
p V O Y
n f f e Ems s'iirtbrnv.T s'il eft d^,ne ™iad!e de
tiaues qui n'om pis laillé d'en revenir. Le con
v S s'iiêce -.m milieu de la prineipale place : on y
pleure fort amèrement , au moins en appMence;les
Papas dirent roflicc des morts autoiir du.corps
après quoi ou le porte à l'Eglile, oi\ .1 eft mhume
dès one l'on a recite quelques orailons accon^ag
S n pleurs, de gémiiremetrs,de langlots ternts
" Y f k n d è m a t a on fonne encore les cloches-' on
fert anColyvadanslamaifon, fur un tapis eteu;
d u pu- terre : les parens & les anus fe rangent a
l ' e n t o u r : on pleure pendairt deux hemes - tandis
qne l'on dit la M e l K des morts a l'EgUle. Le foir
o n T porte un autre Colyva avec une bouteille de
vin • les parens & les enfans du mort qm font mar
c z en envovent autant. Les plats lont diftribuez
aux Papas , qut récitent l'office : chacun mange
& b o i t c o n W il l'entend, à condition que Ion
pleurera de temps en temps par bienleancc.
^ Le troifiéme ,our an matin on envoyé ¿ autres
Colvvas, & comme l'on ne dit qu une Mel l i par
j o u r dans chaque Eglife, les Papas prennent leurs
Dl-us & S'en vont célébrer dans leurs chapelles.
a u t r S j o ï ï s julques au neuf, on dit fetrlement
des MelTes : le neuvième jour on tait la memo cetemonie
que le troiiie'me. . ,, « j ,
L e quanuttiéme jour aptes le deccs , a la fin du
troilhSmemois, du li.viime,_du netivieme & au
bout de l'an, on répété la meme chofe que le troifiéme
jour; bien enteiKlu que l'on ne manqpas
d'y pleurer. Tous les ans le
L lefcoljvaàl'Eglife, le j o
r e t e & de leur mere : c'eft pot
cérémonie fe fait fans lanientati
T o u s les Dimanches de la prei...... ........
décès & quelquefois même de la féconde, on don
n e à un pauvre un grand gSteau, du yui, de ;
viande, & du poillbn : le jou r de Noel on fai la
m i m e charité , de manière qu'on ne voit palfer
dans les rues que des quartiers de mouton, des Bcc.
uTes, & des bouteilles de ym Les Papas en d
tribuem aux pauvres autant qu'il leur çai t & font
b ^ m è ehere du refte: car toutes ce. offrandes vont
de l'Eglife ehei eus. Amil ces Minillres Ecclcfiaftiqiïes
ont plus de bien qu'ils n en fçauroient
c o n f e m n e r , & d'ailleurs-indépendamment du cafuel
de l'Eglife, on les accable d'autres prcfens.
Les héritiers pendant la premiere annee donnent
foir & marin aux pauvres, la portion de viande,de
p a i n , d e v i n s de fruit, que le mort autoit maii-
^ ' N o u V v î n i e s ^ u n e fcene bien dffférente & bien
m g i q u e dans la même Ue à l'occalion » d'un de
A G E
s héritiers font perir
du décès de leui
r cette fois que h
liére : du
.-evenir après leur eiitem,!
i donner l'hiftoii- - •
ces morts que l'on et
ment. Celui dont o ,
u n païfin de My c o n e naturellement chagrin &
releux ; c'eft une circonllance à remarquer par
port à pareils fu|ets : il fut tiré à la campagii
ne fcait par qui, ni comment. Deux jours
qu'o'n l'eut inhumé dans une chapelle de la vi.,
bruit comut qu'on le voyoit la mut le proniai
errands pas, qu'il venoit dans les tnaifons renvcrfa;
Tes meubles , éteindre les lampes , embrad'a
•^ens par derrière, & taire mille petits tours d'ef[
Ole. On ne fit qu'en rire d'abord ; mais l'aj
devint ftrieufe lorfquc les plus hor
mence'rent à le plaindre : les Papas meme coim
»ent du fait , & fins doute qu'ils avoient leoe
ifons. On ne manqua pas de faire dire des
fes • cependant le païlan contiuuoit la pctitt
iims fe corriger. Après plulieurs allenAlees
principaux de la vi l le, des Pretres & des ,Religi-_,
o n conclut qu'il falloir fuivant jc^ ne Içai quel .
