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ir & le porc de h
igne fituée entre I<
O u y entre par u
.noitié dans le roc -
ccttc chapsllc n';
fur cinq pas de large, la vouti
ilice tbrtcicroite, tail-
_ li conduit dans 1-a chaque
huit ou neuf pas de
d'un cintre un peu Gotiqi
elt belle,
droite eli
^ otc de Saint Jean, dont l'entrée liaute d'environ
7. pieds, cil partagée en deux par un pillicr
quarré. On fait remarquer aux étrangers tout au
haut de cette entrée une fente dans la roche vive,
& ces bonnes gens croyenr que ce fat par-là que la
voix du Saint Efprit fe tit entendre à Saint Jean :
la grote cil baiTe & n'a rien de particulier. Le Supérieur,
qui nous fît prelènt de quelques morceaux
de ce rocher , nous dit qu'ils avoicnt la vertu de
chalFer les efprits malins, & qu'ils çueriilbient pluiieurs
maladies ; en revanche je lui donnai des pilules
febrifuges , dont il avoit grand befoin pour
chalTcr une fièvre intcrm.ittenre qui le fatiguoit depuis
quelques mois. La citerne de la maifon cft
à gauche de la chapelle, au b.as de la fenêtre.
Nous montâmes une fécondé fois au grand couvent
de Saint Jean pour y faire une ftarion Géographique.
Lero reite entre le fud-eft & l'eil-fud-cft
Lipfo à l'eil.
Calimno au fud-eft.
Nicaria au nord-oueft.
Arco entre le nord-eft & l'cft-nord-eft.
Nous partîmes de Patmos le i f . Février par le
plus beau temps du monde, dont il faut fe défier
dans cette faifon , car c'eft ordinairement le préfagc
de la tempête : nôtre deiTein étoit de pafler
à Nicaria ; le a fud-eft fut fi violent qu'il nous
fit relâcher à b Saint Minas, qui ell une des liles
de Fourni, où nous fûmes ti'op heureux d'arriver
fur 3e foir. Le lendemain le vent fut encore plus
frais : nous en fûmes confolez par l'efpcrance de
viiiter tous les recoins de cette Ifle malgré lapluye,
l a grêle , les éclairs & le tonnerre , qui étoicnt
effroyables. Nous herboriiàmes donc en capot tête
baiiTée, .& ne revînmes que le foir chargez de
belles plantes : cependant comme il n'y a point de
cavernes dans cette Ifle, ou pour mieux dire,comme
nous ne fçavions pas où elles étoient
matelots pour nous mettre à couvert, s'occ
tout le jour à déchirer une vieille barque
çoife qui y avoit échoué depuis quelques me
débris de ce bâtiment, nous di
ime méchante hutte, où il pU
car la charpente étoit vermoul
ment un ouragan rcnverfi
temps que nous croyons être ;
lut le redreiTer & le charger dc
la porte avec la voile du caVqi
, nos
percnt
Frans.
Des
:mmcs fur le foir
ivoit de tous côtez;
ë ; malhcureufelôtre
édifice dans le
nôtre aife. 11 falpierres;
on boucha
ignion
A G E
aiches di
fur
ivert.
tre caique l'aiiroicnf
1 le redreiloit, & ij
r le vent , ix bien one
Ì rieur d'eau, ou J .
à tous momens qu'un coup de yent n'enlevât les
Ctlî Kn M*mr dm Us Gras fiut U fin U
âc ne fît comber les pierres
lUi icces.
L e troifiéinejour qui étoit le 17. Février n'ayant
à manger que du bifcuit , & à boire que de l'eau
de pluye qui couloit des rochers toute bourbeuic
nous ttntâmes le palliige , & courûmes grand rif!
que d'être engloutis dans la incr : car les vagues
donnant en flanc contre nô'--
renverfée , ûns la voile qu
voile étoit fom ent forcée pu
nôtre bord étoit quelquefois :
voit tout au plus que deux ou trois pouces de baiïde
: quand le caïque fuivoit les vagues, i! fcmbloii
qu'il s'alloit abîmer. Nous n'étions pas fort traiiquilles
dans un bateau de if. pieds de long avcc
trois matelots fort mal-adroits & fort épouvaiucz,
l'un ramoit, l'autre étoit au timon, le troiliéice
tenoit Tefcoute de la voile : étourdis & c&rajeî,
nous n'oiîons ouvrir les. yeux crainte de voir h
mer qui nous faifoit horreur ; mais il fallut bieu
nous remuer : je ne fçai conraent on gouvernoit
le timon , une feule vague remplit tout d'ua
coup nôtre caïque, & nous n'avions pour la vui-'
der que nos chapeaux & des morceaux de calbaffe
, qui nous fervoicnt d'uftenciles pour nôtre
ménage.
