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¡ n i l i
8o V O Y A G E
; d'i
ilidei
:rc du carafte
•é , on va Isi... ^
& benuconp de tbb
t la premiere de ce:
t r o n c r i í
p o f l e d o
degré ;
feconde
de Don G : h o t ? Tout
mme il ii
peu de polo
S i d c t
N ü
ciualitel au fublimc
illait gucres k
qvtclque robulte qu'il fût , il ne pouvoir
pas refillcr à la violence du vin , & s'allbupillbit
de temps en temps : nous devons cependant
liji rendre julfice , il favoît li bien prendre Ibn
temps , que cerre liqueur ne faifoit fon tliet
que lorfqu'il écoit cheval ; il dormoit alors
tranquillement , & nos aflaires n ' i n ctoiciit point
dérangées.
M r . l'AmbaOEideur eut la bonté de nous faire
«;pcdier gratuitement un Commandement de la
P o r t e , c'eif-à-dire, qu'il en voulut payerions les
droits à votre coniîdération, MONSEIGNEUR,
& nous fçavons bien que nous vons femmes
redevables de toutes les honnêtetez dont il nous
c o m b l a . Void la teneur de ce Pafleport que
t'ai traduit à la Lettre , pour faire voir la
f o r m u l e dont li lerv.eut les Turcs en pareille
'©ccaCon.
C O M M A N D E M E N T
'Aidrejfé aux Pachas , BcgUer-Bejs , Sangiac-
Beys , Cadis ^ autres Cornmandans ([ui f s
trouvent fur ic chemin de CotiftaMlnople à
Trebifonde ^ Erzeron^ Akp > Damas ^(^c.
tant j)ar Mer lue par Terrs.
0 US fçamz i l'arrivé! de ce fMime Cofnmdemeyit,
qi
U Relifiim du Meffie, Mr. de Fetriol Ambajfadm,
de l'Empereur de France réfidant k rAci ¡ufrime
For,, ja fin fi,l heurenfe) a
qiiête à mon Camp Imperial, par laquelle rn^ayant
fait fpiivoir qu'un des Doéîeurs de France yiommé
T o u r n e f o r t , partkuliérrinent experimentè dans la
connoi(fancc des Plantes , efi parti de France avec
quatre pcrßmes pour chercher des plantes qui ne
fe trouvent point dans leur lioxatme ; ayrnt demandé
mon Commandement , pour qac dam Us
endroits de fon paffage , foit par Mer ou par T,rre,
un n'y mette aucun empcchement, ^^ qiiil n^y foit
fait aucun dommage k ¡'es bardes d?- à fon équipage,
ne /employant qu'aux chofes de f,n Art, ne fe
mêlant point des affaires de n'^s fiijets tributaires,
lie fortant point des bornes de fon état , cîT fc comportant
comme il la doit 5 ce mien C:>mmandement
a été donné, pour cette f i s feulement , poy.r qiiil
ne foit miß aucune oppofuian afin p ^ e ; '^fordonne
qii'arrivayit avec ce aohle Commandement,
vous vous comportiez conformément aux ordres quil
a„ùiM à ce r„jel , y ¡ue ied.t Docteur avec le,
qum feafi-me, de fa f«il, feul,m,„t
pomt de, affaira Je mj, ftiiel, Irii/itaii
dats les bornes de fofi devoir , dan, qitela
de „!dre ¡ur.fdiilion qu'.l arrive ,
finlemea , mu, ne rneil.ez Me,me opfofu
h
M-a,e y q,pl„e¡0UÍaH aucune f L
fi»ne, de fa fu.te , n: a Jon iqutpage , y
jant ncn de votre part qm fou oppofe'
tutiorn Imperiales , vou, lui fafftez
fon argent , au frix courant , les chafe, '
aura befoin, par ceux qui le, vendent , ,
execuueztout ce que cctiea, mon noble Commi.
ment , hrfqu d fera frefencé. Sacki-i
• Í»,
y après en avo,r fait U leñure, rm,,,,,
le entre le, mai», de celu, qui en- eft le f „ „ ,
y ajoutez foi au noble f,g«e don, U e f i '
Ecrit au commencement de la Lune ZikcU it
l'Egire mil cent douze. Ordonné dan, h
de Daout Pacès.
