
So V O Y
t^ft vrai qu'elle poiTedoit les Illes de Paros & d'Andros
dont les ports font exccllens pour entretenir
& recevoir les plus grandes Actes, a An(bgoras
commandant à iVIilct en Ionie forma k delTein de
lurprendre N a xos , fous prétexte de rétablir les plus
fands Seigneurs de l'Ille, chaflèz par la populace
r c f i i g i e ï chez lui. Darias Roi de Rerfe lui fournit
non feulement des troupes de débarquement,
mais une tìote de deux cens vaiileaux. Les Naxiotes
avertis fecretement par Magabates Général tics
Perfcs , avec qui Ariibgoras s'étoit brouillé, fe
préparèrent à le bien recevoir. 11 fut obligé de fe
retirer après un liège de quatre mois : & tout le
l e r v i c e qu'il pût rendre aux infulaires qui s'étoient
retirez à Mi lec , fut d'obtenir qu'on leur bâtiroit
une ville à N a x o s , pour les mettre à couvert des
iufultes du pei'qsli^
L e s Perfes firent une feconde defcente dans cette
nie lorfqu'ils ravagèrent l'Archipel, b Datis &
Artaphernes n'y trouvant pas de refiftauce tirent
brûler jufques aux Temples, & cmmenerent un
très-grand nombre de captifs. Naxos fe releva de
cette perte & c foiu-nit quatre vaiileaux de guerre à
cette puiilmte flote des Grecs , qui battit celle de
X e r x é s à Salamine, d;ms le fond du golphe d'At
l i e n e s . L e fouvenir des maux que les Perfes avoient
faits à N a x o s , & la crainte de s'en attirer de nouveaux
, obligèrent le peuple à fe declarer poiu les
Aliatiques : mais les Officiers de l'Ille furent d'un
fentiment contraire , & menèrent à l'armée Gréq
u e , par l'ordre de Democrite le plus acredité des
citoyens de Naxos , les \'aillcaux qu'ils commandoient.
e Diodore de Sicile affûre que les Naxiotes
-donnèrent des marques d'une grande valeur à
la bataille de Placée , où Mardonius autre Général
des Perfes fut défait par Paufanias. f Cependant
les alliez ayant donné le commandement
des troupes aux Athéniens; ceux-ci déclarèrent la
guerre aux Naxiotes pour châtier les partifans des
Ferfes. La ville fut donc affiegée & forcée à capituler
avec fes premiers maîtres ; g car Herodote,
qui place h Naxos dans le département de l'Ionie
& qui l'appelle la plus heureufe des Illes , en fait
une colonie d'Athenes, & rapporte que i Piiîlh-ate
l ' a v o i t poiredée à fon tour.
V o i l à cequi fe palla deplus remarquable en l'Ifle
de Naxos dans le temps ¿e la belle Grèce. Si l'on
veut remonter jufques à l'antiquité la plus reculée,
o n trouvera dans Diodore de Sicile & dans Paufanias
l'origine des premiers peuples qui s'y établirent.
k Butes fils de Boreas Roi de Thrace ayant
v o u l u furprendre en embufcade fon frere Lycur-
^us^ fut obligé par ordre de fon pere de quitter le
b Hcrsd. Hb. Í.
C rdcm, hb. 8.
d Coiouii.
e BihUnh. h:fl. hb. ú
í tib. I.
g Lib.
Il H' N¿§íf (iìc^i.Mm T ' VíVífX, H<rç4. ¿ii. S.
A G E
pays avec fes complices : leur bomie fortune u
conduiiit à 1 nOe ronde , c'eil ainli qu'ou^ï
moit celle dont nous parlons. Comme les R
ces n'y trouvèrent que peu ou pouu de femmes.
que la plûpart des Illes de l'Archipel étoient À
habitans, ils firent quelques irruptions dans la ter
ferme, d'où ils emmenerent des femmes , parnvl
lefquelles étoit Iphimedie femme du Roi Aloeiis J
Pancratis û fille. Ce Roi outré de dépit ordonn,
à fes fils Otus & Ephialtes de le venger : ils bar
rent les Thraces , & fe rendirent les maîtres de l'ii
ronde, qu'ils nommèrent Dia. Ces Pri
trecuerent quelque temps après dans un combat
comme dit m Paufatiias, ou furent tuez par Ai '
Ion , fuivant le fentiment d'Homere & de Pin
ainlî les Thraces relterent pailibles poilelTeurslt'l
l ' I l le jufques à ce que la grande fechereiTe les cou'
traignit de l'abandonner , plus de deux censanil
après leur établilÎement. Elle fat enfuit
Î5ar les Cariens, & leur Roi n Naxios ou Naioii
fuiviuu Etienne le Geographe , leur donna fo^
nom. Il-eut pour fuccelfeur fon fils Leueippus"
& celui-ci fut le pere de Smardins , fous le '
duquel Thefée revenant de Crète avec Ai
aborda dans l'Iile, où il abandonna fa maîtreôe
Bacchus, dont les menaces l'avoient horribli
fraüpe dans un fonge.
