
i88 v o y a g e
bâti, ce rniiTeau coule enfuite d;
C h i n e s , du côte du Midi, je
Loiifer qui va palTer vers Mont:
ou dome mille familles de Ta
lefquelles font plus de quaranti
lie compter qas quatre perfoni
On y compte qnatre cens cafef
j u i f s , cinq cens cafes d'Annenie
familles de Grecs. Néanmoins c.
parut pas fort peuple'e , & fon
plus de trois milles de tour. Les murailles font
à moitié ruinées & n'ont jamais été belles, quoique
ns des ïall&s de
:rois que c'eft Ic
11 y
dans Prüfe
Ì
•• par fimille.
3U tamilici áe
,& trois cens
e ville ne nous
p;
fortifiées par des Tours quirrées. On n'y
remarque ni vi;u.i marbres ni Infcriptions. On
ne voit même que pea de marques d'antiquité
dans la ville , parce qu'elle a été rcbitie pluiieurs
fols. Sa fituation n'eil pas !î avantagenfe
qu'elle paroît , piiifqu'elle ell dominée par des
collines du côté dn ¡Mont Olympe. Il "
mis qu'aus Mufulmans de loger dan_
Les fauxboorgs qui lont incomparablement pli
grandi, plusbe.™i, cS: mieui peuple?,, foutren
plis de Juifs , d'Arméniens & de Grecs. Li
Platanes y font d'ane beauté furprenante & foi
u n paVtage admirable, entremêlez avec des ma
fons dont les tcrraiiès ont une vue tout-à-fa
charmante.
Les Tombeaux d'Orca
fes enfans, font dans un
verte en Mofqnée, qui i
A l'entrée font deux groffi
bre, & tout au fond'qua
le Choeur, auquel les Tu
ainli leurs baies ne font p;
ciiapitaux, ni les chapicau
comine ¡Mrs. Spon &
Í Choeur, qu
ais été beau ; 1
mbre, & jafpée
aire y fubfilte et
•ches. On fai
revétt
•cil pei
, de fa femme & de
: Eglife Grecque cou-
'elt ni grande ni belle.
s colomncs de maritrel
petites qui ferment
tes n'ont pas louché ;
as à la place de. leurs
X à la place des bafes ,
Wheler l'ont écrit.
L de m.arbi jarre
eft d'an blanc fali
lelques endroits. Le Sancavec
un perron à quatre
• aux étrangers , dans le
Vellibule de la Mofquée, le prétendu Tambour
d ' O r c a n , lequel eit trois fois plus grand que les
Tambours ordinaires. Quand on le remué il fait
beaucoup de bruit , par le moyen de quelques
boules de bois ou d'autre matiere qui le font
au grand étonnement des gens du pay:
L e
des
qué
autrefc
•d'h
'm
Chapelet de ce Sultan eft
icu , fes grains en font de ja'
loix. Il refte encore à la por
• une pièce de marbre far li
Infcription Grecqii
n'y connoît plus r
ifquées dont j'ai parlé il 1
ffi dans 1(
Cents Collèges d'Inftitutl
Royale
liers font nourris & inftruits gi
Langue Arabe & d.ans la counoiHà,
gros comme
Je cette Mofelle
on lifoir
car pour au-
. Outre les
is Prüfe pluoù
les Ecornent
dans la
ce de l'Aicoran.
On les diftingue par la felTe blanche de len,,
Turbans, laquelle forme des noeuds gros conun,
le poing,, difpofezen étoiles. On gafde dans m!
Chapelle Turque, »uprèsde la vill?, une ancien
ne cpée fort large que l'on prétend itre l'dpfr
de Roland. La Chapelle eft fur une émineîÎ
du côté du Sud-Oaeftr
Il y a un Pacha dans Prüfe, un Janiffaire At j
qui commande environ 250. Janiliàires & t
Moula ou grand Cadi qui ell le plus puiflant Of.
iicier de la ville. Dans le tems que nous y étions
c'étoit le fils du Moufti de Conftantinople ni,!
occupoit cette place, & même il avoir la furvi
vance de la charge de Mouft i , qui eft une chofe
lans exemple en Turquie il fuivit peu de tems
après le fort de fon pere; non feulement le fik
fat dépouillé de fes biens & honneurs mais mià
mort dans le tems que le pere fut traîné fur une
claye à Andrinoplc.