Nôtre peur redoubla à la vûë de quelques àtrous
qui vinrent en flottant fnr l'eau nous annoncer
qu'un gros caïque réfugié à Saint Minas avoit
échoué : nous avions bti le jour precedent avec
cinq matelots qui le conduifoient, & qui avoient
été à Stanchio charger de ces fruits. Ces n »
lots comptoient fur la bonté de leur bâtiment qui
étoit tout neuf ; mais comme ils n'avoicnt point
de boulTole, non plus que nous , & que l'on n!
voyoit qu'obfcurément le cap de Samos, ils febriferent
contre les roches. Nous tinmes alors coitfeil
de marine, & tout bien confideré, au lieu d'aller
à Nicaria , on ne fongea qu'à doubler le cap
de Samos : heureufement nous gagnâmes le nord
de l'Ifle, où nous trouvâmes une bonace lî grande,
que la mer reffembloît à de l'huile , commfi
difent les matelots : on fut donner fond à Carlovalfi,
& nous envoyâmes chercher des Papas pour
faire dire des Meffes en aélion de graces.
L'Ifle de Saint Minas eft dans le grand Bogfias
entre Samos & Nicaria , au deiTous du grmi
Fourni : toutes les Ifies qui font au deiTous du
vent, portent le nom de Fourni, parce que les
Grecs, comme nous avons dit plus haut, feto
imaginez que leurs ports qui font fort bons,étoieut
crcufex en maniéré de four. Les Géographes mpellent
ces Ifles CruJ^a , Tragia, Dipfo ^.Pomllr,
mais ces noms ne font pas connus des Grées : au
moins nos matelots, quoi qu'ils fuffcnt du pys,
n'en avoient jamais ouï parler. Il cii vrai qu'il y s
• • iiiie
D U L E V
„ne Ifle appellée Lipfo à huit milles de Patmos &
confequent bien loin des Ifles de Fourni. Les
plus proches du grand Boghas, font le grand Four-
[li Saint Minas ou le petit Fourni , Fimena : les
•uuresfont Alachopetra, Prafonnili, Coucounes,
Atropofagcs, Agnidro, Strongylo,DaxaIo & pluilcurs
autres qui n'ont pas de nom, & qui toutes
cofemblc avec celles que l'on vient de nommer,
lombre de 18. ou 20, mais il n'y en a au-
. foit habitée.
de Saint Minas n'a que cinq ou fix milles
elle eft faite en dos d'âne compofée, pour
c , d e deux piecesdont celle qui regarde
cil de pierre ordinaire, couverte de terrein
cime qu!
Celle
de toui
aiuli dir
Faunos
& de brouftàilles : l'autre moitié qui femble lui
as'oir i t i culée çft du nï«bi-c le ^lus riiii qu'oÎf
A N T . Lettre X tyt
puilTç voir , & c'efl dans les fentes de ce marbre
que naiifcnt les plus belles plantes de l'Ifle, entre
autres le « Liferon arbriflèau à feuilles argentées
aiTez femblables à celles de l'Olivier.
L a plupart des autres Ifles font longues, étroites
& traverfées d'une chaîne de montagnes : Candie,
Samos, Nicaria, Patmos, Macronifi font de
cette forme. Il femble que la mer ait emporté peu
à peu le pays plat dont le fond étoit mobile, &
qu'il n'y ait eu que les ruines des montaenes qui
ayent relifté à fes vagues. ^ ^
b j e n'aurois plus rien à vous dire de l'ArcIupel,
Monfeigneur , ii je 'u'efperois encore quelques
momens de vôtre attention , en faveur de l 'hefée
h d'Achille , pour vous enfretenii- de rifle
dé S-KYROS. TheÎTe'y fut emcrrc U L d ^ Ú . ^ ^ •
r^mour, quoîquellc foît fort éloignée de Samos,
iueiious ne l'ayons vûë qu'en revenant de SmyràMaxfeille,
je crois qu'il eft mieux d'en parler
< que de la feparer des autres Ifles de l'Archi-
)e[, c Les Pclafgicns & les Cariens furent les pre-
Miei's habitans de Skyros; mais cette Ifle n'eft connue
daiisi'Hiftoire, que depuis le reçne de Lycojcdequi
en étoit le maître, lorfque d Thefée Roi
û Athènes s'y retira pour y j ouïr des biens de fon
• CoiivolviiUis argenteus imibellatus "ieieaus Inft, Rei hcib,
'^caium Plateau Ciuf. a^g. cci.iv. '
pere. Thefée non feulement en demanda la reilîtution
; mais il follicita du fecours auprès du Roi,
contre les Athéniens : cependant Lycomede, foit
qu'il appréhendât le genie de ce grand homme, ou
qu'il ne voulût pas le brouiller avec Mnefthée qui
l'avoir obligé de quitter Athènes, conduilit Thefée
fur un rocher, fous prétexté de lui faire voir la fucceiïion
de fon pere , & l'Hiftoire dit qu'il l'en fit
précipiter ; quelqties-uns aflTurent que Thefée tomy
2, ba
;Kph.