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f o r r c j s les lines contre les autres, n'ont qn'cnvir
o n demi pouce de long fur demi ligne do huge,
& font ordiniirenient tontes [¡,nples on n'ont au
pins qu'une on deus divilions. L;s tloars nailFent
en abondance tout le long des branches & des brins
qni font pins cotoneus & pins blancs qae le ref
te de la plante. Chaque fleur cil un bouton de
deux lignes do long compofé de fenilles très-melines
pofe'es^en e'cailles & couvertes d'un dtivet
a f f e i épais , lefquclles enveloppent fepr ou huit
fleurons d'un jaane pâle, très-inenns, divifez en
cinq pointes dans l'endroit oà ils s'évafent ; ils
lailfent dchaper une petite gaine plus foncée , au
travers de laquelle déborde un filet verdâtre.
Chaque fleuron porte fur un embryon de grain
e , qui ne meurit que dans l'arriéré-fuTon ;
elle eil très-petite & brune. On cultive ce'te
cfpece d'Ablinthe dans le Jardin du Roi depuis
pins do ïo. ans ; & j e ne fçai d'où elle y eft venue.
Peut-être que quelque Millionnaire en a
apporté la graine des côtes de la Mer Noire. La
racine de cette efpece d'Ablinthe cil dure ligneufe
, ronlfâtre , divifée en fibres ondoyantes
& chevelues. L-'S feuilloi & les fleurs font d'une
i r c i - g r a n J e amertume. Leur oieur ell moins forte
que celle de l'Abiinthe commune qui fe trouv
e naturellement dans les Alpes , & que l'on
cultive dans tous les jardins de l'Euroo:.
Charatico Capitaine Mahometan furprit Sinopc
& la pilla , dans le deffein d'enlever les
t h r e f o r s que les Empereurs y avoient mis en dépôt
, m lis il fut obligé d'abandonner la place
fans toucher aux richelfes, fur l'ordre du Sultan
f o n maître qui rechcrchoit l'amitié d'Alexis Comnene
, & qui hii avoir envoyé un Ambafladeur.
L e gouvernement de la ville fut donné à Conllantin
Dalalleneparent de l 'Empereur , & le plus
grand Capitaine de ce temps-là. Lorl'que les
F r a n ç o i s & les Vénitiens fe r ent r ent maîtres de
C o n l l a n t i n o p l e , Sinope tomba fons la puilFance
des Coinnenes , & fut une des principales villes
do l'Empire de Trebifonde. SinODe devint dans
la fuite une Principinré inlepeniintc de Trebifonde
; & ce fut apparem nenr quelque Sultan
qui en fit la conquête dans le temps qu'ils fo
répandirent drus l'Afle mineure, car Dacas rapp
o r t e que Mahomet II. étant à Angora en 1461.
y fut fllné , & reçut les prefens d'ifmicl Princ
e de Sinope, par les milns de fon fils. Mahomet
lui ordonna de faire frvoir à fin pare qu'il
eût à lui remettre fes Et.its ; le compl iment éioit
n n peu dur , intis la fl ite Turque paroiifint devant
la ville, fit prendre à Itniael le parti d'ohéïr
C i l c o n d y l e alfûre qu'il fit nu échair'c de fi
Principauté avec la ville de PUlipfopoU, en
Tnr.ace, quoiqu'il y eût 400. pieces d'artillerie
X.ir loi re.nparts do SinJpo. Par le m: n : Trai:é
Mahomet acquit Caflamate ville
:s-forte , |j
quelle dépendoit de la mime P
T u r c s qui reproch
nt aux Chrétieni''™ fe f^'"
entre eus de cruel
guerres , ne font pas bie,
iullruits de l'Hilloire'de leut' Emp^,.. ,
les
premiers Sultans n'ont pas fait ditHcuI
pouiller les premiers Mahometans don
de.
res étoient , comme l'on d i t , de leur bien(ï„';;.'
1 out le monde fçait qu'ils n'ont conquis l'Ali;
mineure que fur des Princes de leur reli.io,, „
afs^Grecs"^"®"
O n ne fçàuroit paffer par Sinope fans fefo,.
venir du ifimeux Philofophe Diogene le Cini
que : ce Diogene dont Alexandre admiroit lo'
bons mots en étoit natif Vous fcaveï , Monfcignenr,
qu'Alexandre dit un jour à fcs Coiitti.
fans qu'il fouhaiteroit être Diogene, s'il
pas Alexandre , & que ce fut à l'occalion <i'.„,
r e p o n f e d e ce Philofophe ; car le Prince l'a,«
honoré d'une de fes vilîtes i Corinthe , lui dt.
manda s'd amit kfjin de anelax! choft • Dio™
I ni répondi t , 5.«',•/,/„„« '• "
d„ SokU, •^Jp'il U fupsHoitd, fi.......
pas l-ea priver. On voir fon Epitaphef
cien marbre à Venite dans la cour de la miirm
J E r i z i o j elle ell an deflbus de la figure d'i
Chien qui eft affis fur ion derrière, & o
traduire ainii.