Les Anneniens n'ont qu'une Eglife dans Pre.
fe. Les Grecs en ont trois. Les Juifs y ont qm.
tre Sinagogncs. Nous fûmes farpris , en nom
Dromenant dans cette ville, d'y entendre parte
lufli bon Efpagnol qne dans Madrid. Les Juifs
.1 qui je m'adrelfai ,' m'affûi
rent qu'il
toûjours confervé leur langui
; naturelle
que leurs peres s'étoient retir
depui
0 de Grei
Afie, 11 eft vrai qu'ils eh
liffrent la i
monde, qui par fa (ituation
î par fes fo
reft-emble le plus à Grenade ,
comme je
ci-devant.
l'ai dit
L e ai. Novembre nous partîmes à fept heures
du matin pour aller voir le Mont Olympe dont
la montée eft alfej. douce : nuis apre's t'rols hc"
res de marche a cheval , nous ne trouvâmes que
des Sapins & de la neige ; deforte que , fnt les
onze heures, nous fûmes obligez de nous arré
ter prés d'nn petit lac dans an lieu fort éleve.
Pour aller de la an fommct de la montagne
qm eft une des plus grandes d'Alîe, &femblable
aux Alpes & aux Pyrénées , il faadroit que les
neiges fuirent fondues, & marcher encore pen
dant toute une journée La faifon ne nous permit
pas d y voir les Plantes les plus carieofe.
Les Metres les Charmes , les Trembles, les
Noifeticrs n'y font pas rares. Les Sapins ne difterent
point des nôtres , car nous en examinj.
mes les feuilles & les fruits aveccxaflitade Après
tout nous ne fûmes pas trop contens de nôtre
herborifation , quoique nous y euffions remi*-
qne quelques Plantes fingulieres , parmi beaucoup
d autres qui font communes fur les montagnes
d'Europe. C'eft près de ce Mont Olvm
que nos pauvres Gaulois furent défaits par
Manilas qui, fous prétexte qu'ils avoient fuivi
le parti d'Antiochas , voulut fe »anger fur eux des
maux que leurs peres avoient faits en Italie
Le
D U LEVANT.
illâmcs voir les no
Nord-Nord-Ouell
îin droite du chemi
les appellent Jan.
7UX Bai>,s. Ce for
L e 2!, Novembre nous allâmes voir les nonau
ville & à m
alulin
mill de la
de Mo,
Capliza
deux bâ
plus grand
grands d."
me en ccunn
r-^. Les Turcs
à dire Nouveaux Bahs. Ce font
cimen; tout près Tun de l'autre , dont le
\ magnifique , relevé de quatre
couverts de plomb , perce?, comre
, s'il m'eit permis de me rer\
de cette comparaifon ; & tous les trous de ces
dômes font ferme?, par des cloches deverrefemblables
à celles dont les Jardiniers fe fervent pour
couvrir les Melons. Toutes les fales de ceBain
font pavées de marbre. La premiere cil fort grande
& comme partagée en deux par une arcade
gothique. Le milieu de cette Sale eft occupé par
une belle fontaine à plulieurs tuyaux d'eau froide,
& le tour des murailles eft releve' d'une banquette
de deux pieds , couverte de nattes , fur
lefquelles on quitte fes habits. A droite font les
Salons où l'on fe baigne , éclaire?, par des dômes
perceî de même que les grands. On tempere
dans ces appartemens les fuurces d'eau chaude
avec celles d'eau froide. Le refervoir de marbre
où l'on fe baigne , & où-Pon nage fi l'on veut,
efl dans la derniere Sale. On fume dans cette
maifon , & l'on y boit du Caffé & du Sorbec^
ce dernier n'eft. que de l'eau à la glace , dans laquelle
on délaye quelques cueîllerées deRaiiiné.
Ce Bain n'eft defthié que pour les hommes , les
femmes fe baignent dans l'autre ; mais il n'ëft
pas fi beau, les dômes en f)nt petits & couverts
de ces tuiles creufes , qu?on appelle àz%Fi^meres
à Paris-.
