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trant ; la principale fource bouillonne au pied de la
c o l l i n e dans une maifoii où l'on va laver le linge,
& où les malades viennenr iucr; les autres fources
fortent à quelques pas de là par petits bouillons, &
forment un ruiilèau qui va fe rendre dans la mer,
d ' o ù toutes ces eaux étoient venues; car elles font
t r è s - i à l é e s , & s'échauffent fans doute en travcrllint
la colline parmi des mines de fer ou des matières
ferrugineufes : ces matières, comme j e l'ai propof
c dans la defcription de Mi lo, font la véritable
caufe de la plupart des eaux chaudes : celles de
T i i e r m i e blanchiiïcnt 1 liuile de tartre & ne cauient
aucun changement à la folution du fublimé corrol
i f , non plus que les Iburces chaudes de Prorôthalaflh
au Milo , lefquelles font incomparablement
plus chaudes que celles dont nous parlons. Les
anciens bains de Thermie étoient au milieu de la
v ^ l é e ; on y voit encore les reftes d'un refer voi r
bati de briques &'de pien-es, avec une petite rigole
par le moyen de laquelle l'eau du gros bouiJIon fe
dillribuoit où l'on vouloit : ces eaux ont confervé
leur vertu ; mais elles ont perdu leur réputation
parce qu'il n'y vient plus que de ces fortes de malades
que toutes les catix minérales du niondc ne.fcauroient
guérir.
O n trouve auffi dans cette Ifle les rames de
deux anciennes villes Hebreocaftro & Paleocailro •
Hebreocaftro , ou la ville aux Juifs, eft au fudoueft
fur le bord de la.mer & fur le penchant d'une
montagne auprès d'un port où il y a un petit
écueil : la magnificence & la grandeur de ces ruines
frappent & font bien fcntir que c'étoit une
pmiînnte ville, & celle même dont a Dicearqut; a
fait mention :: parmi ces ruines on nous fit entrer
dans trois belles cavernes creufécs à pointe de cifeau
dans le.roc, enduites de ciment pour empêcher que
les eaux de la pluye ne s'écpulaflèntpar les fentes :
les reftes des murailles bâties de gros quartiers de
pierres taillées en 2.ig2ac & comme en pointedediamant
nous firent conjeâurer que.c'étoient les ruines
de quelque ancienne citadelle; mais nous n'y
pûmes découvrir aucune infcription qui nous apprît
îe nom de la ville : on nous fit remarquer un fort
beau tombeau de marbre prefqu'à moitié enterré &
orné de bas reliefs ; il y a.auiTi quelques autres
tombeaux de pierre du pays, c'eft .un méchant granit
qui fe délite facilement; il y refte un Terme de
marbre ailcz maltraité, dont la draperie nous parut
f o r t belle. ^
Paleocaftro eft dans un autre quartier de I'lile. &
la ville qui eft tout-à-fait abandonnée, n'eft pa^ fi
jTuinée que l'autre ; mais on n'y trouve ni marbres
ni aucuns reftes de magnificence ; en recompcnfe
nous y obfervâmes de très-belles plantes & fur
a Dt ß.tru Gridi.
. " Medicaio trifolia frutefcens ii
c ZIA. KE02. Kia. C£Oj.
d Siriiiu, hl Virg. Cíargic. 1,
e ßMilO, hiß. Hl/. 4.
. Infl. Rei herb,
A G E
tout un artatte dont le bois efl recherché pj, l,,
T o r e s pour faire les poignies des fabres. bOn p,¡.
told qi.!e l'on compte encore dans cette ville io["
E g i i f e s ; nous y vîmes plufier.rs chapelles abandoii^
n é e s , mais nous n'eûmes pas la curiofité, ou pour"
micüA dire la patience de les compter.
N ô t r e quadran univerfel nous donna occaiioiidc
fiîire quelques remarques par rapport à la GcomDliii-
Serpho eft au fud ^e Tliermie. " '
Serphoponla au f u M .
•Siphanto entre le fud^fl & le fud-fud-eil.
L e Mi l o refte du fud àu,iM-ad-oucft.
c Voi l à ce qui regarde rMe de Thermie : il v.
•bien plus de chofes à dire de celle de. Zia.
<1 A r i iKo fils d'Apollon & de Cyrene , afflVi
00 la mort de fon fils AScon, quitta la villtSt
rhebcs à la pcrfualion do fa mere , & fe rai,
dans rille de Ceos, connue aujourd'hui fous k
t i om de Z ia, & pour lors inhabitée. eBiodorcde
Sicile dit que c'eft dans celle de Cos ; mais il.ïi
apparence que ce nom etoit commun à la patrie
d Hippocrate & à l'Iflc de Keos ou Ceos & Ca •
car Etiemie le Geographe a employé le mot di
K o s pour Keos , fi ce n'eft que l'on veuille que
c eft une faute à corriger chez lui & chei Diodort,
Quoiqu'il en a i t l'Ifle de Ceos devint lî peuplée
que l'on y fit nne loi bien cruelle dans fa fingiiar
i t é , f il fut ordonné que ceux qui pafieroieiit 60.
ans, boiroient de la Ciguë pour fe taire motirit,
afin que les nutres troiivaílent de quoi fubiiftec
aans le pays : cependant ce pays étoit cultive avec
le dernier foin, comme il paroit par les muraille!
q u o n .avoit bJties jufqucs à l'eitremité des moiitagiKS
ponr en foitenir les -terres : à la vérité on
n e faifoit pas grand cas de la vie dans cette Illt.
btrabon rapporte auffi que les Athéniens leveieiit
le fiége à'iBidis, parcequ'ils apprirent qu'on y
avott refolu de faire mourir les cnfans d'un certani
âge.
N o u s arrivâmes à Zia le 15-. Novembr e parmi
temps aflèz fâcheux, & qui nous fit trouver encote
^ paflage plus long ; car on compte 36. milles de
1 hermie à Z i a , quoiqu'il n'y en ait pas 12, de cap
en cap : cette lile devoit ctre incomparablemciil
i l u s grande, p 11 Pl ine a été bien informé des elimgemens
qui lui font arrivez : autrefois fuivant cet
A u t e m - ' e l l e tcnoit à l'Ifle I. Eubée , la mer en fit
deux Mes, & emporta la plus grande partie desterres
qui regardoient la Eeotie : tout cela s'acconimode
afliz a la figure de Z i a , elle s'allongedunord
au lud & fe rétrécit de l'eft à l'onefl : peut-être qoe
c e fut l'eflit du débordement du Pont-Euxin dont
a parlé Diodorc de Sicile.
' D e quatre fameufes villes qu'il y avoit dans
Ceos,
f Str.t. I^irum CtograpI,. lib ro
g mf. „m. a. I. „,. SI, .
h Neprepoiit.
tr-oi iSel^ias' .L i'l/ M', iw^ic. ^irai^ roeetiTa. rlw. Tí,^,m it, Slot.
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