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•ttro, a Pyrgos, b Empori
roient
Quel Ipeclacle affreux de
Î fi lourdes malFes > Quelle
• la
V O Y
. „ . . .. . , ou Nebrio, c Acro-
, fituéelur la corne droite du port, oppoiee à
lie d'Apaiiomeria : ce port cil eu croiliant; mais
lelque beau qu'il paroiilé , les vallfeaux ne Içaus'y
mettre à l'ancre , & l'on n'a jamais pû
en trouver le tond par la fonde : il a deux entrées
l'une au lud-oueil,& l'autre à l'ouell-nord-oucil à
l'abri de la petite llîe de Thiralia féparce de Santoxin
par le port de San-Nicolo , petit détroit où le
tiennent les barques : vis-à-vis l'autre entrée du
port , il y a trois écueils moindres que Thiraiia,
L'Iilc blanche ell hors du port , e la petite Ilk
eft la plus avancé dans le port, & t l'IQe brûlée ell
iîtuée au milieu des deux autres : celle-ci reçût un
accroilTcment coniiderable en 1427. le 2/. Novembre,
comme le marquent quelques g vers Latins
gravez fur mi marbre à Scaro, auprès de l'Èglifc
des Jefuites.
Ou prétend que toutes ces Ifles font forties di
fond de la mer. " " '
terre enfanter d
mouvante ne fallut-il pas pour les ébranler, poules
déplacer , & pour les élever fur les eaux ? Jl
n'cft pas furprenant après cela que le port de Saiitorin
n'ait pas de fond ; le creux, d'où cette Ifle
fortit par une necelfité mécanique, dût être en même
temps occupé par un pareil volume d'eau.
Quelles fécouiTes ce gouffre qui fe remplit tout
d'un coup n'excita-t-il pas dans tous les environs?
Apparemment que ce ne fut que long-temps après
fou apparition que la nouvelle Ille fut- nommée
très-bdle; car enfin en fortant des eaux , ce ne
pouvoir être qu'une malîè de pierres couverte de
limon : ne fallut-ii pas plulîeurs années pour former
de ces matières une terre propre à produire,
& ic ne fçai d'où lui furent portées les graines des
plantes dont elle fut ornée,
Theraiîa, h dit Pline , • en fut détachée dans la
fuite ; la reifemblance des noms fait que l'on prend
ordiiîairement Thirelia, méchant écueil féparé de
Santorin par le port de San-Nicolo, pour la nouvelle
Ifle de Pline. Pour moi je foupçonne que
les anciens ont appellé Theraiia l'Ifle blanche , &
qu'ils ont donné le nom de Hiera à Thirelia
maconjcaureeftfauiTe, tous les Auteurs qu
parlé de ce qui s'eft pailé entre Thera & Th(
fe font trompez, excepté i Strabon qui fcul
pellé Therafia l'Ifle Chriftiana; autrement cet Aù
teur fe feroit fort mal expliqué, lorfqu'il a dit que
Thera eft dans le voifiuage d'Anaphé & de Thel-afia,
puifque Anaphé en eft éloignée de 18. milles.
: lì
i ont
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T{fliithn dt Saint Erir.} in F. 'Richard.
e ,
fg KX^^'Mp-ipn.o rx^ d^ns
n tísjl. mt. hb. 4
j H^rum Gog. iii,
A G E
l( PtoIemcL' a place uni
ville far Theraiia :
taiucmcnt ce n'cft " "
pas
fur la Tiiiralia d'à
d'h'
1 n'y a pas ail
z d'étendue pour
un châtcaiL
1 Cette obfervaioii peut fervir à juHifier Sene
qiie, qm rapporte à l'on temps l'apparition de l'I»,
Theraiia, lui qui n'a vécu qu'après Strabon : et]
marque auft que Pline n'a pas ité contemporà
de itrabon, m par coiilequent de Diofcoridc puif.
que outre qu'il parle deTiieraiîa comme d'un lïio,
ceati tout nouveau, détache de l'Ifle de Thcrip,
la violence des vagues, il avance auffi que l'éciiei]
Automaté ou Hicra fe manii'etta quelque teniK
après entre Thera & Thcralîa : m comment e\-pi,
quer cet endroit de Pline ii l'on prend l'éeueilTlii.
relia pour la Theraiia de cet Auteur ; car il ell certain
qu'entre Santorin & Thirelia, il n'y a que le
port de San-Nicolo où il n'y auroit pas de place
pour un rocher un peu coniiderable. De nos jouis
continue Pline, on a vû Ibrtir de la mer un « i
écueil appellé Thia tout auprès de Hiera : cll<(
trop ha-iardcr que de propofer que ces deux éciieils
font Thirelia & Gamment, fuppofé qu'Afprouili
foit la veritable Theraiia des anciens ?