;au chaude coulent fur le cheles
Les fourceS' d'{
min qui efl entre
deux Bains. Leur chah
r e i l
li grande, que les
oeufs y deviennent mollets di
dix ou douze mini
ues, &tout-à-fuit durs en moins
de vingt ; ainfi l'c
)n n'y fçauroit fouftnr le boutdu
doi^t. L'eau qui e
•a douce ou plutôt £ide , fent
an peu la teii
e du cuivre; elle fume conti-
nuellemei
de rouille
couvis. Ces Bains font fur une colline qui fe perd
dans la grande plaine de Frufe. Sur la même
croupe entre le chemin de Montania & deSmyrne
Les'parois des canaux font couleur
&. la vapeur de ces-eaux fent les oeufs
, il y adeuxaut res Bains dont l'un eft nommé
Cuchurtli, à caufe que ies-eaex fentent le foufre.
a C'eil RuQom Pacha, gendre de Solymanlî.
qui en a fait faire le bâtiment.
A deux, milles de Prüfe , & à un^ mille des
Bains nouveaux, fur le chemin qui va de Smyrne
à la ville de Cechirgéy font les anciens Bains
de Capliza , que les Turcs appellent
a Ind. Ubiti.
t> LiiinW; M'ft. Hufnl. Uh. , ' ^arat Cha» Gais,
Urne XXî.
: Antoine
tSç
L e Doreur Marc Antoine Cercr nous y accompagna
& nous fit remarquer que dans ce village
il y avoit un bel Imaret; c'eft fins d'où te celui
qui fut fondé par b Mourat I. Les eaux du vieux
Capli-/a font fore chaudes , & quoique le bâtiment
foit à peu près comme celui des nouveaux
Bains, 6c par confequent peu ancien ; il y a
beaucoup d'apparence que ce font les eaux chaudes
Royales dont fe fervoient les Grecs, du tems
que leur Empire florilloit , & dont c Conftantin
& d Etienne de Byzance ont fait mention. Mahomet
I. les fit rétablir & mettre dans l'état oà
elles font. Outre ce grand Bain , il y a dans le
même village un autre Bain plus petit, que les
Turcs frequentent auffi & où ils fe font donner
îa douche. Les eaux de tous ces Bains , tant
vieux que nouveaux , blanchiifent l'huile deTar^
tre , & ne font rien avec le papier bleu.
Nous connûmes deux Herboriftes à P rüf e , l'un
Emir & l'autre Armenien, qui palîbicnt pourde
grands Doéteurs. Ils nous fournirentdes racines
du veritable Ellebore noir des anciens , autant
que nous voulumes pour en faire l'extrait. C'eft:
la même efpece que celle des Anticyres & des
côtes de la Mer Noire. Cette Plante que ks
Turcs appellent Zoplemc &• qui eft très-comniune
au pied du Mont Olympe, a pour racine un
trognon , gros comme le pouce , couché en travers,
long de trois- ou quatre pouces , dur , ligneux,
divifé en quelques-racines plus menues &
;. Toutes ces parties pouffent des jets- de
tortUi
deux ou trois pouces
oeilletons ou des boi
trognon & les fubdi
hors, & blanchâtres
les accompagnent fut
ou dix pouces gi
ques à deux peu
Les pi • "
très bn
& les autres ont la chair calfante, fans':
odeur, & font traverféesd'un, nerf rouiTutre. EU
les fentent- comme le lard quand elles bouillent
dans l'eau.
de long, terminez par des
irgeons rougeâtres,- mais 1&
Hfions font noirâtres en deen
dedans. Les- fibres qui
,t touffues, longues de hait
oflès- depuis une ligne juf-
, . m point du tout chevclucSi
ieillcs font noirâtres en dedans, d'auj.
les nouvelles font blanches; l
De 25..livres de c(
deux livres & demi d
rélîneux. Il purge
grains jufques à demi
qui nous- en donnâmes'
voir été fatiguez par di
s racines , nous en tirâmes
extrait, brun , très-amer &
•tant pris feul depuis vingt
gros. Trois Armenians à
fe plaignirent tous d'anaufées
, des tiraillemens
d'entrailles , d'une impreffion de feu , &
d'acreté dans, l'cftomac , le long de l'efophage ,
dans la gorge & au fondement ; de crampes , de
mouvemens coavuliifs , joints à des élancemens
A a 5
c Viadminiflr.I.
d Sufhaa. ad i
violens
h