Parle d,„c CUm , dt
.! de fihi Rép.
; dtkéét
mgerfm
1 peut h
Dem.
Um'jeau
Qni eflm
fep.C',
Rép. De
domieiU
Au 1...
bon , Dioß
n'eft pas v
croyent , s
/ Dh
de Bol plus'
autrefois au
m sari«-i, i
'« Ci™,Daii,
tppeUes CUa
' homme
•. Dem, D\ cjl
'Hiuh'.
• '_e/i I'M cfHi vinuit amrefoii dm
••i a prefemement les Aflres ¡iij/r
;ile la terre de Sinope de laquelle Stri-
»ride , Pline le Vitruve ont pirlf,
rte co'mme pUifieurs perfoniies fc
maginans que ia couleur verte que
Simple en terme de Blazon , en ;i
. La terre de Sinopeeli inieefpeee
a moins foncé , que l'on tronroi:
de cette ville . & q 'onyjpportoir
pour le diltribucr. Ce qui' mirquc'qiij
ce n'étoit autre chofe que du Bol , c'eft que Ici
Auteurs , que l'on vient de citer , affûtent qu'il
étoit anfiî beau qné celui d'Efpagne : tout It
monde fçait qu'on trouve de très-beau Bol en
pluficnrs endroits de ce Royaume, où oa l'ippelle
; & ce Bol , fuivant les app,lttllces
, eft un Sma de U m naturel. Il le pent
f i i r e nea[imoius qu'il y ait quelque efptce de
terre verte d nis la campagne de Sinope , carClIcondyle
alfûre qu'il y-;i d'exc.'Ilcnt cuivre s»!
environs , & j e crois que la terre verte que leJ
anciens nommoicnt 'Theodotifjn n'étoit proprement
S»!
D U L E V A N T . Lettre XFU.
nue du wrt de gris naturel , tel qu'on le
¿„s les mines de 1
eftinioienr
connoît
s en ap-
& nous
verre de Scio , mais on ne l'y
1 du moins perfonne ncpfit non
des nouvelles.
partîmes de Sinope le 10. Mai ,
s que 18. mi l les, parce que le mauvais
ous conduiiit à Carfci , comme pronoiTIcs
gens du pa'is. Ce village cft nommé C<iisffldans
nos Certes, & cc nom approche cnco-
„plus de celui que lui avoient donne les anciens;
car Arrien le nomme Cmoufa & allûre,
avec taifon , que c'eft nn méchant port à cent
cinquante llades de Sinope, qui font juliemcnt
18, "milles & demi. li ell furprenant que les mefires
des anciens répondent quelquefois fi corleilement
à celles d'aujourd'hui.
L e u . Mai nous campâmes fur la plage de
l'Iîeque forment les branches dn fleuve Halys
à jo, milles de Carfa. Voici encore une bevene
de nos Géographes qui font venir ce fleuve du
cûté du Midi , au lieu qu'il coule du Levant.
II! ne font excufables que fur ce qu'Hcrodote
fait la même faute ; cependant il y a long-temps
qi'Atrien l'a relevée , lui q- ' • • - -
lteu.i: par ordre de l'Empereur
qui étoit de ce pays-là ¡déci
touts de l'Halys. Ses fources
la grande Cappadoce , d'où il
chant, à tire enfuire au Sept
lee&parla Paphlagonie. Il
defq'
ité fur les
Adrien. Strabon
t parfaitement le
dit-il , font dans
coule vetsleCountrion
par laGalit
pris fon nom des
lettes falées au travers defquelles il paife. En
eiet, tous ces quartiers-là font pleins de fel fofiile;
on en trouve même fur les grands chemins
i dans les champs labourables ;' fa falûre tire
(m l'amertmne. Strabon qui ne négligeoit rien
dans fes defcriptions , remarque avec raifon que
les côtes depuis Sinope jufques en Bithynie , finit
couvertes d'arbres dont le bois eft propre à faire
fc navires ; que les campagnes font pleines
«'Oliviers, & que les Menuifiors de Sinope fail
l i t de belles tables de bois d'Erable & de N o -
i'et. Tout cela fe pratique encore aujourd'hui ,
'Wpté qu'au lieu de tables qui ne conviennent
pi! MX T u r c s , ils employent l'Erable & le Noyer
• fiirc des Sophas, & à boifer ou lambrifl'er des
•ppatteniens : ainfi ce n'ell pas contre cc quarnct
de la Mer Noire qu'Ovide a déclamé avec
t>nt de vehemence dans fa troiliéme Lettre écri-
» du Pont , à Rufin.
