
It
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a u c u n e raifon ; niais d'un autre cûté il faut leur
r e n d r e julliee , les banqueroutes funt très-rares
parmi eux.
L e s Marchands de Julfa ont fait un Traite
j v e c le Grand D u c de Mofcovi e pour faire palkr
dans fes Etats toutes les marchandifes qu'ils
t r o u v e r o n t à propos , & pour cela il n'cll permis
à aucun IVIarctiand d'Europe , de quelque nation
q u ' i l foit, d'avancer plus avant qu'à Jßrtica«
v i l l e pniirante.qaelesMofcovites pofledent depuis
l ' a n IÎ54.. Elle ell lituic au delà de la M e r Cafp
i e n u e fur les frontières de l 'Alie & de l'Europe.
L e Grand Duefavor i f e , autant qu'il p eut , ce comm
e r c e ; ceuï de Julfa payent la douanne de tout
c e q ' i l s f o i
p a y e n t ne:
d e Mofco'
t i e n n e n t pi
p o r t e r l
. Mo f c o v i e , inais ils ne
des marchandifes qu'ils font paiTer
^ en Perfe. Voici le chemin qu'ils
r aller & venir. D'Hifpaham ils font
m a r c h a n d i f e s à T aur i s , à Schamaltee
& à Nofava Port fur la Mer Cafpienne à trois
j o u r n é e s de S chamaké e . On embarque à Nofava
Ja foye & les autres marchandifes de Perfe & du
M o g o l pour les faire pal ier à A f t racan. D'AUracan
o u les tranfporte par terre à M o f c o u , & delà à
A r c h a n g e l qui eft le dernier Port de Mofcovie
l u t l'Océan Septentrional. Les Anglois & les
H o l l a n d o i s y font un grand commerce ; on y emb
a r q u e les marchandifes pour Stokholm , & delà
par le Det roi t d'El feneur on les lait pafferen rloll
a n d e & en Angleterre.
F r e d e r i c Ducde Hol l lein, comme ditOlearms,
fit bâtir la ville de Freiinciiai dans leDache" di
H o l l l e i n ,pour y établp
de f o y c
l u s conlidérable que 1
us ceux qui fe font c
E u r o p e , Pour cet effet
r c f o l u t d'entretenir COI
r e f p o n d a n c e avec le R
i d e Perfe afin d'en fae
l i t e r le tranfport p;
e l a ne fe po
f i n s la permilîlon du Grand Duc de
i! jogca apropos en l'année 1635. de
r „ „ eAmba l lkde folemnelle , à laquell
ant faire fans la
M o f c o v i e
lui envoy
l e il nomma Critfiî
' u n de fes Confei l lers d'E-
t z t ^ à i B r K g m a - a Mi
:hand d'Hambourg ; ce derp
n i e r par fou mauvt
r o c e d é joint auï dangers
q u ' i l y avoitaeifuy.
eu paf l int cliei les Tartares
d u Dagelîhai 'u
t <
:anCe que l'établiifement des
f o y e s échoui
c o n v a i n c u eiifuite de malverfaidamné
l i o n s , il fut
à mort & execute à Gotf
t o r p le 5 May 1640. Les Hollandois qui ont
v o u l u depuis ce temps-l à le rendre les maîtres
d es foyes de Perfe qui viennent à Aftracran ,
f o n t obligez d'eu prendre une certaine quantité
t o u s les ans , ce qui fiiit qu'ils gagnent peu fur
c e t t e marchandife, parce que les Arméniens leur
f o n t prendre la bonne & la mauvai f e fans diflnict
i o n , Mr Prefcot nous affûra que les Anglois
c h a t g e o i e n t beaucoup de marchandifes d'Alie à
A r c h a n g e l , & qu'ils y trouïoieut les meilleurs
Cuvian qu'on puilTe manger. Celui que l'on vend
en Turquie vient de la Mer Noire , il ett malpropre
& enfermé dans des outres; au contraire
le Caviar del à Mer Cafpienne ell fait avec beau,
c o u p de f o in, & on l'euquaiife p roprement . Nous
mangeâmes chei Mr. Prefcot des oeufs d'Eliurg
e o i i s qui avoient ¿té falex aux environs de la
M e r Cafpienne, & des Caviars falei dans les mimes
endroits , lefquels nous trouvâmes eîcell
e n s , les Sauciflbns faits à Marfcille ne font pis
m e i l l e u r s .
