
O Y A G
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v o l e u r s étant à nos trouiTes , nous leurs avions
d é r o b é , une mirche : fila chofc L'toit ainii elle
s ' é t o i t palTce fort innocemment de nitre part,
c a r aucun de nous n'avoit penfe il les tromperj
heureufement nous n'entendîmes plus parler
d ' e u ï . Nous defeendîmes le lendemain , des montagnes
fur les dix heures pour entrer dans nue
aiTeï belle plaine oi\ nous campâmes à ChMnc
méchant village fur un tuiireau qui tombe de
quelques collines où l'herbe ne faifoic que de
naître. A peine trouvoit-on à fîiire paître les
c h j v a u î dans les. mei l leur s fonds. Les chemins y
f o n t bordez de cette belle elpeee SEcUum à
fleur rouge, que CIKP.::S , le plus grand oafervateur
de Plantes de fon temps , avoit découvert
e en Hongiic. Les tiges naillent trois ou quatre
e n f e m b l e , hautes d'un pied & denti ou deux ,
épailles de trois lignes, vert-pâle , piquées de
r o u g e brun , caOEiutes , herilTces de poiis blancs,
garnies de feuilles longues de demi pied & larges
f e t i l e n i e n t de demi p onc e , de la même couleur
& tillûte que celles de YEchiiim tammugi, mais
beancoup plus herillees des deux côtez. Elles di-
,t jufqucs en hant ; & de leurs ailfclles,
: depuis la moitié de la tigejufquesà l'ex-
, naillènt des brins longs d'un pouce &
prefqiK
trémité
demi c
q u e l l e s s'appuy.
d e 8. ou 9. Hgt
icourbé , evafé & dé
ondie;
•bez en queue de Scorpion , fur les-
;ngs de fleurs haut
•ecies
upé
uyau
n cniq parties
' dont les inférieures font plu
que la fuperieure. Ces iieurs fonr rouges couleur
d e Carence & fans feu. Les étamines, qui débordent
de trois côtez, font un peu plus éclatant
e s , mais leurs fomtnets font foncez. Le calice
cft d'environ demi pouce , découpé en cinq parties
fort étroites & t''ort velues. Le pilliieeil à 4.
e m b r y o n s , lefquels dans la fuite deviennent aude
graîjies longues d'une ligne & demi
brunes
i^e
d a m:
dans u
L a tel
p.is be
trot
, de la figu
I . Juillet
&
de la têi
n partit fur
d'une vipere,
les quatre he
larchâm.
.jufques
des plus belles plaines q
, quoique noire & graffe
rions ß
parce qu'il y gi l e la r
ent de la glace aotoi
du foleii. Qoclq
ires
V faireI le JO le
rieufement les pi
plus d'un pied de haut
toient pas plus avancé.
d ' . l v
bouter ces
car on attf
Boeufs à u
f o n poftillo
f u c avec le
d.
id dles
rres eft
: jufqûes
charme.
& le labe
•di tous leur
bleds
& les aum
q u ' e l l e s Ii
Pa
dis
Chaqi
1, puîffe voir.
n'y produit
u i t , & nous
r des fontaile
chaud qu'il
t retarde ful
' a v o i e n t pas
Plantes n'éf
o n t à la fin
L a maniere dela-
• plus fiirprenante,
ou douze paires de
e paire de Boeufs a
r poulTe encore le
f f o r t s aboutillent à
faire des filions plus profonds qu'à 1
'ord
L ' e . t p é r î e n ce fans doute leur a appris q
t Ifil
creufer bien avant , foit pour mêler la
perfieielle qui ell trop feche , avec
delFous qui l'eft moins , foit pour g.,
graines des grandes gelées , car fans 1
prendroient pas tant de peine k ne ft
tant de dépenfe inutilement. Nous en
mes plufieurs fois la raifon à nos coi
i o & t
qui le contentèrent de nous dire que
mode du pays. Ou ne voit aucun ar
ces champs , mais feulement quelques
l ' o n traîne fut les grands chemins pou
duire dans les villes & les villages , en
autant de Boeufs qu'il en tant pour les tranfpo
ter. Cela ne nous furpreuoit pas. On n
tre autre chofc en Armenie que des Bcenft q..
des Bulles attelez ou chargez à dos c<
mulets. Les Pins cependant, de l'aveu deige.
du pays , commencent à devenir fort
mez , éc l'on en découvre peu qui levent de ^«i
ne. Je ne fçai comment ils feront quan
coupé tous les grands arbres, car ils ne ]
bâtir fans ce fecours ; j e ne dis pas les meil
tes maifons o ù l'on n'employe les poutre
foûteuir les couverts ; je parle des c
qui font les maifons les plus coinmunes . H
les quatre murailles font tabriqué.
igez rp - - p o•i nt e ,
f u r les autres jufqnes au
les coins avec des chev
trouvâmes aucune Plaun
îtous fûmes un peu allai
ques Plantes rares qne ui
d ' u n e fois , des Man'
tdn , de la Parietnire ,
Uanc, du Felar & de cei
à Paris pour le cours de
•Thalu-m.. Nous croyio
pe , cependant nous
Cars après une match
Cars eft la d
•gl
¡Iles d
; ne
mez d
DUS avi
rd
s . I
rrêtei dalli
•elle ;e J
r parmi quelibfervées
pli:
s , du P/a-
& ftir-tout du Sjtiifc
e Plante que l'on vtni
• e n t r e , fousleiiomd
s être revenus en Euro
... ivâmes infeiiiiblemelll
: de fept heu
place de la T irquie fiir 11
f r o n t i e r e d e P e r f e , q u e les 1 > ne c o
que fous le noi n c^Agem. ] -
raifé un jour chez leBeglierbey , qui nie fit demander
ce que l'on difoit en France de l'Eiiip"'
reut d'Agem ? Heureufement il me foaïiii
voir lû ¿ans Cornuti que le Ft r f t
it A^ey^ LiLic, & cela me fit coinp
qu'Apâfii devoit lignifie
5 C a r s , la ville eft bâtie fu
Sud-Sud-Eft. L'enceinte e
6 un peu plus grande que U
zeron. Le Château de C;
un rocher tout au haut de I
bien entretenu , mais il
•rfe. Pour res'eut
l e côte espofét
dt prefque qrarl
oitié de celle d'If
:ll fort efearpc f»
ille. Il paroît sffo
:ft défendu q
de vieilles tours'. Le reite de la place cil comi
D U t E V A N 1 Tmîk X l ' I I l .
une efpece de theatre
line vallée profonde,
p t où palTe la
, avi derriere duquel il y a
& efcarpee de tous côt "
C e t t e riviere ne va pas à
ttieron , comme l'a crû Sanfon , an contraire
die vient de cette grande plaine par où l'on arrive
d'Krzeron à Cars , & tombe de ces iiioutagnes
où nous rencontrâmes des voleurs pour la
premiere fois. Après avoir ferpenté dans cette
filine elle vient fe rendre -à Car s , où elle forme
une Ile en palfant fous un pont de pierre, &
fuit la vallée qui eft derriere le Château. Non
feulement elle y fait moudre plufieurs moulins,
iMis elle en arrofe les jardins & les champs. Enfin
elle fe joint à la riviere d'Jrpagi, laquelle
ne coule pas loin de là ; & ces deux rivieres jointes
enfemble fous le nom d'Arpagi , fervent de
ftoiitiere aux deux Empires avant de tomber dans
fy<r:,xe , que les Tur c s & les Perlans appellent
^m. Ce qui peut avoir trompé Sanfon ,• c'eft
que l 'Araxc, comme l'on verra dans la fuite, a
û f o u t c e dans la même montagne que l'Euphra-
'=• Cet Auteur afitué Cars au confluant des deux
iitanehes imaginaires de l'Euphrate , lefqiiellcs,
Won lui, forment une riv-iere confidérable qui
paiTe à Erzeron. Il faut attribuer ces fautes Silî
mauvais mémoires qu'on lui a fournis ', car
Sanfon étoit un excellent homme, qui le premier
a fait les meilleures Cartes qui ayent paru en
France.
N o n feulement Cars eft une ville dangereufc
pour les voleurs, mais les Officiers Tur c s y font
ordinairement de grandes avanies aux étrangers,
& en tirent tout ce qu'ils peuvent. Nous demandâmes
à faluer le Pacha, à l'occafion des extorfions
dont on nous menaçoit. Son Chiaïa chez
qui l'on nous conduifit d'abord malgré nous,
nous fit dire fort civilement que toutes nos Patentes
ne fervoient de rien , & qn'ailhrément il
ne nous feroit pas permis de pafler dans le pays
d ' A g e r n . Cependant nous lui avions fait voir un
Commahdcméii't de la Porte & un Pallèport du
Beglitirbcy d'Erzeron , fous le département duquel
-eft' le Pacha de Cars. Voici l'analyfe que
le Chiaïa fit de nos Pieces. Pour le Commandement'
de.I-a Porte, dit-il , c'eft la Patente la plus
v c n é r a b l è qui foit au monde , & il ne celloit de
la porter à fou front , mais la ville de Cars n'y
eft pas mentionnée.- Je répondis qu'il n'ét-oit pas
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