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i 6 o V O Y
j a l p e da côté de Platano. Ces montagnes font all
e i fraîches, pleines de fourccs couvertes de bois,
& fort riantes. Les rtiiffeatix les plus confiderables
f o n t celui de Metclinons , & celui qui coule an
delà des ruines du Templ e de Junon.
L e port du Vati qui regarde le nord-oneft, cft
le meilleur de l'ifle. On y donne fond à droite
dans une efpecc d'anfe torme'e par une colline
avancée en maniere de crochet. Ce port qui petit
contenir une grande année avoit donné lieu d'y
b i t i r une ville , dont les ruines paroifll-nt d'une
grande étendue, quoique fins magnificence;on l'a
abandonnée depuis long-temps , pour fe mettre à
couvert des infuites des Corfaires, & l'on s'eil retiré
an large du Vati fur la montagne. Pour tiire
l e tour de l'IOe, tirant de ce port vers l'ouett, on
r e n c o n t r e la plage de Carlovafli, qui n'eft bonne que
pour des caiques on de gros bateaux,encore faut-il
les tirer à terre. Leport « Seitan eflà neuf milles
d e Carlovafli : mais c'eft le plus méchant port de
r i f l e , & la tramontane y fait échouer la plupart
des bâtimens. Au delà de Seitan, l'ifle fe termine
par la montagne de b Catabate, qui fait le cap de
Samos, & le cap forme un des côtez du grand Boghas
: quand on eft menacé de la tempête, il faut
l e retirer dans quelqti'un des ports des Ides de
F o u r n i à la droite. Après avoir doublé le cap de
S a m o s , on trouve la plage de Maratrocampo. On
palle enfuite entre l'ifle de c Samapouia & le cap
C o l o n n e , nomme Cap de Junon , <1 à caufe du
T e m p l e de cette Déef l i dont il étoit proche. De
c e cap on entre dans un port alfe?, commode pour
les voyageurs , mais trop cxpofé au iiroc ; c'eft
pour cela que les anciens, pour mettre à couvert
leurs galeres, avoient bâti fur la plage de Cota,
vis-à-vis la même ville de Samos, un beau ttiole,
que l'on nomme aiijourd'iiui le port de Tigani, à
caufe de fa rondeur : car en Grec vulgaire , TiW^i
flgnifie un gâteau rond. 6 . i ,
D.ans le petit Boghas, vis-à-vis la montagne de
S a m f o n , eft une retraite pour les vaiffeau-x, appellee
Upart des gakns , autour duquel nous découvrîmes
les ruines d'une ancienne ville, & les reftes
de deux Temples marquez chacun par cinq ou fix
colonnes renverfées. L'un étoit bâti fur une émin
e n c e , & l'autre dans un fond : les ruines de la
ville font pleines de briques entremêlées de quelques
pieces de marbre blanc , & de morceaux de
colonnes de jafpe rouge & blanc î groiTes taches.
A la pointe du port , dans l'endroit le plus étroit
du Boghas, on trouve les fondemens d'une ancienn
e tour de inarbre : les gens du pays prétendent
qne l'on y tendoit des chaînes pour fermer le détroit
, & ils aiîurent que l'on voit de l'autre côté
1 UyigKt Tur , k diible.
c H'p^ra. Plin. Hiß. nar. W.
¿ Ti HpsFoï. Slra!^. \tiim Gíír/.
On lUpprUc Mjji, cap de Cor.i, ¿r cap blanc. A^Tpíaaís.
e O if*SfaìB[ TCTa^íéi. ¿trjtò, lik., 14. Msj-ii\sí aBTííiJíÍ!,Grtc
A G E
qui eft en terre ferme, de gros anneaux de bron,,
deftinei pour cet ufige. Le dcrmcr port de l'Ki,
eft celui de Pralbnifl, qui eft derriere un écue,l j '
même nom, entre le Boghas & le port du v j
Avant que de découvrir ce port , on paflii Mp^
de trois ou quatre éctieils, dont le princiDal çV
pelle Dii4c.,h ou D.fmlk , à une portée dcï l
de l'ifle : on aflûte que c'étoit autrefois le coli®,
de tout le pays. ®
_ Voila ce qui regarde les ports de l'Ine. L'an,
cienne ville de Samos s'étendoit depuis le port dè
T i g a n i , qui eft à trois milles de Cora jufquesih
grande c riviere qui coule à cinq cens pasdesrni,,,;
du 1 emple de J u n o n : car 1 S t r abon avance, m'«,,
des tauxbours de cette ville étoit au cap de Junon.
le même Auteur alfure que Tembrio , & ProdiS
après lui, firent bâtir Samos. On a traduit Patr"
d e s , mais il y a bien plus d'apparence que cp
foit le Roi Proclés, g Vitruve prétend que la
de Samos & les treize villes d'Ionie étoient l'ouvrage
d'Ion Athenien, qui donna le n om à l'Ioiiic
Quoique Samos foit entièrement détruite,oii lapcit
diviler en haute &balfe pour en bien entendre le plai,
L a Ville haute occupoit la montagne au nord,
balfe remoi t le long de la marine depuis le port Tigani
jtirques au cap de Junon. Tigani, qiiiellle
port des galeres des anciens, comme j e l'ai deladit
eft en croiOEint, & regarde le fud-eft : fa corne »
che cft cette fameufe jettée li qu'Hcrodot e eomStoii
parmi les trois merveilles de Samos : cette jett&
étoit haute de 20. tollés, & avançoit plus de ijo.
pas dans la mer : un ouvrage li rare dans ce tempi,
la prouve l'application des Samiens à la marineauffi
receurent-ils à bras ouverts i Aminoeles Corinthien
, le plus habile eonftrufleur de vaiflèani,
qui leur en fît quatre, environ 300. ans avant latin
de la guerre du Pcloponnéfe. Ce furent les Samiens
qui conduifirent Batus à Cyrene, plus de
600. ans avant Jefus-Chrift ; enfin, fi nous croyons
k Pline ils inventèrent des vaiiTeaux propres à ttaiifporter
la cavalerie.
Nous montâmes du port de Tigani fur une Eminence
chargée de tombeaux de marbre fans fculptiire
& fans infcriptions. De là en tirant au nord,
commencent les reftes des murailles de la ville liant
e , fur le penchant d'une montagne affei rude.
Cette enceinte fe continuant julques au foinm
e t , formoit un grand angle vers le couchant,
après avoir régné tout le long de la côte delamontagne.
Les reftes de ces murailles font fortbeaui,
fur-tout ceux qui font à la vûë de Cora : ces imirailles
qui avoient dix pieds d'épalifeur, & mime
douze en quelques endroits, étoient bâties de gros
quartiers de marbre, taillez la plupart à tablettes ou
Í -rà SlTAÎ. iitiâ.
comme l'on taille les diamans. Nous
on vû de plus fuperbe dans le Levant : •
IX étoit de maçonnerie ; mais les tours
défendoient étoient toutes de marbre &
leurs fauffcs portes pour y jetter des foldats
facttei
ii'avon;
l'ciiire-d'
D U L E V A
' " L Î c t S " ' de ta montagne du côté du midi
¿ c o u v e r t e de maifons en amphitheatre, & reçoit
fin- nier. Vers l e bas de la meime cron-
„ le voit encore la place d'un theatre, dont on a
inoi-té les marbres pour bâtir Cora. Il étoit limé
Sefibns & à droite d'une chapelle appellee • N ô -
-Daine de mille voiles, ou Nôtre-Dame de la
firote à eanfe d'une fameufe grot e rempliedecon-
..latio'ns. Les environs de la chapelle f
î-etts de colonnes de marbre
nés rondes & les
autres à puns.
En defceiidant du theatre vers la mer , on ne
voit dans les champs que colonnes caflTees & quarlieis
tie marbre : la plûpart des colonnes font ou
tineices ou à pans; quelques-unes rondes, d'autres
eaiielees fur les côtez avec une plate bande fur le
devant & fur le derriere, comme celles du frontiljice
du Temple d'Apollon à Delos. Il y a aufli
pliiScurs autres colonnes à diftïrens profils ftr
quelques terres voilines : elles font encor e difpofées
en rond ou en quatre , ce qui fait conjcaurer
qu'elles ontfervi à des (Temples ou a des ptjrtiques.
On en voit de m ime en pluiieurs endroits de 1 Ille.
Les mines des maifons parmi lefquelles on latente
ptelentement, font de maçonnerie ordinaire
mêlée de briques, & de quelques pieces de marbre
ornées de moulûtes ou fimplement equarnes.
Nousn'y trouvâmes aucunes infcriptions^. Il eftvrai
que celle des premiers temps de la belle Grece font
ou briiées ou fi eff'acées, qu'on ne peut les déchifrcr.
