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•s'en tenir au a P . Sauger , qui a examiné fur tes
lieux les arciiives de Nuxic. Zia fut enfviite rendue
aux Ducs de l'Arciiipel , qui la conferverent jufques
à la décadence de leur Etat. Jacques Crifpo
l e dernier D u c , la donna en dot à la foeur Thadée
t p o u f e de Jean François de i, Sommerive huitième
•ôc dernier Seigneur d'Andros, dépouillé par Barber
o u i i e fous SolymanJl.
c L'ille-de Zia eft aile?, bien cultivée à prefent,
fes champs fonr fertiles : on y nourrit de bons
t r o u p e a u x , mais on y récueille peu.de froment ,
beaucoup d'orge, allez de vin , plus de foye qu'à
T h e r m i e , & beaucoup de Velaai; c'eft ainli qu'on
appelle le fruit d'une des plus belles efpéces de
d Chêne qui foit au monde : cet arbre à les racin
e s , le bois, le porc & la hauteur du Chêne comm
m : ; fes branches font fort touftiiës, étendues fur
les côcez, tortues, blanchâtres en dedans, couvertes
d'une écorcc griÎTitre & brune en plulieurs endroits
; les feuilles y. nailfent par bouquets fur les
nouveaux brins, longues de trois pouces fur deux
pouces de lav^e, arrondies à leur bafe, crénelées
l u r les bords à groifes dents , dont chacune finit
{îar une pointe mollalTe & roulBtre ; ces feuilles
l o n t épaiifes5 dures, vert-brun, un peu luifantcs
p a r d e l î u s , quoique couvertes d'un duvet prefque
imperceptible, blanches par deiFous & comme cot
o n e u f e s , foûtemrës par une queue longue d'envir
o n neuf ou dix l ignes, laquelle s'allonge en maniere
de côte : les chatons de cet arbre font femblables
à ceux de nôtre Chine : les glands en fcwît
bien dilfercns & attachez immédiatement aux jeunes
branches à côté des feuilles : • chaque gland
commence par un bouton prefque fphérique & grofiit
jufques à cnviroji un pouce ou 15-. lignes de
diamètre,applati fur le devant ,& creufé en maniere
d e nombril aiTei ouvert pour lailfer voir la pointe
d u fruit enchafle dans fon envelope, au lieu que
nos glands n'ont qu'une calote ailèz legere qui
n ' e n couvre que la troifiéme partie; Tenvelope du
gland dont nous parlons eft une efpéce de -boette
relevée de plulieurs écailles vert-pâle, longues de
trois ou quatre lignes, allez fermes, larges d'envir
o n une ligne & demie, émouiiecs à la pointe : le
fruit n'étoit pas-meur dans le temps que nous étions
à Zia; e les Grecs l'appellent Velani & l'arbre Vclanida.
O n voit dans cette lile :& à Thermie le long
des chemins une belle efpéce de Bouillon blanc à
feuilles ondées, cotoneufes & blanches, bien diffèrent
de celui qui vient en Provence & en Languedoc.
Ferl^afcum Gracam , fruticofu/n, folio _fimato ca»-
.ÂjdijJiyyiQ. Corali. Inft. liei. herb. 8.
¿ a racine eft ligne Life , longue d'un pied, plus
•b Siimmaripa,
: Et culior pingiiia G^a:.
Jcrcer.tum nivei tondent diuncta juvenci, Gwij-W. i, virf. ii,.
grolî'e quelquefois que le pouce for tout au oolîer
g e r f é e , un peu amere, accompagnée de fibres a '
leZ' chevelues ; fes tiges font aulîi plus groOi^s q,!'
l e pouce, dures, blanches en dedans, couveïc
d'une écorce griÛtre , hautes d'un pied à. demi
charge'es de feuilles par bouquets, longues de im
ou huit pouces, blanches, cotoneufes, drapées
larges de trois ou quatre pouces, mais ondées fr
f n l é e s beaucoup plus proprement que celles de uû
tre f Bouillon blanc frifé : les feuilles du centre
des bouquets font encore plus drapées, plus épaif.
f e s , d'un blanc jaunâtre : d'autres tiges s'élevenÈ
du milieu de ces bouquets à la hauteur d'environ
deux pieds, garnies de quelques feuilles plus coiit'.
t e s , plus épaiifes & plus blanches : de leurs aiffel.
les naillcnt tout le long des tiges & comme par pe,
lotons des fleurs jaune-pâle , larges d'un pouce
coupées en cinq parties arrondies, dont les deux
fuperieures font un peu moindres que les autrestoutes
ces-fleur5 font percées au fond, & du bord
de ce trou fortent cinq étamines-purpurines, couvertes
d'un gros duvet blanchâtre; crochues, garnies
de fommets rouge-orangé : le calice èft un
godet long de cinq lignes, cotoneuxdivifé en
cinq pointes, du fond duquel fort un piftile termin
é par un filet rougeâtre : ce piftile devient une
coque roullâtre, longue d'environ quatre ligues fe
deux lignes de large, diue, pointue, partagée en
deux loges, qui s'ouvre en deux pièces rempli«
d e graines menues & noirâtres. Cette plante cultivée
dans le Jardin du Roi n'a pas dégénéré.
L e commerce du Velani eft le plus con/iderablc
de r ifie, on y en recueillit en 1700. plus de cing
milles quintaux : on .appelle, petit Velani les jeunes
fruit-s cueillis fur l'arbre, beaucoup plus effimcï
que-les gros qui tombent d'eux-mêmes dans leisr
maturité ; les uns, & les autres fervent aux teintures
& à tanner les cuirs; les petits fe vendent ordinairement
un ecu le quintal , au lieu que les gros
ne valent que trente fols ; m:ns le plus fouvcnt on
les mêle : nous lailîlmes dans le port de Zia un
vaiiTeau Vénitien qui chargeoit de cette marchandife.
Ce por t dont l'entrée eft entre l'oueft-nord-oueli
& le nord-oueft , eft bon pour les plus gros vaifféaux
& pour les.plus grandes flottes: le bon mouillage
eft à droite , & la fontaine pour faire aiguade
n ' e n eft pas loin 8. A gauche eft la rade appeliée
le cul de boeu f , propre feulement pour les petits
bâtimcns : les chapelles où l'on couche ordimirement
font marquées i. 2. 4.
O n trouve dans cette lile du plomb femblable s
celui de Siphanto , & principalement au delà du
monaftére de Sainte Marine : 0 y a auflî dans ce
quartier-là de la craye aifez femblable,à ccilc de
I3ri;iiid
Quercus calyce eclifnato, pland« majore. C. B. Piit.!
e h ' u n Glaii J,
f Vcibaicum liitcim, iolio Papavetli corniciilati, C. B. îi««
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•^e TCriU Cu. 7?l. ^ T ^ ^ i irv, ^ l U c c ^ t m - ' ^ a ï u )
caiicùiij it7n^