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leurs pnr. les midailles antiques, que celui-ci étoit
dans la ville de CnoiK. 11 femble que le labyriiidie
qui fiibfillc encore eu Candie, ait été connu par les
Auteurs loivans. « Gedren dit que Thefée étant
paflé en Crète, à la follicitation des Sénateurs de
Gortyne, Minotaurc qui le vit abandonné & prêt
a etre livré, alla fe cacher dans une des- cavernes
^ u n lieu appellé le labyrinthe. L'Auteur du grand
B i a i o n n a i r e b G r e c , rapporte- que le labyrintlie de
C r è t e , n'étoit qtr'une montagne percée de cavern
e s , & l'Evcque de Candie'c George Alexandre,
cité par Volaterran, le décrit non feulement comme
une montagne creufe, mais creufét par main
d'homme, & que l'on ne fçauroit parcourir fans un
guide habile, éclairé par des flambeaux, lî l'on ne
veut s'expofer à s'égarer dans une infinité de de'-
tours.
L e 7: Juillet, nous couchâmes à Novi-Caftèlli
chez le Signor Gieronimo, où nous avions dîné en
allant à- Gortyne. On conferve chei lui un marbre
d'un goût admirable : c'ell une tête de Bélier
ornée de fêlions, laquelle a été-tirée des raines de
cette fameufe ville.
L e 8. Juillet, noos fîmes 24. milles, pour nous
retirer au-moiiaik're d'Afomatos, & le lendemain
nous allîmes à la montagne de d Kent ro, fur le récit
qu'an nous fit, qu'il en -coulait cent & unefontaines
; ne feroit-ce pas la montagne que Théo-
Phrafle appelle Kedrios, & qutl place fort près du
Mont Ida. En effet , cette montagne n'efl: qu'à
quatre milles du monallére d'Afomatos, féparéedu
M o n t Ida par la vallée dont nous avoirs parlé, la-
Sudlc va iè perdre dans la-plaine de la Maflcria ou
MelTaria, comme prononcent- les Grecs : Kentro
e(l une montagne pelée & féche e i apparence ,
quoiqu 1! en forte plulieurs belles fources, qui viennent
fe rendre à un gros village appellé Brices, c'eft
a dire les fontaines ; nous y couchâmes 4 nous
courûmes tout le lendemain 10. du mois , fort
contents de nos découvertes. Nous repa/lâfnes à
-Afomatos, pour prendre nôtre bagage, & nous allâmes
coucher à fix milles de là, dans le couvent
d Aicadi. f L'Arboulîer de Grèce , plante que
nous, avions cherchée inutilement jnfques alors,
nous fit un vrai plailir : elle croît entre ces deux
monaftéres, dans les fentes d'un rocher fur le grand
chemin ; c'eft-là niides meilleurs endroits de l'iilé
poiu- herborifer.
J'ai oublié de dire que nous avions -logé â Brfces,.
chez un vieux Papas, fort zélé pour ion rite
& d'tnic Ignorance pitoyable. Il voulut nous perfuader
en mauvais langage Italien, qu'il y avoir une
inciemie. prophétie, écrite fut les murailles du laby-
/a Csmpend. Hi^.
b AaS^ù^fi^oc i, 7?"- -• •• -Kag iTW iiiVfl ts-jïîf fBr^^.liV, ElJ/mil.
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rinthe, laquelle marquoit que- le Czar de Mofeo,
devo.t bien-tôt fe rendre maître de l'Empire 0,
m a i l , délivrer les Grecs de refelavage
l ures ; qu'il fe louvenoit encore que du temps
liege de Candie, un Grec avoir allûré le Vifir ci'l
p a l i , qnil prendrait la place fuivant uneautrepj
phctie de ce même labyrinthe : ces bonnes « J
prennent pour des prophéties les carafléres loi
les «rangers barbouillent les murailles de ce lia,
_ -fc.tant de retour à Retimo, on nous avertit ni
e etoit la failon de la récolté du î Ladmm,-
il nous ibuhaitions de la voîr faire, nous pouvioi
aller a Melidoni, aile?, beau village-, le long de
marine a: 22, milles de Retimo : nous couchâi»
dans ce villam le 22. Juillet chez un Papas, poi,
eqnel le DoBenr Patclaro nous avoit donuéà
lettres de recommandation. Ce Papas nous proniij
de nous faire voir toutes les raretez du pays, & f,,!
tout une infcription, qui clt à l'entrée d'une eavt
ne auprès de ce village. Le lendemain nous fume
toeir mortifiez par le procédé d'un h T u r c , qui eiigeoit
la i dixme dans ce quartier, & que noiis n'j
vions pas ofé prier à fouper, parce que nous a'-
vions jue du cochon à manger : ce Tur c ayaiiti'
pris notre deffein,-. vint chez le Papas, & lui A
fendit de trous mener dans la caverne, difaut q
nous étions des efpions ; que nous faifions des i
marques fur tout ; qu'on l'avoir averti que no
dellimons même jufques aux plantes, & qu'il •
fouffrifoir pas que nous allaffions confulter ces vii
marbres remplis de prophéties, qui regardoiem
Çrand Seigneur. J'eus beau lui faire dire que uoni
étions Medecins ; que nous ne cherchions qu'à
re plailir aux gens du pays, en leur diftribuant st
tuitement des-remedcs-; que fi nous deffinions ]
plantes , c'ètoit pour nôtre propre inllruéfion
que cela ne pouvoir nuire à perfonne. Il n'eut a
çun égard a nos raifons, & ir^naça de là baftoiiide
le Papas & tous les autres Grecs du villa
-Nôtre i mterpreee lui reprèfenta fort intuilenu
que nous étions des François que la curiolité avoil
attirez a Melidoni, pour voir amaffer \t-Laiamim,
& que nous étions bien- aifcs de voir par occalioii
les autres raretez du pays. Sur cela j e pris un dt|
nos voituners par la main , pour nous faire cou-
Aiire a la caverne en queftion , efpérant de trouvei
tlans cette mfcnption le nom- de quelque ancien
? ? ! '" " « s de laquelle on- avoit Mu
Melidoni r cette agréable vilion nous cliarmoit:
inajs le voiturier ne jugea pas à prc;pos-de inar-|
c h e r , non plus que les gens du pays, qui tremble),
ent comme des criminels. Le Tur c ne faifoit
qu en rire : il me fit dire que véritablement nous ne
dtpbraHI
CIiii: HIft. 43.
g Dra^-ii liu fr,r mx & au.t ?AyfumtHri
h Soukjchi, » V«iïode,
1 Dccii.e ,„ r,.,„j„ , Dtcinie , Dixmc , Aiti,
jVtMTai, Tribucimi décima; pauis.
Bropicmao.-a.igoma,,, Tiuchîai.a^ ' " "
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Fmiit- Jl nit an se sert
vûiir auia. ssn- U Ladanum: