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CEttc rUe regardée comme mi dofert fe troura trèspeuplée
en peu de temps, & ne manqua de rien de
c e qut contribué" aux conimoditez de la vie. Le
bourg qui fublifte encore à prêtent fut bâti autour
du cliâteau en maniere d'ampliiteâtre, for les ruines
apparemm:nt de l'ancienne ville d'ios; car l'Auteur
de la vie d'Homere rapporte que les liabitans
de la ville defcendoient à la marine pour prendre
loni de cet liomme admirable. Il n'eit pas necef^
faire de dire que Ni o fut foûmife dans l'on temps
aux Empereurs Romains & aux Grecs : il fulSt de
remarquer qu'elle paiE dans la thmille des Pifani
par le manage d'Adriane Sañudo filie unique du
Prince Marc, laquelle époufa Louis Pifani Noble
Vénitien.
O n attendoit à Ni o un Cadi dans le temps que
, nous y étions : la eoûtume eft d'y élire tous les
m s un Confuí ou deux. A l'égard des droits du
fcitand Seigneur , les habitans de Ni o payèrent en
1700. deux mille éeus pour la capitation, & trois
mille ecus pour la taille réelle. L'ifle eft alfei
bien cultivée, & n'eft pas fi efcarpée que les Mes
voifines ;.ainli l'étimologie que M^. « Boehart lui
doime ne lui convient pas : .les terres en font excellentes,
& l'on effime beaucoup le froment qu'elle
produit & qui fait prefque tout le commerce de
les habitans; inais elle manque d'iiuiie&.de bois
U n n y voit plus de Palmiers, quoique fuivant les
apparences, ces fortes d'arbres lui .ayent anciennement
attiré le nom de Phoenice qu'elle a porté fuivant
la remarque de Pline & d'Etienne le Géographe.
Il y a dans le cabinet du Roi une médaille à
la b légende de cette Me , d'un côté c'efl la tête
de Jupiter , de l'autre c'cft une Pallas & un Palmier.
Le P. C Hardouin fait mention d'une medaildc
L u S ' i " '' re p r t ó n t í e la tête
Il ne refte aucune marque d'antiquité dans Ni o •
les habitans ne lont curieux que de piaftres, & tous
volcoe-s de profeffion , auffi les Turcs appellent
N i o la petite Mai te; c'eft la retraite de la plupart
aes Uorlaires de la Méditerranée : les Latins n'v
ont qu'une Eglife défetvie par un Vicaire de l'Evêque
de Santorin ; les autres Eglifis font Gréques
& dependent de l'Evéoue de Siphaiito.
L a beauté des ports de l'Kle y attire fouvent des
Armateurs ; celui qui eft au delfous du bourj;, eft
un des ports des plus aifûrez de tout l'Archipel &
entree décline du fud au fud-fud-oueft. d Le
port de Mangaiiari regarde l'eft, & les plus grandes
ñotes peuvent y mouiller fans crainte & fans
precaution. Dans le temps que nous e'tions à Nio
Je t^nevalier de Cintrai, qui commandoit un vaiffcau
& une gallote armez en courfe rélicha au port
du bourg, pour prendre du bifcuit & chercher un
Pilote & un Í Calfatent : les Pilotes.de Ni o & de
a S^ir. Hb. i. cap, 1,.
* 1 H T oe N. *
iS Kum. popiil. ôimb.
A G E
Milo pafTent pour les plus habiles du Levant ».
ce qu'ils connoiflent bien les cOtes de Syrie À J ¡ í
gypte ou fe font les prifa des meilleures
Mr de Cmirai monta jufques au bourg aecoS,?'
gne de fes Levantins armez jufques anide,u "' ' ;
m eolation chez Mi. Reynouard Confuí de V J
ce, & s en.retourna coucher fur fou bord • fi î
Conlul ne lui avoit pas proeoré du bifcuit'& J.
Pilote, le Cadi ou le Vaivode lui en auroieii, 2
trouver pour de l'argent. '
Comme nous avions relâché dans une cale it,
de trayerfer l'ille à pied en herborifant , noii's 11
mes bien furpris au lieu de trouver nos niatcloii
dans le port où étoit le rendez-vous, de les vu
dekendre des montagnes, li efftayez qu'ils ne fc
voient pas ii leur Caique avoit été enlevé par ¿
Maltois, des f Barbares ou des bandits.: cette mZ
ture ne laifla pas de nous inquiéter; mais nous ip.
primes bien-tôt chez le Confuí que le Caïque étoi
dans le port , que les matelots l'avoient abandon
M " "T, " à rare à la vûe de la GalioreJe
M., de Cmtrai ; & qu'enfin M-. Tourtin gai i,
commandoit ayant reconnu que nos hardes apm,.
tenoient a des François, l'avoit remorque & ,„„
en liberte : on eft fujet à ces petites alarmes dan
1 Archipel ou l'on ne fçauroit paiTer d'une Me i
1 antre que dans des bateaux à deux ou à quart
rames, tjui ne vont que dans la bonaee, on p,
un vt:nt favorable : ce feroit encore pis fi on É
lervojt de gros bitimens.; à la vérité on ftroit
a couvert des bandits dans une tartane, mil
o n perdroit tout le temps à,foûpircr apics lo
Ces bandits qui-portent la terreur par tout l'Arc.
hrpel, font des fçelerats des Mes, qiK la nriïài
oDjige a le lailrr du premier bateau qu'ils .peuvail
enlever, & qui vont attendre les autres au piIEge
de quelque cap ou dans quelqirc cale : ces nul-
-heureux ne fe contentent pas de dépouiller les sens,
Hs les ;ettenî dans la mer avec une pierre au col
de .peur d etre arrêtez fur les plaintes des perfoniio
malttartees. Nous apprîir.es quelques jours aprii
que M t. de Cintrai avoir arrêté deux b.ateatiï 4
bandits, qru coriduifoient, je ne fçai où , unepiife
chargée de bois de charpente , fur laquelle il ï
avoit 28. 1 urcs de paflàge.
Cn n'oubliera jamais dans Nio les grandes actions
d-es Chevaliers d'PIocquincour & de Tenitrieourt
; le premier vint s'y radouber après avoii
combatu dans le port de Scio avec fou feul viiifieau
30. galères commandées par le Capitan Pacha
: le feeond à la faveur d'un bon vent obiim
dans le çort de Ni o 60. galeres Turques à le quitter,
aptes en avoir maltraité plufieurs : cette flote
eut-toutes les peines du monde à arriver en Carniie
ou elle conduifoit deux miUes Jantifaires
Le
i Le port a,„ m„H„„. M,jr«„>„. Hadimaiiiis,
e KaAa^-jTiie. Sarlor iiavis.
i Coiralrts tic Barbarie,
I -n