
D U L E V A
•lie ecvîs. Le"miel & la cire y font admirables :
îl! V donne 5-0. livres de miel pour un ccu, mais la
•Vv vaut 9- ou 10. fols la livre. A l'égard du
'^'vi on en recueille plus de 200. quintaux: mais
S'cire ne paife guéres 100. quintaux : le quintal
pcft 140 livres, de même que dans tout le reftede
^La^ Scaraonée de Samos n'eft guéres bonne :
elle d\ roulîè, dure, coriace, & par confequent
i r è s - d i f l î c i l e à mettre en poudre. Non feulement
elle purge avec violence; mais fouvent elle donne
des trinchées & desfupcrpurgationsfôcheufes: nous
ne vîmes pas la plante d'où elle fe tire, parce qu'elle
11c pouffe que fur la fin de .Mars & dans le mois
d'.\vril. On nous montra pour la plante delaScanionéc'
les jeunes tiges d'une efpece de b Li ieron,
dont les feuilles reiTemblent affez à celles de nôtre
petit Lizeron, mais elles font plus grandes, velues,
& découpées moins proprement à leur bafe que celles
de la Scaanonée de Syrie. La Scamonée de
Samos répond parfaitement bien à la defcription
qu'en a faite Diofcoride : elle naît dans les plaines
de Myiîe, entre le mont Olympe, & le mont Sipyli
: mais il eft furprenant que du temps de Diofcoride
on préférât le fuc de cette efpece aufucdcla
Scamonée de Judée, qui cft la.même que celle de
Syrie; carl'expGrience nous oblige de réjerter celle
deMyfieou de Smyrne,& de nous en tenir à l'ufage
de celle d'Alep ou de Syrie. Celle de Saiîios &
deScalanova fe confomme dans l'Anatolie. Elle
nepayepoint de douane, & l'on n'en charge guéres
pour le Ponant.
Les anciens ont admiré la fertilité de TliledeSa-
'mos c Strabon y trouvoit tout excellent, excepté le
vin : mais apparemment il n'avoit pas goûté du
mufcat de cette lile, ou peut-être on ne s'écoit pas
encore avifé d'en faire. ^ A t h e n é e après ^thlius,
rapporte que les Figuiers, les Pommiers, les Roficrs,
& la Vigne même de Samos portoient des
fruits deux 'fois l'année, e Pline parle des Grenades
de cette lile, dont les unes avoient les grains rouges
& les autres blancs outre les iruits, l'Ifle eft plei -
ne aujourd'hui de gibier, de perdrix, de becaffes,
de becaffines, de grives, de pigeons fauvages, de
tourterelles, de becfigues. La volaille y eft-excel-
Icnte : les francolins n'y font pas communs, & ne
quittent pas la marine entre f le petit Boghas & Cora
auprès d'un étang marécageux, que nous n'avons
pas oublié fur nôtre Carte; on les appelle Perdrix
de prairies. Il n'y a point de lapins dans Samos ;
mais beaucoup de lièvres, de fangliers, de chèvres
fauvages, & quelques biches. On y nourrit de
grands troupeaux, mais plus de chèvres que de moua
K a x u w r i i k x ) Ma x /^ o v r U.
D Coni-oWuliis minor, atvenCis C, B.
c G Ti ®ipfi ipvi^'av 'j-ai»a,.xaTetTffa"OU
J l'i'i'. T ^ n n m G e n r. U b . I 4 .
i l •^ t h i n . Df i p n . I t h . 14.
e «i/î. n a t . l i b . T3. c a f. 19.
f Tstjira'fi, y A u a ^ c n .
« ,MiV«ï/p'f h i-
N T. L e f t r e X . 1^ 9
tons. Les François y chargent une barque de laine
par an; on en Jonne trois livres deux onces pour
quatre ou cinq fols.
Les perdrix y font en fi prodigieufe quantité,
qu'un les a pour trois fols la paire. Comme les
chafteurs ne fçavent pas tirer en volant, ils les attendent
le long des ruifteaux, où elles vont boire
par compagnie comme les alouetes, & ils en tuent
fcpt ou huit à la fois , & même jufques à quinze
ou vingt. Les mulets & les chevaux de l'Ifle ne
font pas beaux , mais ils marchent aiTcz bien ; &
quoiqu'on les laiiTe paître à l'avanture fans les enfermer
dans des enclos, ils ne s'écartent point des
maifons de leurs maîtres, qui les vont prendre aifément
lorfqu'ils en ont befoin. On nourrit aiTez
de boeufs dans cette Ifie ; mais on n'y connoît pas
les bufles. Les loups & les chacals y font quelquefois
de grands defordres. Il y paffe quelques Tigres
qui viennent de terre ferme par le petit Boghas.
Les mines de fer ne manquent pas dans Samos;
la plupart des terres font de couleur de rouille.
T o u s les environs de Bavonda font pleins de bol
rouge-foncé, fort fin, fort .fee, & qui .s'attache à
la langue. Le bol eH: un fafran de Mars naturel,
dont on retire le fer par le moyen de l'huile de lin.
g On faifoit autrefois d'excellente poterie à Samos,
& c'étoit peut-être avec la terre de Bavonda. h Selon
Aulugelle, les Samiens furent les inventeurs
de la poterie; mais pcrfonne ne s'en mêle aujourd'hui
, & on s'y fert de la fayence d'Ancone : i les
cmches où l'on tient l'eau de vie & le vin viennent
de Scio. Pour peu qu'on voulût fe donner de peine
on trouveroit à Samos k ces deux fortes de terre
blanche, que les anciens employoient en Medecine;
mais perfqnne ne s'intereiTe pour de pareilles
recherches, non plus que pour la pierre Samiene,
I qui non feulement fcrvoit à polir l'or , mais qui
étoit d'un grand ufage pour les remedes.
L'émeril n'eft pas rare dans cette Tlfle. L'ochre
y eft commune du côté de Vati : elle prend un affez
beau jaune quand on la met dans le feu, & devient
rouge-brun ft on l'y laiiTe plus long-temps ;
cette terre n'a point de.goût, & teint naturellement
en feuille morte. On trouve autour de Carlovaffi
une terre très-noire & très-fine ; mais toutà
fait iniipide, qui ne paroît participer du vitriol ,
qu'en ce qvi'elle fert à teindre en noir le fil à coudre.
Toutes les montagnes de l'Iile font de marbre
blanc. On remar.que fur le chemin de Vati au petit
Bcghas une colonne aiTez belle, . attachée encore
à ia carriere. On m'aftaira qu'il y avoir de beau
jafpe
g Samiâ vafa echmmim efcuientis laudantui. Tlm. Hifi
141, l i b .
h Nos Samio delcftamur. r i e . i n
i ^T-i^Vct.
k A?»?. H i o/ e . i A . s c
a p . 172. Pl i n . H i J }. a t ì t
l Di ù f c .i b i à . M/. I l i. f i r n . H i » . nm. 4 i b . î«. •