A l'égard de la largeur de la ville, elle ocupoit
niie partie de cette belle plaine', qui vient depu"
Cota jiifques à la mer du côté du midi, & de
du couchai-it jufques à la riviere tiui coule ai
des ruines du Templ e de Junon. Les eanxdelanïiete
venoient à la ville b-ilte & au quartier du T emple
par un aqueduc, dont on voit encore quelques
arcades fur le chemin de Miles à Pyrgos, & dont
h fuite fe trouve au port de la b ferme du grand
couvent de Nôt r e Dame : mais dans cet endtoit-la
» n'eft plus qu'une muraille fort longue & allez
—• - -- - " " fupportoit qu'une partie des
étoient d'une excellente briionda,
& s'emboitoient fort
is les autres ; on en voit cn-
. Cota , fervant à vuider les
N T. Lettre X. if i i
[uand on ne veut pas paft'er p.ir Metelinous. 'A
' a l l on cil la montagne fur laquelle la
K.1-;... à gauche c'eft une montagne
la fuite la montagne percée
j e propoferai. On pafTc cc
ig de la marine en allant de T i -
T e m p l e , & l'on voit encore
es ruines d'une Eglife des
/oir été conliderable. Au
-erfc un autre qui vient
ait les apparences étoit
L a direction de qnelt
e r r e , dont la file
que
di
ville haute cft bâti
que j'appellerai da
pour des raifous qu
petit rniflTeau le Ion:
gani aux mines d
tlans ces quartiers-là les
Chrétiens, qui paroît avo
delà de ce ruilfeau o n en t:
droit de Cora, & qui fu
dcftiné pour la ville hauD
ques arches couvertes t
tire vers Cora , montre biei
condu: 1 la /ille r d e
iôté
delà
liaire qi ;ut-etre ne
eaiiaux. Ces canaux
que de la terre de B;
proprement les uns di
core plnlieurs pieces
eaux des terralTes.
Outre cet aqueduc , les eaux qui viennent de
Meteliuous, fe déchargent aufli à l'entrée de la ville
baffi, après avoir palK fous les arches d'un
duc à travers le vallon qui méne de Co
Tm. I.
elles prennent le tour
la montagne par un canal encore aiïez fenlîble.
Sur la gauche du vallon dont je viens de parler
, aiTei prés de l'aqueduc qui le travcrfe, fc
voycnt des cavernes ; l'entree de quelques-unes a
écé taillce au marteau avec beaucoup de foin ; «Se fi
l ' on en veut croire les gens du pays, elles fervent
depuis plus de zooo. ans de retraite aux moutons,
aux chèvres & aux vaches : c'eß pour cette raifoii
que la rerrc y cft remplie d'une prodigieufe quantit
é de nitre. On nous aiTura qu'on avoit bouchii
une de ces cavernes où ce fel eft tout criftallife;
les Turcs n'ont pis I'cfprit de s'en fervir, & mettroient
à la chaîne les Grecs qui oferoient y toucher.
I l y a beaucoup d'apparence que quelqu'une de
ces cavernes taillées au marteau, eft le refte d'une
de ces merveilles qu'Hcrodote dit que l'on regardoit
comme les plus grands ouvrages de tovite la
Grece. Eupaline Architeae de Megä r e , avoit eu
la conduite de celui-ci. Les Samens, pour me fervir
des termes d'Herodote, percèrent une montagne
de 1^0 • toifis de haut, óf pratique'rent dam cette ouqui
avoit pas de longueur^ rm canal de
" ' Gïr trois pieds de large ,
;Ar aune belle four-
2,0. coudées de profondeur far
Pour conduire î» leur ville les
\e. On voir encore l'entrée de cette ouverture , le
rcfte s'eft comblé depuis ce temps-là. La belle
fource qui avoit fait entreprendre un fi grand ouvrage,
eft fuis doute celle de Metelinous dont je
p-arlerai en fon lieu; car cc village eft fitué de l'autre
côté de la montagne percée. Au fortir de ce
merveilleux canal, l'eau palfoit fur l'aqueduc qui
travcrfe le valon, & fe rendoit ài a ville par u n conduit
qui prenoit le même tour que le canal de Ocra.
La profondeur du canal qui traverfoit la montagne
eft furprenantc; mais on avoit peut-être été
contraint de lui donner cette profondeur pour conferver
le niveau de la fource. Laurent Valla n'a
pas eu raifon de croire que la largeur de ce canal
f û t le triple de faprofondeur ; carcertainementl'ouv
e r t u r e , autant qu'on en peut juger par fes reftes,
n'avoir pas óo. coudées de large ; & d'vùlleurs i
canal de cc diamètre fur 20. coudt
X
hitTÎX' > î«' /¿"'i^« «
Ì de profondeur
ziulîtlri, u
habitatio,
lefcm*, memaifm decmí'-^t, vúntdefi rmií-'i!