
O Y A G E
1 7 «
dit Hcrodotc de qui nous avons appris cette ccrcmonic
, Il Xcrxcs voukit foire uu làcvificc au Soleil
en jettant toutes ces cbofcs dans la mer, oa li
touché de repentir de l'avoir fait fufiiger, il cherrcparer
par Tes offrandes l'injure qu'il croy. "
ivoir ñute.
; Mr. Gilles croit que les PoLtcs Grcci
ridicule à Xcrxé:
Hérodote a pris la
coups de tbuec, fui-
.utant d'uncrcs qu'on
)ur arrêter les navires
on du fécond pont;
gne deux chaînes de
par les deux bouts &
choie trop fcricufcment : les
vant Mr. Gilles, marquent ;
a\'oit jettées dans la mer p(
qui fervoient à la conlbua
& la paire de menottes de'l:
fer", qui fervoient à les lier
de chaque ci^tc.
b On vit défiler fur cc fécond pont pendant
j-ours & 7. mùts 1700. mille hommes de pied, fi
vant c Hérodote, & 80. mille hoiTunes de cav
lerie, fuis compter les chameaux & les ch:
d Diodore de Sicile
fantalïïns je Ifocrate c
m e s ; f JEUcn s'en t
les troupes d'infantei
Orofe y ajoûtcnt :
auxiliaires
î lui donne que 800. mille
. a retranché loo.mille hom-
:'nt à ce nombre pour toutes
e & de cavalerie; Jiiftin &
D. mille hommes de troupes
•nfin g Cornelius Nepos fixe l'infanterie
à 700. milles hommes : mais il augmente la
cavalerie jufques à 400. mille.
Il s'en faut bien que les Turcs n'ayent fait paiTcr
tant de troupes fur ce canal dans leurs premieres
conqxietes .; mais avant que de parler de leur entrée
en Europe , il eft bon de remarquer que Parmenion
eût ordre d'Alexandre le Grand de faire paffer
fa cavalerie & la plus grande partie de fon infiuirerie
de Scftos à Abydos, fur 160. galères fuis
compter les bâtimens de charge. ' Chalcocondyle
allure que fous l'Empire d'Othoman, 8000. Turcs
avoient déjà franchi l'Hellefpont , & pénétré jufques
au delà du Danube , d'où ils furent chalfez
par les Scythes, & obligez de revenir en Aiîe, tandis
que les Empereurs de Conftantinople Andronic
le vieux & le jeune de la maifoji des Paleologues,
riiinoient l'Empire par leur diviiion : les Mufulnians
ne furent pourtant pas iî bien chaifez, de Thrace,
qu'il n'y en reftât encore une partie, & ceuxci
enfin y eu attirèrent un plus grand nombre fous
Solyman fils d'Orcan.
h Suivant Leunclave ce paiTage fe fit à f . mille
des Dardanelles ; car il fuppofe que i Maita n'en
eft éloigné que de 3. milles fur la côte d'Europe,
& il place à 2. milles de Maita le château de i< Z e -
mcnic où les Turcs abordèrent. Solyman fe promenant
un jour fur les côtes de la Phrygie qu'il
yenoit de foumetcre , fut lì frappé des ruines de
I Di Eofph. thYAc. i!L :
:i toml n tout d'un coup à
Jiifuph E i& Bey q' • -
nil
; jc
principaiLX Ofldcniandcr
le fuj
psirer la mer pour cnt
Chrcïiais en fuffcnt a
fc mit dans un batcav
la déconve
: captif qui f
igagca de mont
le plus court pi
Illa
Pro-
:ioi[ un de les
:her de lui
dit Solyman
ftns qoc leí
-ir le Íiitiiíaire
pi
oudrois bien
r en Grèce ,
rtis ; El i s po
ivcc un icul
; & emmena un prifc
:royoit perdu , fut bien trait
fes amis,
e s du Prince
Greee i
l'infçû des Chrétiens. On fit palfer pi
7. ou 8. cens foldats d'élite, le prilbnnier les inc.
na droit au château de Zemeiiic, ou l'on ne tiou-
\'a aucune reliilaiice , car les habitans étoient occupe
i à la nioiflbn , & le châtcau étoit prcfqne
tout couvert de grands tas de fumier , qui étoient
tout à l'entrée du bourg. Les Turcs bien loin
de maltraiter les gens du pais, leur firent des arefTcs
& des prefens : on fc contciita d'envoyer des
prifonniers à Solyman pour l'affiircr de la prifc de
la place : quelque temps après la cavalerie s'y reiidit.
