
V o Y
;s du í i íge, il étoit
• cmployci en
I f í
pcüdmt les trois diirníéres auné'
tait mention de ll-pt cens mille
récompenlcs données aux defc .
i i i t Turcs ; aux loldats qui sMtoient dillingue?..
& à ceux qui avoient apporté des têtes de chrétiens
ciii
D i :
qu'on ai-oit payées à un a fequin pièce. Ce
mémoire marquoit qu'on avoit tiré cent milk
coups de canon contre la place ; qu'il y étoit mort
fept Pachas , quatre-vingts Officiers tant Colonel!
que Capitaines , dix mille quatre cens Janillàircs.
fans compter les autres milices.
.Le port de Candie n'ell: bon que pour des bâties
vaiffeaux Ce tiennent à l'abri de l'illc dt
j r . i , lîtuée prefque- vis-à-vis de la ville au norde
l l j & q u e les Francs appellent mal à proposibA-'«-
¿/.i. Il d l aifé de taire voit q : 'le
" '
bâti Candie Isr les ruines de 1'
raclée, c Strabon nous en fo.
rit
monftrative ,
q u e l l e , dit-il,
fuivant le même auteur, fe trouve vis-à-vis d'Héraclée
- - -n e preuve dén
décrivant I'Me de J Thé r a , larépond
à l'Ille de Dia, & cette Ifl
port de mer des Cnoiîiens.
Sarraiîns ont
ne ville d'Hé-
L a ville de Candie eft fins contredit la Candace
des Sarraiîns. Seylitxes remarque que dans la Langue
de ces peuples e ChmJa,v (igiiilîe tm retranchement
: & certainement ce fut 'là que , par l'avis
d ' tm moine Grec , les Sarrafins fe retranchèrent
du temps de l'Empereur Michel le Begue. Il par
o î t plus niturel de fitire venir le notn de Candie,
de C^Wizjr, que de nom que f Moro-
•c place. Pinct dans fi traduelion
s eu raifon de prendre Mirabeau
s S t rabon, Héraclée étoit
[Ut P tolemée, près du cap
enir à la.décilion de Straiformé
de la (ituation des
Uni a d : à .
de PI
pour Héraclée. Suiv;
vis-à-vis de Dia; & Il
Salomon. Il taut s'c
b o n , beaucoup mieux
villes que Ptolemée,
Ceux qui croyent qde
Alat:!! ' " "
— Candie eft l'ancienne vi
•établie par les Sarraiîns, ne s'ék
pas trop de la vérité, fippofé q
gnent pei
Sans le dénomb
que h Pline a fiu't des Ifl
qui font for la côte de Crète, on doive lire, comj
ne il y a beaucoup d'apparence , Dia au lieu de
F.-ri ou de Cm, qui fe trouvent dans les éditions de
D a l é c h a m p '& de Gronovins. Cela étant Héraclée
& ne feroicnt peut-être que la même vill
e qui auroit'eu ces deux noms en difFerens temps. Il
efl à remarquer que Strabon & Ptolemée tï'ont pas
tait mention de Mutinm , & Pline rapporte ces
deux noms tout de fuite : peut-être qu'il faut lire
M.inmn i/irr./c/i-iï fins virgule , conune qui diroit
M,it'r,im appellée autrefois Héraclée : il fe peut
taire -.nilli que M„t„m & Héraclée ayent été deux
villes différentes aiTeï près l'une de l'autre, & qui
par conféquent répondoient toutes les dettx à l'Ifle
de Di a : car cette Ifle qui ell au nord-eft de Can-
•r de dat,x & é d,.
A G E
die, pouvoir faire un triangle équîl.iteral avec te
deux villes en queltion; de telle, forte que Strabon
& Plure anroient eu raifon de délîgner leur polîtion
par celle de Di.,. Comme Strabon dit polîtivemem
qu'Héraclée étoit le port de mer des Cnoflîeiis
les plus puillàns peuples de Créte , il n'y a pas de
doute que Candie , feul port de mer conlîdérable
dans tous ces quartiers, n'ait été b-ltie fir les ruines
d'HéracIce. Suivant cette conjeaure, la ville
de AUtixm devoir être plus orientale
Quoique la ville de Candie foit négligée aujourles
murailles ne lailibnt pas d'êtr? bomies &
'eft . ore l'c rage des Vé
tiens : à peine les T
ont-ils reparé les brèches
du dernier liéire. On c
llpte dans cette ville en-
v î r o n Soo. Grecs paya
: capit-.ition : leur x\rchellees
vêque eft le Métropolitain de tout le Roy.._.,„.
O n tait monter le nombre des Juifs, iufquoe à mille.
