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I I P i
•¡62 VO Y
de leurs Prêtres, qui , ayiuu nbolî knirs dogmes,
ont fait contiuucr Tulage d'une cliofe très-Uicrativc.
Selon la plupart de ces Prêtres , il n'y a
préfemement ni Paradis ni Enfer ; ils croycnt que
l'Ent'er fut détruit après que Jcfus-Chrill en eut
enlevé les ames des Saints, aulii • bien que celles
des damne?.. Par rapport à la création des ames,
ils font du fentiinent d'Origene , liins fçavoir
qu'il y ait eû un Origene dans le monde , car
ils s'imaginent que toutes les ames ont été créées
au commencement du monde. Il y a des Millénaires
parmi eux fans comioître Papias ni St.
Irenee. Ils croyent qu'après le jugement nuiverfel
Jefûs-Chrill reliera pendant mille ans fur
la terre avec les predcllinei pour les faire jouir
de la beatitnde. La plupart des DoBeurs Arméniens
font pourtant du fentiinent, que les airres
attendent le Jugement univerfcl dans un endroit
qu'ils placent entre le Ciel & la Terre , où elles
f e flattent de jouïr un jour de la gloire , quoiqu'elles
foient dans la crainte d'être condamnées à un
fupplice éternel.
Saint Nicon qui li étoit de la petite Armenle,Armer
&
qui avoit paire qt
elqaes années de fa vie à
des Miffions dans "li Gi
"" ' : Arineuie pt
le s. fiéde , nous a laiffé
toucliant les Erreurs des Arméniens-, l'original ell
dans l2 Bibliothèque du Roi, & iMr. Cottelier
en a donné une verfion Latine. S. Nicon rapporte
des chofcs fort fingulieres for la croyance
de ces peuples , & ne l'es accufe pas feulement
d'être difciplesd'Eutyches , deDiofcore, de P:
re rArmenien , & de Mantacuuez ,
d'être dans l'hereiîe des Monothelites.
quelques-unes des fables qui font en
de leur petit Evangile.
Cependant ces peuples
à rendre au Seigneur qui
Apôtres peu de temps apt
allure que S. Barthelemi
•ent le marry
un Traité en
l'origi.
•uOE
Il raconte
cote partie
ont de grandes graces
enr envoya deuxde fes
s fa paffion. Baronius
& S. Thadce fonfiH-
) Armenie 44. ans après la mort
de Jefus-Cbrift , en récompenfe de la foi qu'ils
y avoient annoncée. Malheureufement elle n'y J
iît pas de grands progrès; car Eufebe nous ap- j
prend qu'un faint Evequc appelle MerK-Lane y \
fema le bon grain fous l'Empire de Dece , & !
Dieu répandit tant de benedictions fur ces peu- !
pies i qu'on ne vopit que des Chrétiens par- i
mi eux fous Diocletien. Masimien fe mit en tête !
de les détruire, mais les Arméniens prirent les
armes pour la défenfe de leur foi ; & ce fut,
comme dit Eufebe , la premiere guerre qu'on
eût entreprife pour laReligion, Enfin Dieuacheva
d'ouvrir les yeux à ces peuples par le minitlere
de S. Grégoire Vllltimi-rifiteitr Arménien de naiffance,
mais élevé à Cefarée en Cappadoce où il
avait été facré par S. Lconci
grand Coiifta„.
nenie par un
A G E
dans fou pays fous l'Einp
tin , convertit Tyridate Roi d'A
tuiracle éclatant , & ce Prince qui l'avo'it d'à'
bord fait maltraiter , en fut li touche , qu'il
obligea par un Edit tous fes fujets à embraifer le
ChriBianifme. Le Saint acheva par fa doSrine
par fon exemple, & par fes miracles , ce quelj
Roi ne pouvoir qu'ordonner. Une efclavc ciui
fe fit Chrétienne à Conllantinople en mêaie
temps , ne contribua pas peu par fes miracles
il la propagation du Chrillianifme dans le mêm;
pays.
