
fio V O Y
ne a fon Papas. Apres l'Evêque , , l'Econome eft
la premiere dignité du Clergé , & marche à la
droite de ce Prélat , il eft comme Ibn Subftitiit,
ou fon grand Vicaire : • le b Thréforier marche à
la gauche : = l'Aïchivifte fait immédiatement après:
l'Eveque difpofe de toutes ces charges,& d'ailleurs
il a trente Prêtres qui lui font foamis.
Otttre les Chapelles, qui font en grand nombre
dans cette I f e , on y compte treize Monaliéres ;
l^òtre-Damc du Château. n«v«yi'ii à deux
milles de la ville, du côté du Levant.
Sainte Heleue du ct'ité du Nor d à iin mille de la
ville, A'yiaEAtiu.
Nôtre-Dame de la voile , fur une colline au Levant,
à un mille & demi de la ville , TlamyU
À'p^Éviî.
Saint Michel Archange , lequel dépend do couvent
du même nom, qui eft dans l'Ifle de Serpho,
A'viW
L e Monallére de Chrift , dépendant du couvent
de Saint Jc;ni de Patino ou Patmos, o" Xgi^s.
Sainte Saba, qui appartient au Patriarche de Jerofalem,
A'-/«
Saint jean.de Fer, lîtué au deilous de la montagne
de Saint Helie, A'yiW Iû-^W.
Nôtre-Dame du Mont , du côté du Levant,
i q u a -
tre mille de la ville, n^jceyi'« Biwâ^-o.
L'admirable Nôtre-Dame à quatre mille
aufli.
ïlamyU ©soifity«.
N ô t r e Dame du Jardin,
Saint Helie auprès de Caftro, fur une colli
: opil
pofce à.la grande montagne, de Saint Hel:
fommet de laquelle eft une folitude c
n'y^'â
qu'un feul Caloyer, aVi'îs H'^laç.
Saint George le Chauve , lùr une coli
mpres
de Sa-nt Helie à la vùë du Por t , A',
tu^yUi
Sainte Marine, couvent au deifous de Saint Helie,
Ay/« MMfif».,,
C'eft le plus" beau de tous les Monaftéres de
l'Ifle : on y boit de très-bon vin, qui ne cede en
rien à celui de Candie. Il y a plus d'oliviers dans
c e quartier-là que dans tout le refte de Milo. La
fouree qui arrofe les Jardins de ce couvent eft bell
e , & coule vers, le fond d'un grand puits : les
Orangers les Cèdres y feroient parfaitement
bcau.x 11 l'on avoir l'indnftrie de le^ cultiver : les
environs de la maifon font agréables , couverts de
Lentifques & d'Arboufiers, qui font rares ailleurs
car on ne brûle que des broiTailles dans cette Ifle,
& la charge d'une bourrique s'y vend quinze ou
vingt fols.
Par rapport à l'Hiftoire naturelle, il faut regarder
le Mi l o comme une roche prefque tonte creuf
e , fpongieufe pour ainli dire, & pénétrée de l'eau
de la mer . Les mines de fer qui s'y trouvent à ijui
A G E
ont fait donner le nom au quartier de i faint T».
de fer , y entretiennent des feux perpétuels • les
perieuees fuivantes femblent démontrer que ce m '
Mil eft la principale matiere des feux foute-rai '
Ce principe étant, bien. établi, l'on aura moins 4
peine a expliquer la produilion des minéraux d»,
cette Ille eft remplie.
Il elt certain que la limaille de fer s'échaiif,
conliderablcment fi on la mouille avec de l'q,
chaletu: eft bien plus forte li.fo,
commu
f e fert de l'eau
1 mari
poudre avec la
lange quelque temps
donc vraifemblable qcontinuellement
& li l'on mêle dulbufte,
de fer on voit brûle
iprcs l'avoir humeóle. Il e||
.e-les feux qui fe font fim
cette Ifle, ne viennent que
n f e , & du foufre que l'onj
aille
^s s'échmf.
dans
de la matière ferrugin
découvre prefque partout, '& ces matié
fent [aveell'eau marine dont elles for
„ =, —- abretr
Quand on fait le tour de l'Ifle en bateau, onJi.
couvre les embouchures de plulieurs canaux foiterrains,
par où l'eau de la mer s'cngouti-e, & p,
le moyen defquels le fel marin eft porté j,
dans^. les. moindres cavitei de cette roche fpoi.