N o u s ne pouvions nous empêcher de rire dau!
l e s Caravanferais d'Erzeron, en voyant faite les
m a r c h e z parmi les Arméniens. On commence,
de même que chez les Tur c s , à mettre de l'arg
e n t fur la table , après cela on chicane autant
q u ' o n peut , en ajoutant une piece fur l'autre;
c e t t e chicane ne fe f-iit pas fans brait. Nom
c r o y i o n s , à les eniendre parler , qu'ils étoieiit
prêts à fe couper la gorge ; mais il ne s'agit de
l ï . Après s'être pouifez & rei
i c e , les Courretiers ou Eiute-
;hé , ferrent avec tant de force
p o u i f e z avec violei
m e t t e u r s du marc
les mains dacelui quic
r i e r & ne le quittent pas qu
idre , qu'ils le font
n ' a i t confentique
l ' a c h e t e u r ne payera qu'une certaine f omme , eu.
f u i t e chacun rit de fou côté. Ils prétendent,avec
T a i f o n , que la veuë de l'argent fait plûtôt couc
i n t r e les marchez.
A l'égard de la Rel igion, tout le monde Tçait
que les Arméniens font Chrétiens, & ce feroieiit
d e très-bons Chrétiens fans le fchi fmequi les fipare
de uous. O n les accufe d'être Eutychiens,
c ' e l î à dire d ene reconnoitre qu'une nature en ]ef
u s - C h r i l l , ou pour mieux dire deux natures li
b i e n confondues , que quoiqu'ils admettent les
p r n p r i e t e z de chacune en part icul ier, ils ne veulent
pourtant entendre parler que d'une feuleiiature.
Leurs plus habiles Evéqnes prétendent fe
l a v e r de cette herelie , & foûtiennent que tome
T e r r e u r vient de la di fette de leur langue, laquelle
manquant de termes propres , fait qu'ils conf
o n d e n t fouvent le mot de nature, avec celui de
p e r f o n n e . Lorfqu'ils parlent de VUn'im ,
tiatie^ ils croyent la prouver aifez en contenant
que Jefus Cririll dans l'incarnation cil Dieu parfait
& homme'parfait, fans m é l a n g e , fins clian'
g e m e n t , & fans confnfion. La vérité ett qu'il!
ne s'expliquent pas tous également , & quelaplûpart
ont grande vénération pour deux fameul
E u t y c h i e n s Dhfcorc & Barfima. Quand onli
r e p r o c h e qu'ils escomiiuinierenr les Peres
C o n c i l e de Calcedoiiie pour avoir condamné Hi
premiers de ces hérétiques : ils avouent que quoiqu'il
paroiife ridicule d'excomtnuniet les motts,
la coiltume s'en cioit imroduite parmi enx ponl
f e vaiiger des Grecs , qui dans toutes leurs têti
excow
D U L E V A N
excommunient l'Eglife Arménienne ; que pour
tui; ils n'avoient pas deiléin d'excommunier précifément
les Peres du Concile de Calcedoinc
qui avoient condamné Diofcorc Patriarche d'Alexaodrie
fans trop examiner fes raifons : mais
que leur intention étoit d'excommunier les Evêques
Grecs d'aujourd'hui , comme fuccelfeuri
des Prélats de la plus tameufe alfemblée qui fe
foil j ama i s tenue en Grece; que les Peres Grecs
avoient fait une grande injultice à Diofcore de
confondre les fentimens avec ceux d'Eutyches,
puifque Diof cor e avoir toûjours fontenu que te
Verbe Incarné étoit Dieu parfait & homme parfait,
La fource de l'inimitié irréconciliable des
Arméniens & des Grecs vient depuis ce Concile;
& cette inimitié ell li g r ande , queliun Grec
entre dans une Eglife Arménienne, ou un Arménien
dans une Eglife Grecque, lesuns&les autres
la croyent profanée & la béniffent de nou-
Quand on veut approfondir leurs croyances,
011 t iouve qu'il y a bien des articles de fchifme
qu'il ne faut pas attribuer à l'Eglife Arménienne,
mais à des particuliers; par exemple il n'eil
pas vrai qu'ils excommunient trois fois l'année
l'Eglife Lat ine; les bonnes gens n' y penfent pas,
& l'on ne trouve point cette pratique dans leurs
Rituels , quoiqu'il ne foit que trop vrai que
certains phrenétiqucs Evéqnes ou Vertabicts déclarez
contre l'Eglife Latine , l'ayent pratiqué
on le pratiquent encore, cardans une Eglife mal
teglée , fouvent chacun fait comme il l'entend.
Le Patriarche Oz.«htfi
a peut-être ajouté à cetti
nom du Pape Saint Leo:
Ërmé la condami
qu'il:
i juré de
ommunii
L a t i r
" d ' e 'oiof tore.
l e
ayent poi
f e r o i t lei
rte l'Eglife
t a n a c i q a e a
D i o f c o r c . Quelque
r le grand Docteur ,
r f:iirtf tort que d'ac-
A r m c n i e a n e les injuv
res que
o m i contre l'Eglife
Romaine
Il n'y a que les plus fots ou les plus ignorans
¿es Arméniens qui croyent le petit Evangile.
