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D U L E V A
mais il ^ giiuche l'écucil qui cli à fon
couclwnt; l'cntrce du poit a Sigre cil entre le midi
k le ^ fud-ouL'lî.
Le cnival de Lesbos à la terre ferme c[l, félon
Stribon & Pline, de fepc milles & demi : ileñpkis
à fon entrée où lont les Ifles de c Mio^conifi^
m ft répandent fur la côte de l'ancienne ville de
Phücée. Une partie des habitans de cette ville
ne pouvant s'accommoder de la domination des
Perles, vint fur la côte de Provence bâtir Mar-
Nous mîmes à la voile du port de Petra !c 25-.
Mars à une heure après minuit: , & au point du
,oùr nous nous trouvâmes à la vûë de Tenedos.
¡¿trabón détermine la diilance de ces deux Ifies à
Ó2. railles, & Pline à 5-6. on en compte ordinairement
Ó0. terme moyen entre les deux premiers
.
t e n e d o s n'a pas changé de nom depuis la
merre de Troye : tous les anciens Auteurs conviennent
que cette lile , qui fe nommoit Lencoí
¿r;í, flit appellée Tenedos, du nom de Tenés ou
Tennés qui y mena une colonie. Diodore de Sicile
en parle en veritable Hiñorien. Tennés, ditil,
fut un homme illulbe par f i vertu; il étoit fils
de Cycne Roi de Colone dans la Troade; & après
nvoir bâti une ville dans l'IQe Leucophris , il lui
donna le nom de T enedos . Ce Prince fut chéri de
fes fiijcts pendant fa vie, & adoré après fa mort ;
car on lui drelfa un T empl e où ou lui immoloitdes
vielimes. Diodore traite de fable ce que les habimis
de Tenedos publioient de fon temps : cependant
Paufanias & Suidas en parlent fort férieufement,
« O n prétend donc que Tennés fut fils de
CfciiE & de Proclée foeur de Caictor, qui fut tué
^r Ajax dans le temps qu'il voulut brûler les vaif-
Ihux de Protefilalis. Après la mort de Proclée ,
Cycne cpoufa Philonome_, qui par-là devint bellemcre
de Tennés & d'Hemithée fa foeur. L'Hiftoire
ajoiîte que cette belle-mere trouva tant de charmes
•im Tonnés, & fi peu de difpofition à s'en faire
iiimcr, qu'elle fe plaignit à fon époux que fon fils
iivoit voulu- la violer. Etienne de Byxance ajoute
«lu'elle produifit pour témoin un joueur de ñflte de
û Cour. Cycne autant penetré de la vertu de fa
fimmc, qu'outré de rinlblencc de fon fils, le fit
enfermer dans un cofire , où Hemithée fa foeur
^'o«lut lui faire compagnie. On les expofa far la
mer qui ks jetea fur les bords de l'Iile dont nous
parlons ; ces deux charmantes perfonnes y furent
«Çûës avec tant d'applaudiiTement, que Tennés en
nit declaré Roi. Quelque temps après, Cycne
convaincu de l'innocence de fon fils, voulut def-
¡"^O'w. Sirab.
fc Labech.
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Ex*T«£ yàf s AfrcMm.
N T. Lettre IX. i;Ï
cendre à Tenedos pour lui en témoigner fon cha»-
grin; mais Tennés bien loin de le recevoir, s'en
alla au port, où avec une hache il coupa le cable
qui y tenoit attaché le vaiifeau de fon pere. La hache
ne fut pas perdue, Pcriclyîc citoyen de Tenedos
prit foin de la faire porter à f Delphes dans le
Temple d'Apollon, & les Tenediens en conilxcrérent
deux dans le Temple de leur ville.
Ces avantures firent du bruit, & donnèrent lieu
à deux proverbes. on vouloir parier d'un
faux témoin, on diibit que c'étoit % un flâieur de
'Tenedos ; & l'on citoit la hache de ii Tenedos ,
lorfqu'il étoit queftion d'une afiaire qu'il falloir décider
fur le champ. Ariftote cité par Etienne de
Byzance, explique autrement le fait. Il dit qu'un
Roi de Tenedos ayant par une loi cxpreife condamné
les adultérés d'avoir la tête tranchée à coups de
hache, le premier exemple s'en fit enlaperfonnede
fon fils : ce Geographe allure qu'on reprefenta fur
des médailles de l'Ifle les têtes de deux amans adoffées,
au revers c'étoit la hache avec laquelle on Jes
avoit coupées. Goltïius a donné le type d'unefemblable
médaille. On pourroit l'expliquer fuivant la
remarque d'Etienne; mais la conjecture de i Mr.
de Boze Secretaire perpetuel de l'Academie Royale
des Infcriptions & des Médailles, eft beaucoup plus
heureufe & tout-à-fait naturelle. Cet Académicien,
en qui l'érudition a devancé les années, croit
que ces deux têtes font celles de Tennés & d'Hemithée
fa foeur : û penfée cil confirmée par une
autre médaille du cabinet de Mr. Baudelot, fur
laquelle ces deux têtes adoifées ont une efpece de
diadème.
Mr. Baudelot, qui eil: fertile en conjcâures ingenieufes,
croit que l'une de ces têtes cft celle de
Jupiter, & l'autre celle d'une Amazone, qui dans
le temps des courfes de ces Héroïnes,avoit fondé
quelque ville dans 7"enedos. Cela n'eft pas hors
de la vraifemblance, & les habitans de cette Ifle en
voulurent peut-être conferver la mémoire fur leurs
monnoyes , comme firent ceux de Smyrne, d'Ephefe,
& de plofieurs autres villes d'Afie. La hache
qui elt fur le revers de ces médaillés favorife
tout-à-fait le fentiment de Mr. Baudelot ; car tout
le monde regarde cet inflrument à double trenchant,
comme le iy-mbole des Amazones. Cependant
d'un autre côté l'on a cru que c'étoit celui
dont on fe fervoit pour allbmmer les criminels dans
Tenedos, Pour exprimer un Juge impitoyable,
on difoit, félon Suidas, ^ Ce]} un Avocat de Tenedos.
Les haches étoient eii 11 grand nfage dans cette
Ifle, qu'il y avoit toûjours derriere le Juge un
Officier armé d'une hache, & prêt à en donner fur
la
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g TuUiot àyxxrut. Srepban.
il Tivstflo? ^s^í)lü^ SuiU.
i Dijfen. fur U Jtnm dm ^nciin-.
k TfVírf'ííí guníj-opcj. Tívsiftot afS-^fflB-oj. Suiá,
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