
V O Y A G E .
f u r p r i f e qu'il n'y en avoit que fix ; l e Chiaoi
les Capigis-Bachis ayant arrêcé les autres àla
; de la grande voûte qui
diance. Mr . l'AmbaffadeD
v o i t quelque delTein coni
d t e la vie, ou defouteni
il mit la maiu gauche fui
l a droite la Lettre du Rc
gneur : deux Capigis-Baehi;
les bras, fuivant la coûte
vint un troiliéme, d'une t;
baiffirat devant Mr. de Ferr
vec violence fur fon épéi
c e que n'ayant pil fai
flame- décoléré lui i
:ondi
j u g '
i delk
•e lai ; & refoii
ce qu'il avoit avancé ,
f o u épée, tenant avec
oi pour le Grand Seiis
i Sale
; qu'on a-
" I d e per-
le prirent par deiîbus
une ordinaire, & il en
lie de Géant , qui fe
o l , porta la main apour
la lui arrach(
Mr. l'Ambalfide
ide coup de la
1 droi t e & du g(
pas de lui , & dit
voix fort élevé ,7Î i'
des Gcfis ! Après qi
Capigi-Baclii qu'il avoit repoulfc
effort qu'il fe débarraflï des de
Baciiis qui le tenoicnt toujours
p o r t a n t lamain fur fon epéeqi
demanda à Manrocordat o avec
voix élevé, 7i Jims t.'//£>»i efjfier^
t o u t confterné demeuroit dans le iilei
F e r r i o l ne douta plus pour tors que 1.
à l a dei
mité ; mais dans
porte de I-'ap.
Capi-Aga, ou
fît ligne de la
fuifent port'
l e moment on vit paroître fur h
partement du Grand Seigneur, li
Clief des Eunuques blancs qui
1 de ne faire aucune violence
fadeui
; 6c s'étant approché de In
uloit entrer fans épée, il fc
n u , mai^s que s'il perfiftoi
î! pouvoir retourner d;
riol répondit,
f b n ' ' c a f r a n à la po
d u Grand Seigneur
les Offici
3ail, qu'il lejetta à quatre
M a u r o c o r d a t o d'un ton de
oyant revenir fur lui le
- , i l fit un fîgrand
X autres Capigisfous
les bras ; &
'il tira à demi , il
le m ême tou de
M a n r o c o r d a t o
e. Mr. de
chofes
:rli(i
Mr. l'Ambaf-
,il lui d i t , que
oit le bien ve-
/ o u l o i r ' porter,
s. Mr. de Permit
f o n Pal e pouvait ^ n
ournant fur
e & le
il ord<
autres perfc
s pas il lail
à un Offici'
nfnite à toi
de fa fui
d e faire de même : cela fe paifa fans don
c n n f i i j e t de plaintes.
Quand Mr. l'Ambaffadeur fut pr
de por te, le Grand Vilîr envoya dit
i o n premier Drogman du Roi, de
d r e les préfens que Son Excellence
porter ; ce qui fut execute. Mr. de Ferriol criit
q u ' i l n'y auroit aucune cérémonie pour le ret
o u r , cependant il trouva les chevaux du Grand
S e i g n e u r , les Jhiaoux h les Janilfaires qui l'accompagnèrent
jufqu'à la marine , dans le même
o r d r e qai avoit été obfervé en allant au Scrrail.