11 ne faut pas confondre S.Gregoire YlUm-â.
nateur prenrier Patriarche des Arméniens, ave,
nu autre Saint du même pays & du même nom
qui dans le i. liecle vint mourir en France, kdus
dans une folitude anprès de Pluviers ej
Beauco dans le Diocefe d'Orléans. Il paflh fep,
ans dans cet hermitage, jeûnant à la mode de
fon pays, c'ell-à-dire d'un manière que les Chtitiens
d'Occident ne fçauroient prefque imiter,
11 ne mangeoit rien du tout les Lundi , Mercredi
. Vendredi & Samedi • & même s'il rompoit
firn jeûne les Mardi & Vendredi après le foïdi
couché, c'étolt pour manger trois onces de pain
d'orge, quelques herbes crues , une poignée de
lentilles trempées dans de l'eau & germées ao ft.
leil ; les jours deFêtcs & de Dimanche , il fe iioutriiToIt
un peu mieux , mais il ne mangeoit jamais
de viande.
Le Clergé d'Armenie eft compofé du Patriitche,
des Archevêques , des Evêques , des VataUets
ou Doaeurs , des Prêtres Séculiers , i
des Moines. Le Patriarche porte le nom di
CathoUeos depuis fort long-tems ; car
remarque que les Armen'iens ont emp
terme des Grecs. Les Arméniens ont plnlieursPatriarches
tocope
ntc ce
aujourd'hui fur les terres du RoidePerf
e . & fur celles du Grand Seigoeor. Outre celui
i'hch-miiiddn qui eft le plus celebre detoni,
on compte en Pcrfe celui de Schamakée proche li
Mer Cafpienue, ic celui de Nacjivan que les
Arméniens Catholiques Romains reconiioilTen:
pour Patriarche après le Pape. En Turquie il
y a deux Prélats qui fe font eriger en Patriaiches
, qui
. S. Gregoire revenu
par le Grand Vili
tous les Prélats s'il
font l'Evêqne de C,
& l'Eïêque Arme
à force de prefens
authorité de la Port
re un autre Patriarche à Cam
d
ient 1
;roit ; titrf
:heter comme
rfe en Cilide,
an , Icfqoeli
niflîon à leur
ens ont eiicoen
proche de T,
ien de JerufaI
îçoivent leur
Les Armen
le Pere Pido« , Parilien Relig
Pologne,
, - - .,„..ax Theatin Si
Miffionnaire Apollolique, ménageait bien les efprits
des Arméniens de Pologne , & fur tout celui
de leur Archevêque, qu'il les ramena à leut
mere l'Eglife Romaine en ¡i66. On pu^cs
leurs
D U L E V A N T . Lcitn XX:
leurs livres de toutes les erreurs qui féparent les
fchiihiatiques d'avec iious. Ce Patriarche reconnu:
le Pspc pour Chef de la veritable Eglife , &
" crement dans les rues à la Proque
Voïi fit pour en remercier
cmnellement.
che d'Itchmiadzin eft
un fens ; car on aiTi
lille ecus d
le reconnciiTeHt & q
lui payent cinq fols
lent jufqucs à trois ou q
un aut
16-3
e Saint Sa
ur générale
plus folemr
; Patriarche
)us dans
eelli
Dia
L
dct
de lix cens
meniens qu
Je ¡S- ans,
lifei lui do ,
Cependant il eft p
! plus riche
Ire qu'il a près
Tous les Arai
pafl'ent l'âge
par an. Les
uatre écus.
e f e n s , &
teiitablement pauvre , puifqu'ii eft obligé de
payer la Capitation pour retenir dans fon troupeau
ceux qui ne font pas en état de fatisfaire
3Ce tribut. Souvent il y coufomme fes revenus
5 y ajoute de fes épargnes. Les Archevêques
6 Evêques lui cnvoyent tous les ans l'état des
pauvres familles de leurs diocefes , lefquellcs on
menace de faire vendre ou de leur faire changer
de Religion faute de payement de la Capitation.
" Patriarche eft vêtu auffi Amplement que les
il vit très-frugalement &: n'a qu'un
de domeftiquts , mais c'eft un
conftdérables du mondi
i ft . laq^
ice d'excommunication.
, re-vingt mille villages
iffent. Pour fe maintenir en plane
donne-t-il pas au Gouverneur
puiffiraces de la Cour ? Il faut être
1 l'ambition pour acheter de fem-
Prê
letit nombre
.^rclat des plu
thorité qu'il
ious lui à la moindre me
On aifelre qu'il y a q
i]ui le reconnc
e , combien
.îrivan & aux
«eu efclave d.
Uîbles polies.
