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l e f q u e l l e s n'ont quV-nvivon ilcnx liG;nes de large,
p o i i i t u c s , vcrc-pàk, licrííí'écs de poils fort gros.
L e pillile poul i e du ibiid de ce cal ice, formé par
4 . einbrions arrondis & vcrdâcrcs, du milieu dclq
o e l s fort un filet prelquc aulfi long que la licui",
le'gcremcnt velu, purpurin & tburcliu. Les grain
e s , quoique pea avancées , ccoient affcz femblables
à celles d'une Vipcre. La fleur n'a point d'od
e u r . Les feuilles ont un goût d'herbe allez agréab
l e . . . .
L e 9. Juin nous partîmes à trois heures du mat
i n , & pallâmes par des vallées for t feches & tout
e s découvertes. On campa'fur les neuf heures
a u dciTous de Baibotu dans la plaine , le long
d ' u n e petite riviere. Baibout ell une petite ville
t r è s - f o r t e par fa lituation fur une roche fort efc
a r p é e . On fit courir le bruit que le Facha y féj
o u r n e r o i t cinq ou iix jour s pour tenir.les Grandsj
o u r s , & l'on y amena des prifonniers deplulîeurs
e n d r o i t s 5 ainïi nous paiïâmes le relie de la journ
é e à courir pour chercher des Plantes : mais
n o u s fûmes t rompez, car il fallut partir un jour
a p r è s fans pouvoir monter à la ville. Peut-être
q u e nous y aurions trouvé quelques reQes d'ant
i q u i t é , ou quelques infcriptions qui nous euff
e n t fait connoître fon ancien nom. Suivant fa
lîcuation , elle paroît marquée dans nos Cartes
f o u s le n o m de LeontopoUs & JuJíiTiianupoHs, qui
i v o i t été nommé e Byzane ou Bazane. Nous fûmes
aufli furpris que chagrins d'entendre la cham
a d e qui nous avertiilbit qu'il falloir monter à
c h e v a l . Voici une des plus belles Plantes qui
nailTe autour de i5aibout , & qui ne contribua
pas peu à nous coufoler de nôtre départ précip
i t é .
C ' e i l un buîiTon d'un pied de hauteur feulem
e n t , mais étendu à la ronde jufques à deux
o u trois pieds , touffu & tout-à-fait femblable à
î a Tragacantha. Ses tiges vers le bas font groiTes
c o m m e le pouce, blanches en dedans , couvertes
d'une écorce noirâtre, gercées, tortues dans
îa fuice , divifées en pluikurs branches nues &
partagées en vieux brins épineux & fees. Les
ibmmitez, de ces brins foûtiennent de jeunes jets
t o r t u s & branchus , terminez en piquants vertp
â l e , garnis de feuilles rangées fur une côte long
u e de 9. ou 1-0. lignes, fur laquelle on compte
o r d i n a i r e m e n t deux ou trois paires de feuilles opp
o f é e s vis-à-vis longues de 4. ou 5. lignes fur
i n o i n s d'une ligne de large, pointues par ies deux
5 o u t s , ' un peu plices en gouticre. La côte fe tcrm
i n e par une femblable feuille. Le haut des piq
u a n t s foûtient une ou deux fienrs légumincufcs,
p u r p u r i n e s , rayées, avec un étcndart velu, relev
é , long d'environ 9. lignes fur trois lignes de
îargeur-, échancré & même dente. Les ailes & la
f e u i l l e inférieure fout plus pâles & plus petites.
L e piitile devient un fruit femblable à cclui if
n ô t r e Sainfoin , mais il elt liiïe , & nous ne l'avons
pas vû dans fa maturité. Le calice ci\ roug
c â t r e , long de deux lignes , découpé en cinq
pointes. Les feuilles font d'un goxit d'herbe uii
peu aigrelet.
N o u s fûmes donc obligez de quitter Baibout
le il. Juin. On nous ailïira que le Pacha avoit
fait grace à tous los prifonniers. Pluii-eurs de nos
C a r a v a n i e r s louoient fa clcmcnce ; quîlquesautres
le blâmoient de n^ivoir pas fuit d'exemple.
On fit palier en revûc ces fcelerats, dont la
plupart avoient au moins mérité la rouë , à en
j u g e r par leur mauvaife mine. Nous iinpofiinies
ce jour-l à le n o m à une des plus belles plantcj
que le Levant pFoduife ; & parce que Mr.&s.
delfcheimer la découvrit le premier , on couviiit
que par reconnoiHànce elle devoit porter Ibii
nom. Malheureufement nous n'avions que de
l ' e an pour celebrer la fcte , mais cela copveiicit
mieux à la cérémonie, puifque la plante ne vient
q u e dans des lieux fees & pierreux. La mulique
d u Pacha ne s'éveilla que dans ce temps-là, ce
que nous prîmes pour un bon augure ; cependant
nous eûmes beaucoup de peine à trouver un
n o m latin qui-répondît à celui de ce galant homme.
Il fut enfin concl u que la Plante s'appeller
o i t Gundelia.
L a tige de cette plante eil haute d'un pied,
épaiiTc de cinq ou iix lignes , lilie, vert-gai, ton.
g e â t r e en quelques endroits, dure» ferme, branc
h u e , accompagnée de feuilles aiTez- fcmblabks
à celles de VAchante évineufe , découpées jufques
vers la côte , & recoupées en plusieurs pointes,
garnies de piquants très-fernies. Les plus grands
d e ces piquants ont demi pied ou huit pouces de
l a r g e u r , fur environ un pied de long. Lacôtc
eft purpurine, la nerveure veluë , blanchâtre,
r e l e v é e , cotoneufe , le fond des feuilles vert-gai ^
leur confiftance dure & ferme ; elles diminucn!
j u f q u e s au bout des branches lefquelles quelquef
o i s font couvertes d'un petit duvet. Toutes ces
parties foûtiennent des chapiteaux fembhibles a
ceux du Chardon à Bonnetier ^ longs de deux pouces
& demi , fur un pouce & demi de diametie,
e n v i r o n n e z à leur bafe d'un rang de feuilles de
m ê m e figure & tilîure que le bas , mais de la
l o n g u e u r feulement de deux pouces. Chaque
chapiteau eft à plufieurs écuilles longues de fc-ft
o u huit l ignes, crcufes & piquantes , parmi-lelquelles
font eiichaiTez les embr ionsdes ^ruit^j "^
f o n t d'environ cinq lignes de "long , vert-pàic,
pointus en bas, épais d'environ 4- lignes, relevez
de quat r e coins , creufez à leur fominite de
cinq foiTes o u chatoiis à bords dcntcz, de chncmi
d e f q u e ls fort une fleur d'une feule piece longue
d e demi pouce. . C'cf t un tuyau blanchâtre ou
pur-
'Tc.vOI.y'aa. f^s.
y ^ccvrztÁc acuZ&a
^ -^u/tc. Carite