I] y avoit dans les rues & aux fenitres une infin
i t é de peuple, tout le monde étant perfuadé que
M r . l'Aiiibaffadeur avoit pris fon aiidiance ; &
*iuaiid il arriva à la matiae, il fe mi t dans fon caiiet
qui fat falué en PafTant de 42, coups de canon »,
les vailfeaux du Roi. Mr. de Ferriol étant de re
tour dans fon Palais fit fervir ptafieurs tables
les Officiers du Roi , & pour tome la mio^
avec beaucoup de magnificence. '
Il ert à remarquer que Maurocordato avoit af
f c S é de rendre fecrette tome la uégoeiatioii m
ftijet de l'épée , p.irlant toûjours à l'oreill. è
M r . de Ferriol ; mais comme c'étoft une affli
d'ufage &dejuf t ice, Mr. l'AmbaiTadetir répondj
toûjou:
venues à l'a
puffent enter
ic h aut , afin que les nations qui écoient
.udiaiice par un elpric de curiofité
idre tout ce qui fe paiioit. '
peu- de jours après , que le Grand
it reproché au Grand Vifir de l'aune
O n fçit
S e i g n e u Î a v
voir expofe
devoit l'ci
fcénc defagrcable, difant qu'il
préveuë. La derniere aétioii du
Grand Vilir fut gen eral eme n t condamnée , d'avoir
voixlu furprendre Mr . rAmbai radeur ,& tâché
d e lui faire ôter fon épée par violence les Turcs
méine ne purent s'en taire. La prefence d'efprlt
d e Mr. de Ferriol dans toutes les réponfes qu'il
fit , & iîi fermeté furent admirées de tous ceux
qui en furent témoins.
J e crois-, MOHSEIGÎ JEUK, qu'il ne fera pas,
inutile de faire remarquer ici à nos Marchands
l'avantage qu'ils ont d'avoir à Conftantinopleen
la per fonne de M r . l'AmoaiTadeur un Juge naturel
fie en dernier reiTort , pour connoître de toutes
les affaires civiles & criminelles, qui peuvent furvenir
entre eux.
Suivant les articles xxiv. à XLIII. du Traité
fait 2e 26. May 1604. entre Henri le GraiidS;
Sultan Achmetl. Empereur des Turcs , il fiitar-
:é que les Ambaifadeurs & les Confuís denônt
juñice aux maichatids
Sa Majeft é felon leurs loii
'aucun OfEcier Tur c en pût
ti apris qu'en 1673. y ayant
. Fabr e & îes Srs. Gleytóde
niné par- jugement defiiiiiif
ilors AmbalTadeur à la Formais
negocia
COUtUlTl'
le Sr. Gleyfe ayant prétendu fe pourvoir
contre cet Arrêt dans les Jurifdiâions de Provence
, le jugement fut confirmé par ArreiEda
Confeil d'enhauc du premier. Septembr e 1675, ea
ces termes.
EXTRAIT DES 7{EGISTIiES
du Cenfèil d'Biat du Roi.
L , Ro,
idri
i s f n j e t s de
ÍS, fans qu
M a t f e i l l e , il fut
d e Mr. de Noi el 1
embre
cüíiñr > 'i€ hi
e vous
a'ils
j r t u n é
l'd Seigneur efl adore de fes fnjets ; i! '
.he par le moindre bienfait , car ils ne
aucuns biens que ceux qu'ils tiennent
on Empi r e s'étend depuis la iner Noi r e •
-1 de meilleur
Grece
de He
ter qn
f o n t ;
• • nul, les Di -
liant en [on Confai .
- enius pftr le Sr. de N
« 7 1 . £si tS. Jmllet 1 6 7 2.. Ordme pi»
feront, e x écute z felon leur forme ¡^ teneur ; tf «
eonféq ueme S„ MtijeJU a caffé annuUé It j"'
D U L E V A N T . LíUre XllI.
, rmiu pir le Lie x temat de l'Amirauté de
il le 1 2. Novembre dernier, tí tout e e
eli enfnivi. Lu, fait Sa MajeJU deffen - •^SifSSMíffM. ; de nuHit des froced u.
il
dor.ma.es ^ F ^.r au Conff d E J l a ,
d u Rot, tenu h Brifac k frern.er joar de Seftem -
bre^in - Collationné. S.gné, CoLBERl. Et
four copie, L A U I HI E Rl'ai
l'honneur d'être- avec- un profond refpea,&
c.
mi livre, d ^ ^m'ende , tí de tous dép
l e t t r e XIII.
J^ÜGOUFERNEMENT E T DE LA POLITIQUE DES TURCS.