Pottr les Arméniens, ils n'y ont qu'tme Eglif
e , & ne font guéres plus de deux cens. Il n'y a
que trois ou quatre fiunilles de François, un Vicec
o n f u l , & deux Capucins, qui ont acquis une alfez
j o l i e maifon, auprès de la mer: tous les autres habitairs
de la ville font Turcs , enrolleï dans les
troupes fuivantes. Ce dénombrement fervira pour
donner une idée de celles qui font dans les places
de guerre parmi les Turcs.
Janillaircs de la Porte, appelle! Capicouhu tooo.
en lo. compagnies de toc. hoimnes chacune.
TamaA Caficmku, ou foldats détachez de pln-
(îeurs compagnies, i j-oo. hommes difpenfez de k
garde ordinaire.
Tlrn-C0„n, ou JaniOEiires du pays, 2j-oo. en 28.
compagnies.
Spahn, ou cavalerie du pays, 1400, hommes
partagez en detrx r egimens de: 99.. compagni .
• du p.ays , en deu
t du châtea
compagni.
autre c:
mens de 700. hommes cnacun.
Difdm-n, milice du Lientenan
regiment de 400. hommes en 16. ce
Topuhis & Gek^h , c'eft-à-dirc ,
autres, fervans dans l'x\rtillerie, de
:cg,i
ÎOO. hommes chacun , armez d'un fibit
demi-pique, & d'une cotte de mailles.
SoxaMis, c'eft-à-dire, troupes deftinee;
la garde du grand & du petit fort de la mer.
hommes, 3,-0 pour le graird,& j-q. pour le
Pour les autres forts de la ville, 1000.
regiers
&
.•lis de
d'tuie
pour
400.
È
V o i l à l'étitt des troupes qui dévoient être eu
Candie , fuivant le mémoire que leur Tréforier
communiqua à nôtre Viceconful. Il y a beaucoup
d'apparence que tous ces corps n'étoient pas complets
dans le temps que les Vénitiens affiegcrent la
C a n é c , puifqu'oii ne pût lever dans toute l'Iflc
qu'en-
D U
I 4000. homir
on ne laiffa qu ta
L E V A
'oàird
N T. -Lettre T. 1 7
• la fee
cepeiid valides
L « " n v i o n s de la ville de Candie, font de grandes
& tertiles plaines , enrichies de toute forte de
trains. Il eft défendu de lailTer fortir le froment
de rillc,fans la permiffion du a Viceroi . Eniyoo.
c'étoit Haly Pacha , ce Miniftre voluptueux , qui
ne fut grand Vilir que pendant neuf mois dans la
dernier? guerre : fou ingénuité lui lauva la vie.
Quand Mahomet IV. lui reprocha qu'il étoit trop
ton, le \'ilir en convint, & pria Sa Hautelfe de le
décharger de ce grand fiu'deau, ce qui fut fait auilitôt
Ouelques -.umées après il fut noimné V iceroi
de Caildie, où il fe trouva fort incotmnodé de la
maladie que l'on ne peut guenr ians le fecours du
Mercure. Comme les Grecs tre connoillent pas
ce rcnrede, il pria nôtre Ambalfadeur Mr. le Marquis
de Fcrriol , qui relâcha en 0.mdie fur fi route
de Coiiftantinople , de lui donner quelque habile
homme pour le traiter. Mr. l'Ambalfideur lui conf
e i l l a d e f e fervir d'un Chirurgien Irlandois, qu'il
avoit fur fon bord, & qui avoit long-temps fervi
d;uis les troupes de France. Ce Chirurgien, après
avoir examiné la maladie du Viceroi, .lui donna le
flux de bouche-fort à propos : mais dans le fort de
la falivation, ce Seigneur fe croyant en danger de
mort, fit allbmbk-r fon Coiifeil pour fç.tvoir ce qu'il
falloit faire de cet homme, & le condamna le premicr
à 100. coups de bâton ; le Confeil plus fage
•que hri, fut d'avis qu'on lailîàt taire le Chirurgien,
pilifqtfil avoit conmiencé. En effet, l'inflaumiatiou
de la gorge & des parties voifines fe paffii, &
le nial.idc tut entièrement guéri. A fon exemple,
les plus gros Seigneurs de l'Ille voulurent fe taire
traiter à leur tour : à peine l'Irlandois pouvoît-il
fuffire à gxaiifer les Mufulmans. Dans le temps
que nous étions en Candie, le Viceroi s'oecupoit
à taire bàtîr une Mofquée : il avoit tait venir de
tous les villages des environs, des Grecs avec les
oudls necellaires : on leur donnoit fouvent plus de
coups de bâtons que de morceaux de pain ; il eft
vrai que pour les confolet, dans leur plus grimd
travail, nu lem: taifoit boire quelques verres devin.