N o u s prîmes congé de Mr. l'Ambaffldeui li
15. Avril, & couchâmes le même jour à Cirwai
Inr le canal de la mer Noire dans je Semii
de Maliemet-Bey , Page du Grand Sfiïirat,
Mahemet en avoit laiffé l'ufage à Mr. Chta
A p o t i c a i r e de Provence ïtabli dq
temps à Conlïantinoplc , où il e'toit fort emp
l o y é dans fa profeffion : ce pauvre licraini
quelque temps après nôtre départ eut le fort à
la plupart des gens qui vont chercfier fotiuut
dans cette puilHinte Ville, c'ert-à-dire, qu'il y
mourut de la perte dont il fut frappé & enlpo^
té dans le temps qu'il î'y attendoit le moias, Son
fils qui étoit Apoticaire du Pacha , & qui uoui
fut d'un grand fecours pendant la route, î
caufe de l'intelligence qu'il a des langues do
pays , vint avec nous attendre ce Seigneur daiiî
la marfon du Bey , laquelle paiTe pour une des
plus belles du cana"
L e lendemain n(
rons ; ce font de
par leur verdure ,
des plantes c
il n'a pas bea
les ai
reconnûmes les cmi-
: petites collines fort agràblfi
mais elles ne produifent qtt
nunes. A l'égard dn Scrraili
j p d'app.areHce, non plus qec
laifoins du Levant , quoique les a?-
partemens en foient beaux , & qu'on y ait iail
beaucoup de de'peufe. Tous les plafonds fctl
peints , hirtoriez & dorez dans le goût de Tutquie
, c'ell-à-dire , avec des orneinens li pooe
& li mefquiris , quoique riclies , qu'ils feroieut
pkrs propres pour des ouvrages de broderie qi
pour des fales. Ces laies font boifées affe; p«
prement , & l'on y voit par tout, au lieu ^
tableaux , des fenteiices Arabes tirées de l'Alcoran.
Mais quelque foin qu'on ait apporté po»
la décoration de ces lieux, les planclicTS ni »«
trop bas , & c'ell là le deïaut ordinaire des ta
ilielis
D U L E V A N T . Leure XVI.
¿ n fite' qu
t de prodehors
, car les
' u« font 11 oas, qu un dirait qu'ils écrafent
® ;,! bns • en effet ils leur dérobent la monié
" in'r Quoique les chambres ayent double
'd ftnft^s . mi e u x éclaices
fenirres font ordinairement quittées
Cumoiitées chacnne pai
•qui ell
its tains qu'oi
d
11116 <1
Sti;ne«
Ttiin
diié , i
qtelqiie! Ol
filili I'm
I'M pat 1
reife de I;
: fcuilre plus
C ' e l l principalement par
1 diftingue les maifons des grands
: celles du commun. Quoique les
bâtiffeiit les bains que pour la commone
laiffent pas de les accompagner de
i ; ceux de la maifon du Bey
T7. & incruttei de marbre, on y tempere
r le moyen d'un tuyau de plomb qui en
chaude autant qu'on veut , les gale-
& les coridoTS qui font de bois peint , régnait
amour de la maifon : il n'y a que 1 e fcal
a d e s h o n n o r e , mais on n'en Içait pas
fte de Plus beaux en Turquie, on les Architecplurent,
pour tout efcalier , une efpece d é-
.tlielle de bois couverte d un appentis ; c ell encolepis
ehez les Grecs ; ou cette echelle elî ex-
,ofie à la pluye & au foleil. L a cour de la mai-
. C d o , « ) e % a r l e feroit affez bel le, fi elle u'étoit
»sretteffie par un baffin qui fert (pour arnii
dite) de remifes aux Caïques, car ces caïqnes
fii le canal de la M e r Noire tiennent lieu de carrares,
de charrettes & de fourgons: on s eu fert
i toute forte d'ufages , dont la peche n ell pas
in des moins utiles. De la cour on pafTe dans
disjiidins, qui feroient fort beaux, s'ils n'éloieiit
trop refferrez par les collines qni_ les
eiviionnent ; mais k parc cil bien plante &
fitie étendue conlidérable. Voila le modelé
finie maifon de campagne de Turquie ; quoiqu'elles
ne foient pas comparables a celles des
environs de Paris , elles nelailTent pas d avoir
desbeautel & une certaine magmlicence. Nous
ne nous ennuyâmes pas dans celle de Mahemet
' l e Pacha parut-enlîu fur le canal le l6. Avril
avec Irait gros Caïques ou felouques , fur lelqielles
on avoit mis une partie de fa maifon,
leieBeavoit pris les devants fur les faïques , &
rilloit attendre à Trebifonde. La felouque ou
tloieut les Dames étoit fi couverte & fi garnie
dejaloulics de bois , faites en manière de raifeauî
, qu'elles avoient de la peine à y relpirer.