I l y a beaucoup d'apparence que.ce fel-y foufts
a peu près la même torture que celui que l'on iih
dans nos cornues : c'eft-à-dire , que le. feu qi
échauffe continuellement les entrailles: de ce«
Ifle , fiit feparer de ce fel un efprit acide , fembl:
ble a celui que nous tirons du fel marin avec Icfti
ordinaire. Il faut raporter à cet acide la production
de l'alun & du foufre, qui font les mineraii
les plus communs qui fe trouvent à Milo : carcelli
liqueur penetrant infenfiblement les rochers les pli!
durs, les. diffout, s'incorpore avec eux, & fe con
vertit en alun. On n'en fçauroit prefqne doiitci
puifqu'cn verfint de l'efprit de fel fur les pierrcsoi
dinaires ou fur de la
rions alumineufes :
avec le bitume qui cc
y forme du foufre.
le fou&e n'eft autre
par.nn efprit acidc
lye, on produit d
le même efprit acide , mtli
oule dans les veines de la teiri
Tout le monde convient que
;hofe qn'uneinatiéregraife fixée
le foufre que l'on fait arcifîcidlement
& l'analyfe du foufre c ommu n, ne permettent
pas de douter de cette vérité. Non feulement
l'eau de la mer eft falée, mais elle eft amere eVgrsffe
i car tout bien conlideré, que deviendroit cet»
grande quantité d'huile qu'y dépofent les poilfonl
qui s'y pourriflent continuellement?Il n'eft:,pas forprenant
que dans les grandes tempêtes on la voye
quelquefois s'enflammer. Peut-être qne cette miïft
eft. en partie la matière du bitume dont fe & le
loufre commun, & c'eft peut-être la raifon pourquoi
ce foufre fe trouve ordinairement dans les liens
qui ne fcjnt pas éloignez de la mer , où les treinblemens
de terre ne lont que trop fréquens. Tels
font les fameux Vo'.-i"s qui vomilTent. des flJ»
mes
á.Iiiíífalai^tVii;,
D U L E V A
m°s • le Vefuve, Stromboli, le moiitEthna, les ' ^
monnsnes d'Irlande, leFayal, le Pic de Teneriffr
il°y a dans ces Ifles & fur les côtes de la terre
fcOTC de l'Amérique, des feux qui brûlent depuis
le commciicement du monde.
Pour revenir à l'Ille de Mi lo, il cil conftant que
l'on y trouve abondamment tous les matériaux néceiraircs
pour la produâion de î'alun & du foufre.
pour du nitre il n'y en a point quoiqu'en difent les
habitaus qui le confondent avec l'alun. Le foufre
de Milo eil parfaitement beau & a un petit oeil verdâtre
à luiôuit, qui le foifoit préférer par les anciens
à celui d'Italie : a on trouve ce foufre en cetle
nie par gros morceaux en creufant la terre, &
par grolfes veines dans les carrières d'où l'on tire
les meules de moulin, b Si les iiutrcs Ifles ne renferment
pas de., ces fortes de minéraux , c'eil que
leur ftriiàturc intérieure n'eft- pas favorable à l'introduéiion
de l'eau de la mer , dans les creux des rochers
, & que d'ailleurs elles manquent de matière
fci-rugineufe.
Le Milo eft.donc comme un laboratoire naturel
où continuellement il fe prépare de l'efprit de fel,
de l'alun , du foufre par le moyen de l'eau de la
mer, du fer, des roches, & par la ftruébure finguliére
de l'inccrieur de cette Ifle, qui eft.telle qu'elle
lailTe filtrer en plufieurs endroits la partie faline
à la partie grafle de l'eau marine : ces parties font
mifes eu mouvement par la violence desbrafiers,
que le fer & le foufre y excitent jour & nuit; &
l'ouvrage de ces brafiers qui eft la produSion de
l'efprit de fel, y-forme le foufre & l'alun. Il eft
bon de remarquer que ce rocher fpoi ^
verneux,qui fert de fondement à Milo^eft comme
une efpéce de poile qui en échauife doucement la
terre & lui fait prodiùre les meilleurs vins, les meilleures
figues & les mêlons les plus délicieux de
l'Archipel ; la févc de cette terre eft admirable &
travaille to.ûjOurs, les champs ne s'y rcpofenc ja-
Jmis. Le première année on-y feme du froment,
la fécondé de l'org-e, & la troifiéme on y cultive
le coton, tes legumes & les melons, tout y vient
pêle mêle ; la campagne eft chargée de toute forte
de biens : les terres iont comme autant de jardins
ftpare-t les uns des autres par des murailles de pier-
-•^feche , c'eft-à-dirc , fans mortier, ni torchis.
