
Jom.I-Ta^.j.2^.
D U L E V A
Ccos il ne refte que a C a r thé e , fur les ruines de
hauelle dl bâti le bourg de Zia : c'cft de quoi
l'on lie fçauroit douter en lifaiit Strabon & Pline ;
ce dernier îiiTûre que Pcecefiè & Coreflùs furent
flbînices, & Strabon écrit que les habitans de
Poeecire pailèrent à Carthce, & ceux de Corefliis
â loulis : or la fituation d'Ioulis eil li bien connue
flu'oii n'en peut pas douter: donc il ne refte plus
que Carthée , remplie encore d'une infinité de
marbres caliez, ou employez dans les 'maifons dit
bourg o u l'anciennc Carthée , eft fur une
hauteur à trois milles du port , au fond d'une vallée
défagréable ; c'elt une efpéce de theatre, à
2foo, maifons, bâties par étages & en tcrralfes ;
c'eil-à-dire que leur couvert eil tout plat, coirune
pat tout le Levant , mais allez fort pour fervir de
rué: cela n'eii: pas furprenant dans un pays o ù il n'y
a ni charrettes ni car rof ies, &• o ù l'on ae marche
qu'en, efcarpins. . Sur la gauche eft une citadelle
abandonnée, où 60. Tiu'cs fe deffendirent glorieufemcnt
contre l'armée Vénitienne, avec deux fulîls
feulement, reftes des armes à feu échapées du nauftage
qu'ils venoient de faire : ils ne fe fuiTent pas
rendus (i l 'eau ne leur avoit manqué. Parmi des
marbres confeirvez chez les bourgeois, fie n o m de-,
Gyiniiaiiarque fe trouve fur deux infcriptions. for t
makraitees : nous y vîmes un bas-relief en demi
boffe où la figure d'une femme cil reprefentée avec
une belle draperie.
La ville de Carthée s'étendoit dans la vallée
qui vient à la marine : on y voit encore plufieurs
marbres, fur tout une infcription de 4t. lignes,
tomlportée dans la chapelle de Saint Pierre ; le
cominencement. de cette infcription manque, & la
plus grande partie des lettres cil iî eJîaccé que nous
n'y pûmes déchifrer que le noi-n de Gymnallarquc.
Pour voir quelque chofc de plus fuperbe, il faut
prendre la route de fud-fud-eit, o ù font les r e lks de
l'ancienne ville d ' IOULl S , connue par les gens
ou pays fous le n o m de Polis^ comme qui dù-oit la
ville ; CCS ruines occupent une montagne au pied
de iaqtielle les vagues fe viennent brifer ; mais
éloignée , du temps de Strabon , d'environ .trois
niiilcs. Carelîus lui fervoit de por t , aujourd'hui
il n'y a que deux méchantes cales, & les ruines de
l'ancienne citadelle font fur la pointe du cap. Dans
un lieu plus enfonce l'on diftingue le Templ e par
Is magnificence de fes débris ; . la plûpart deS'
cplonues ont le fuft moi t i é lifle moi t i é canelé, du
•iiametre de deux pieds moins deux pouces, à cauelures
de trois pouces de large : on nous fit defcen-
N T. Lettre FUI.
figure fans bras & fans tête; la draperie en cft bien
e n t e n d u e , la cuilfe & la j ambe font bien articul
é e s j . on croit que c'eii la ftatue de la Déei ï è Ne- ûiejis , car elle eli dans l'attitude d'une perfonne
qui pourfuit quelqii'un. Les reftes de la ville font
f u r la col l ine, & s'étendent jufques dans la vallée
o ù coule la fontaine t. Joal is, belle fource d'où la
place avoit pris fon nom. Je n'ai jamais vû de fi
gros quartiers de marbre que ceux qu'on avoit employez
à bâtir les murailles de cette ville : il y en a
d e Îongs de plus de douze pieds.
D a n s les ruines de la ville parmi les champs femez
d'orge , nous trouvâmes dans une chapelle
G r é q u e le ref ted'une infcription fur u n marbre caff
é , où on lit encore IskAi'J'î«, accufucifde UviCti^ le
mot de s'y trouve deux fois.
O n alloit de cette ville à Carchée par le plus
beau chemin qu'il y eût peut-être dans la Grèce,
&<]ui fublifte encor e pendant plus de trois milles,
traverfant les collines à mi -côte, foûtenu par une
f o r t e muraille couverte de grands quartiers de pierr
e plate, grilatre, qui fe fend auiTi faci lement que
l ' a r d o i f e , & dont on couvre les maifons & les chapelles
dans la plupart des Ifles.
c loulis comme dit Strabon , fut la patrie de
Simonides Poëte Lyrique & de Bachylides f o n coufin.
Erafiftrate fameux Medecin , & Arifton le
Peripateticien naquirent auffi dans cette Ifie. à Les
marbres d'Oxford nous apprennent que e Simonides
fils deLcoprepis inventa une efpéce de mémoire
artificielle dont il mont roi t les principes à Athen
e s , & q u ' i l defcendoit d'un autre Simonides,grand
P o ë t e aufii fort eitimé dans la m ême ville, & dont
il eft parlé dans l'Epoque fO; l'un de ces deux Simonides
inventa ces f vers lugubres que l'on chant
o i t aux enterremens.
A p r è s la défaite de Caffms & de Brutus, g Mar e
A n t o i n e donna aux Atbeniens Cea, Egine-, Tenos
& quelques autres Ifles voifines : il eft hors de
d o u t e que Cea fut foûmife aux Empereurs Rom
a i n s , & paiTa dans le domaine des Grecs; je ne
.fçai e n quelle année elle fut annexée au Duché de
N a x i e , h mais Pierre Julliniani & Dominique Mîchiel
s'en emparèrent fous l'Empire d'Henri IL
Empereur Latin de Conftantinople. Le P. Sauger
a remarqué que pendant les guerres des V mitiens
& des Génois, i Nicolas Carcerio neuvième Duc
d e l'Archipel , s'étant déclaré pour les premiers,
Z i a qui étoit de fa dépendance fut affiegée par Philippe
Dor i a Gouverneur de Scio : la garnifon qui
n ' é t o i t que de ioo. hommes fe rendit à difcretion
dans la citadelle du bx)nrg. k M ^ du Gange qui
rapporte cette expedition à 15-^3. a c m que Tifle de
2 i â appartenoit aux Génois ; mais il vaut mieux
^fc à la marine par un bel efcalicr taillé dans le
maibre, pour aller voir fur le bor d de la cale une
.a Pro/iOTt/"'•tu fAÎt cMuri mmh» de nuis vilht de ciftc Jp. Kl« il vitM! -TfiÎ! Kafua-cét, Uuxic Kaf&ai«. Oto^r. Hk j.
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