On ne fçauroit comprendre autrement la liiuidon
de tous ces écueils : » Juftin par exemple npporte
qu'il y eut un I! gratrd tremblement de ttii:
entre les Mes de Thera & de Theraiia que l'onj
vit naître avec admiration une Ifle nouvelle paini
les eaux chaudes, o Le P. Hardouin a pa^fai!^
ment bien corrigé le reste de Pline fur l'origine de
Thera. p Dion Calîius parle limplement de l'apparition
d'une petite Ifle qui fe montra auprès de
Thera fous l'Empire de Claude, q Anrelius Via»
dit qu'elle croit coniiderable , & Syncelle qai 11
rapporte à la 46. année après Jefus-Chrift, ta plice
entre Thera & Theraiia ; enfin Ptolemée place
une ville fur Therafia.
' Cedren afl:ûre qu'en la dixième année de Leon
l'Ilaurien ce grand Iconoclafle , il parut paidaal
quelques jours une obfcurité fi coniiderable eiioe
les Ifles de Thera & de Theraiia, qu'elle fembloil
s'élever d'une fournaife ardente ; cette mariéie
ibfctire s'épaiflît, dit-il, & fe durcit au milieu des
fiaiTUTics , après - qi
Hiera & en augmenta
il fortit une li grandi
:es de cet endroit, qui
mineure
elle s'attacha
le volume ; cependant
quantité de pierres poules
l'Illi
& l'Alic
aux Dardanelles. "Cedrer
i" Theophane & Nicepho
côtes de Macedoine
furent couvertes jufijuei
n'a fait que copier
le premier rappotîe
k m. 1 SiKiî.
m MA
n Uh.
I. Uh.
p Uh. 60.
q il CUmî.
t Cm,,ni. Bif. ,„,
1 réíí/í, chriMlf
D U L E V A
712. & l'autre à l'année 726.
a fuit a l'anni' ,
Les gens du pays, q
d'avertir k
qucnt p:
- do
.cils que l'c
iquc fort ignorans.
étrangers que les tremblent
mis au monde tous les petits
voit autour de leur lile. a Nous
itiprciiüns du P. Richard l'année de l'apparition de
iÎWcitcJflc brûlée. „ Voici fes termes : Ily a
' bon nombre de Vieillards en cette Ifle qui difent
" 'ivoir vû le former par le feu une Ifle voiline de
" la nôtre au milieu de la mer en l'année 15:73. &
" pour cela die s'appelle Micri Cammeni; c'cft-à-
" dire, la petite Ifle brûlée. ^^ A propos de ce feu,
Stnibou allûre que l'on vit bouiflir la mer pendant
quatre jours entre Thera & Theraiia; que les flammes
eu fortoient & qu'une Ifle de ij-oo. pas de circuit
parut comme lî elle eût été tirée hors de l'eau
par des machines.
f Mr. Thevenot raconte quelque chofe d'aiTez
femblable à ce que rapportent Theophane, Nicephore
& Cedren; fçavoir qu'on vit ibitir il y a environ
5-3. ans üne prodigicufe quantité de pierres
ponces du port de Santorin, qu'elles montèrent du
fond de la mer avec tant de bruit & d'impetuolité,
qu'on eût dit ( pour me fervir de fes termes, ) que
c'étoient autant de coups de canon. On crut à
Scio, c'eil-à-dire à plus de 200. milles de là que
l'annc'e Vénitienne conibattoit contre celle des
Turcs : ces pierres ponces fe répandirent fi fort
für les côtes de la mer du Levant y que les habitans
des lûes ne doutent pas que celles qui font fur leurs
ûbles ne foient venues de Santorin.