M ^ O N S E I G N E U R ,
Si vous n'aviez pas delliné mes relations iï pi
loitre an jour , je me garderois bien de vous •'
trettiiit d'une infinité de chofes que v
beaiiconp mieux que moi ; mais comme
TH ordonné de faire part au public di
tairedaiis le Levant , je crois qi
wei pas mauvaiii que ¡'infère dai
qiie j'ai l'honneur de vous adrefle
cbofcs que tout le monde ne fçait l
ont reça divers changemens deptns
piiblices : je tâcherai mime de fai
véritables eaufes de ces changemens
paiavant découvrir, pour ainfi dii
mirt dp l'Empire des Turcs ,
" lefquels- leur do
f ç a v c l
î m àqui
fe
i r o n -
ies lettres
• , plufienrs
as-, on qui
qu'on les a
e fentir les
Il faut au-
, les fonde-
& démi
les principes f t ion s'eft
illblie.
Ceux qui ne remontent pas jufques a f oi
ne de en Empire , trouvent d'abord le gou'
it des T u r c s f o r t dur - p r e f q ue ty
mais fî l'on confiderc
& que
té du pere en fils
de leurs flécles;
lye
qu'il a pris naiflanles
premiers Otholes
plus redoutables
ou ne fera pas fur-
;s à leur pouqne;
ee dans la gU'
mans on
eonqnen.-
piis qu'ils n'ayent mis d'antres boi
voir, qne leurs feules volonté?..
Pouvoit-on efperer que des Princes qi
voient leur grandeur qu'à leurs armes
poiiillaffent du droit du plus fott er
deleiits efclaves! Un Empire d
les fondemens pendant la paix ,
pies fe chtùliroient un Chef po
devroit jouît naturellement d'i
4 l'authorité pourroit s'y trot
«iee. Mais les premiers Sulla
ne def
e défaveur
t t t e r o i t
& dont les peur
les gouverner,
n grand repos,
' e r ' comme pars
ne devant le
Élevât
lies maximes
faire obéir a
'ilf , de teni
fe rcvolter i i
pat des perfc
leur fortune .
aient : tout remplis
, afleflérent de fe
i leur prop:
de la gue
icuglément
• leurs foj
, de pmiit avec févé-
:is dans l'impuiffance de
de ne fo faire fervir que
nés qui leur fufTent redevables de
qu'ils puffent avançcr fans faire
n a î t r e de jaloufie, & dépouiller ftns commettre
' c e s 'maximes qui fubfiftent chel eux depuis
quatre fiecles , rendent le Sultan maître abfola
d e fon Empire ; s'il en polfede tous les fiefs . il
n e fait que jouir de l'héritage de fes percs j s .1
a droit de vie & de mort fur fes peuples , il les
regarde comme les defcendans des efclaves de
fes ancêtres. Ses fujets en font fi perluadel ,
qu'ils ne trouvent point à redire qu' à fes premiers
ordres on leur 6te la vie on les biens : on leur
infpire m ême dès la berçeau , par une politique
t r è s - r a f i n é e , que cet excès d'obéiffance eft plu--
tôt un devoir de Religion , qu'une maxime d
t a t . Sur ce préjuge les premiers Officiers >1= J ' E n >
..n„»i..nnrnt one le comble du bonheur &
p a r i
gloire , eft de fir
irdre de leur maîti
r fi
. . . i d a f c . . .
que les Turcs.
Stoïciens , ils i
comme un trèsnous
qui plaigno
mourir : ces S
flammes ; & la
m o i n s , qi
plus ft
par la main ou
Les Sauvages de Caiquilles
fur cet article
Ir lû Epiflete ni les
latorellement la mort
, & fe moquent de
de ceux que l'on fait
L e G
f e les attai
poffédent
de lui. S
jufques à 1
plu-
Sans av
egardeiit
î r a nd bie
ns le for. - -
invages chantent au milieu des
douleur la plus vive les frappe
f o n t flattés de I'efperance d'une
i l 1
•r Rouge : il pofTéde ce qu'il y
; de tonti
les front
1 peut fe
Afriqu ,
-•il reconnu jufques fui
grie & de Pologne : enfin., r — -
°fes predecefTeurs ou leurs Grands V^t s •
nt venus affieger la capitale de l'Empire d'Ocient
, & qu'ils n'ont laiifé que le Golphe de
eiiil'c entre leurs terres & l'Italie. Apres cela
o i r a - t . o n qu'il y ait en des Sultans qui n'ont ;
icn que des revenus des jardins Royaux depeu-
C 3 - ••