cien cérémonial, attendre les neut jours aptes 1»]
' ' T r d í x i é m e jour on dit tme Mellè dans 1.. „„
pelle où étoit le corps, afin de chaffer le dímo!,
que l'on croyoit s'y être renfermé. Ce corps ts
déterré après la Me f f e , & l'on fe mit en devoir it
lui arracher le coeur. Le boucher de la ville liln
vieux e<t for t mal adroit, commença par ouvrit.,
ventre au Heu de la poitrine ; il fouilla long-tcil!,
dans les entrailles , fans y trouver ce qu il cl»,
choit : enfin qitelqu'un l'avertit quM talloit percei
le diafragme. Le coeur fut arrache avec 1 admij
tion de tous les affiftins. Le cadavre cepenJii
puoit fi fort , q u ' o n fut oblige de brûler de l'eileM
mais la fumée confondue avec les exhalaifojis
cette charogne , ne fit qu'en augmenter la pui.
t e u r , & commença d'échauffer la cervelle de oe
pauvres gens. Leur iimgin^on ftappee du fpi;
tacle fe remplit de vifions. On s'avila de dire qu
fortoit une fumée épaiífe de ce corps : irousn olio.
pas dire que c'étoit celle de l'enceiis. On ne et«
que Vni i akc a s dam la chapelle it dans la plJ
qui eft au devant : c'eft le n om qu'on doniie a i
prétendus revenants. Le bruit fe repandoit du
les rues comme par mugiflèmens , & ce nom lffl
bloit être fait pour ébranler to voûte de la chape
le. Plufi.curs des affillaiis affuroient que- le fin
ce malheureux etoit bien vermeil : le bouche
roit que le corps étoit encore tout chaud ; do
l ' on coneluoit que le mor t avoir grand tort de i
n e pas bien mort, ou pour mieux dire des erre ü
ranüner par le diable ; c'efrlà précilèment Hi
qu'ils ont d'un Vromokcas. Ou faifoit alors r «
tir ce nom d'une manière étonnante. H ™
ce temps-li une foule de gens, qui Çroteftérent »»
haut , qu'ils s'éSoient bien appeiçus que ce co|
D U L E V A
• ',™r pas devenu roide , lorfqu'on le porta de 1
'^mpáiíie à l'Eglife poru l'etrterr«, & que par cou
féqueut c'ètoit un vrai / ' f «
.• c'étoit là le
^ " k i i e doute pas qu'on n'ctît foutei
1 qu'il ne
s , tant ces
& infatuez
lous étions
nos obfervaî
crever de
ï ms fi nous n'euflions été prefe
C v r e s gens étoient étourdis du coup
K t o u i des morts. Pour nous qui
h a "»près du cadavre pour faire ,
E u s pius exaaement , notis taillimes
h «raW puanteur qui en ftrtoit.
¿emaiidacequenous eroyions d
repondimes que nous le croyions
S i s comme nous voulions gue-rai
Liand on nous
m o r t , nous
:s-bien mort;
o u au moins
lOUS l
Q
?hcr fè fflt »PP«eû de quelque chaleur en touillant
to de entSlle's qui fe pourtiffoient ; qu'il n'étoit
p f emaordiuaire qu'il en fût. forti quelques va-
' Etrs miiftu'il en fort d'un fumier que 'on rennic;
que puui e f _ ^^^ quc ce n étoit
c's.ice Un
M /s/fi., wr Aaiuioî
on fi puant qui tmiit en fM^
a f o l e .
N T. Lettre III. 53
nuit : on l'accufoit même d'avoir commis les pechra
les plus abominables.
Les Citoyens les plus lelel pour la-bien public
crovoient qu'on avoit manqué au point le plus effentiel
de la cérémonie. Il ne falloit fclon eux cckbrer
la Meife qu'après avoir arraché le coeur de
c e malheureux ; ils prétendoient qu'avec cette précaution,
on n'auroit pas manqué de turprendre c
diable, ik que fans doute il n'auroit eu garde d y
revenir, au lieu qu'ayant commence par la Mefle,
il avoit eu, dilbicut-ils, tout le temps de s enfui r
& d'y revenir enfuite à fon aife.
Après tons ces raifounemeus^
le même embarras que le premier j
ble foir & matin, on raifonn
lions pendant trois jours & trois m
les Papas de jeûner , on les voyoit
maifons le goupillon à la main, jet
nite
eiitote fur les mains du boucher
qu'une bourbe fort puairte.