L e s habitans de Naxos prétendoient que
D i e u avoit été nourri chez eux, & que cet hor
leur avoit attiré toute forte de félicitez. D'u
croyeiit que Jupiter l'avoit confié à Mercure
le nourrir dans l'antre de o Nyf e fur les côtes
la Phenicie, du.côté qui s'approche du Nil;
vient que Bacchus fut nommé D M u s . Ce
pas ici le lieu de débrouiller l'hiftoire des Baechi
Diodore de Sicile rapporte qu'il y en a eu trois
qui nous fommes redevables, non feulement de
culture des fruits, mais de l'invention dv
celle de Iabiere,queri.m d'eux inventa en faveiirt
peuples qui ne pourroient pas é lever la v igne chez eu
p L a célébré époque que le même Auteur iw
a confervée toucliant le débordement du Fûi
Euxin dans la mer de Grèce, nous raiTure fort f
la pklpart des avantures qui iè font pailées G
quelques-unes de ces Ifles. Cette époque au m(
nous découvre le fondement de plufieurs fa;
qu'on en a publiées : il cft bon de la rapporta
en pafi'ant, pour difpofer les leaeurs à ne pas rrût
ver étranges certaines chofes dont on parlera dit
la defcription des autres liles. Diodore donc ali»
re que les habitans de l'Ifle de <3 Samothraa
voient pas oublié les prodigieux changemens qu'ä
voit fait dans l'Archipel le débordement du Poo:
Ei
D U L E V A N T . Lettre V, 8i
lequel d'un grand lac qu'il étoit aupara-
'it devint enfin une mer confiderable par le conlurs
de tant de rivieres qui s'y dégorgent: ces dé-
_ mens inonderent l'Archipel., en firent perir
éfque tous les habitans, & reduilirent ceux des
lies les plus élevées à fe fuiver aux fommets de
urs montagnes. Combien de grandes Illes vit-on
ors partagées en pluiieurs pièces , s'il eû perniis
'foÎervir de ce terme? N eut-on.pas raifon après
•la de regarder ces Illes comme un nouveau mon-
>' qui ne peut être peuplé que dans la fuite des
''ips ? Ell-il furprenant que les Hilloriens & qi -
Poètes aient publié tant d'avan
ires fi:
• q'
uliért
Lie des gei
iir les
ces dans ces Ifles , à mefurc
igeux quittèrent la terre ferme
luoître ? Eft-il furprenant qii
le Pli l'abreu
ur de tant de livres perdus , p:
le de
Kinens incroyables à ceux qui
ne reflechiilbit
for ce qui s'eft paile dans l'Uni'vers
dépuis tant
lîécles ? Ce qui nous relk à di
re.de Naxie eft
is éloigné de nos temps.
Pendant la guerre du Pelopoi
inefe cette Ifle
fi; déclara pour Athenès avec les ai
très Illes de la
, é i : r E g é e , excepté le Mi l o & b Then
Enfuite
ìs';ixos tomba fous la puilïànce des Romains : après
bataille de Philipi^es , Marc Antoine la donna
is ; mais il la leur ôta quelque temps
le leur gouvernement étoit. trop dur.