Le lendemain nous fime
1«, & le vent du Nord no
nous, à l'embonchûre di
les
iciens ont r
il la plus gl
été connu 1
Biacqi
te còte, a
SlBboii n'
Omni'
inde
nrrcfi
î feulement 20. milus
fit rélâcher, mal-
1 CaUmtc, an Port
Amen. Le Cafalriviere
de tonte cetis
fous le nomd' /m.
pas oublié de marquer qu'il pafibit
recevoir la riviere
ombcrdans le Pontpar
Amaila fa patrie , & qu
de Tliemilcyre avant que de
N o u s laifl:Smcs derricre nous fur le bord de la
Hier un village bâti fur les ruines d'Awifits ancienne
Colonie des Athéniens, fuivant Arrien.
Theopompe qui dans Srrabon en attribue lafondation
aux Milcliens , en- convient aufli ; & par
là il nous apprend la raifon pourquoi la ville fut
appellee Pìree, qui étoit le nom d'un des Ports
d'Athcnes. La ville d'Amifns fut libre pendant
long-temps , & paroiiToit ineme fi jaloufe de fa
liberté, qu'il en étoit prefque toujours fait mention
fur les Médailles. On en voit, à cette legende,
au.x têtes d'7£lins , d'Antonin Pie , deCaracalla,
de Diadumcne , de Maîimin , de Tranquilline.
Alexandre le Grand étant en Afie rétablit
la liberté d'Amifus ; le (iege & la prife de
cette ville par Lucullus font décrits fort au long
dans Plutarque. Ce Capitaine Romain ne jugeant
pas à propos de' la preifer , y laiffa Murena
; mais il y revint après la déroute de Mithridate,
& l'autoit emportée aifément fans l'Ingénieur
Callimachns , qui après avoir bien fatigué
les troupes Romaines , & ne pouvant plus
f c défendre, mit le feu à la Place. Lucnllus avec
tome fon authorité, ne pût le faire éteindre, &
témoigna d'abord le chagrin qu'il avoir d'être
inoins heureux en cette ' rencont r e , que Sylla
qui avoir garanti des flammes la ville d'Athencs.
Le Ciel néanmoins feconda fes defirs , & la
pluye tomba ailé?, à propos pour fauvcr une partie
d'Amifus ; Lucullus fit rétablir le refte , &
afleéla de n'avoir pas moins de clemence pour
les Citoyens , qu'Alexandre en avoir montré à
l'égard des Athéniens enfin Amifus fut remife
en fa premiere liberté. A l'égard de la ville.
¿'Eupatcria que Mithridate avoir fait bâtir fous
f o n nom tout auprès d'Amifus , elle fut emcortée
par efcalade ii rafée pendant le fiege d'Amifus.
On la releva dans la fuite , & de ces deuî
villes on n'en fit qu'une feule, laquelle fur nommée
Pempeîofolis ou 'viile de Pc-mpe'e ; mais elle
ne jon'ft pas long-temps de fa liberté , Pharnace
fils de Mithridate l'afiîégea pendant les guerres
de Cefar & de Pompé e , & l'emport;
grandes difficultci , que pour s'er
les habi'rans , il les fit tous égorger
niere cruauté. Cefar étant devenu 1
m o n d e , battit Pharnace, & 1'
mettre. Il crur dédommager ,
Cafljus, les Citoyens d'Amifus
•oblige;
qu'ils avoient fonflcrrs, en In
liberté qni leur étoit fi chere. M. Antoine , à
ce qu'aflùre Strabon , rcr
& par un retour affci bi
l'ayant fort mal tr-aitéi
près de fi
venger fur
vec la dermaître
du
de fe foue
dit Dion
de tous Us maux
accordant cette
M . Antoine
lit la ville à fcs Rois ;
:arre, le Tyran Stralon
Augufle après la batiu: