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V o Y A -G E
Dìanty ì ' e f l t i . Mars , Vmas tí K m r V í . Jupiter
étant le plus puiilant de la troupe, Jafon lui fit
l a cour prcfcrablemcnt ans autres , & tîclu de
f e le rendre favorable •• de là vient qit'Arrien,
M e n i p p e , Denys de B y z anc e , & Mel a ne font
m e n t i o n que du Temple de Jupiter d i j î r i b i i t e i i r
des iciits fii'uoi-iibUs : quoique ceux des autres
D i ï i n i t e z ne fuü'ent pas loin, puifqu'il y avoit
autant de temples que d'autels. G'étoit appar
e m m e n t dans ce Templ e de Jupiter qu'on avoit
p o f é une Qatue de Jupiter ii parfai te, que Cicerón
a dit qu'il n'y en avoit que trois femblables Tur
l'a terre. Ce fut de la porte de ce Temple, que
D a r i u s eut le plaifir de conliderer le Pont-Eusin,
o u fuivant l'espreffion d'Herodote , U mer la fias
¿ígm ¿''admiraìion. Il ne faut pas s'imaginer,
c o m m e quelques-uns, que ce T empl e fût lut une
d es Ifles Cyances , car la plus grande de toutes
à peine peut-elle foutenir la colorane de Pomp
é e : Herote dit feulement , que du pont que
D a r i u s aveit fait jetter fur le Bofphore , dans le
l i e u que nous venons de dire plus haut , ce Roi
a l l a vers les Ifles Cyanées pour y contempler la
m e r dont la veuë étoit merveillenfe à l 'entrée du
T e m p l e . Ce T empl e devoir donc être au village
d e Joro , comme fi l'on vouloir dire Hieron ,
& hro cft tout auprès du nouveau Cîiâteau
d ' A l i e .
E n parcouraiTt la côte au delà de ce Château
v e r s l'embouchûre de la mer N o i r e , on paiTe par
. c e t endroit que Denys de Byzanee appelle Fanùchium,
& d'autres 'Mmápttm. Enfuite on déc
o u v r e le Cap Coraca , ou le Cap des Corbeaux,
l e q u e l forme le commenc ement du détroit ; c'eft
p e u t - ê t r e l e Cap de Bithynie de Ptolomee , aup
r è s duquel il y avoit un T empl e de Diane. On
De t r ouv e plus t ien fur la còte d'Al i e , au delà de
c e Cap, qui foit marqué dans les Aut eur s , que
l e golphe asix Vignes ; mais après cela fe pref
e n t e le fameux Cap de l'Ancre, ainfi nommé,
p a r c e que les Argonautes felon Denys de By -
2 a n c e , furent obligez de s'y munir d'une ancre
d e pierre. Minerve apparemment avoit oublié
u n e piece fi neceifaire, elle qui avoir pris foi n de
t o u s les agrets d'^r^oj, c'elt à dire du plus grand
& dn m-illenr vaiffean qu'on eitt ven fur la mer
iivant ce temps-là. Ce vaiffean alloit à la voile
& à la rame comme les gallotes, & tous les gens
d e l'équipage étoient des Héros. Le fanal d'Alie
c f t fur ce Cap , auprès duquel fe voyent anffi
•ces s rochers fi dangereux chez les anciens , que
P h i n é e exhorta Jalon de n'y paifer que p.ir un
beau temps , autrement, dit-il, nôtre Jrgss fe brifera
, f ù t - i l d e f e r . Ces rochers ne font qne les
p o i n t e s d'une Me o u d'un écneil feparé de la terl
e ferme par un petit détroit , kquel telle à fee
E Les pierres Cyanées d'Afic.
quand la mer eil calme
m o i n d r e bourrafqi
p.iinre la plus élev
cachées fuus l'eau
d a n g e r e u x , fur t
palier pa
l e d i
le confei
i l n i t t
que terr.
navigatii
, alor
de l'éi
c ' e l l (
: fi l'i
remplit d'eau J i,
ne vou qi,E ij
los autres étant
m rend ce hraj
obilincr de
, comme il fenible que Piv
A r g o n a u t e s . On n^ofoit'ïg
ms ces premiers temps, „û|,
peuie en Ion entanee. Po.,
nous qui n'étions pas certainement dans un A r
gas, mai! dans une felouque à quatre rjuin'
n o u s affeittmes d'en palfer bien loin. Les h!
g o n a u t e s rifquerent le coup ; car l'Hilloire, on
p l u t ô t la Poëfie, dit que leur vaiffean s'aectoch
fi fort fur ces tochers , qu'il fallut qne Miner
d e f c e n d î t du ciel pour le pouf fer de la main droi,.
