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D u côté ac la marine vers le fnd, en allant à la.
chapelle de a N ô t r e -Dame da Roieau, on voit fur
\m petit tertre les ruines du Temple d'Apollon b
Eglece ou brillant de huniere.. Str-abou quiparlede.
ce T emp l e ne dit pas à quclleoccalion il fut bâti; c
c ' e f t Conon de qui nous l'apprenons : fuivant cet
Auteur la flote de Jafou revenant de la Colchide.
f u t battue d'une lî furieufe tempête, qu'on eût recours
aux prières & aux voeux. Apollon vintdefort
bonne grace au fecours de tant de Héros : la foudre
qui tomba du Ciel d fit fortit du faiid d e la met
une Ifle pour, les recevoir : on y dreiTa uu autel à
Apollon fauveur des Argonantes; ce Dieu fut reinercié
parmi les verres & les pots ; Medée & les
Dames de fa cour firent les homieurs de la fête : le
vin & la joye ter infpirerent de belles faillies, &
f u r tout, dit Conon, on ne manqua pas de railler
les Héros, fans doute fur la peur qu'ils n'avoient
p u cacher dans la tempi t e : les Héros de leur côté
n^étoient pas muets toute la nuit fe palla en railleries
piquantes : je ne fcai qui lailFa par écrit cette
•hiitoire duns Anaphe; mais Conon alîïïre qu'après
que cette Ifle fut peuplée, les habitans en celebrer
e n t tous les ans l'anniverCiire : ou y ilicrifioit à
A p o l l o n ; le vin n'y étoit pas épargné ; & fuivant
l'efprir de riiillitution, les plaifanteries n'y étoient
pas non plus oubliées : les Grecs font .admirables
•pb-ur s'efcrimer à ces jeux d'efprit.
Les ruines de ce T empl e coni:
morceaux de colonnes de marbre qui en indiquent
l a lituation : on y voit une belle architrave de"mêm
e pierre, fur laquelle il y a eu une infcription for t
l o n g u e ; peut-etre faifoit-elle mention du conte de
C o n o n , mais elle ert fi ufée qu'à peine connoîc-on
qu'il y ait eu des caraéteres fur ce marbre. On a
Mti à quelques pas de là une chapelle des débris du
T e m p l e : la carrière de marbre en eft tout proche du
c o t é de la mer, au pied d'une des plus eifroyables
roches qui foit au monde, & fur laquelle eft bâtie
la chapelle de la Vierge. On voit axiffi dans ce
quamer les ruines d'un bel édifice de marbre qui ne
p a r a î t pas de la première antiquité, mais du temos
des Ducs de Naxie.
Après avoir efcaladé cette roche par \m temps
épouvantable , nous nous promenâmes dans les
endroits de l 'Me les plus favonbîes poxirherborifer :
j ' y remarquai la Fagdnia Cretica, fpiwfa. ïnfi. Rd
•hcrbar. qui n'crt gueres plus épincufe que celle
•que j'ai trouvée en Efpagne dans le Royaume de
Grenade , & que j'ai nommée , Fagonia Hiffnnica
, non fpinofa. Infl. Je crois qu'il fout regarder
r e s deux cipéces comme des varietez de la même
plante.
a TîAvayi'a. KaXXïWKT/a-a.
b K«/ !rx*V;oi Kfim« Aydfn b « to tS Aiy>.imu AwÔAXai-ii
iifot. SrraO. l,i. lo. A ?>?,«. Ftljgor,
c Narrai. 49. "
d in liiceni edo, ri'è« vitni Am'^,
e Axo-yifxntlfct, Parc aus chevaua.
f Tlparovi^i, Ifle aux Foiieims.
J Jfayttéffl, iJle ans Boucîj
contraires nous obligèrent d'aller à Mycoiic •
nous n'arrivâmes que le 22,. Oélobre après avolri
lâché en pluficurs endroits. •"
L ' I l l e de M Y C O N E qui s'étend deref l à I'oucP
a 36. milles de tour, lituée à 30. milles de Nixir'
à 40. de Nicarie, & à 18. milles du port de f i î
quoique le canal qui ell entre le cap Trol l o cicMr'
conc & le Tine, n'ait que 18. milles de h n j '
celui de Mycone à Delos n'ell que de trois nA
depuis le cap e A logomandr a de Mycone à jaDin,
proche terre de Delos : car Pline qui a pcutS
compté d'un port à l'autre donnejuiqucs à jy.ig
les à ce canal : on y voit les deux petits écaciu."
f P r a f o n i f i , que Mr-s Spon & Whelcr ont pn'i
pour g TragonilT ou Dragonera ,.
autre écucii^j
côté de l'Clt-fud-eft, & par : confer
conlequent hors '
nal dont nous parlons.
L e port de Mycone efl foit décoiivcrt, &
garde entre l'oncft & l'oucil-nord-oucft ; maisi
golphe qui cil à côté de ce port & qui fe termite
en cul de fac, eft aiTcz bon pour les plus gros bits
m e n s , qu'une jettée naturelle, formée pur des tochers
prefque à fîeur d'eau, met à couvert duv®
du nord. L'entrée de ce golphe eft entre le roii
^ le nocd-nord-oueft : le port d'Ornos eft oppoE
au fond du golphe, & regarde entre le fud&leE
fud-cft. L'ide de h Saint George fe trouve H
pointe du golphe à main di-oite, tout près de àm
rochers ifolcz avec la grande & la petite lile®
i Ecreviifes : les autres ports de l'Ifle font le pit
^ Palermo & le port Saintc-x\.nne; le port PaletiiB
eft fort grand, m.ais trop expofé au vent dunoicj
l e port ¿¡ainte Anne cil fort découvert auflî
garde le fud-eft.
Les matelots de Mycone paiTcnt pour Icspte
habiles de tout le pays ; il y a pour le moins jm
hommes de mer dans cette Ifle, & l'on y coinpii
plus de 100. bateaux,-outre ou j-o. grps»
ques deftinez pour le negoce de Turqui e & dcli
M o r é e ; celui de Turquie fe fait en cuirs &fni
marroquins que l'on va charger à m Siagi pi-ochei
Smyrne & à Scalanova; celui de la Morée roiili
prefentement fur le vin, dont les Mycoiiiotesfoo!-
ni'iïent l'armée Vénitienne à Napol i de Romanic:!
y a des caiques à Mycone qui portent jufqucs àfi|i
o u huit cens barils d e v i n ; le barril pefe " jp.livres
de France; ce n'eft fouvent que de l'cflu rotigie,
mais les Vénitiens le payent fuivant £1 force
& fa qualité; car les Grecs ne peuvent pas s'empêcher
de tromper: o n recueille ordinairement à oMyh
r?i.o>Kv»»-i, Ifle de Sainf George,
i KaCatowf, l'Ifle aux EcrtvifTcs.
k Poit à lecevoii toutes fortes de vaiffeaus.
1 Cordnuans.
m Teos.
n jo.-oques.
o,Au£hoiiEas vino Myconio^ riin. Uijl. ntt. ¡ib. 14. of' i