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• ASP ARAGUS Crcticus fruticojus, era(fiorl-
•has brevhribiis ncuieis , ma^Ko fruélu. CorolL
bld. Ret herb. 21.
Cette plamc fort au travers des fentes des rochers
par des'tiges longues depuis lui piedjulques à
deux, épaiiTes d'environ trois lignes, tortues, an-
«guleufes, griOcres, -conrbées Ibuvent vers le bas,
branchues dès leur naiflànce , fabdivifécs en plusieurs
rameau-X canelez épais d'une ligne, vert-pàle
tirant fur le vert de mer , garnies de temps en
temps de gros piquants difpofez par bouquets : les
plus gros do ces piquants ont fept ou huit lignes de
l o n g , fur une ligne d'épais ; les autres font la moitié
plus courts; mais ils font tons fermes, vert-pâl
e , rayez, rouflâtres & quelquefois noirâtres à la
pointe : de la baie de ces piquants fortent pluiieurs
fleurs tout le long,des branches, foûtenuës par des
queues fort minces':; chaque fieur eft à fix feuilles
verdâtres, tirant fur le jamie, difpofées en étoile,
recourbées ordinairement en bas, longues de deux
lignes & demie, fur une ligne de largeur, poiiituës
& rayées : le piftile eil un bouton à trois coins,
l o n g d'une ligne, entouré de lîx écamines longues
de deux lignes , chargées chacune d'un fommet
jaune, la fleur fent comme le bouquin : le fruit a
âemi pouce de diametce, relevé de trois loges,
remplies chacune d'une femence fphérique & dure:
cette plante varie, il y en a dont les piquants cnt
u n pouce.de long.
A F I U M Griccum faxaîUe , Critbmi folio^
Coroll. lyij}. Reiherb. 21.
L a tige de cette plante qui fort auflî des ftntes
des rochers , s'cleve à la hauteur d'environ deux
pieds, groiTe.com.me le petir doit, entrecoupée de
plulîeurs noeuds, tortue, branchuë, accompagnée
vers fa naiilànce de pluiieurs bouquets de teuilles
t o u f f u e s , tout-à-fait femblablcs à celles de la a Pcrcepierre
que l'on confit au vinaigre , longues de
demi pied, fur trois ou quatre pouces de large,vert
d e mer , charnues, caf[iu:tes., divifées & iùbdivi-
- f é e s en trois pièces, longues de neuf ou dix lignes,
fur une ligne de large , pointues , d'un goût aromatique
& piqua-aî : la bail'.de ces feuilles cÛ pliée
eh goutiére & embraile \me partie de la tige , laquelle
cft rayée, pleine de moële, branchuë ordinairement
dès le bas, garnie de feuilles femblables
aux précédentes, mais qui n'ont que deux ou trois
pouces de long ; celles des branches n'ont qu'un
pouce ou un pouce & demi : toutes ces branches
& leurs fubdiviiions fe terminent par des bouquets
larges d'environ deux pouces affez arrondis, dont
les rayons n'ont qix'un pouce & demi de haut., velus
de même que la fommirc de la plante, & charge?.
d'autres petits bouquets de fleurs à cinq feiiillee
blanches, longues feulement d'une ligne & demie:
le piflile & le calice de ces fleurs deviennent des
graines longues d'une ligne & un quart, grifâtres.,
• Ciithmum five Foeniculuni maiicinmm minus. C, B. Pin,
b naca>i<t.
A G E
larges de moins de demi ligne, pointues paDfc
deux bouts, un peu courbes, canelées ¡xm&K
aromatiques. ' '
•C'eft fur la roche la plus efcarpée de Nicouria
que nau cette belle plante : il cft furprenant or
les lieux élevez de quelques toifes plufque le r S
du pays produilent des plantes qui ne fe voyein ont
dans la plaine. Débarquez dans une lile nousi
manquions pas de nous informer s'il y avoit aiipi
que chapelle de la b .Vierge, bien affûrez qu'elle f"
roit dans l'endroit le moins acceffible, & .par coi"
fequent le plus propre pour nos recherches • c'elíj
viiiter ces chapelles que conlîfte toute la devotion
de Ja populace Gréque. On n'y arrive qu'en fimt
a groües gouttes, & les Grecs comptent avec
f o n cette latigue pour une des plus rudes peiiiteiices
qne l'on puilfe faire en ce inonde. Là tous
foíTÍuis en eau, ils fe dépêchent de foire une douzaine
de lignes de c croix répétez coup fur coup
accompagnez .d'autant d'inclinations , non feuie'
ment de téce, mais de la moitié du corps ; enfiiirc
fi la lampe n'eft pas allumée , ils battent'le ftiffl
& brûlent deux ou trois grains d'encens âr une
pierre plattc, baiiant l'image de la Viert^e & tout«
les autres qui s'y trouvent : ces images ne font
point en fculpture , car les Grecs n'en fçauroi®
Ibufîrir ; elles font.peintes grolîiérement fur des
morceaux de. bois à fond .doré. Ceux qü'on appelle
peintres en ce .pays-là, ne fçachans pas defllner,
fe fervent d'un poncis pour marquer les traits ds
figures.i & ces poncis fe funt perpétuez par tradition
de pere en fils depuis faiiit L u c ; car toutes
leurs Vierges font dans la même atticude qne cells
que l 'on attribue à ce Saint. Tandis que l'eiiccns
brûle, ces bonnes gens recommandent leurs &&
res à la V i e ^ e , & vont chercher un Papas pour
dire la Meiîe, .luppofé qu'il y en ait aux environs:
tout cela cil louable; mais ne font-ils pas bien ridicules
d'apoñropher la Vierge & les Saints lî leurs
aiîaires ne fe tournent pas fjivant leurs foiihaiîs.
Les bonnes femmes portent ordinairement un petit
pot d'huile pour garnir h lampe , ou quelque
bougie fort dé iée ; ou bien elles laiifent un parar
au ftind de la lampe , dans l'intention qu'on en
achettera de l'huile pour faire brûler devant l'image.
ComiTie l'on bârtt à bon marché dans ce payslà
les Grecs à J'agonie laiiTcnt une vingtaine d'éc^s
pour dreifer une chapelle, & c'eft cc qui fait que
toutes les Mes en font couvertes. Au ¿raiid fandale
du Ghrillianifme , les voyageurs n'ont pour
l'ordinaire d'autre logement : on y fefrc les bardes
& les marchandifes : on y foie la cuilîne ; on y
couche, & cette coûtume eft fort ancienne. Diane
& Junon fe plaignoient fouvent qu'on propbiioit
leurs Temples : Dieu veuille que l'on ne prophaiie
pas les chapelles dont nous parlons. Il n'y a que
ies Grecs du rite Latin qui foient un peu iiiûrnits
de
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