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que leur épalflt^ur , la plûpart foi n de br ique, rcvêîus
de ninrbrc, tous percez de ces trous de crampons
des plaques de bronze dont on croit qu'ils
¿toient orne/.. On ne voie plus , parmi ces débris,
que 4. ou s- colonines cailées.
Ce n'étoit pas là le premier Temple que les
£phcliens avoient drelîë en l'houneur de Diane.
Dcnys le Geographe nous apprend que cc premier
•Temple écoit uue efpece de niche d'une beauté
iint^uliere, queîes Amaiones, maîtreiles d'Ephe-
11-,' avoicuttair creuferdans le t ronc d'un Ormeau,
o ù appnrennnent la figure delà DéelTe écoit placée.
Ce n'ell pas fans dout e do cet ouvrage des Ai
n a ï o n e s qu'entend parler Pindare, iorfqu'il avance
qu'elles 6reat bâtir le Templ e d'Ephelè dans
le temps qu'elles faifoieiit la guerre à Thefée.
PaufaniasCoiitient que c'ctoit l'ouvrage de Croelus
& d'Ephefus fils de Cyaflre & qu'il étoit célébré
avant le palllgc deNi leus, filsdeCodrus,en Alic.
Cela étant, le Templ e étoit plus ancien que la
v i l l e ; car Strabon croit qu'Androclus, fils de God
r u s , bâtit Ephefe; fePaufanias parlede cemême
Androclus qui en chalïii les Gariens.
L e Temple que ce fou d'Heroltrate brûla , le
jour de la nailTance d'Alexandre , n'étoit pas le
jnême que celai qui fublilloit du temps de Pline,
puifque Alexandre voulut le faire bâtir quand il
palfa à Ephefe. Ce grand Prince fit propiifer aux
Ephefiens, qu'il en feroit volontiers la dépenfe
pourveû qu'on mît fou nom fur le frontifpice ;
mais ils répondirent avec beaucoup de politeiTe;
• fa' i / ,ie cmvinoit pas À a« Dm de drejer de, Te»,r
fies à d'anires DiviMiicz. Strabon , qui rapporte
c c trait , affûte que Cherffphrcin tut bien le premier
Architeéle du Templ e de Diane , mais qu'un
autre .Architeile l'augmenta. Après l'incendie
d ' H e r o B r a t c , non feulement les Ephefiens vendirent
les colomnes qui avoient fervi an premier;
mais tous les bijoux des D.imcs. de !a ville furent
encor convertis en argent , & cet argent employé
pour fiirc un Edifice'beaucoiip plus be.iu que celui
qu'on avoit brûié. Chciroinocrate en fut l'Arc
h i i c i l e ; c'jll lui qui fit b.4tir la ville d'Alexand
r i e , & qui du Mont Atlios voulut faire la Stat
u t d'Alexandre. On voyoit dans ce Templ e des
ouvrages des plus fameux Scuîpteurs.de Grece.
L ' a u t e l étoit prefque tout de lamaindePraxitele.
Strabon en parle pour l'avoir veû du temps d'Auguft
c , & le droit d'Aiyle, dit cet Aut eur , s'ciendoit
j u i q u e s à i 2 5 . pieds aux environs. Mithridateavoit
réglé cet Azyle, à u n trait de fleche. M.Antoine
«lolibla cet tfpace , & y ajouta unepartie de la.ville
; maisTibere, pour éviter les abus qui fecommeitoient
.H'occafiondeces fortes de droits, abolit
celui d'Ephefe. On ne marqua l'Aïyle fur les
Médailles de cette vi l le, qu'après que l'Empereur
ïînilippe le vieux y etitpaiie, encore ce neiut que
f u r c e l l e s d'Otaci l la, lerevers reprefcntoitla Diane
d'Ephefe avec fesattributs, le Soleil d'micôté
& la Lune de l'autre; Nous avons une Médaille
de Philippe le jeune an même type, mais la legende
eli differente. Celle qui ed frappée d la t i r e d'Etrufcilla
réprefente Diane avec fes at tributs, & des
cerfs ; la legende elUa même quecelle de la Médaille
d'Otacilla. P<
qui eli de l'arrivée de
Philippe à Ephe f e , eli.
daille de cet Empete
d ' u n vailTeau qui va il la voile.
D u temps d'Hcrodotc , 1
éloignée du Temple de Dian
parle pas de la Statue d'or que
fuivant Xenophon. Strabon
liens ,partecoaiioifiance, av
T c m p l e u n e S t a t u ë d'or à Art.
alTûre que c eTemp l e fut brûlé
d'une incendie particulière, dt
:ii marquée fur une Mé-
, dont le revers ell chargé
ville d'Ephefe étoit
: , m a i s cetAuteurne
l ' on y avoir placée,
ailûre que IcsEpheiiient
drelfé dans leur
midore. Syncellequi
, parle apparemment
11 répara le dommage
fans en changer le dclfein ; ainfî le Tempiequc
Pline a d é c r i t , étoit le m ime que celui que Strabon
avoir veû. Ce même T emp l e fat dépouillé & brûlé
par les-Scythcs en 2153 Les Goths le pillerent fous
l'Empereur Gallieu. N o u s avonsplulieurs Médailles
,fur les revers defqueilcs ce Temple eil reprefenté
avec un frontifpice tantôt à deux colomn
e s , à quat re, à (lx&mêmejufqaesàlinit,aux têtes
des Empereurs Domi t icn, Adrien, Antoni n Pie, M.