Enfin on attaqua Gallipoli qui fut prife eu
I3f7, Solyman mourut la même année d'une chute
à la chaflc. Orcan ne lui fervécut que deui
mois. Mourat fon fécond fils lui fucccda; ecluici
prit Andrinoplc en 1360. & en fit la capitale de
fon Empire en Europe, coniliie PrniTe fétoit eu
Afie.
J'ai ouï dire fc
' d i t à Conilantinoplc, que les
Annales 1 urquc:
toient remplies des contes ¿tdes
ftratagêmcs dont les Tu
fe
.-antent de
être 1èr-
vis dans leurs conqi
s fm
les Chrét
En
voici un qui cft rapp^
Lem:
été traduit des origin
K l
ce Solyman dont on
à cc que dit la Chr^
l'Hellefpont 80. hoi:
qui s'él
les vignes auprès du bourg fii
point du jour lîx vignerons qui alli
vrage ; la nuit fuivante 70. de ces Mufulmans fe
mirent en embufcade auprès du bourg, tandis que
les 10. autres refterent fur le grand chemin avec
les vignerons. Cependant quatre de ces malheureux
cft à propos de
, J Ce Prince,
, fit paiTer fur
uit cachez dans
: prifonuicrs au
• àl(
furent égorgez & pendus à des arbres qui étoient
fur une éminence : 0]i les éventra la tête eu
bas comme des moutons que l'on étale à la boucherie;!!
y en eut un qui fut embroché comme un cochon
, & l'on obligea ceux qui reftoient en vie de
le tourner auprès d'un bon feu pour le rôtir. Le
lezidemaiii comme les payfans retournoieiit à la
campagne, les Turcs firent encore des prifonniers;
c'étoient de bons vieillards qui avoient de la peuie
^g h Thmf-ßocl. ^
i Mctai-re':. Htro'd
k XififcKATfi,. Cira
l MkJhI. liL 4.
•. & f l i j f . MHßilm.
lie liÎai r»èJ,m v¡ÍU¿e •
DU L E V A N T , la/rc XL
fe traîner, & qui furent très-furpris quand les
Turcs leur dirent qu'ils étoient Turcs , & qu'ils ne
vivoient que de chair humaine : après quelques dialoiTues
fort triftes on les renvoya, en difant que les
Turcs étoient accoûtumez à manger de meilleures
jndes, & ce fut à condition qu'on leur ameneroic
de jeunes gens pour en faire bonne chere. fn
a:tciidant, la broche tournoit toùjours. Ces vieili
n'avoient vû que 10. Turcs s'en retournébourg
plus vîte qu'ils n'étoient venus, &
' ^ • -- - - - ige^ : à quoi
î leurs comcle
? il n'y a
freres & l'on
lous avons la
les gens. Le
.n- de fon âge
•Ife de
* 7 7
relit — ^ .
commencèrent a jurer coimiie des enr;
vous amufez-vous canailles, dirent-ih
'oyez-vou.s pas ce fpeS:;
Turcs qui rôtiifent un de nos
nê nous a renvoyez que parce que 1
peau trop dure, ils en veulent aux jeu
Commandant du lieu qui étoit à la fie
ordonna fur le champ à toute la jeun
i ce feu, & de tuer les Turcs : tout le monde fc
de la place. Dans ce temps-là les 70. Mufulmans
qui étoient ventre à terre dans les broiTailles, ne
manquèrent pas d'entrer & de fe faiiîr des portes ,
dès Qu'ils virent la foule à une certaine diftance : la
populace avançoit toujours fans fe douter du ftrata-
¡¿rae. Enfin les Turcs qui faifoient rôtir le Chrétien,
au lieu de s'enfuir bien loin, fe mirent à courir
à toutes jambes hors la ville : quelle folie, difoient
les Grecs, ce font des enragez qui ont perdu
l'efprit, ils vont fe refugier dans nos maifons
MTons les paifer, nous les malTacreroris tous enfemble;
néanmoins dès que ces enragez furent dans
le bourg, ils fermèrent les portes & montèrent fur
les murailles avec leurs camarades, & la plûpart
des eiifans qui étoient reliez dans les maifons. Les
pauvres Grecs furent bien fots à ce fpeâacle : on
leur fit dire qu'on égorgeroit tous les enfans, s'ils
ne revenoient chez eux; & oa les alfura qu'ils n'avweot
rien à craindre. La populace confternée
rentra ; mais les perfonnes de diftinâion ne voulurent
le faiifêV qu'après que les Turcs eurentjuréfur
l'Alcorah,--qu'ils ne les dépouillcroient pas deleurs
biens. Quoique les faux fermens ne coûtent rien
aux fcelerats, ils eurent recours à une efpecedereftriffion
mentale, à laquelle les Grecs ne s'atten-
¿oient point : on mit à mort les gens de diftinction,
& l'on répondit fur les plaintes qui en furent
feites, qu'on ne s'étoit prècifément obligé, qu'âne
pas coucher à leurs biens, ce qu'on avoit obfervé,
& que l'on promettoit encore d'obferver fort reli-
[;ieufement. Voila comme les Turcs traittent les
Chrétiens dans leurs hiftoires : les Mufulmans ne
manquent pas de ces fortes de diftinélions : Maho-
M'^t II. après la prifc de Negrepont, fit fcier le
corns d'Enzo Gouverneur de la place, diiîmt qu'il
Tow. /.