dans l'eau, tandis qu'elle s'appuyoit de h eaudij
c o n t r e les pointes du rocher. Les Argoriitts
n étoient-ils pas d'habiles matelots Aulii Apoll
o n i u s remarque fort judicieufement, qu'ils j,
c o m m e n c è r e n t à refpirer à leur aife
que leur épouvante fut diffipée.
qii après
D e s mes Cyanées d'Afie , il faut pafler ii ctll
e s d 'Europe, afin de parcourir avec ordre l'autre
c ô t é du Bofphore jnfque^ à Conllantinople. Ces
I f l e s d onc , de même que celles d'Afie, ne fou:
proprement qu'une Me heriffée , dont les points
paroiffent autant de petits ccueils réparez lorfqie
la mer eft fort agitée. Strabon a remarqué,
que vers l'embouchure du Pont-Euxiu , il y av
o i t une petite M e de chaque côté, au'lieu que
l e s anciens Geographes s'éloient imaginez qu'il
y avoit plufieurs écueils tant dn côté d'Euiope
que de celui d'Afie , lefquels non feulement
i l o t t o i e n t fur l'eau , mais fe promenoient le I0115
des côtes & fe heurtoient les uns contre les litres.
Tout cela étoit fondé fur ce qu'on voyoit
p a r o î t r e on difparoitre leurs pointes fnivant qie
la mer les couvroit dans la tempête , ou les laiff
o i t voir dans le calme. On ne publia qu'ils s'ttoient
fixez , qu'après le voyage de Jafor
q n apparemment on les reconnut de (i prè;
a v o u a qu'ils n'étoient pas mobiles ; néanmoins
c o m m e la plupart des gens font plus
ment frappez par les fables que par I;
o n eut de la peine à reveni '
d é c o u v r e entièrement l'écUi
d ' E u r o p e , lorfque la mer
r e l e v é de cinq pointes ,
autant de rochers feparez pi
la mer. Cet écueil n'ett fepai
r de ce préjugé. Oii
il qui eli du côté
e l l retirée, il el
' c f q u e l l e s paroiffent
ndant l'agitation di
' d'Europe , que par un peti
, parce
r e l i e à fee
haute de cî
qui on a do
d e Pompée.
us le beau temps
pointes qu'on v
n é , fansraifon, 1
11 ne paroit pai
e di
: bi
p du ft
de mer qui
& c'ell fur la pi®
: une colomneà
n om de eolomw
aucun endroit®
rHiltoi-
D U L E V A N T . "Lcltre X V . 73
rHidoi'
thriiiie
l i M e
Qoancl I
. eue Pompée après la défaite de Mi-
'ai't fait dreffer des monnmens fur ces
railleurs l'infcription qui fe lit fur la
•ctte colomne, 6it mention d'Augulle.
•„ esamiiie avec foin cette bafe & le
convient qne ces deux pieces n'ont jafaites
l'une pour l'antre"; il femble plû-
- .„'nii ait mis la colomne fur la bafe pour fer-
" i d e aux bitimens qui paffent fur ces cô-
Ut colomne qui ell d'environ 12. pieds, eft
ije d'un chapiteau Corinthien, mais elle ell dans
lieu Ii elcarpé , qu'on n'y fçauroit monter
v , s'aiTOuiant fur les mains , & la plupart dn
Il bafe ell couverte de l'eau de la mer.
icmps -
Deiivs de Byza
J,jiré un amel
bife en ell peu^
i fcüilles de I
f,oé à cette d:
•iifn'te on yl il imo, k»« — i
l ' i l W d ' A n g u l l e . Jenefçaifila col
en de marbre ou de pierre du pays la mer ,
,ons permit pas de l'aller examiner d;aflez pre
1, pierre du pays a dans fa couleur gnfatre que
•e affûre que les Romains avoient
A p o l l o n fur cet écneil ; & cette
I t r e u n relie, caries fêlions font
irier , qui étoit un arbre connitc.
Il fe peut faire qne dans
par flaterie, nue infcripi
omni
chofe qui tire fur le bleu plus on moinsjfo:
ci, & c'ell ce qni avoit fait donner le n o m d'Ifl
on'de pierres Cyanées aux é
eils dont on
Je parler.
S'il eu faut juger par la r o -
u t e des Argoni
h . Cour de Phinée ce Ri
3i fi f ameux par fes
a B & par fes prediaion, , é t o — i t à -
l'i
Bofphore fur la côt e d'Europe. Nous lil>,...