ife aux Empereurs Romains , & en-
;GS jufques à la prife de Conftantinoançois
& par les Veniciens; (1207.) car
s ce grand é^'enement , comme les
iiilloient fous l'Empereur Henri à la
provinces ôc des places de terre-fer-
, les d Vénitiens maîtres de la mer donnèrent
ibcrté aux fujets de la République qui vouiciit
équiper des navires, de s'emparer des Ifles
: l'Archipel & autres places maritiines, à conili
que les acquereurs en feroient honimage à
^ à qui elles appartenoient, à raifon du partage
entre les François & les Venitiens. i' Marc
Udo s'empara pour lors des liles de Naxie, Pa-
, Amiparos. Milo-, l'Argentière., Siphanto,
leandro, Nanfio, ]N''i© & Santorin. - .L'Empe-
• Henri érigea Naxie en Duché, & donna à Saoule
titre de D u c de l'Archipel & de Prince de
. n n a i r e . J e f a i t e , f o r t
i du P. Robert, a
s depuis Marc Sai
l . & dernier Duc
5 T u r c s fous l'Emlife
accablé de cha-
: . J e a n C r i f p o s'étoit engagé quclc
Rhodiei
;s, parceqi
: fut foûm
n ¡ií.
c. Bibihth hiß. Iii. <
¡ N-ifsy Kaf,
BMcih. hijl. iib.
Dhi. Si(. BM>lh. hifi. lib. 4, & AÌiii. , H,fl. daEn^p.dc CtnjMl.ih.
ques années auparavant de payer à Solymàn II. un
tribut d e fix mille écus d'or , lorique Barbcrouilè
fit fa defcente dans l'Ifle & la mit au pillage. Ainit
finit la fouveraincté de l'Archipel, après avoir éic
plus .de 300. ans entre les mains des Princes Latins.
g-Long-temps auparavant , l'ille uvoit été
ravagée par Homur Prince Mahometan, contemporain
de Jean Faleologue., maître de Smyrne &
d e la côte d'I
Quoique c
l'Archipel
à infpircr de la trilklfe qi
parcourir pour en décou'
qui font le campo de Naxi
r e z , de Carchi , de Sangr
Potámides, de Livadi
,Pe
à[ÒH^
!ìì Sicile
e Ifle foit une des plus agréables
:lle nous parut d'abord plus propre
d e l a j o y e : fl faut la
r les beaux endroits,
les plaines d'Angade
Sideropetra, de
'allées-de Melanés &
ito. Toute cette Ifle cfl pleine d'Orangers,
e r s , de Limonniers, de Cèdres,-de Citrpnde
Grenadiers, de Figuiers, deMeuricrs;
luffi beaucoup de ruiileaux & de fontaines,
anciens ont eu raifon de l'appellcr la petite
Archilochus dans Athenee compare le via
de Naxos au neCtar des Dieux, i O n voit une
k médaille de Septime Severe, fur le revers de laquelle
Bacchus eit repréfenté le gobelet à la main
•droite & le thyrfe à la gauche. On boit aujour-
-d'hui d^excellent vin à Naxie.; les Naxiotes qui
font les vrais enfans de Bacchus, cultivent bien la
v i g n e , quoiqu'ils lalaiflènt traîner parjerre jufqncs
•à huit-ou neuf pieds loin de fon tronc, ce qui-fait
que daiis les grandes chaleurs le foleildeffeiche trop
& que la pluye les fait pourrir, plus facio
û les feps de vignes font
l-atiUlîUr lS, UL
lement qu'à Sai
enarbriiFea .
Etienne le Geographe • racont e deux fables tirées
d'Afclepiade_, qui marquent la bonté de cette Ifle.
O n publie, dit-il, que les femmes y accouchent à
•huit mois, & qu'il y coule une fource-de vin; ce
v in fans doute lui avait attiré le nom de 1 Dic^^y-
-fins^ dont parle Pline. Cet auteur ne donne que
7Î-. milles de tour à Naxos-; mais fes habitans prétendent
quîelle en a.jufques à cent. Son circuit
le & tait deux pointes , dont l'une
& l'autre eli: tournée entre Mycone
eft prefqu
regarde Nio,
& Nicaria.
Bien qu'il i y ait poir
.md coiT
N;ixie de port propre à
y attirer un grand commerce, on ne laiilè pas d'y
iaire un trafic confiderable en orge, vins, figues ,
c o t o n , foye, lin, iromage, fol, boeufs, -mouton.?,
mulets-, émeril & huile; 'on n'y brûle que de celle
de Lent i fque, quoiqu'on donne pour uu écu huit
oques de celle d'olive. Les Lentiiques y font chargez
d'une prodigieufe quantité de graine, que l'on
L mec
h ^Í3-
1 Dt\^n. -t,b. 'I
r. m, 4-
Tai S.KîXÎa. ¡ib. l. cap. j.
n. N.
•fiiida i vineiiram fsitilicate appdlatunt, fíi/l. >