lePacba n'avoit que fa tnere , fa femme, une
4 fcs «lies, fis efclaves de •même fexe pour les
fetvir, & quelques eunuques. Nôtre felouque
<loit le neuvième bâtiment de cette petite flote,
4tn formoit l'arriere-garde. Soit que les 1 urcs
t'aiment pas trop à fe mêler avec les Chrétiens,
ou que l'on crût que ce feroit manquer de relpeil
TOM. II.
pour le Pacha fi nous nous rangions fur la même
ligne q-ue les Caïques de fa mailbii, fon Intendant
avoit ordonné qu'on laifleroit une certaine diftauce
entre nôtre felouque & les autres. J'eûs
beau dire à nos matelots d'avancer , ils n'avoient
garde de s'approcher , ni de débarquer avant
les autres. Quoique nous eufiions fretté
bâti ême prix qui
dire , à 400. livres poti
inople à Trebifonde, non
quatre matelots & nn tii
voit des matelots de relai:
;ft -.1
Confia
tant q
qu'il y
mais il n'cll pas furprenant que le
& fur tout les grands Seigi
fervis que les étrange
•edire de ce q
d u Pacha,
le voyage de
n'avions pouronicr
, au lieu
fur les autres :
gens du pays,
, foient mieux
J e voulus un jour troua
v o i t renvoié fur nôtre
: la
f e l o u q u e quelques moutons qui embarralfoie
cuiline du Pacha ; mais j e pris le parti de me taiid
; qua)
N o n
flotte ,
j'entendis qu'on commençoit à nous
de chiens & d'iufidcles : ainfi pour faire
oyage en paix, il fallut nous accoutumer
niéres Turques.
î nous rangeâinos donc à la qneûé de îa
après avoir embrafie nos amis qui étoient
venus nous dire adieu à Ortacni , & nons palÛines
les premiers Châteaux à force de rames,
car il ne faifoit point de vent. Nous arrivâmes
aux derniers Châteaux avec le même calme , &
nous eûmes le plaifir d'entrer dans la Mer Noire
avec la plus grande tranquillité du monde. Quoique
cette mer nons parût ce jour-là auffi pacifique
que celle d'Amérique , le coeur ne laiiTa
pas de nous palpiter un peu à la vue de cette
immenfe quantité d'eau. Nous relâchâmes vers
le bicindi , c'elf-à-dire fur les quatre heures , à
l ' e n t r é e de la riviere de R i v a , à ] 8. milles d'Ortacui.
On campa le long de l'eau dans des
prairies afièz marécageufes ; & comme nous étions
un peu infiruits des manières du pays ^ nous
f î m e s dreifer nôtre tente afiez loin de celles des
M u f u l m a n s , pour leur marquer nôtre refpeâ , &
pour leur laiiïèr toute la liberté qu'ils ponvoient
foahaiter , par rapport à leurs ablutions. On
planta pour cela de petits cabinets de toile , où
une perfonne avoit autant de place qu'il lui en
falloir pour fe laver à fon aife. La tente du Pacha
étoit fur la pelouf e fur la croupe d'une petite
col l ine dans des bois éclaircis ; l'appartement
des Dames n'en étoit pas loin , il étoit compofé
de deux pavillons entourez de fof fez, autour defquels
elles fe promenoient fans itre veûes , à la
f a v e u r d'une grande enceinte de chalîis de toile
peinte en vert & en gris. Le Pacha & fon fre=
rc le Bey y pafToieut la nuit & une partie dujour.
L a garde des Dames étoit confiée à des eunuques
noirs comtne j'ai dit, dont les vifages me déplaifoient
extrêmement, car ils faifoienc des gritnaces
L ho r -
i'SiJ