s du Vi
, le Vicecotüul, &
Lcha
1 les M^a:
donne ce
qué de tr.
tera lîi d,
dit qtfoi
pays, qu
enfin il
fut d
effe
. fallo
l ' u n e ; l'antre
uvais qu'on l'c
t t q o u l i x f o i s
.ivoit pas de c
: q n -
n-'auroit-p.as m;ui-
It oubliée ; il rcïle
C o n f u í répon-
;s étoffes dans k
u vint de Fr;
, qu'une feconde velie
délibération de la Naie
tant pas fe mettre fur
it iî importu
livrée au Pacha, p;
tion. Chez les T u r c s , il
le pied de faire des préfens, ou bien il fi
mier : les Mufulmans regardent le premier préfent
comme un contrat pour l'avenir : les plus grands
Seigneurs demandent hardiment, & ne fe piquent
pas de générofité.
N o u s nous trouvâmes dans, la ville de Candie,
la veille du petit Baïram, c'eft-à-dire, la veille du
j o u r que la Cara\'ane des pèlerins arrive à la Meque.
Le Commandimt des laniflaires fe promena
par toute la ville en cavalcade avec les Capitaines
des compagnies & les^ Officiers fubalternes : on
egorgeoit des moutons & des agneaux à la porte
des principales maifons : les païfans portoient dans
les rues-de ces animaux è n vie, datrl l'attitude oû
l ' o n peint ordinairement ,1e bon pafteur : on barbouille
la tête de ces agneaux avec du rouge, du
jaune ou du b leu; & l'on en Ikit des préfens dans
les fiunilles: cette reibuiiEmce" dura trois jours.
L e 30. ÎVÎai, jour de la Pentecôte, & le premier
jour du Baïram, nous allâmes chez le Pacha
par fon ordre on avoit exposé de grand matin a
Ibrtir de la Mofquée , cinquante moutons c
agneaux, dont quelques-uns étoîent rôtis tous ei
•:rs ; les autres bouillis, t
'y manquoient pas nonpl
les le plaiiir de voir la c
à q u î j e t t e r o i t l c s p i
ide pour la manger ou pou:
• • • • .mejatoulie,àriD
iq joueurs d'inftru-
:agout
is,parqi
les pouk
que le ris. Nous <
naille Turque fe bal
les mains ft
remporter,
debo:
o u
ers
L e Viceroi étc
igt ou vingt-.
que les Offi.
fans façon ch
chauds ï'rançois.
L a plilpart des Pachas font avares, & comme ils
achètent leurs gouverncmens à Conftantinople, o^ù
tout eft à l'cnchérc, ils fe dcdotmriagent fur tout
ce qui fe préfente. Celui de la Canéc ayant teçêà
fon entrée, parmi les préfens que la Nation lui fit,
une verte d'une béllc étoft'e de foye or & argent, il
en -Sr demander encore une pareille, & témoigna
qu'il étoit furpris que les Frmcoi s qui paflent pour
des gens fort polis , euffent mis le defordre dans £t
famille ; que le Confuí devoit être informé qu'il
avoit deux fenunes; qu'ildevoitavoirptévùqu'ayattt
Tom. I.
a Bcglicrbcy,
ibours ,"trompetFes, imtfettes, tymbales
à la Provençale, fembloient augrnenter ce délbrdre
; & tous ces joueurs allèrent enfemiîle chez les
premiers de la ville, demander leurs étreînes. Mr.
Valentin Viceconful de France , chez qui noirs
étions logez, leur fit donner vingt ecus ; la veille
de la fête il avoit fait préfcntcr au'Viecroi du caff-e,
du fuere, & des confitures. Il n'y a pas jufques
aux porteurs d'eau qui ne fe inêlem de la fête : ils
vont chez les principaux de la ville, vuider leurs
Olttres fur les degrez, pour témoigner leurs refpeèts,
o u plutôt pour artfa^ier quelques bp'.trats. Tout le
monde fe réjouît dans íes maifons : on y danfe;
on y fait bonne chere ; on y récite des vers ; quelques
uns fe promènent dans les rtiësavccdcsin'itrumens
: les autres font des parties fur l'eau. Enfin
cette Nation fi grave, & qui paroît toujours dans
la même aftiète, devient toute dérangée, & comme
folle dans ces fortes de fêtes : trop heureufe
que ce ne foit pas plus fouvent.
C ,Je
b Mommcjalflnt dix huit dtnim.
fiij: