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f a r ou Cbàtcuu í
c t r les croupes de
prit qu'Aiitioclius
Icment autour de
viere à l o a armée,
tir de leurs rctran.
v o y a i t , dit Flote
des Hiephaus d'un
b r i l l o i e u t par l'or
pre dont ils étoieii
f u t la premiere qt.^ ...
A l i e , leur allûra le pays ¡ufo
M . t h r i d a t c .
Après la prife de ConBanti;
t e de Klandres , Jcm Daca, [•
f a e c e n i u r de Theodore Lafea
g e de Ton Empire à Magueiie
d a a t r , - a n s . Les Turcs s'en
t r e s fous Bajaiet; mais Tamci
f o n n i e r à la famciife bataille
avoir pillé Prnfe & les villes í
à Magueiie & y fit traiifport
f e s des ••
¡lies d'e Lyd
L a g .
d e Valois & F
d ' A r r a g o n ,
V O Y A G E
'^»Î. Scipîon avoir fait avan
ce c6té-là; mais comme il ap
ctoit venu camper avantagea
i^Iagnelie , il tit palier la ri-
, & obligea les eunemii
cliemens, tk de
is , dans l'anr
e araudear épo
•gent, l'iv,
averts. Cet
R
s au
d e for
ombattre. Oi
: de ce Roi
•antable , qr
:c & la pour
bataille , qu
gagneieut e:
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d ' A n g o
: fit pri
• , apre
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s le
F r i d _ . .
d r o n i c Emp
e n guerre av
Amiral
troupes
1304.. ;
ces quf
de Sicile étant finie entre le Comti
i J e t i c Roi de Sicile, fils de Pier
les Catalans , qui avoient ferv
pallerent dans les troupes d'An
u- de Gonfiantinople , qui etoi
: le T u r c s . Ro g e r d e F l o r , Vi c e
de S Cile
Catal
: 1505. mt
les Catal .
int obligi
t e n u s d 'At a l : le
ver contre la gari
ger ; Roger qui
vint mettre le lie'gi
f e deifendit fi bien
r e t i r e r .
A mu
vint en Alie à la tête des
& battit les Mahoiuetans en
i les defordres & les violenns
commettoient contre les
: ceux de Magueiie , fou-
G o u v e r n e u r , de fe foulelifou
Catalane & de l'égory
avoit laiffe fes thréfirs ,
: devant la Place , laquelle
, qu'il fut contraint de fe
it II. choilit Magnefîe pour y paiTer en
r e f t e de fes jours , après avoir mis fur
le des Othomans fon fils Mahomet II.
is les guerres que le Roi de Hongrie
Hunniade lui fufciterent en Europe,
repos fe
l e Thro
neanmoi
& J
l ' o b l i g è r e n t de quitter fa folitude , car fon fils
é t o i t trop jeune pour foûtenir un fi grand fardeau.
Amurat palTa le canal de la Me r Noire à
N e o c a f i r o n , vint à Andrinople, & march;
t r e I es Pr:
H u n
:es Chrétiens : le Roi d'Hongrie fut
ade mis en fuite.
Après cette fignalée viaoire , les Vifirs par
leurs inllanccs obtinrent que le Sultan reprendroit
le foin des aff-tites , & Mahomet fe retira
à Magnefie. Les Turcs firent des environs de
c e t t e Place une petite Province , dont Magnefie
ctoit la capitale & où Corcut fils de Bajazet il.
a régné. Le Grand Solymaii II. fit auffi fi ri
fidence à Magnel i e jufques à la mor t de fon pere
Sultan Scinn s'en rendit le maî tre & en chalfa , i
autre Corcut Prince Othoman, Il „'y , ' „
d e Pacha dans Magnelie , mais un M.^nVml
un S.,ria,- y com„,a„de;,^^t. Les Grecs y fcS.t paS
vres eV n 'y ont qu'une Eglife.
L e .8 Décembre nous montlîmes encore fur
le Mo n t Sypilus pour aller à Smyrne. Le cheiiu
eft rude & la montagne fort efcarpée • aulfi
Plutarque dit qu'elle s'appelloit h,
h, h«dre parce qu'il y tonnoit plus fouyeiu
q;<e lut les autres qui font aui environs; h
c e l l app.iremment pour cela qu'on a f r . w -
Magnelie des Médailles de M Aurele^ Jt "^^uî
P h i l i p p e , d'Heren»ia, & d'Etrufci l la , doniTes
revers reprefentent Jupiter armé de fa foudre.
Apres huit heures de marche nous arrivâmes à
Smyrne. Il n'y a rieu de plus coiumun fur cette
route que YAdradm,-, on en chauffe les fours
on en couvre même le haut des murailles des'
j a r d i n s 6c des vignes , pour les garentir de r,
pluye. "
Smyrne eft la plus belle porte par où l'on
puille entrer en Levant ; bâtie au fond d'une
baye capable de contenir la plus grande armée
navale du monde Des Sep, "^Eglifes de
ca ypfe, c'ell la feule qui fnbfifte avec honneurelle
doit cet avantage 3 Saint Polycarpe , à qui
Saint Jean, qui l'avoit formé dans l'Epifcopat,
écrivi par ordre du Seigneur:
^ la mon , j , drmcrai li co„,«J i
me Les autres villes que S. Jean avertit par
ordre du .Seigneur , font ou de miferables villages,
ou d'autres tout-à-fait ruinez Certe il
l u f t r e ville de Sardes , li renommée par I s
guerres des Perfes & des Grecs ; Pergame cipitale
d'un beau Royaume ; Ephefe qui ' f e glò.
rifioit d'être la Métropole de toute l'Afie • ces
trois célébrés villes font de petites bourgades bâ-
, ties de boue & de vieux marbres. Thvatire Phi-
I ladelphie, Laodicée, ne font connuïs que pur
quelques relies d'Infctiptions où il eli fait mention
de leurs noms.
^ W a t eft une des plus grandes & des plus
riches vdles du Levant. La bonté de fon Port,
fi néceffaire pour le commerce, l'aconfervéeS
fait rebâtir pki.leurs fois, après avoir été renverfee
par les tremblemens de terre. C'eft comme
le rendez-vous des iMarchands des quatre
parties du monde , & l'entiepôt des marchandifes
quelles poduifent. On compte quinze
mille Turcs dans cette ville , dix mille Grecs ,
dix-huit cens Juifs , deux cens Arméniens autant
de Francs. Les Turcs y ont dix-neuf Mof -
quées , les Grecs deux Eglifes , les Juifs huit
Synagogues , les Aniienieus une Eglife , à les
L a .
D U L E V A N T . Leun XXII. 1 9 7
L a t i n s trois Couvens de Religieux. L'Evêqne
L a t i n n'a que cent ecus Romains de rente j celui
des Grecs a mille cinq cens piaftres. Quoique
celui des Arméniens ne fublille que par les
aumt'incs de fa nation , il eft le mieux partagé
d e tous les Prélats Chrétiens. On amafie ces
aumônes les Fêtes & les Dimanche! , & on
aft^3re qu'elles montent à iix ou fepr bourfes
par an.
L a fituation de Smyrne eft admirable. La ville
s ' é t e n d tout le long de la marine , au pied d'un
e colline qui domine le Port. Les rués y font
mieux percées , mieux pavées & tes maifons
mieux b.âties que dans les autres villes de terre
ferme. La rue des Francs, qui eft le plus bel
endroit de Smyrne , regne tout le long du Port.
O n peut dire que c'eft un des plus riches niaga-
2ins du monde ; auffi la ville eft placée comm
e au centre du commerce du Levant , à huit
j o u r n é e s de Conllantinople par terre, & à 400.
milles par eau, à 2ç. journées d'Alep par Caravan
e s , . à fis journées de Cogna , à feptde Cutaye,
& à fix journées de Satalie.
I l n'y a point de Pacha dans Smyrne , inais
feulement un Sardar qui commande deux mille
JaniflMres logez dans la ville ou aux environs.
L a Jullice y èft adminillrée par un Cadi. La Nat
i on Françoife étoit compofée en 170Í. d'envir
o n 30. Marchands bien établis , fans- compter
plufieurs autres François- qui y falfoient un commerce
moins confidérable. La Nation A-ugloife y
étoit nombreufe aufii , & leur negoce étoit florilTant.
Dans le tems que nous étions- à Smyrne , la
N a t i o n Hollandoife n'étoit cotnpofée quede 18.
o u 20. Marchands bien établis 5c fort eftimez.