C'étoit autr
.\rmenicns qu
«e ou ylî«™»
liquide ou hnil
les Etats de P.
mes l'achetoiei
immunément que des Troi
ic fontaine d'huile factée
tout l'Orient. Le Patriarche
chevêques & aux Evêques A
e par l'aue
tremble
•fois le feul Patria:
eût le pouvoir de f;
, du Grec jWyrea
; parlumée. Il en Ì
rfe & de Turquie ,-
che parmi les
:re le i'. Ciri-
, compolitior
lUrniCfoit tous
lie les Grecs mêtion
, & l'on difoii
s Eglifes il fortoil
laquelle atrofoit
l'envoyoir aux Arpour
k
îpandre & pour l'employer dans le Baptem
l'Extrême-Onft
. depuis plus de4L.
t Eveque Armenien qui
uGilem , s'avifi de s'iri-
Ic bon plaiiir du Grand
idre le M,err,a du Patriar-
Comme I'huilc eft a bon
-..- Jacob VerUbiet t
faifoit la refldence à Je
Ecr en Patriarche fou
Vilir, & refuCi de pre
elle des Trois Eglifes.
marché dans la Paleftine , & q
«c fe corrompt pas , il en fît plus q
loit pour oindre , pend;
iS les Armeniens qui fon
- fujct d'un grand Schifme
Patriarches s'ex.cûimnuniéreut
liqueur
'en filit
pV mees ,
rquie. Voilà
ni eux. Les
iprüquement ;
celui des Trois Eglifes forma un grand procès
ii la Porte contre celui de Jerufalem. Les Turcs
qui font trop habiles pour vouloir décider la
qucftion , fe contentent de recevoir les prefens
que leur font les parties à mefare qu'elles reviennent
à la charge : en attendant chacun débite
fon huile comme il peur.
Ils la préparent depuis les Vcfpres du Dimanche
des Rameaux , jufques à la Melfe du Jeudi
Saint, laquelle ce jour-là fe célébré fur le grand
vailfeau où l'on conferve cette liqueur. On n'employe
ni bois ni charbon ordinaire pour faire
bouillir la chaudiere où on la prépare , & cette
chaudicre eft plus grande que la marmite des Invalides.
On la fait bouillir avec des bois bénits, &
même avec tout ce qui a fervi aux Eglifes, vieilles
images, ornemens ufez , livres déchirez &
trop gras ; tout eft refervé pour cette céremonie.
Ce feu ne doit pas fentir trop bon ; mais l'huile
eft parfumée par des herbes & par des drogues
odoriférantes que l'on y mêle. Ce ne font pas de
petits Clercs qui travaillent à cette merveilleufe
compofition ; c'eft le Patriarche lui-même , vêtu
pontificalement & afOfté au moins de trois Prélats
en habits Pontificaux , qui récitent tous enfemble
des prières pendant toute la céremoi
Le peuple en eft plus frappé que d préfenee
al que les
;hofes fenréelie
de Jefns-Chrift ; tant il eft •
hommes ne font fnfceptibles que des
libles l
Il n'y a tien à dire en particulier des xArchevêqucs
& des Evêques Arméniens , fi ce n'ert qu'il
y en a pluiieurs qui fout fans Diocefe & qui logent
dans des Monafteres dont ils fout Abbe'z.
che, i
II fero
fent d.
& fon
aiifli li
les Vertabi
Vertabiets
Dofteurs
parmi le;
de grand
biles gem
di
=s Prélats font fibord
3mme dans les autres Eglifes Chr
: à fouhaiter feulement qu'ils s'
leurs devoirs ; mais ils n'ont au
plongez dans une ignorance pi
; conlidere-t-on bien fouvent mi
Quelquefois ils font Ev,
.•nfemble, c'eft-à-dire, Ei
C l s Vertabiets qui font t;
Armeniens, ne fo
Ps
étiennes.
acquitafcun
zélé
toyable;
luis que
îques &
•êques &
de bruit
île:
pays
mai
véritablemci
t les plus ha.
ils p. :irent pou,
; fi
; pend
:ceû à ce degrt
faut pas avoir étudié la Theolo
lon-
gués années; il fuffit de fçavoir la I
.\rme-
nienue littcrale , & d'appt-endre par
fermon de leur grand Maître Grc,
dont toute l'éloquence brilloit dan
mes qu'il vomiflbit contre l'Eglife Romaine. La
Langue littérale eft chez-eux la Langue des Sçavans',
.ir quelque
. Au.aß,
:s blafphé
& l'on prétend qu'elle n'a aucun rapport
avec les autres Langues Orientales ; c'eft ce qui
la rend fi diliiciie. On -aûiûre qu'elle eft fort ex-
X 2 prefit