A l'égard de la formation des Ifles dont on vient
de parler, peut-on l'authorifer plus demonftrative-'
ment que par ce que nous venons d'apprendre de
Conilantinople par les nouvelles publiques. „ d Au
,, mois de î^ovembre dernier 1707. les teux foûter-
„ raiiis produifirent à Santorin une Ifle qui avoit
„ déjà deux milles de circuit, qui s'augmentoit
„ eDcore le premier Décembre par les rochers &
„ les nouvelles matières qu'ils jettoicnt. Cette in-
,, cendie a été précédée de violons tremblemens de
„ teric, füivis -d'une épaiiTe fumée qui fortoit de la
mer durant le jour de flammes durant la nuit,
„ & accompagnez d'un effroyable mugillèment
» foûterrain : e on peut y ajouter l'apparition de
rifle nouvelle que l'on vit fortir de la mer dans un
effroyable ouragan en 1638. proche l'Ifle de Saint
Michel, l'une des Ifles Açores ; au rapport de Mr.
GalTendi, cette Ifle nouvelle a trois lieues de Ionleur,
fur une lieuë & demie de large,
il efl temps que nous entrions dans un détail
pus csaâ de l'Ifle de Santorin. Rien n'eft plus
fec_&plus flerile que fon terroir, néanmoins quoi
qu'il ne foit que pierre ponce pilée,fes habitans par
•avail & par leur induftrie ont fait uu verger
^ -KiU. d. Sa» i
d Cevitc d» 14. ^-vril Ï70I
N T.
de la pins i
Leti-re VI. 1 0 5
du monde; & quelque dcfagréables
que foient fes côtes, Santorin cft un bijou
en comparaifon des Ifles voilînes; au lieu que
l'on ne voit dans Nanfio qui n'en eft qu'à 18, milles
, que des chardons & des épines fur une terre
excellente de fa nature. Ou recucille peu de froment
à Santorin, beaucoup d'orge, beaucoup de
coton, & du vin en grande abondance: ce vin a
la couleur de celui du Rhin, mais il cft violent &
plein d'efprits : on le porte par tout l'Archipel &
jufques à Conftantinople; cette liqueur & les toiles
de coton font le principal commerce de l'Ifle : les
femmes y cultivent la vigne, tandis que les hommes
vont vendre leurs vins. Les plus belles vignes
font dans une plaine au delà de Pyrgos au pica de
• " • nnc; on les y cultive à
la montagne de Saint Ei
peu près comme en PrO'
enee; c'eft-à-dire que les
feps {en font relevez en manière nr.
de réchaut : le
coton y eft taillé de même ,
& vient en arbrifl~eau
comme nos Groifelîers, pa:
:c qu'on ne l'arrache
pas tous les ans de même qu
l'on fait dans les aume
très Ifles : c'cft pourtant la m
cfpéce queJ..Bau-
hin a nommée Coton herbe .
& qu'il a diftingue'e
du Coton arbrifleau.
Les fruits font rares en cette Ifle , excepté les.
figues ; on y apporte l'huile de Candie, & le bois
de Radi a : ce ne fout que brofl:iullcs de Lentifque
ifii la rareté du bois eft caufe
.Tes de pain frais dans Santo-
'y fait du pain d'orge qi
; de Kermes ;
qu'c
'ft un méchant
des boeufs qu'une.
, coupez & deis
du vinaigre, où:
chair cxpofée au
'y durcit comme
t toute feche, de
trois ou quatre fois l'anni
f bifcuit fort noir ; on 1
fois l'an ; après les avoir
foflez, on eu trempe la c
l'on a fait fondre du ièl :
foleil pendant fept ou huit
du bois; quelques-uns la
mger
même que l'on mange le poilfon fee
les autres la font bouillir.
On compte dans Santorin jufque
amcs : outre les villes marquées fur i
y a cinq villages aiTe?, peuplez, Carte
ria, Votona, Gonia & Megalo-Choi
habitans de cette Ifle font Grecs; oni
1er des Turcs que par rapport à la cap
Hollande,.
5 à dix mille
lôtre Plan, il
rado, Maifeio.
Tousles.
l'y entend par-
. itation & à la
taille réelle. Èn 1700. où paya 4000. écus pour le
premier de ces droits , & 6000. .pour le fécond..
Parmi les Grecs il n'y a qu'un tiers des habitansqui
foient du rite Latin ; la Noblefl'e eft retirée à Scaro
petite ville bâtie au fond du port fur im rocherprefque
ifolé & tout hériflé de pointes : le Confuí de
France y refide de même que les P. Jefuites, qui
font alfez bien logez : ëSophiano Evêque de Santorin
les y établit en 1Ó42. & leur donna la place de
la Chapelle Ducale pour y bâtir leur Eglife : le Supei
g^'i«
iu Dhgn. Liert. iik le.
if du i/cTl/e iTX'i^ ! fcindo-, I
lui