
lîns] la Vigne y vient admirablement bien, & c'eft
1ÌUS doure depuis long-temps ; puifque a M^. Vail-
Ifflt tait ment ion d'ime médaille frapée à fa legende,
fur le revers de laquelle eft reprefcnté Baccluis
tenant uii railin de la main droite & un thyrfc de la
gauche : la tête eft d 'Antoni n Pie. La médaille
que Mt. Spon achetta dans la même lile eli plus
ancienne ; d'un côté , c'eil la tête de t. Jupiter
Hammon , & de l'autre une grappe de railin : à
l'égard du froment, on en feme peu dans cette
llle, mais on y recueille beaucoup d'orge.
Les Figuiers de Tine font fort bas & fort touffiis:
les Oliviers y viennent fort bien; mais il y
en a peu , & leur fruit n'eft dertiné que pour être
filé : on y manqueroit de bois & de moutons , ii
on ne les tiroit d'Andros : d'ailleurs le pays eft
agréable & arrofé de beaucoup de fontaines, qui
luiavoicnt attiré che?, les anciens le nom '^A'Hyde
même qu'à la plupart des Iflcs o ù il y a
quelques fonrces : on a dit plus haut qu'on Tavoic
^ nommée l'ifle aux ferpens ; mais Hefychius de
Milct nous apprend que Neptune s'étoit fervi de
Cigognes pour les exterminer ; il faut que cela
Tom. T.
C SUfh.
foit vrai, ou que la race de ces reptiles en foit et
e i n t e , puifqu'on n'y en voit plus.
L a foye fait aujourd'hui la ricbeiie de l ine ;
chaque année on y en recueille environ feae mille
livres pefant : dans le temps que nous y étions,
elle valoit uncfequin la livre, elle va quelquefois
jufques à trois écus ; nos François l'enlcverent
prefque toute : quoique ce foit la foyc la mieux
préparée de toute la Grèce, elle n'eft pas pourtant
aiTe?. fine pour faire des étoffes, mais fort propre
à coudre & à faire des rubans : on fait de bons bas
de foyc dans cette 111e; rien n'approche de la beauté
des eans que l'on y tricotte pour les Dames.
Ceux qui font embarquer de la foye pour Venize,
ne payent aucun droit de fortie à T i n e ; ils donnent
caution, & la caution paye fi l 'on découvre que la
foyé ait été conduite autre part; la raifon en eft que
cette marchandife payant l'entrée à V e n u e , elle
payeroit deux fois fur les terres de la République ,
fi l 'on en faifoit payer la fortie à Tine.
L a fortereife du Tine où nous arrivâmes a cheval
, de San Nicolo dans une heure de temps, eft
f u r ' l a roche doimnante du pays, & où la nature a
S Pl'^s
d T'riji. Cemmm. hifl. tsm. z.
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