A u r e l e , Lucius Veros , Scptime Severe, Caracalla,
Miicrin , Elagabale, AlexandereSevere, Maximin.
O u t r e les-bas-relicfs & les llatuci , ce Temple
devoir être orné de Tableaux merveilleux, car
Apelles- & Parrhafius , les. deuï plus fameux
Peintres de l'antiquité , étoient d'Ephefe. Autour
des ruines de ce Temple, fe voyent les débris
de plulieurs maifons bâties de briques dans
lefquelles logeoient peut-être les Prêtres de Diane
, qui venoient fouvent de bien loin pour être
h o n n o r e i de cette dignité. On lenrcoufioit lefoin
des V'ierges .Prct rei ïes, mais, ce n'étoit qu'après
les avoir fait eunuques. Nous avons peu de villes
dont il refte autant de Médailles. Les unes nous
apprennent qu'elle fut trois ftjis N e o c o r e des Cef
a r s , & une fois de Diane. Les autres, qu'elle
fut bâtie à l'occalion d'un Sanglier. On prouve
par quelques-unes que fes Citoyens fe qualifioient
de pre-miers petiçles J'Afie. Xi-x plufpatt de ces pieces
reprcfentent Diane on Chafletefle, ou à plu>
fleurs majnelies, ou parée de fes.attributs.
O n ne,voit plus de belles ruines aujourd'hui à
Ephefe, celles qui relient font même affei clairfemées.
Les débris de quelques Châteaux bâtis de
marbre, ne moinrent rien qui foitdigr
cienne ville. J'ai fait graver une Porte qi
gauche fur le chemin de Scalanova. Le cintre
qui en ell beau, n'efl pas proportionné aux jambages
qui le foutiennent , car il fait plus que le
de-
D U L . E V A N T. Lettre XXIT. 2®5
i de l'a
eft à
demi- cercle ; les frifes f o n t entai ï tcésproprement j
& c'cil fur ce telle de bâti ment qu'on lit, en dedans
& en dehors, un bout d'Infcription que voici , ell
e eli en caractères Romains , où l'on ne comprend
rien.
que Lyfimachus- avoitfait bâtir,. 'r- .... J &f ionù f e t r o u vPooi evnCt.
les Arf<
A C C E N S O .
R . E N S L E T A S L E
Les MioJehs à fleur jaune, a tige droite & fans
c a n e l u r e , taillent parmi plufieurs autres plames
" l < ! Château qu'on appelle laPrifinde S.Pa„l,
B'ell pas.ancien&n' a jamais été beau. La Grotte
de, feptDorm meriteroit d'être vcfe , h 1 o n
étoit bien allûié de la vérité de cette H.Uo.re, En
f o r t a n t des ruines du Temple , on entre dans mi
vilain marais rempli déjoues & de rofeaux , lequel
f e dégorge dans-le Cayllre. Au delàdecette riviere
cft nu Lac affei bourbeux ; peut-être qu il nous parut
tel à caufe dcs-graudes pluyes qui toinboient;
il faut que ce foit le Lac de Selumf,^ de Strabon,
E n allant au P o r t , on voit fur le bord de la rivier
e beaucoup d'anciennes ruines & de vieux inarb
r t s . C'étoit là proprement le quartier d tphel e
lliaciuis avuit lu.L ,
naux dont parle Strabon, On paUe le Cayf--
•Iques pas de là dansun Bac à corde, pour.
alie"r^de Scalanova à Smyrne, . fans venir paffer'
f u r le P o n t . Cell encore l'ancien chemin d'Ephef
e à Smyrne, car c'cil le plus cour t , &Straboir
aflùre qu'il alloit en droiture d'une de ces viflesà
l'antre ; c'cil aujourd'hui le chemin le plus dan-
^ ' o u o i q u e la plaine d'Ephefe foit belle , néanmoins
da fituation de Smyrne a quelque chofe de
plus grand ; & la colline qui en termine le golphe
, ' ell comme un theatre defliné pour reprefenter
une belle villej.au lieu qu'Ephefe e!l dans un
baffin. D'ailleurs quoique cette ville ait été le fiégc
du Proconfui Romai n , & le rcndès-vous des
étrangers qui alloient en Afie, fon Port n' a jamais
été comoatable à celui de Smyrne, Celui d'Ephef
e , à foccafion duquel on a frappé tant de Médailles
, n'eft qu'une rade découverte & expoféé;
il n 'ea plus fréquenté à préfent . Autrefois les bâtimens
entroiem dans la rivière , mais la barre a
été depuis comblée de fable.
R i e n n ' c f t fi ennuyeux que de chercher les f o n -
dateurs d'Ephefe dans les anciens livres. Quenous
C c 3,.