Après tous ces raifonnemens-,
k r il la marine, bnller k coeur d
gré cette execution tut moins do
o n fut d'avis d'alu
mor t , qui malcilc
, & fit plus
:cufa de battre les
m S n e . e s
Ltalfes; de brifet k s fenêtres; de déchirer les habits
de vuider les cruches & les bouteilles.^ C ttoit'un
mort bien altéré : - j e croîs qu il n épargna
qtiela rnaifon du Conful cheî qm nous logions
'cependant je n'ai rien v n de fi puoyabk c,ue 1 état
où étoit ce te Ifle : tout le monde avoit 1 imagination
renverfée : les gens du meilleur eÇrit paroiffoient
f rappei comme les autres ; c'étoit nue veri-
• lu, auffi dangereufe que la
O n voyoit des familles enirs
maifons, & venir des exrter
leurs grabats à la place,
Chacun fe plaiguoit de quelce
n'étoit que gen-iiffemens
k s plus fenfe-i fe retiroient à
1 fe trouva dans
o u r ; o i ï s'alTèm--
1 fait des pi-occfrourir
dan
•r de l'eau
k s
bcl;
Ver k s portes ; ils en remplilfoient même
la bouche de ce pauvre Fnaahca, .
N o u s dîmes fi fouvent aux b A dmi n i f t r a t e u r s de
la ville, que dans un pareil cas on ne manqtieroil;
pas en Chrétienté de faire le guet la nuit, pour
obferver ce qui fe palferoit dans la.ville ; qu enfin
on arrêta quelques vagabonds , qui aifurement
avoient part à tous- ces défordrcs : apparemment ce
n ' e n étoient pas les principaux auteurs , ou bien
o n k s rélâcha trop-tôt ; car deux jours apres,poiir
fe dédommager du jeûne qu'ils avoient tait en prif
o n ils recommencerent ii vmder les cruches de
vin de ceux qui étoient 3111-2 fots pour abatrdonner
leurs maifons dans la iruit : on fut donc obligé
d'en revenir aux prières.
U n jour comme on recitoit certaines oraifonSj
après avoir planté j e ne fçai combien d'épees " -
tabi naladie du cerv
. . ... & que la
tiéres abandonn
ti-emiteT. de la
ville-po
pour y palfer la
.a mut.
que nouvelle i
infulte :
à l'entree de
la campagne
Dans une préveutic
le parti de ne rkn dit
on fi générale , nous prîmes
N o n feulement on nous
-.U.U11 iiaitel de ridfcuks ; mais d'infidéks. Comment
faire revenir tout un peuple i» , Ceux qui croyoient
dans leur aine que nous doutions de la vérité
du fait, venoient à nous comtne pour nous reprocher
nôtre incrédulité, & pretendoient prouver
qu'il y avoit des FroHnlacas, par quelques authori-
L r i r é e s d t t » Bouclier de la foi du P. Richard,
MilTionnaitelJefiute. 11 étoit Latin, difoient-ils,
& par conféquent vous devei le croire. Nous n .aurions
rien avancé de nier la conféquence : on nous
doimoit tons les matins la comedie, par un fldele
teoit des nouvelks folies-qu'avoit fait cet oileau de
r la fofl'e d
1 quatre f( . . par je...
u n Albaiti
, fuii
1 déterro
laprice .d. .. prefe
trouva
à My c o n e , vifa de di
qu'il étoit fort rid
des épées des Chrt
vres aveugles, difc
faifaut une croix a\
ble de fortir de ce .
vous plutôt des fabres des T
habile homme ne fervit d
l ' o r
it k
jar occafio
i ' un tonideDodteur,
ren cas de fe fervir
:. N e voyei-vous pas, pan-
, que la garde de ces épées
1 poignée, empêche k diarps
? que ne vous ferveî-
- - L'avis de cet
Froxalms ne
m'rfaf.
parut pas plus traitable , & tout k moride etoit
dans une étrange confternation : on ne fçavoit a
quel Saint fe vouer , lorftjue tout d'une voix, cotnme
fi l'on s'étoit donne le m o t , on-fe mit a crier
par toute la ville, que c'étoit trop attendre, _qu_,l
falloit brûler ]e VroKolacas tout entier ; qu aptes
cela ils défioient k diabk de revenir s'y nicher;
qu'il valloit mieux recourir à cette extrémité, que
lailTer deferter rifte. En effet il y avoit deja des
familles entières qui plioient bagage dans le deffein
de fe retirer à Syra ou a Tine. On porta donc
k I/roualacas par Ordre des Admimftratcurs a la
G 3 V™-
h EViT^Siiw» -
I