sC.llipoUs. PtU. lib. 4 . . . II.
b Cmir ,x. El>,Jl. 31}. M. 9. D« C^H' ti^fi. dis Emp. ¿ief«,?.
3; Joannes Diicas qui & Batatza gcnecqne Theodo.i Lafca-
S - ' S S ' ^^ Sipylum aniiis n . Vmh
s Da Cmi, iiid, lit. ( ,
avoit promis d'épai-gner fa tête-, mais non pas fes
flancs.
Les Hiftoriens Grecs varient fur toutes cesavan-
Uires; car Ducas prétend que les Turcs ne pailèrent
l'Hellefpont pour la.premiere fois qu'en i2<-6.
& 13f7. que ce furent Homur fils d'Atin & Orcan «
qui ravagèrent toute la Thrace : l'un étoit le maître
de Smyrne & d'Ephefc, & l'autre de Pruifc. Ce
qu'il y a de certain eft que les Mufulmans n'ont
infeâé l'Europe qu'environ 700. ans après l'établiffement
du Mahometifme en Aiie : car l'Egire
ou l'Ere Mahometane, qui fc prend depuis le jour
que Maliomet s'enfuit de la Meque , commença
l'an Ó22. de l'Ere Chrétienne, & Othoman premier
Empereur des Turcs ne mourut qu'en l'année
1328.
G A L L I P O L I a fut la premiere ville où ils
fe cantonnèrent en Europe : la fituation de cette
place eft lì favorable pour paiTer en Thrace, que
les Princes qui ont en des vues fur cette Province»
ont toùjours commencé par fe rendre les maîtres
de cette ville. Elle fut du partage des Vénitiens ,
après la prife de Conftantinople par les Latins :
mais t. Vatace Empereur des Grecs, qui faifoit fa
refidence à Magnefie du mont Sipyljis , étant en
guerre avec Robert de Courtenai quatrième Empereur
François, l'afliegea, la prit, & la mit à feu&
à fang en 1235-. Les Catalans qui fe lignalérentcn
tant de rencontres dans la Grece, fe fortifièrent à
Gallipoli en 1306. fous Roger de Fior Vice-Amiral
de Sicile, c Après la mort de ce General, affaffiné
à Conftantinople contre !a foi donnée & le
ferment que l'Empereur Aiidronic avoit fait fur
l'image de la Vierge peinte par Saint L u c , les Efpagnols
alTommérent la plûpart des Bourgeois delà
ville, & s'y retrancherent fi bien, que Miche! Paleologue
fils de l'Empereur, fut obligé d'enlever
le fiege : d Remond Montaner, & les femmes des
Catalans dont les maris ctoient à l'armée qui tenoic
la campagne, s'y défendirent fi genereufement contre
Antoine Spinola qui forma un fécond iiege par
ordre de l'Empereur, que les Génois furent contraints
de fe retirer ; enfin les Catalans perfuadez
qu'ils ne ponrroienfpas fc foûtenir long-temps dans
Gallipoli, en raferent les fortifications en e 1307,
Ainlì Solyman fils d'Orcan en eut apparemment
bon marché en f 1^5-7. car la ville étoit encore
démantelée, & l'Empereur g Jean Paleologuc
pour fc confoler de fa prife, dit qu'il n'avoit perdu
:he de vin & une étable à cochons, faif
m t . f a n s de
aux caves que
feulement pour
mais pour celu.
allufion aux magafins de
h Juftinicn y
l'entretien d'u
des troupes qu
(Tes &
bâti
le forte garnifon ,
devoienc garder le
païs.
15. •
vif. '
• »«l. Turc.
Hc¡i. di Adißc. Jüfi. Uh, taf. X