
D U L E V A
ce rocher pour fcrvir dT.colc aux gens qui
Í loicu: s'inlh-uire des Poeiics d'Homere regarde
Viiinc le plus grand de tous les Poetes, comme
1 excellent Hiltoricn, & comme Je plus habile des
' ncrraphcs : cette Ecole donc étoit peut-être l'eni
c ' o u le hiiloicnt les leçons & les repetitions;
j maître étoi: lur le cube , & les écoliers fur les
lovdî du builin.
lamáis ouvrage n'a paiTe par tant de mams
les vers d'Homere. " jofephc aiTurc que la
' ".-•itioa les a conlervcz dès les premiers temps
•j'is parurent , & qu'on les apprenoit par coeur
les écrire. ^ Lycurgue , fameux legiflateur
¿"'Laccdcmonc trouva toutes ces pieces en lome
hci les dclccndans de Clcophylc , d'où il les aporta
dans le Peloponnefe, üa recitoit ces morciux
d'Homere fous ditîerens noms, comme l'on
hsutc aujourd'hui des pieces détachées des pKis
eaux- Opera : c mais Solon , Piiillrate & Hipparlue
ibn fils trouvèrent l'arrangement de toutes ces
licccs & en ñrent deux corps bien luivis , l'un
bus le nom de l'Iliade , & l'autre fous celui de
'OdylKe. Ariftote retoucha ces Poëmes par ordre
i'AÎcxandre , & ce Conquérant même le fit un
ikiilir d'y travailler avec Callilthéne & An;xxarluc.
Cette édition- des ouvrages d'Homere s'apiLlla,
d Pediiioit de la cnffcUe, parce qu'on la feruit
dans une caflette qu'Alexandre cenoic fous fon
irdiler avec fon poignard Il fit mettre enfuira
livre dans un petit cotire à p.ufums, garni d'or,
perles & de pierreries , qui fe trouva parmi ies
):joux de Darius, t Zenodote d'Ephefe , précciccLirdes
Ptolemées, .Aratus, Arirtophane de.By.
Mce, Arirtarque de Samothrace, & plufieurs aurcs
beaux efprits ont pretenda rendre à Homère
premieres beautcz : mais on y a fait tant de
'hiugemens , qu'on dit qu'il ne s'y reconnoîtroit
icut-ctre pas lui-même. Cependant il faut avouer
u'oii n'a rien vu chez les Grecs de iî accompli
MS ce genre. Patercuius en fait l'éloge en peu
c paroles à fon ordinaire. ( ic/i le- feul Poete dit-
, qui mérité ce nom ; ^ ce qu^il y a if admirable
'•ncet homme, c'e/î qu'il ne i'eji trouve perfume avant
({h'H ait pH imiter , ^ qu'après fa mort il n'a
'•'( mwuer ¿imitateurs.
Outre l'Ecole d'Homere, on montre la maifon
)û il eil né, & où il a fait la plûpart de fes ouvrages.
On juge aifément que cette mafure doit
'•tre en mauvais état; car Homere , fuivant les
marbres g d'Oxford, vivoit 9Ó1. ans avant Jefus-
Cliriil. Cette maifon el1: dans un lieu qui .porte
b PIm.i»wn .lL r^Ac u^frp^U. t»U. racUd. de Polli.ty£IÌMi.
' cM Uiainlc. .
d Hv Ì; e firn. H.rî,
g A/.ira. Oxon. Z^odi. 30,
vtrf. mjl. Ub.
Cic. de Or,If. lib. 3, VUn Hipftnh. In x.y.ail.iKxW. Sfl!'r)4. bP. UUtba.n I. Ji.n AltX. & StTAb. l'M.
7. Cf. 9.
N T. Lettre /X 147
le nom du Poète , au nord de I'lile, auprès de
Voliiio dont l'Auteur de la vie d'Houicrc , & -
h Thucydide ont parlé fous le nom de iioliiïhs. 1
i Voliifo eft au milieu des champs Arvilkns qui \
founiiiToient le necbir , & peut-être que cette li- ^
queur n'avoit pas peu contribue à élever le gé- i
nie d'Homere. k II cil reprélcnté fur une des mé- '
dailies du Cabinet du Cardinal Barberin , aiiis
far une chaife, tenant un rouleau où il y a quel- •
qucs lignes d'écriture : le revers repréfcntc k
1 Sphinx , qui étoit je fymbole de Scio. .Le P.
Hardouin parlé d'une femblable médailic; M.Baudelot
en a de m Smyrne, 'qui font du même type,
mais dont la légende eft differente.
" Au refte de fejour de Scio eil fort agréable,
& les femmes y ont plus de ppliteire que dans
les autres villes du Levant. Quoique leur habit
paroille fort.extraordinaire aux étrangers, leur propreté
les diilingue des Gréques des autres Jlles.
O n fait bonne chère à Scio : les huîtres qu'on y ,
apporte de Metelin font excellentes,. & toute forte
de gibier y abonde, furtout les perdrix ; elles y
font aulB privées que les poules. 11 y a des gens ,
du côté de Veflà & d'Elata qui les élèvent avec !
foin : on les méne le matin à la campagne cher- ••
cher leur nourriture commedcs troupeaux de inò'u- •
tons; chaque famille confie les fîcnnes au gardien_ ,
commun , ce gardien les ramené le foir, & on les ;
appelle chez foi avec un coup de fifiet : s'il plùc •
au maître de faire venir pendant la journée ceUes .
qui lui appartiennent , on les avertit avec le-même •
. lignai, & on les voit revenir fans confulion. j'ai
vu un homme en Provence , du eôtc de Gralfe,
qui conduifoit des compagnies de perdrix à la campagne,
& qui les faifoit venir à lui, quand il vouloir
; il les prenoit avec,la main, les mettoit dans
fon fein, & les renvoyoit enfuite chercher leur vie
avec les autres. .
A l'égard des plantes, l'Ifie de Scio en produit
de parfaitement belles. Les deux efpeces de Leontopétalon
, dont j'ai parlé dans le Corollaire des
Inftitutions de Botanique , y font fort communes
en certains quartiers. Nous obfervâmes auprès
de la ville une efpece d'Ariftoloche, dont la fleur
me parut lì extraordinaire , que j'en ai fait graver
la figure.
0 La racine de cette plate a un pied & demi,
on deux pieds de long , épaiiïe de deux pouces,
piquaiite en fond, dure , ligneufe, traverfée
par un nerf fort folide , jaunâtre , marbrée
par rayons de -blanc & de rouiîàtre , couverte
T 2 d'une
h1 Bwii./iyai-ioifo. cT.h unàiH.i.e mlibe.r .
k Ltd ^lUt. de patria Hem.
1 0MHP02IXinN.
m 2M.rPNAliiN.
n Xîoi 0|M«iffy ydp tofAÎfficiTi tnx^faTl». Jul. P>tl. Ub. 5.
cap. 6.
o Ariftolochii Cliiï, longa, ruhhtrfuta, folio oblongo , flore
minimo. Coioil. Jullir. Reijhiib. 8,