les unes & les autres de quelques gros
iliers de granit.
De ceportique-vers le petit port 14 tout eft plein
icoloiuies du marbre & de piliers de granit ; ces
oloiuies ont deux pieds de diametre, & leurs caîHires
font larges' de 4. pouces ; « ces débris 21
ontfim^mfiques, que nous les prîmes pour les
•fies du l 'cmpl e de Latone.
On compte environ 240. pas da baffin ovale au
empk d'Apollon 22. dont les ruines brillent en-
5c plus que celles des autres édifices de I'lfte : ce
i^mplc li recommandable parmi les anciens, lîtué
près de cent pas du petit port, étoit l'ouvrage de
ûutes les Puilïanccs de la Grèce qui avoient con-
• Ti Airàio?, itrair, '¡{triini Cici. Hb. "
N T. Lettre VIL ix^
fribué à fa conftcuélion & à fon entretien, f Plutarquc
nous apprend qu'il renfermoit une des ièpt
merveilles du monde : c'ctoit un autel conftrait
avec des cornes difpofées d'une adrefTc merveiileuf
e , fans colle ni chevilles : il eft à craindre que
cet Auteur n'exagère la beauté de cette pièce autant
que celle des nids des Alcyons.
Les reftes -de la ftatue d'Apollon 23 font prefque
à l'entrée de ces ruines & coiiiîftent en deux
pièces; le dos eft d'un côté, le ventre & les cuiffes
de l'autre : on ne lui a laiiTé ni têcc, ni bras,
ni jambes : c'étoit une ftatue coloflàle d'un feul
bloc de marbre, & dont les cheveux tomboient fur
fon dos par groiles boucles : ce dos a fix pieds de
large, mais l'on n'y voit plus de marques d'aucun
ornement, •& les plus vieux habitans do Mycone
ne fe fouviennent pas d'avoir vii cette figure cntié'»
r e ; le tronc en eft tout nud, & ii a dix pieds de la
hanche au genou : les fculpteurs de ce temps-là
ètoient trop habiles pour avoir placé une iî grande
figure à une hauteur ordinaire : il y a route apparence
qu'elle étoit deftinèe pour le frontiipice du
Temple d'où elle n'auroit paru que de grandeur
naturelle, & l'on peut juger par là de l'élévation de
cet édifice : on peut conjeiiurer auffi par les ruines,
qui ont plus de 300. pas de long., que le frontifpice
de ce Temple regardoit la grande Delos,
couvcrt par u &q ' n dôme d^un grand diametre.
Ces
de col>
•chapitt
pies
font prefentement de gros morceaux
s brifées, d'architraves, de bazes, de
cntaftTez confufément ; parmi tant de
s le bas de ces débris eft un quartier de
irbre bien équarri , qui fans doute a fervi de
plinthe à la ftatue d'Apollon : ce marbre qui a if.
pieds & demi de long , dix pieds neuf pouces de
large, & deux pieds trois pouces d'épaiiTour , eft
percé au milieu comme lî l'on avoit voulu le vuider
pour le rendre plus leger : on lit en parfaitement
beaux caraéccres fur fon épaillcur qui efttournée
du côté de la mer:
"KASIOI AHO AAi îNI.
g Plutarque rapporsc dans la vie de Nicias, que
cet iliuftre Athénien fit dreiTer auprès du Temple
de Delos un grand Palmier do bronze qu'il confacra
à Apol lon, & que les vents renverferent cnfuite
cet arbre for une ftatue coloflàle élevée par les
habitans de Naxos : il eft hors de doute que c'étoit
la ftatue d'Apollon dont on vient de parler : pour
l'infcription, il eft certain qu'elle eft de ce tempslà,
& qu'elle marque que la pierre fur laquelle on
la lif, fervoit de plinthe à la ftatue ; mais il faut
•F 2 con