Pendant la guerre on y feme peu de coton, parî
que les/armées s'y fourniiTent de grains, de hacots,
& d'autres legumes : durant la paix on n'y
recueille pas aflez de^l é pour nourrir les habitans :
mais on y feme beaucoup de coton qui fe vend
bien plus cher qne le blé ; le coton en coque,
c'eft;à-dire , envelope de fon fruit , vaut d un
fequinle quintal, & jufques à dix ou douze francs
ilifllnium in Melainfda. P/m
.Tí ^Ajf», iy MrfAq, xal AíWpí. £>:
ve Goflypium heïbaciam J, ßüuhi I
i. f. J 40. iiv. í'fanu
N T. Lettre IV. 6i
îrfqu'il eft en rame, c'eft-à-dire épluché & fans
que.
; la ville : la rade , dans l'étendu ¿ de deux
milles- de terrain on ne voit que jardins & campagnes
fertiles en froment, orge, coton , fefame,
haricots,melons-,citrouilles, coloquinte; ces cam-
.pagncs font terminées par les falines, & les fal-ines
aboutiflent à la rade,, dont les hauteurs font couvertes
de beaux vignobles, d'oliviers & de figuiers.
L a rade de Milo peur contenir aifément une
grande armée navale : e fon entrée regarde le
)rd-oueft, & les vaiileaux y font à couvert de
du côté de f ProthotalaJJa où
toute forte di
eft le bon mouillage. L'
font à l'entrée de. la rade , s'-:ippellcnt g Ai
c'eft-à-dirc éminences : Antimilo eft une lüe deferte
deux petits écueils qui
qui s'éleve en pain de fuere, entre le Ponant
& le Nord-ouef t , les Grccs l'appellent-Rcmomilo,
& les. Francs lui ont confervé le nom d'Antimilo.
Prafonifi eft xma autre.Ifleprèsdu port de faint }ean
de fer, derrière la montagne de.8. Helie,à gauche
de la rade , en venant de la ville. II y
ncore
bien de petits écueils autour de Milo ; IT
ils ne
font pas aiTcT, conlîderables pour en fait'
cherche exacte.
Dans le printemps , le Milo de mêm .
• ki
autres Ifles de l'Archipcl, ell un tapis admirable
parfemé d'Anemones de toutes fortes de couleurs :
elles font fimples, cependant c'eft de leurs graines
que-viennent les plus bellas efpèces qui fe voyent
dans nos parterres. Parmi' íes plantes rares qui nailfent
dans cette Ifle, la h Pimprcnelle cpineufe fut
celle qui nous fit le plus do plailîr : nous l'avions
déjà vûë en Candie , mais- je ne pouvois pas m'imaginer
que cette plante que nous n'clcvons qu'avec
beaucoup de foin daiis nos jardins, dût être la
plus commune de l'Archipel : c'eft un fous-arbriffeau
que l'on appelle en (arec vulgaire, i Stoebida^
lequel outre la rclièmblancc du nom , répond aiTcz
bien par rapport aux vertus, à la Stccbc de Diofcoride.
La Pimprenclle épineufe eft d'nn ufage
.merveilleux dans cette lile , pour y multiplier les
pâturages , & transformer,pour ainiî dire, les landes
en prairies.. Dans le mois d'Août, lorfque le
vent du nordfouf le, .on allume un pied de cette
plante feche; dans un inftant le vent porte le feu
dans tout un quartier , jufques au pied des montngnes.
Aux premières pluyes d'AïuoîTme , ces
terres brûlées pouffent d'cxccllCntes herbes , lefquclles
viennent bien plûtôt qu'en France , parce
qu'il ne géle jamais dans cette Ifle :1a neige y tombe
rarement ; lorfqii'il en tombe, elle fe fond dans
un quart d'heure : le froid n'y eft point nuifible
aux oliviers comme en Provence & en Languedoc,-
H - 3 où
e Mi (ira
h rim},inellafpii
i Sto/Cä, Dioft. ,
• Hi feil fempei?ir{ns Moi. nmb. ;