.(pollonins le Rhodien , que les A rgonautes après
mit elTuyeune rude tempête en quittant les tejiis
du Roi Amycus , relicherent chez Phince
Mir le confulter. La Conr de ce Prince etoit
m-iuciMmraraole ,oi il y a un port GommoieS
un ruilTeau fort agréable. Belgrade petite
lilleai-deilns de Mauromol o ne fcroit-elle point
1'i.cienne Salraydefe où Phinée faifoit f a réfidenc:
fuivant Apol lodor c ? On fçait bien que les anciens
placent cette ville au-dela des Mes Cya
..ées; mais c omme il n'y
cfites, & qu'Apollonius
débarquement fe fit au
étoit fur ie bord de 1
que de ptopofer que
ment ell un lieu tou
Hement digne du féj'
l i t i f u r l e s ' i u i n e i '
io àoit le port.
Le portrait q
les moyens que ce
de palll-r les pierr
|»S"liers. Phinée
Hères venoit d'art
TOM. H.
î Ihinoiiolis.
l poil d e p
dit préc¡l¿m<
m Palais de PI
m e t , cll-ce trop
B e l g r a d e , q
à-fait ch;
d ' u n g
,t que le
de .Salmydeffe
l ' A polir
1 Cya
que
:hez lui
na'
&
relie-
and Prince ,
dont Maure
lit de Phinée
i aux Argon;
f o n t tout-!
c e t t e troupi
, fe leva de
I
l i t { c a r il fe fouvcnoit que Jupiter avoit ordonné
que ces demi -Dieux lui rendiffent fervice J & marcha
moitié endormi s'appuyant d'une main fur
n n bâton , & fe cramponant de l'autre contre
l e s murailles. Ce bon homme trcmbloit de languenr
& devieilleffe; à peine fa peau qtù étoit
c o l l é e fur fes os pouvoit les enipccher de fe féparer.
Dans cet état il parut comme un fpeiiïe
à l'entrée d'nn Cilon, où il ne fut pas plûtôt affis,
qu'il .s'endormit fans pouvoir dire un feu!
m o t . Les Argonautes qui fans doute s'attendoient
à toute autre figure , furent furpris à la veuede
c e fpeftacle ; cependant Phinée qui étoit plus occupé
de fes propres affaires que de celles de ces
H é r o s , reprenant un peu fes el'prits, Neres, dit-il,
^ ai faîtes rhm-aenr de la Grece, car je connoïs b 'iest
¡¡ui vous êtes far la f c i c c e cjue j'ai de deviner, m
vous retirez, pas , je vous en conjure , fay/s m'avoir
délivre'du malheureux ùat eu je fuis. Ta-t-U r,en
déplus crucl que de mourir de faim dans Vabondance
des vivres \ Ces maudites Harpies viennent m'ôter
¡e, morceaux de la touche ; y / elles laijfent
quelilue chofe fur raes flats , elles l'infeaent d'une
puanteur fi horrible , qu'il n'y a ferfonne qui
en puijfe goûter , eût-on le cccur aufft rnalterable
que le diamant , mais il eft porte par l'Oracle , que
ces vilains oifeaux feront diffipez far les f i l s d''Aquilon.
Zetes & Calais qui étoient de la troupe furent
t o u c h e z du fort de ce .malheureux Prince, &lui
pitomirent tout feconrs. On ne tarda pas de ferv
i r le foûpé; mais dès que Phinée voulut ton--
cher à la viande, les Harpies Portant de certains
nuages , parmi des éclairs affreux , fondirent fur
la table avec un bruit furprenant , & dévorèrent
t o u t ce qu'il y avoit ; après quoi elles s'enfuirent
laiffant une puanteur infnpportable qui fit frémir
nte l'Affemblée. Les fils d'Aquilon qui ne
anquércnt pas de les pourfuivre , les auroient
entôt atteintes ; mais Iris defcendant du ciel ,
les avertit qn'il falloir bien fe garder deles tuer;
q u e c ' é t o i e n r l e s chiens du grand Jupiter, & qu'elle
j u r o i t par le Fleuve Slyx qu'on les enverroit fi
l o in , qu'elles n'approcheroient plus de la maifon
i Phinée. Cette bonne nouvelle fut portée au
P r i n c e , qui pour s'affûter dn fai t , ordonna qu'on
apportât ce qu'il y avoit de prêt à manger ; ^
n'entendant plus le bruit de ces vilaines bêtes,il
f e raffalia tout à fon aife. Par reconnoiflince
le bon vieillard commença à dogmatifer , Adonn
a à nos Héros les avis qu'il jugea neceffaires
ponr continuer leur route fans danger. Apollod
o r c raconte ces fables avec d'.autres circonllanccs
, dont un plus ample récit feroit trop enn
u y e u x . Je laiffo à de plus habiles gens à explii
quer l'hilloire des Harpies. Que nous importe de
l i fc a v o i r