
D U L E V A
, ,, „lus de 40. milles d'un port à l'antre; car
' ¿ne le tour de la moitié de Syra; on ne compte
tì mán°c railbn que milles de Thermie à
f/h quoiqu'il y en ait bien 36. d'un port a l'autre:
5 v'oiliuage de Tliemiie à Zia ne permet pas de
Lite que Thermie ne loit l'iile de Cythnos, pu,f-
„„cnDieoearque la place entre Ccos & Seriphtrs;
S a, fortit un grand Peintre b qu'Euftatiie appelle
rvdiis & les anciens fuivant Etienne le Geogra-
7 , Tulius Pollux eftimoient les tromages de
hiliiios • Cell encore dans cette Ule que fut rc-
S par la tempSte le faux Neton cfelave, grand
l „ r de Luth & grand Muficien , accompagne
ïmc troupe de gens de ñ forte, armez & foulem
eoinme i Tacite nous l'apprendÑous
artivlmes à Thermie la nuit du 3.0. au 31.
Oaoke, contraints de coucher fur le port dans une
chapelle où nous courûmes grandnfqued etreemrlei
Des Turcs de Négrepont qui étoient dans
Siisros caique tout près du nôtre, voyant que nos
naelots ccOKhoient deux moutons quenous avioris
adieta à Syra , allèrent mettre l'allarme dans le
ïiltoe & publièrent qu'il venoit d'arriver des bandits
qui airurément en vonloicnt aux batimens
du p'ort : à cette nouvelle les pa>;fins prirent les armes
; heureufement le Confai de France Mr Jaiiachi
de la Grammatica, qu'ils obligèrent de fortir
de fon lit pour fe mettre à leur tète, s étant informé
plus particulièrement de la figure de ces pretendas
bandits, jugea bien fur ce qu'on lui dit que
Quatre de lent compagnie avoient des chapeaux ,
Sue ce ne pouvoient être que d'hbnn&es gens ; car
íes bandits fe croyent trop heureux d avoir de méchants
bonnets de laine : il pria donc les botirgeois
de Thermie de fe retirer, les affûtant que c croient
des ¡Marchands &. peut-être des François qui venoieiit
pour acheter des grains & de la foye_; cette
populace ne fût contente qu'aptes qu il eut tait partir
deux hommes de fa maifon poiir en apprendre
des nouvelles nous fûmes bien furpns vers les
trois heures du matin de voir entrer dans la chape -
ledeiil perfonnes, qui fans antre explication la
carabine à la main commencèrent a nous faire dediner
nos noms, &.noas aflurérent que fans les
Êges remontrances dn Coiiful de France, lesbouieeds
feroient venus nous tuliHer : aptes être rcvems
de nôtre épouvante lions aliamcs remercier le
Seiaueur de la Grammatica, & nous eûmes le
eiiagrin de voir parmi nos dénonciateurs un Turc
que nous avions connu Vaivodc a ierpho, & qui
ctoit plus alkrmé que les autres, parce qu il emportoit
le butin qu'il avoir fait en cette Itte >1'™tis ht de
grandes excufes, & nous donnâmes a IV1<. leConInl
toutes fortes de marques de nôtre reconnoiilance.
a Df yîfli« Gr.(i.
h Ctmmini ad DUnyf. Pirltp
C Kii K¿í¡m¡ -r^fk »«Ì itiiôilû! Ò ^i^^rM"!-
A Hiß. UK 1, «p. S,
N T. Lettre F U I . 12 . 5
L'ifle de Thermie n'eft pas efcarpéc comme la •
plûpart des liles de l'Archipel, ion terroir cil bon
& bien cultivé , on y recueille peu de froment,
beaucoup d'orge , ail« de vin & de figues pour
les habitans ; mais fort peu d'huile , pour ne pasdire
point dn tout : on-prétcnd que la foye de cette
lile eil auffi bonne que celle-dé Tine ; il eft
vrai qu'elle s'y vend fans coques, au heu qua
Tine on y en lailtë beaucoup : celle de 1 herime
vaut ordinairement un ecu la livre , quelquefois
cent fols & même jtifques à denx écus, ce qm
apporte un profit conliderable au pays ; car on y
fait plus de mille ou douze cens livres pefant de
fove : le relie du negoce y eonliftc en orge , en
viii, en miel, en cire, en laine; le coton fc travaille
dans l'ifle pour l'ufige des habitans ron y fait
ces voiles iatmes dont les femmes des Ifles fe couvrent
la tête ; e'eft une efpt'ce de gaie affei jolie :
Thermie d'ailleurs eil un lieu de bonne chere ; il y
a une fi prodigienfe quantité de perdrix, qn on en
porte des cages remplies dans les Ifles vo.hnes, où
elle ne fe vendent que deux parais, c efl: a dire trois
fols la pièce; on voit peu de lapins dans cette Iflc,
& point de lièvres : pour du bois il n'en faut poinl!
parler, on n'y brûie que du chaume.
Le principal village de Thermie en porte le
nom.; .l'autre qui n'ell pas fi grand fe nomme Ji/a-
M- les deux enfemble contiennent environ 6000.
ames : les liabitiins de toute l'ifle payent ordinairement
jooo. ecus pour la capitation; & pour lataille
réelle, on leur fit payer près de 6aoo. ecus en
1700. A l'égard de la Religion, ils font tous du
rite Grec, excepté dix ou douxe fiunilles Latines,
dont.la plûpart font des matelots François, qui
n'ont qu'une pauvre chapelle dans la maifon de
campagne du Confuí ; cette chapenc efl; défervic
par un Vicaire à qui l'Eveque de 1 m'e donne t j-, .
écus par an : l'Evéque Grec y ell tort à fan aiie,
& a plus de quime ou feile Eglifes dans le fcul village
de Thermie. La principale eft dèdléean = Sauveur,
fort jolie & bâtie tout an haut duheu : lapin- -
part des Monailères font abandonnez, excepte deux
ïbus le nom de la Vierge, & autant fous celui d;;
Saint Michel Archange. .„ j
Le port de Sant-Erini a deux milles du village
cil commode pour les vaifléanx marchands, ce
même que celui de Saint Eiienne qui eft du côte"
de Silaca : celui-ci regarde le fud-fud-ell ; mais l'entrée
du premier cil entre, le nord-nord-eil & le
nord-eft. " .„
Outre les puits qui font aux environs des villages
l'ifle ne m.anque pas de fourecs ; les plus remarquables
font les eaux chaudes dont l'ifle a tire
fon nom : f ces eaux font dans le fond d'un desculs
de^fac du port , an nOrd-eft à droite en en'.^
Q, 3 ; trant;
e Sû.TÎpitf, nava>lu, Í , . ,
feEPMOS, Chaud i .J'o« Wmí /enow rfsTheimia, irf^i
itrrfitim, F^miia i/ Feiinina.