Ce petit Evangi l e elî un livre rempli de fables &
d'extravagances touchant l'enfance de nôtre Seigneur
; par exemple que la (•^terge en étant en-
Salomé fa Joeur l'accnfa de ictre abandon-
(f.nte.
" rge lui dit alors au elle n^a-
.n fur Jon •ventre, ^^u^clle
It qu'elle portait. Salome y
ùé du brm. Elle
m y /» bras f^rfaiu.
Îifplupiei Jm- le mime ral/,
'qiieiiiu'm-, Ul^i
meure la ma
hro,t bien k frm
appliqué fa rna,„
na jujqu'i la rmn
iji retira fa r„a,
afrh les avoir
• ordre de L
erge. Ils prétendent que
•dit f.ilt tort de pajjer par le
H n\«fitqu,le]tmblaM , ^
i lik de Dieu fe f
d'une femme , qh
T O M . II.
ils
T .
le, Ju.
Ils''
Lcnre XX. IÍX
Ncle po,
fs firent mettre quelqu'un .{ fa place;
des Mahometans cette dernieie réd
i f e n t auffi que Jefms-Chr.ft étant à
apprendre r Arménien , ne voulut jacer
-ma„pron
que le me,
réfrefeme
n e conno
foutiel
la premiere lettre de leur alphabet,,
re ne lui eût dit la raifon pourquoi elle
te tae M renverfée ; ce bon homme qui
l o i l i b i t pas l'Enfant Jefns , lui donna un
Hé bien, dit Jefns fans s'émouvoir
que mus ne le. ffavez pai je nais vous l'apprendre ,
cette lettre réprefente U Trinité par fes trots jam.
bes. Le maître d'école admira fa fcience & le
rendit à f a M e r e , avouant qu'il étoit plus habile
que lui. Mr. Thevenot qui rapporte auffi ce cont
e , aifûre qu'il y a un manufcrit Arménien dans
la Bibliothèque du Roi où l'hiftoire & les inventeurs
de leurs caraBeres font expliquez , mais il
n ' e n fait remonter l'invention qu'à environ 400.
ans ; ils fe fcrvoient auparavant de carafleres
L e s Arméniens t
i la etajfe avec Sa,
il tua cinq perdr,x
infinité de monde m
prêcher , mais qu,
deux Apôtres Pave,
gens. Jefus leu
i leurs ames la
ro,n de leur, cor
qu'a faire bouih
ris. Tout le n
n e faifoit pas cl
perdri
o n t e m que Jefus-Chrifi étant
,t Barthelemi àf Saint "thadée,
le long de l'Aras , ^ qu'une
ît autour de lui pour l'entendre
la nuit étant furvenuë , les
tirent qu'il fallait renvoyer ces
r é p o n d i t : o^u'après avoir donmi
•âture neceffa.re il falloit prendra
• que pour cela ils n'avoient
• les cnq perdrix avec une oque
inde en fut rafl'alié, & comme i[
r , chacun crût qu'on lui avoit
entiere. Le Roi d'Armeni e qui
f o r t la chaife en fut très-faché, & ordonni
q u ' o n fît mourir les Apôtres & leur maî t re. Tefùs
f e fauva dans l'Arche fur les hauteurs du Monc
M a c i s ; m.ais Saint Barthelemi & Saint Thadée
p a y è r e n t pour lui.
L a plus plaifante hiiloire qu'ils racontent, ell
c e l l e de judas : ce malheureux , R ce qu'ils diCcm.
fe repentant d-avo,r trahi fon Maître , crut qu'il
n'y avait pas de meilleur expédient pourfauver fan
ame , que de fe pendre isf d'aller aux Limbe: oà
il f.voit bien que Jefus - Chrifl devait defcendre
pour délivrer le, ames | mais le diable qui le vaulait
rnener en Enfer lu, joui un tour de fan métier il
le foutint par le, pied, , tout tendu qu'il était iufqu'i
ce que 'Jefu, - Chrifl eût fait fi vif,te dans L
Uimbe, , après quoi il le laiffa cheoir cf l'entra!;,,,.
L e s Ge
tes
; Je
,d,a,
inflî ridici
roi» que ces deux ou
Q u o i q u e les Arménie
t e n d r e parler du Purgal
d e prier fur les tombeai
M e û e s pour les morts ;
irgiens font mille
: leur petit Eva
iges font fabriqc
i g i l e .
•1, de
, & d<
• e l l p .
i l l e n t pas "enn
e laMilit pas
f a i r e dire des
- être l'avarice
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