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f o r t e , que Ics uns s'arvcrcvent fur les côtcs de
r H e l l c f p o n t , les autres iiabiiérenc l'Eolidc & l'Ionie
; & les plus i:\meux , qa'on uppelloic les
Teiiofages, penécriint plus avant s'étendirent julq
u e au Fleuve Haiys, à une journée d'Angora
qui eli l'ancienne ville d'Ancyre. GeFleuveeft
r e p r e f e u t é lut une Medaillene Geta, faus laforme
d'un vieillard à demi couclui, tenant un roll
au de la main droite. Ainli nos Touloaiains
o c c u p è r e n t la grande Phrygiejafqucs à la Cappad
o c e & àia Paphlagoniei & tout le pays où ils s'établirent
fut nommé Galatie ou Gallo-Grece ,
c o m m e qui diroic la Grece des Gattlots. Strabon
a l i a r e qu'ils diviférent leurs conquêtes en quatre
p a r t i e s , que chacnnc avoit fon Roi & fcs'Officiers
de Jaltice & de Guerre ; & fur tout qu'ils
n ' a v o i e n t pas oublié de rendre la Jallice an mil
i e u ' d e s bois de Chênes, fuivanc la coûtume de
l e u r s ancêtres : il ne manquoi t pas de ces fortes
d'arbres autour d'Ancyre.Pl inefai t mention depluiieurs
peuples qui fe trouvoieiic parmi les Gaul
o i s qui peut-être portoient les noms deleurs
C h e f s , il y a apparence que c'étoiciit plutôt de
g r o s Regimens de ia même nation.
M e r a n o n rapporte que les Gauhis Trocmieas.
bâtirent la ville d'Ancyre ^ mais je crois que le.
paiTage de cef Auteur eft corrompu dans l'extrait
q u e Fiiotias éna laîiTé car outre qu'ils s'etoient
é t a b l i s fur les côtes de la Phrygie, Pline dit préc
i f e m e n t qù'Ancyrs étoit l'ouvrage des Xcélofac
e s . L'infcripdon fuivante qui fe lit fur une col
o m n e enchallée dans la muraille de cette ville ,
e n t r e la porte de Smy rne & celle de Conftantinop
l e , ne fait mention que des Tei lofages, & leur
f a i t beaucoup d'honneur..
H BOYAH KAI O ARMOS
2EB&2TH.-
KG.Nt TEKTOSAr^
N" ETIMHSEN
M. KoKKHîov;
A A E ï A N i P O ï î TONE
A ï T n N nOAtlHM
A.VAPA 2EMNON KAI
TOm Iî©n>l KOSMtOTHFJ
AOKlMiirATOÏISenatus
populufqu,
Sebaflenorurn.
tedofagum
homravit
M. Coccciutn-
- Akxandrum.
C'tvem [u:im
virurn k
morum elegantia.
SpeéîahiliJJiynum.
D ' a i l l e u r s q-iand Manl ius Confuí Romain eut
deffait une partie des Gaulois au Mont Olympe,
jl vint artaquer les Tedlof iges à Ancyre. Il y a
apparence que ces Teâofages n'avoiéiit fait que
rétablir cette ville, puifque long-temps avant leur
v e n n e en Aiie, Alexandre le Grand y avoir donn
é andiance anx Députez de Faphiagonic. Il e(l
ÜjrprcLant que Srrabon qui étoit d'Amalia, n'ait
parle d Ancyr e que comme d'un CliâteaudesGai,
lois lui qui vivoit foas Augufte , auquel on avo
c o n l a c r e au milieu d'Ancyre ce bel édifice
marbre dont on parlera plus bas. Apparcmme,
que btrabon n étoit pas content des Gaulois q„
peut-être avoient maltraité les habitansd'AmaS
r i t e - L i v e rend plus de juftice à Ancyre,
p e l l e une /7/r^rc.
D e tous les Rois d'Afie , Attains fut le fey
qui s'oppofa vigoureufemenc aux entrcpriics dç
G a u l o i s , & qui eut l'avantage de les battre
mais ils fe foutinrent puilîamment jufques à 1-
deftiiite d'Antiochus par Scipion. Les Gauloi
c o m p o f o i e n t la meilleure partie des troupes d
c e Prince , Îc fe flattoient même que les Ko
mains ne penétreroient pas jufques dans Icir
t e r r e s ; mais le Confuí Manlius , fous ptctexti
q u ' i l s avoient aflîlié Antiochus , leur déclara 1¡
guerre , & le? défiît au Mont Olympe. Il pene
tra jufques à Ancyre qu'il prit, felon Zoiiare
& les obligea d'accepter la Paix aux condition
q u ' i l voulut. Les quatre Provinces de Galad.
furent réduites à trois, comme dit Strabon,en
f u i t e à deux, puis à un fcul Royaume; dontDe
jotarus fut pourveû par les Romains, fon fil
A m y n t a s lui fucceda. Enfin Lelius- Marcus fub
j u g u a la Galatie fous Auguñe ; elle fut réduiit
en Province, & PyleiTiene fils d'Amyntas ec fii
d é p o u i l l é . L e nom dé Pylernene ^ étoi ificommu
aux Rois de Paphlagonie, que cette Provine
avoit été z^^tWée Pylemenle. Ainfi finit l'Empi
r e des Galates qui avoient rendu tributaires jiif
ques aux Rois de Syrie; ces Galates fans lefquel
les Rois d'Alie ne pouvoient pas faire la guerre
& qui confervoient laMajeilé d e sRoi s , pourmc
¡ fervir des termes de Juilin.
L ' E m p e r e u r Augufte avoit fans doute embell
x \ n c y r e , puifque Tzetzes l'en appelle le fonda
t e u r , & ce fut apparamment par reconnoilTaiicc
que les habitans lui corifacrérent le plus gram
monument qui foit encore en Afie. Vous juge
r e ï , Monfeigneur, de la beauté de cet édifice pu
le deiTein que vousm'avez ordonné d'en fairegra
ver. Il étoit tout de marbre blanc à gros quartiers
& les encoigneures du Velîibule qui fub lifte en
c o r e , font alternativement d'une feule piece
angle rentrant en manière d'équerrc , dont le
côte?, ont trois ou quatre pieds de long. Ces pier
res d'ailleurs font attachées enfemble par de
crampons de cuivre , comme il paroît par le
trous où ils étoient enchaiTez ; les muitreffe
murailles ont encore 30. ou 95. pieds de haut
P o u r la façade elle eiî entièrement détruite,!
n e refte plus que la porte par où l'on entroit di
V c f t i b u l e dans la maifon. Cette porte qui el
q u a r r é e , a 24. pieds de haut fur 9, pieds 2. pou
ces de largeur , & fcs. montans qui font cha
cu
i