
«pu-
Botanique, à
ilaiffez, afin
les en tous les
L E T T R E
inutiles. En cette occafion il écouta plus fon zélé , que les confeils de fes Amis ; Se pont
vouloir remplir tout ce qu'il croyoit devoir aux Poftes qu'il occupoit, il négligea ce qu'il fe
devoit à lui-même; c'eil-pourquoi l'on peut véritablement l'appeller le Decius de la Ri
blique des Lettres, puifqu'il s'ell dévoué pour elle.
Sa lanté ne put ie rétablir. Apres avoir langui pendant quelques mois , enfin il mourut
d'une hidropifie de poitrine, le vingt-liuitiéme jour de Décembre de l'année mil fept cciii
huit, âgé de cinquante-trois ans, avec une piété fincére, & de profonds fentimens d'humilité.
11 étoit trop véritable Philofophe, trop inftruit des fecrets de la Nature, pour n'en pas
J'oubli<
s & une
pagné deles ^¿'¿;;7E;;meron Botaniqu.
Îoit-on pas ^¿™d ' u n travail immenfe, rendent nn
Ces de M. de Tournefort; & F
^ ^ S ' S e i l ^ e ^ ^ u ' Ï : ailtivées, ne peuvent pas lui reproch.
reconnoitre l'Auteur ; & trop vivement pénétre de la grandeur de la Religion, pour n'en pas
adorer & l'Objet & le Principe.
^ Par fon Teftament il fupplia le Roi , de lui faire l'honneur d'agréer fon Cabinet. ' Il étoit
digne-de lui être prefenté ; puifqu'en renfermant les preuves de tant de Syftemes, il avoit
rempli la curiofité des Sçavans de diverfes Nations, & celle de plufieurs Princes Etrangersi
& qu'il avoit mérité que des prémieres Perfonnes de la Cour le vinflcnt admirer. Sa Majeflé
voulut bien accepter ce Legs, & gratifia d'une Penfion de mille francs le Neveu de M. de
Tournefort, pour M-marpier, ce font les propres termes du Brevet, la fatisfaition que Su
Majefté a des fer'vices de fon Oncle-, £5" même pur le recompenfer en quelque maniéré du Legs qu'il
Ui a fan.
M. de Tournefort ne pouvant donner le Recueil complet de fes Livres dt
une Pcrfonne qui en connût mieux le prix que M. l'Abbé Bignon, il les lui
qu'ils ayent place dans cette Bibliotlieqne nombreufe & choilîe, que fes lum:
genres de Sciences lui font enrichir tous les jours.
Comme M. de Tournefort avoit toujours été perfuadé que le célibat éto
t l'état le plus
convenable à un Homme fçavant, il l'a gardé toute fa vie; de crainte que le;
foins domellifçapar
ques ne lui dérobaflènt quelques-uns de fes momens, qu'il
chant bien que les Sciences font jaloufes , & qu'elles
tagez.
On a trouvé, Mo n s i e u r , le fruit de fes Voyages & de fes Remarques dans les Manufcrits
qu'il a laiflez , l'un a pour Titre Topographie Botanique , ou Catalogue des Plantes qu'il
avoit obfervées en divers endroits, depuis l'année 1675, jufques en i6po, en Provence, en
Languedoc, dans les Alpes, dans les Pyrénées, en Efpagne, & en Portugal II a marqué
précifément, dans quels Royaumes, en quelles Provinces, & aux environs de quelles Villes
chaque Plante prend naiifance. De forte qu'à voir de quelle maniéré il les dillingue toutes
pai- canton en chaque Païs, on pourroit fe hazarder de dire , que ce font autant de conquêtes
Botaniques , dont la gloire eft dûë à fes recherches.
Il avoit auffi compofé un autre Ouvrage, qu'il vouloir donner fous le nor
Adwrfaria-, c'eft une Hiftoire univerfelle & critique des Plantes, oil il les r
alphabétique, raflemble ce q^ue les plus habiles Botaniftes ont dit fur chacuni
diverfité de leurs opinions, & y joint fon fentiment, qui peut fervir de décifi^
Ses Leçons de Botanique au Jardin Royal, ne feront pas un Volume moins citrieux. Un
Sçavant Anglois, qui s'eft donné le nom de Simon JVarthon, en a publié une partie fous le
Titre de Schola. Botamca,fi-ae Catalogus Plantarum , iSc. J'ai vû un Exemplaire de ce Livre,
où M. de Tournefort a corrigé & ajouté plufieurs chofes de fa propre main; & même il y
a marqué, que le véritable nom de cet Anglois étoit Guillaume Sherard. Mon Pere l'a mis
dans fa Bibliothèque, avec les autres Ouvrages de M. de Tournefort, [dont il lui avoit fait
préfent.
En parcourant fes Manufcrits , j'ai trouvé encore un Volume d'Obfervations fur l'analyfe
de Plufieurs Plantes, oil il a fpeciiié leur nature &: leurs qualitez, qu'il avoit connues par fes
Expériences Ciymiqucs. J'oua
m o n s i e u r b e g o n .
; tous dévouez à l'étude
ment guere les coeurs
M O iN a i ^
m^oHp de divifer fon Cours Botanique en tren-
• dire, qu'il s'étoit fait une ', p,, "Tdans le cours de chacune. Il
i ^ ' ^ S s . ilypariedesH^^^^^ qu'accomdes
voit tr s & obfervées 1 r fix je
Plantes qiunaifle'«^"^
UHilC ». ÌCV.WW,.,
imées différentes , ne pourcompte
exaa à la République
:roi qu'il eft permis d'ajouter,
;r la moindre faute d'obmiflion
Sufie même, ^dans ceux ^ A ^ l ^ r È n v i e u x n'ont/ervi, (fins le vouloir, )qu .
' A connoiffimcedes L f ^atuie & G ^ , § que fon
l'Efpaanole. 11 étoit aulTi laborieux que fon g e ^ ^ b .
kfpnt «nfermoit, il les répandoit a briller al, dehors, il fongeoit
„ Aimant mieux s'orner chofes qu'il difoit, grandes par
iter les applaudilTeinens qtfa l ^ oe n r^^ ^ plrure étrangère. Sa conbelles
de leur propre fond, n » 0 ent pa t- .
it de ces charmes naturels, qm & l'agrément qu'on avoit
oit de leur effet, que par reflexion, ^Ff ^
fit
ne oftentatio
plîitôt à mél
elles-mêmes
verfation av<
ne s'apperce
à l'entendre.
Comme il ave
able mél
; par ordre
•apporte k
^ l i i ^ i ^ ^ d e di.ourir a e s ^ ^ ^ îî ^ l ^ ^ ^ e n S j e l J ^ ^
orêtoit mille orncmens, dont on ne la cioyoït pas m ctp ' ^ ' Horace moderne,
, u e des ronces ac des char-
• ^ " l ^ i ^ S S u e - â i ^ t r f vr a i P h i l c ^ ^
b a r l e
P'iUf, A y i f t e -aa,Natural i i e penetrant ; d^^^^^^
:e de fon be a u c o ^ audeffous de la
- e ; il étoit ^ i ^ e MO K S I B . . , de m.
^ ^^ ' r ^Vf r u n fCf foi en t es' lèns de l'autre.BonPan
Coeur. Les qualitez^de 1,3 j^^avids Hommes,
plein
mifte att ,
l'excellence defeque
grande que fa
^erité. C'étoiti
Après avoir tan
taire au fujet de fc
rent,, fidcle Ami,
paffoient les taiens uc 1 ...
W n jaloufie contre les grands Hommes