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l o n g u e s de dciu pouces & demi 15. lignes
1 d e large, vcrt-pâlc, luilanrcs , Icgcixnieut vel
u e s des deux côccz , découpées ordinairement
e n trois parties jufques vers la côte, & ces p.utics
ioni: dentées tort proprement iur les bords, allez
i l ' i n b l a b l c s à celles du la 'lanaiJÎe 5 la partie qui
t : r i î \ i n e les îeuilles eli encore recoupée en trois
parties. Les fruits naillent deux ou crois cnfemb
l e au bouc des jeunes jets , & relicmblent à de
p e t i t e s Pommes d'un pouce de diamerre , arrond
i e s en cinq coins en côte de Me lon , légèrem
e n t velus, vcrc-pale tirant fur le jaune, avec
l in nombril relevé de feuilles longues de 4.
l i g u e s , larges d'une ligne & d emi , & dentées de
j n é m e que les feuilles de l'arbre : on voit mêm
e quelquefois une o u deux de ccs feuilles foriir
d e 3a chair du fruit o u de f o n p.::dicule. Ce fruir,
quoi qu'agréable , ne l'cih pas autant que VAzaróle,
mais je crois qu'il feroit excellent s'il ctoit
c u l i i v é . Non feulement les Arméniens en mang
è r e n t tant qu'ils purent , mais ils en remplirent
l e u r s bcfaces. Le centre de ce fruit efl occupé
par cinq oiielsts longs de quatre lignes , arrondis
ÍVS l e d o s , un peu aplatis far les côte/., aigus du
c ô t c qui reg-.rdc le centre du fruit , très -durs &
r e m p l i s d'une m )è'lle blanche, Cet arbre n'u point
d e piquans, fes feuilles font fades ôc d'un goût
m u c i l a g i n e n x .
L e s autres efpeces A'AzaroUcr ont le fruit
r o u g e h ne different entre elles que par la grof-
Icuf de leurs fruits , dont quelques-uns ont un
p o u c e de diametre , & les autres n'ont que 7.
o u 8. lignes d'épailÎeur. Ces fortes d'arbres qui
n e font pas plus hauts que nos Pruniers ont le
t r o n c gros c omme la cui i le, couvert d'une ccorc
e grifître & comme gerfée. Les branches en
f o n t touffues , terminées par des piquans fermes,
j ] 0 i r â t r e s & luifans. Les feuilles naiflent par bouq
u e t s , femblables à celles de l'Azarolier, long
u e s d'un pouce & demi , vert-pâle, velues,
c o t o n n e u f e s des deux côte2, découpées en trois
parties , dont celle du milieu eil refendue en
t r o i s , & celle des côier recoupée en deux. Les
fruics naiifenr 4. o u 5. enfemble, relevez de cinq
c o i n s arrondis, rouges, velus, avec un nombril
garni de cinq feuilles pointues , ils font aigrelets
& plus agréables que celui de l'efpece précedeme j
l e u r chair eft jaunâtre & renferme cinq oifelers
f o r t durs remplis d'une moelle blanche.
L e 26. Septembre nous partîmes fur les cinq
heures , & nous ne nous arrêtâmes qu'à midi ; ce j
n e fut pas fans nous ennuyer, car on marche toûj
o u r s dans la m ême vallée qui , pour ainiî dire,
c l t à ondes & de laquelle on croit fortir à tout
m o m e n t , quoiqu'elle faffe tant de tours & de
d é t o u r s , que nous y campâmes encore ce jour-là
fur le bord d'une riviere. O n voi t , fur c e chemin,
I des Tombeaux de pierre bâtis à la Turque Ans
¡ mortier. On nous allcûra qu'on y uvoit enterré
d e pauvres Marchands aiMinez, ca? cetre route
é t o i t autrefois une des plus dangereufes de l'Anal
o l i e , préfentement les gens du Pays qui de tciîm
e u temps dévalifent quelques petites Caravanes
tirent fur les voleurs étrangers & les ont prcfqu.
t o u s diaipe-/. i ils ont pour maxime que chacun
d o i t voler fur fes terres , ainii l'on rifqucroit
b e a u c o u p d'y paffer fans bonne efcorte • d'ail
leurs le pays cil fort agréable , & j'ai oublié de
dire que depuis Erxeron nous avions veû une ia.
â n i t é de perdrix fur les chemins.
O u t r e le C/pcne commun & celui qui portela
Fe lane de , on en voit de pluiîeurs autres efpeces
dans cette vallée , & fur tout de celle dont ks
f e u i l l e s ont 3, ou 4. pouces de long fur deux pouc
e s de large, découpées prefquc jufqu'à la cftte
d ' u n e manière qui approche alfcz des découpures
d'i VAcaiithe. La còt e eli vert-pâ'c& commence
par une queuë longue de 7. ou 8. lignes , maij
les feuilles font lilies & vert-brun en di^lfus, blaiichâtres
en delííus, leurs découpures font quel,
q u e f o i s incifces en trois parties à la pointe. Les
g l a n d s naiiTent ordinairement deux à deux par
plufieurs paires , eutaffez les uns fur les autres
& attachez fms pedicure contre les bran eli«
Chaqiie gland eli long de 15. lignes , fur 8. ou
9 . lignes de diamètre, & déborde de moitié hors
d e fa calotte , arrondi & terminé par un p^tit
bcc. La calotte a i i . ou 16. lignes de diamètre
haute d'environ an pouc e , garnie de ñlcts en man
i è r e de perruque , longs de demi pouce, fur
fout vers les bords , recoquillez les uns en haut
l e s autres en bas, comme frifez, épais de demi
l i g n e à leur bafe , mais qui diminuent jufques
, au bout. On trouve fur les mêmes pieds quelques
glands plus courts & prefque ronds. Les
f e u i l l e s de cet arbre font d'un goût fade de macilagineux.
N ô t r e route du i8. Septembre fut de 8. à 9.
h e u r e s , prefque toûjours dans la même vallée,
l a q u e l l e après s'être élargie & rctrécie en pluiieurs
endroits , s'ouvre enfin en une efpece de
plaine inculte où nous obfervâmes les mêmes
e f p e c e s de Chênes. La riviere jufques-la cooloit
t o û j o u r s à nôtre gauche , nous la pafl'ânies à g'ié
à une heure du g î t e , & la lai iBmes à droitedaus
la m ême plaine. Une partie de la Caravane allí
c o u c h e r ce jour-là à Tocat . On nous fit camper
auprès d'un village appel le/ /W^/au milieu des
C h ê n e s à grandes & à petites feuilles. Parmi
pluiïeurs Plantes rares nous y obfervâmes U
Sauge h faucilles larges ^ fri fée s , le Genièvre À
fnùtroiige , le Fnjam, VÂuine, le Cor?iouiliier,
Terebi-nîhe commun ^ \<iMeliloi, Ì2 Pimprenelle^
la Chicorée fauvage, la Sarriette ^ VAmhroiJk, la
ITcmM^.Ti