I l n'y avoit que deux Génois , qui negoeioient
f o u s la Banniere de France. Il yréfidoitun Conf
u í de Venife , quoiqu'il n'y eût aucun Marchand
de cette nation. C'étoit le Signor Lupazzah
venerable vieillard de 118. ans , qui fe vantoit
d'etre dans le troifieme fiécle de fa vie,
puifqu'il étoit né fur la fin de ¡500. & nous le
regardions comme le Doyen du genre humain.
Il étoit d'une taille moyenne & quarrée; il mourut
quelque-tems après. On aiVûroit qu'il avoit
eû près de 60. enfans de cinq femmes qu'il avoit
é p o u f é e s , fans compter fes- maîtrelfes & fes efc
l a v e s , car le bon homme étoit de complexion
amoureufe. Ce qu'il y a de plus certain , c'eft
que le plus vieux de fes garçons eft mort- avant
l u i , âgé de 85. ans , & la plus jeune de fes filles
n ' e n avoit que feize pour lors.
L e s Caravanes de Perfe ne ceffent d'arriver à
Smyrne , depuis la Touflkints jufques en May
& Juin. On y porte quelquefois jufques à deux
milles balles de foye par an , fans compter les
drogues & les toiles. Nos François y portent
de la Cochenille, de l'Indigo, de la Saifepanill
e , du bois de Drefil & de Campech, du Verd de
Gris , des Amandes , du Tartre , du Poivre,
d e la Canelle, du Girofie , du Gingembre, de
la Mufcade. Les Draps de Languedoc, les Serges
de Beauvais, les Cadis de Ni fmes, les Pinc
h i n a t s , les Satins de Florence, le Papier, l'Etain
fin , le bon Acier & les Emaux de Nevers
y font de bonne débite. Ayant que nôtre commerce
y fût bien établi , les Marchands des autres
nations nous appelloient Mercami di liarretti
, parce que nous fournifîions , de' même
q u ' a u j o u r d ' h u i , prefque tous les bonnets & les
calotes de laines. Nous y portions aufiî de la
Fayance ; mais la plus grande quanticé eft envoyée
d'Ancone. On eftime à Smyrne les Fouines
de France , & fur tout celles du Dauphinc,
dont on fe fcrt pour les fourrures. Une fourrure
de velie s'y vend depuis 50, jufques à 80.
é c u s ; on mêle les plus foncées en couleur, avec
le Sammr qui eft la Marti Ziieli-M ou la fiume
de Mofcovie. On employe beaucoup plus de ces
peaux de FouVnes qui viennent par la Sicile, que
de celles de France , mais elles y font moins
cheres , parce que celles de France pafiTent fur le
pied des Fournes d'Armenié & de Geòrgie.
O u t r e les foyes de Perfe & le fil de chevre
d ' A n g o r a & de Beibazar , qui font les plus ri-^
ches marchandifes du Levant , nos Marchands
t i r e n t de Smyrne le Coton filé ou Caragach, le
C o t o n en ratne , les Laines fines, les Laines b'tt
a r d e s , & celles de Metelin , les N o i j de Gale,
la Cire, la Scamonèe, la Rhubarbe , l'Opium,
l ' A l o ë , laTutie, le Ga lbanum, la G omme Arabique
, la Gotnme Adragant , la G omme Amm
o n i a c , Semen lontra , l'Encens, la Zedoar
i a , &- des Tapi s grands & communs.
T o u t le commerce fe fait par l'entremife des
Juifs , & on ne fçauroit rien vendre ni acheter
qui ne pafiTe par leurs mains. On a beau les traiter
de Chifous h de malheureux , rien ne fe meut
que par leurs organes. II faut leur rendre jui
l i c e , ils ont plus d'habileté que les autres Marchands
; ils vivent d'ailleurs à Smyrne d'une
maniere affez aifee , & ils y font une dépenfe
f o r t honorable , ce qui paroît très - extraordinair
e parmi une narion qui n'étudie que l'art de leziner.
Les Marchands étrangers vivent entr'eux
avec- beaucoup de politeife , & ils ne manquent
à aucune viiite de céremonie ou de bienféance.
L e s Turcs paroifiTent rarement dans la rué des
F r a n c s , qui efi de tont e la longueur de la ville.
I l femble , quand on eft dans cette rue , que
l ' o n foit en pleine Chrêiienté ; on n'y parle
q u ' I t a l i e n , François , Anglois , Hollandois.
"Tout le monde fe découvre en fe faisant. On
B b 5 y voit