
avant qu'il put
L E T T R E
tient d'édorre , il fçut bientôt fe manifetter. On le reconnut Botaniile,
içavoir lui-même ce que c'étoit.
" Souvent il ie dcroboit aux aitiufemens de la jeunclTc, pour fe donner à fes recherches. Ses
fréquentes échapces hors de la maifon de fon Perc, n'étoient que pour aller herborifer. On
l'en puniifoit quelquefois avec un peu trop de rigueur ; auffi n'en connoilToit-on pas le mérit
e ; c'étoient pourtant les préliminaires de fes courfes Botaniques. Quoique trcs-fenfible aux
châtimens que l'on employoit pour le corriger de ces fautes apparentes, il l'étoit bien davantage
à la fatisfaftion d'avoir trouvé quelque Plante qu'il n'avoit jamais vfië. " Ainfi l'ediication
qu'on lui donna, ne fit rien pour la Botanique: Lesconnoiflanees qu'il y acquit, furent
uniquement l'ouvrage de fes heureufes difpofitions, &, s ' i l efl: permis de parler ainfi, de
fon Inftinél fcientifique.-
O n peut dire cependant, que l'Art voulant enlever à la Nature, la gloire de former feule
ce Botanifte naiffant, fit tomber entre fes maiirs les Livres de Diofcoride & de Matthiole.
Il les vid, les examina, plein d'une joye qui fembloit pronoftiquer ce qu'il devoir un
jour être dans leur Art. Mais peu content de n'y voir que la reprefentation des Plantes,
parce qu'il n'ctoit pas encore en âge de pouvoir entendre feul les explications qu'ils en ont
données, il en voulut fçavoir les noms, & même les proprietez; il le voulut efficacement,
& s'en fit inftruire.
Qiie ne mît-il point en i
trer dans tous les endroits <
dans un accès de Botanique
quelques unes, il fut fur le p'
fage pour faire des progrès dans cette Science? Il avoit l'art d'en-
311 il foupçonnoit des Plantes. Jufques-là, iVI o n s i E u r , que
peu vif, ayant paiTé par deffiis un mur pour en aller chercher
nt de payer iîi curiofité aux dépens de iii t
nême de
pourfuivirent
minuer de for
La Botani
piquoient m
lUX reputation, Sc peut-
fa vie; car des Gens qui gardoient ce lieu, le pnre
l coups de pierres. Cette aventure augmenta fa circo:
ardeur.
ue n'étoit pas néanmoins la feule qu'il recherchât ; la Chymie
ment fon goût. Elles fe difputoient la préférence dans fon efpr
oleur , & le
fans rien di-
Sc l'Anatomie
i t ; c'étoit ent
"peétion.
:ntier. Il les
rtant pencher po
r e ces Sciences à qui le poifederoit tout
les; une prédileftion fecrette le fiifoit poi
fa favorite.
Avec de pareilles difpofitions , il étoit
& fçut fe partager entr'el-
. Botanique, qui fut toujours
impoffible qu'il ne fît de grands pre
de Droi t écrit, où lès Cadets n'ont que .leur
dans l'Etat Ecclefiaftique ; & même il avoit
lé par le Ciel, des dons de l'efprit, & delHné
me il étoit le Cadet de fa Famille
Legitime, on avoit
commencé fa Theclot
à étudier l'Auteur del
les Livres Schont
laftiques, il ne fitvoii
fpeculatives, ne lui convenoient attives K foi
attention. Ses Parens fe firent un fcrupule de s'oppofer à de fi louables inclinations, & ils
fe crurent obligez de l'abandonner à fon heureux penchant.
dans un Pi
eu en vue de l'engager
;ie. iVIais partagé en Ai ^
1 N a t u r e , dans fes divers Ouvrages, plutôt que dans le:
aucun attrait pour cet Etat. Les Sciences tranquilli
onvenoient pas; les Sciences aétives & pratiques
att:
K pu
nt feules
Alors il fit fes premiers voyages : le fruit qu'il efperoit d'en retirer, les lu
ter ardemment. Bientôt les Plantes de Provence, de Savoye & do Dauphi
rces, nele furent plus par M. de Tournefort. Inc
miers pas, il erra pendant quelque temps de Pais en
miner, & tout connoître à k fois. Cependant gu' '
matutee, il fentit bien que fon corps ne pouvoir pa;
loir mieux tenir une route plus fûre & plus reglée.
Il alla d'abord à Montpellier, oîi il étudia en Medecine , & s'alllira par les principes de
l'Art de ce qu'il tenoit déjà de la Nature. Son goût le déclara bientôt, il fe lia d'amitié
avec
rtain de quel côté ii
Païs. Il auroit voul
.r une prudence er
fon efprit ;
faifoit fouhailes
plus ignoneroit
ies prévoir
tout exaquelque
forte prc-
& il crut qu'il vapou
M O N S I E U R BEGON
été le prèmi
- -SS" " "—».Si -Äsis?. :orai „
; : - ^ ir ésrale r fon Maître il de
niamere fon Collegue
Ce fut en ce heu qi
celonne; on lui donn
plus particulièrement
Se l'on avoit eu le _
ce, & des progrès qu'il y avoit deja faits
nt même en quelque
il forma le Ville ; fes Amis l'y adrefferent
M ' ^ t l ' d : ; - e qu^habde dans ijBotamque;
foiu d ^ r i t o i 'du gotlt que M. de Tournefort avott pour cette Sc.en-
Plein duHefii d'acquérir de nouvelles c o n - ^ ^ > S a S ^ S l ^ ^ S c S ' -
fin d e n - l i ^ r , des ^yre-
Tournefort, par un bonheur inefperé, y retrouva quelque argent
croit, mais proportionné à fon
'une fois, fe faire lui-même un
net qu'un bonnet de laine, une
plaitir d ï raconter, que dans cette occafion, il ne put fe don
^ ris. M. de
oué dans fon mouchoir,-
ill
„ „,1 l'avoit vole,
s pertes,
La fertout
q u ' ^ c e l l des Lft tres de^;ecomma„dation qu'on W v ^ ^ ^ ¡ ^ ¡ Z . f X " ^ il fortoir,
en ufage pour lui faire oublier
tems fans fuccès.
Pendant le fejour que M. de Tot
compagné de plufieurs Pcrfonnes qi
cette Contrée, que pour leur decoi
lefort fit en Catalogne , il parcourut tout le Païs, acaimoient
la Botanique ; & il fembla n'être veiui dairs
m- des Plantes qu'ils polfedoient, & qu'ils ne connoifmier
pas dans ce premier voyage tout ce qu'il . è t » t voir Soa
voyage tout ce
funefle encore que n'i
retour en France penfa lui être lilus n avoit cte Ion depait. Dam un
Bourg près de Perpignan , la mai'fon où il alla loger , croula pendant la ™ ^ ' '1 d e ^
longt?ms enfevel. U les ruines ; £c ce fut une efpece de miracle de ce qu il n en fut poiffi
accablé.